A chaque fois que je suis à Hanoi, ma ville natale, j’ai du mal à poster sur le blog, car je n’ai pas un moment à moi. Il y a trop de choses à faire, trop de gens à voir, trop de plats à goûter, trop de week-ends à planifier dans le Nord…
Nous avons passé plusieurs mois à Hanoi et voici un résumé de ce que nous avons fait.
Nous sommes allés à Hanoi depuis Paris en mars 2022, dans un avion quasiment vide. Nous avons pu occuper 3 sièges chacun. J’ai dormi d’une traite. A cause de la guerre, nous avons dû prendre un chemin plus long pour ne pas survoler l’Ukraine. Les 10h habituelles deviennent 11h20. Heureusement que j’avais prévu d’acheter des Airpods Pro pour m’isoler du boucan que fait l’avion, et c’était sûrement le vol le plus agréable de ma vie. L’avion était tout neuf, avec un bouton pour régler l’intensité de lumière du hublot. La classe !
Arrivés à Hanoi, c’est la grosse surprise : le formulaire à remplir en ligne (avant le voyage) était long mais il suffisait de montrer le QR code et en 10 minutes, nous avons pu nous faire tamponner le passeport et monter dans un taxi. A cause du peu de touristes (le Vietnam ne rouvrira vraiment aux touristes quelques jours plus tard), les chauffeurs se disputaient les clients et j’ai dû expliquer aux autres chauffeurs pourquoi j’ai choisi celui-ci et pas eux.
En tout cas, ça faisait du bien de retrouver mon pays natal, de constater que le Covid a rendu l’air moins pollué. A cette époque, on devait s’isoler à domicile pendant trois jours, ce qu’on a respecté. Nous avons séjourné chez mes parents. Mon pauvre papa a dû aller nous chercher de quoi manger le matin, et cuisiner pour nous midi et soir. En plus, j’ai déjà précommandé certaines choses donc il a dû aller réceptionner le colis devant la maison – puisque j’étais interdite de sortie. Bref, ces trois jours étaient longs, mais ça valait le coup.
En mars 2022, les enfants devaient encore étudier à distance, les rues de Hanoi étaient archi vides. On dirait l’ambiance des années 90, juste avant la levée de l’embargo américain
Juste après notre isolement forcé, nous avons pris une semaine entière pour nous reposer (sans travailler) :
- pour faire un road trip à Ha Giang avec mes parents (avec un chauffeur privé)
- passer 2 nuits à l’hôtel Avana, où travaille une copine. Il a été élu le meilleur « retreat » de l’Asie et visiter un peu Mai Chau
Ces deux voyages incroyables nous ont fait beaucoup de bien, en plus nous permettre de nous remettre du décalage horaire (toujours très dur dans ce sens).
Ensuite, nous avons séjourné dans un Airbnb au centre-ville de Ha Noi et c’est là où les mini problèmes ont commencé à s’accumuler.
- pour me déplacer, j’ai acheté un vélo vietnamien super mimi et pas cher (70€, même les vietnamiens étaient choqués par le prix, on me faisait des compliments toutes les semaines, dans la rue). Mais on me l’a volé, pensant que c’était un vélo japonais hors de prix. Alors que celui de JB, un véritable vélo japonais, qu’il a emprunté à mon papa, a été épargné. Il était pourtant « prêt à être volé » puisque l’unique cadenas qui protégeait les deux vélos a été séctionné.
- les Airpods de JB tombent en panne et on a dû faire le tour de Hanoi pour trouver un réparateur. Finalement, notre réparateur se trouvait à 3 rues de chez nous
- JB récupère la montre de mon père, qu’il a reçue de mon grand-père. On ne compte plus le nombre de fois qu’on est allés voir les réparateurs de montres (la montre ayant plusieurs minutes d’avance par jour) jusqu’au jour où, pareil, on trouve un réparateur à 5 minutes de chez nous
- JB tente de passer son permis de moto et échoue injustement sans aucune raison valable
- ayant quitté le Vietnam trop longtemps, je ne comprends plus les usages, les sous-entendus et me retrouve comme une conne devant des situations simples qui deviennent ultra-compliquées pour moi. On essaie de me soutirer de l’argent, mais sans le demander, c’est sournois et compliqué. Je n’entrerai pas dans les détails, car moi-même je n’ai pas vraiment compris ce que voulaient les autres. En tout cas, dans une simple situation quotidienne comme inscrire JB à la salle de gym, il y avait plein d’intrigues, des choses à savoir, des choses à dire, des questions qu’on doit savoir poser, des sous-entendus, des plot twists dignes d’Hollywood.
Bref, après toutes ces petites difficultés, j’ai pété un câble. Je me suis demandé si on avait essayé de faire trop de choses au Vietnam au lieu de nous contenter du boulot/dodo/nourriture. Etant traductrice non-stop pour JB, mon quota d’interactions sociales (et de situations compliquées) est suffisant pour les 3 ans à venir. Je n’en pouvais plus ! Sur un coup de tête, j’ai annoncé à JB « on se barre d’ici, on va à Bali ». Un endroit associé aux begpackers, aux digital nomads, aux « vendeurs de rêve », bref l’endroit qu’on évite d’habitude, mais c’était un des seuls endroits ouverts à cette époque en Asie.
Curieusement, une fois les billets achetés, tous ces petits tracas se sont arrêtés tout de suite, j’ai eu droit à 10 jours tranquilles, sans soucis.
En attendant, nous avons eu le temps pour :
- accueillir notre ami A. pendant son séjour d’un mois au Vietnam. Nous avons visité Sapa (et avons séjourné dans des endroits somptueux), Ha Long (au bord d’un bateau digne de celui d’un milliardaire). Il est allé seul à Hoi An, qu’il a beaucoup aimé
- A. nous a ensuite invités à expérimenter avec lui un séjour unique chez Capella Hanoi, un des meilleurs hôtels 5 étoiles AU MONDE selon le classement récent d’un magasine. L’expérience est hors norme, je vous le recommande vivement, une nuit suffit, vous allez en prendre plein les yeux (et papilles)
- accueillir notre ami F. et nous avons voyagé ensemble à Da Nang et Hoi An. Nous avons découvert un super hôtel, avons fait le tour des hôtels de luxe, appris l’existence des crystal bowls, et avons eu un séjour mémorable à Hoi An (qui implique une petite intoxication alimentaire (pour nous trois !) ahahaha)
- passer quelques nuits à Saigon et j’ai vu, après des années, ma cousine adorée, et deux copines vietnamiennes qui aiment voyager. Les rencontres étaient courtes, mais on s’est donné RDV quelque part en Europe/Afrique
- passer voir notre ami J. plus ou moins basé à Saigon
On dirait que je tends le bâton pour me faire battre. Mon agenda était rempli. Les appels nombreux car tous les deux jours je recevais un colis.
Le shopping au Vietnam est juste génial ! Je faisais des achats sur Tiki et Shopee. Les deux proposent des envois express, mais encore plus efficace que Amazon Prime Now.
Les vendeurs, s’ils sont dans la même ville que moi, sont capables de m’envoyer, en pleine nuit, un colis. Les frais de livraison sont hyper abordables en plus, 1€ à 2€ même pour une livraison express (en 30 minutes). J’ai repéré plusieurs produits japonais, coréens et chinois. Il suffisait, en quelques clics sur Facebook, de trouver quelqu’un capable de les acheter en Corée/au Japon et me les envoyer par coursier une semaine plus tard.
Pour les commandes de Chine, j’ai trouvé un autre site : 24hdathang. Je n’avais qu’à leur filer les URLs d’achat, faire un virement, et attendre sagement que les produits soient envoyés à leur entrepôt en Chine, traversent les frontières sino-vietnamiennes et atterrissent chez moi, via coursier. Les choses étaient plus simples si les frontières étaient pas fermées pendant plusieurs mois à cause des lock down, encore nombreux, du côté chinois. Ainsi, j’ai dû attendre mes pauvres colis pendant au moins 3 mois.
En parlant de Shopping, j’ai fait la connaissance de plusieurs artisans, dont un bijoutier et deux maroquiniers dont je vous ai parlé ici.
Ensuite, Instagram n’arrêtait pas de me targeter et je me suis retrouvée à acheter des vêtements de designers, customisés sur demande (il suffisait de leur envoyer les mensurations).




Bref, après mon séjour au Vietnam, je suis habillée de la tête au pied des objets 100% personnalisés, voire uniques au monde, car designés par moi-même 😀
Dans les petites et grandes villes, tout le monde a un compte bancaire maintenant. Comme les virements bancaires sont instantanés et s’effectuent sans effort depuis le smartphone, les gens ont de moins en moins de cash et les montants élevés comme peu élevés peuvent être payés par virement. Je me souviens d’un client de mon ancienne agence, dans les années 2010, qui rêvait juste d’avoir des agriculteurs comme clients, chacun avec 40€ dans le compte bancaire, mais des millions d’agriculteurs. On dirait que son rêve s’est réalisé.
Suite aux nombreuses commandes chez les maroquiniers, ce qui est inévitable est arrivé : je suis devenue obsédée par la maroquinerie, au point de m’équiper à fond (suffisamment pour ouvrir un petit atelier) et j’ai suivi un cours d’une semaine de petite maroquinerie chez mon maroquinier. J’ai fait un portefeuille vertical pour mon père, en cuir d’epsom. J’ai beaucoup aimé. Premièrement parce que je pensais sincèrement ne pas pouvoir y arriver, et deuxièmement, car j’ai appris plein de choses et de détails cachés, qui me permettent de mieux apprécier le travail manuel.

Même mon maroquinier m’a demandé pourquoi j’ai suivi le cours. Je ne sais pas !
J’ai toujours eu cette envie, ce besoin de tout savoir sur un métier, de l’exercer comme un professionnel, puis l’oublier. De pouvoir regarder un objet et faire une dissertation dessus : « ce cuir vient de la tannerie Haas et a la particularité d’être tanné deux fois…. »
Je vous ai déjà raconté comment j’ai suivi des cours de couture pour professionnels au Vietnam, des cours de joaillerie… A quoi ça m’a servi ? A repérer et acheter des produits d’excellente qualité, c’est tout ! Un jour je serai peut-être menuisière aussi ahaah 😀 et j’arrêterai d’aller chez IKEA. Who knows.
Je suis repartie avec de petits objets en cuir, mais notamment deux sacs de luxe conçus par moi-même et cousus à la main par mes artisans, réalisés dans les cuirs & accessoires les plus luxueux (un en barenia et l’autre en crocodile himalaya).
Je profitais bien sûr de tout ce que la gastronomie vietnamienne avait de meilleur. Je raffole des soupes de vermicelles et suis capable de manger la même soupe tous les matins. Mes plats préférés sont :
- Bun doc mung
- Bun rieu
- Bun cha
- Oc luoc
- Ce n’est pas vietnamien mais j’ai trouvé des gens qui vendaient des crabes crus marinés à la coréenne (faits maison), il faut réserver en ligne mais se faire livrer par coursier mais qu’est-ce que c’était bon, digne du restaurant étoilé qu’on avait testé à Seoul




Ce n’est pas parce que je suis née à Hanoi que je trouve la nourriture meilleure ici. Désolée mais les hanoïens savent ce que c’est que la gastronomie. Il suffit juste de faire 10km dans n’importe quelle direction et c’est déjà une autre recette (dégueulasse !). JB ne me croyait pas au début, mais quand il a goûté au Phở plein de sucre au Sud, il a compris de quoi je parlais. Au Vietnam, je ne supporte qu’une seule gastronomie : celle de Ha Noi. C’est pour ça que j’aurai beaucoup de mal à m’installer ici : la ville est trop polluée et bruyante. Mais je ne peux pas aller ailleurs car je ne mangerai trop mal 🙁
JB quant à lui, demande un quota de nourriture européenne quelques fois par semaine. Il aime par dessus tout la chaîne Pizza 4Ps. Et quand on a envie d’un buffet vietnamien, on réserve chez Maion Sen, pas très loin de l’ambassade de France. Et quand on avait envie de tester plusieurs plats qui n’ont rien à voir, on allait chez Quan Ngon (au Vietnam, les bons restaurants ne font qu’un à deux plats par restaurant, d’où la difficulté d’en trouver un qui en propose une centaine).
JB a pu, finalement, passer son permis de moto (A2) au Vietnam, et à le transformer en permis international, une énorme victoire ! Cela lui permettra de conduire partout dans le monde, en étant assuré, et ne plus payer les amendes à Chiang Mai tous les 3 jours 😀 Niveau administratif, j’ai pu refaire ma carte d’identité vietnamienne.
Nous sommes ensuite partis à Bali. C’étaient deux mois les plus inconfortables depuis notre départ en tour du monde (il y a 6 ans). Sur le moment, je mettais mon mal-être sur le stress lié au boulot, à l’environnement pas adapté, aux mauvaises vibes du lieu, au décès de mon chat Rosalie… J’avais, tous les jours, une peur atroce… de mourir. Tous les jours, je me demandais comment la journée allait se terminer. Quelques jours avant le départ de Bali, moi qui ne perdais rien du tout, ait égaré mon bracelet en or. Fait main bien sûr. Ce bracelet était tombé tout seul de mon poignet, car je ne l’ai pas enlevé. Les vietnamiens disent que les objets partent à la place de leur propriétaire, donc j’ai été plus ou moins soulagée de perdre un objet, au lieu d’y laisser ma vie. Et quand on était dans l’avion pour rentrer au Vietnam, je n’y croyais pas mes yeux et n’étais soulagée que quand on mettait vraiment les pieds au sol vietnamien, à Saigon puis à Nha Trang (Vietnam). Mais une semaine après, JB avait un mal de ventre atroce et a été opéré d’urgence à Nha Trang et c’est là que j’ai compris : je n’avais pas peur de mourir, moi. C’était mon intuition qui me pressait de partir, car JB était en danger. C’est vrai, à Bali, on aurait été perdus, je ne parle pas indonésien, on ne connaît personne… Donc nous devions absolument rentrer au Vietnam pour être sauvés. Du coup, après un mois de convalescence à Nha Trang, nous sommes revenus à Hanoï, pour un mois.
Cette fois, on alterne entre un hôtel en plein centre-ville et un appartement dans un immeuble d’une copine, près du lac de l’Ouest. Le Lac de l’Ouest est l’endroit favori des expats car c’est un des seuls endroits où l’on peut vraiment respirer. Cependant, à cause d’une grosse concentration d’expats, tout le reste coûte cher (nourriture, services…).
Nous avons à peine le temps de partir en week-end prolongé, mais quel week-end prolongé ! Sans le savoir, j’ai opté pour le lieu le plus spirituel et avec le plus d’énergie pour nous ressourcer.
Entre :
- le MGallery Yen Tu, qui ressemble à un palais royal, tout seul au sein d’une vallée au milieu du parc national de Yen Tu
- le téléphérique qui mène jusqu’au sommet de la montagne de Yen Tu avec vue les montagnes
- nous nous sommes rapprochés de Ha Long, et notamment pour profiter du Yoko Onsen, un onsen à la japonaise avec 40 bains de toutes températures et tailles
- et une source d’eau thermale qui a fait des miracles (une dame qui s’y est baignée tous les jours a recommandé à marcher alors qu’elle était paralysée à moitié)

J’ai trouvé une dermato. Une vraie ! Qui travaille à l’hôpital en journée et à son propre cabinet le soir. Grâce à ses encouragements, j’ai pu tester des soins dits « invasifs », que j »aurais jamais fait en France. Eh oui, il faut une dermato asiatique pour traiter une peau asiatique, car elle saura utiliser le bon produit et aura plus d’expériences. La peau asiatique est totalement différente de la peau caucasienne ou la peau noire : nous avons des problématiques complètement différents : par exemple, une peau asiatique âgée a des taches, alors qu’une peau caucasienne âgée a des rides !
Grâce à elle, j’ai osé :
- faire du laser PICO pour enlever absolument toutes mes taches de rousseur (les taches de rousseur sont en fait des taches brunes en devenir)
- faire du laser pour enlever tous les grains de beauté sur le visage
- faire du mesotherapy (pour « retendre » la peau via une injection d’aide hyaluronique)
- faire deux peelings (pour enlever les taches moins profondes)
- entamer des cures de collagène
- avoir une routine encore plus complète avec plein d’actifs
En parallèle, j’ai pris un forfait chez un spa recommandé par une copine. Les séances ne sont pas très relaxantes car l’esthéticienne en profite pour faire du upsell et faire du chit chat, mais les résultats sont là, j’ai vraiment rajeuni je vous jure ! car même ma sœur, en regardant mes photos, était hyper impressionnée par l’état de ma peau lumineuse.
Nous sommes partis de Hanoi avec trois valises pleines. La faute à la compagnie aérienne Bamboo qui nous donnait trop de kilos (45 kg chacuns !). J’en ai profité pour ramener des vêtements de bébés pour ma sœur enceinte, des produits vietnamiens pour elle, ainsi que le matos & les cuirs pour ma nouvelle passion 😀 + toutes les commandes faites au Vietnam (je sais je sais, je ne suis plus minimaliste tout d’un coup). Bamboo propose des vols pas chers entre Hanoi / Saigon et Francfort donc nous atterrissons d’abord à Francfort puis prendrons le train pour Paris.
Notre séjour à Hanoi a été long et mouvementé. Mais nous avons pu faire plein de choses. J’ai appris un nouveau métier ! JB s’est fait opérer au Vietnam ! Qui l’aurait cru ??? En tout cas pas nous, on n’en revient toujours pas ! Hanoi est et restera une ville complexe : avec des trésors cachés, pas facile à dompter, on y pète un câble, mais il y a quand même tellement de choses qu’on ne trouve qu’à Hanoi.