3 Jours 2 Nuits à Sapa (Vietnam) : des rizières inondées fin avril

Notre copain A. était censé nous rejoindre au Vietnam en 2020, mais c’est seulement après 2 ans de covid que ce projet est devenu réalité. Nous avons déjà voyagé ensemble à plusieurs reprises, mais c’est la première fois qu’il rencontre mes parents et voyage avec eux, dans mon pays.

Comme j’ai souvent planifié et organisé toute seule nos roadtrips communs, A. m’appelle avec humour « agence Anh« . Mes parents sont amusés de me voir me comporter comme une guide touristique, c’est à dire qui paie tout, qui réserve tout et qui définit le programme chaque jour. Ca permet aussi à mes parents de se reposer un petit peu et visiter hors sentiers battus car ils avaient l’habitude d’organiser eux-mêmes les voyages. Mais en vrai, il n’y a aucune agence hein 😉 c’est juste moi qui planifie les programmes à ma sauce et les autres n’ont pas leurs mots à dire, c’est tout ahahhaha, comme ça je peux dépenser autant que je veux.

Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Carnet de voyage

Chauffeur privé

Pour ce trajet, nous avons privatisé un chauffeur vietnamien (et son minibus 16 places) pour 3 jours. Comme c’est la veille d’un long week-end (week-end du 30 avril & 1er mai), les tarifs sont un petit peu plus élevés, mais c’est déjà très raisonnable compte tenu de la hausse récente de l’essence : 7 millions de VND pour 3 jours 2 nuits, avec arrêts et stops illimités entre Ha Noi et Sapa (plus d’infos sur le budget à la fin de l’article).

Nous ne sommes que 5, mais le choix d’un véhicule de 16 places est stratégique : nous allons à la montagne et avons besoin d’une voiture puissante. Le trajet est long (5h30 entre Hanoi et Sapa) et nous avons besoin d’un maximum de places pour pouvoir nous allonger et dormir.

Note : je ne peux malheureusement pas vous donner les coordonnées de notre chauffeur car il ne parle que vietnamien et on n’a pas été 100% satisfaits de son service

Jour 1 :

Programme du 1er jour :
– Départ à 6h
– Petit-déjeuner
– Arrivée à Sapa à midi, check-in à l’hôtel MGallery La Coupole (lien Booking, lien Agoda)
– Téléphérique (Sun World Fansipan Legend) jusqu’au sommet du Fansipan
– Arrêt devant la Cascade d’argent
– Coucher du soleil au pont transparent Cau Kinh Rong May
– Dîner à l’hôtel & visite de l’hôtel (lien Booking, lien Agoda)

Départ matinal à 6h. La veille, comme nous avons tous bossé comme des malades pour ne pas à travailler pendant le roadtrip, on a très peu dormi.

Comme tous les trajets vers le Nord, on s’arrête 45 minutes plus tard à un Pho très connu pour petit-déjeuner. Ce n’est pas le restaurant le plus hygiénique au monde, mais le pho au bœuf (phở bò chín) avec des œufs mi-cuits (trứng trần) font beaucoup de bien. Nous faisons exprès de bien manger le matin pour ne pas avoir à déjeuner et avoir plus de temps pour visiter.

Avant, quand la route était mauvaise, il fallait prendre un train de nuit jusqu’à Lao Cai, se faire réveiller à 5h30 avant de prendre un bus pour Sapa. Maintenant, on se lève toujours tôt, mais au moins, on peut prendre la voiture et dormir dans la voiture jusqu’à Sapa. Je préfère largement cette option car je n’ai pas beaucoup aimé le train à couchettes vietnamien.

Le trajet entre Lao Cai et Sapa est absolument magnifique mais il y a beaucoup de virages. Les viewpoints se trouvent de l’autre côté de la route, donc je pense qu’il vaut mieux s’y arrêter sur le chemin du retour, sinon c’est trop dangereux.

Avant le roadtrip, j’ai regardé la météo tous les jours et je m’attendais à un roadtrip bien pourri sous la pluie. Mais la chance nous a souri.

Puisqu’il fait grand soleil, on décide de visiter Fansipan en premier et déposer tout simplement nos affaires à l’hôtel.

A. nous fait trop peur en déclarant qu’il a peut-être oublié son passeport à l’hôtel à Hanoi. J’appelle son hôtel qui dit ne jamais garder de passeports. Après un arrêt d’urgence pour calmer les esprits et retrouver ce passeport qui joue au cache-cache, il réapparrait. Ouf. Nous pouvons continuer.

Sun World Fansipan Legend

Fansipan est le toit de l’Indochine. Situé à 3143 mètres d’altitude, Fansipan était le challenge de tous les trekkers aguerris.

Avant, il fallait entre 2 jours et une semaine (si la météo est mauvaise) de trekking pour atteindre son sommet (des accidents mortels ont été recensés, il fallait une excellente condition physique). Suite au souhait croissant des non-trekkers de conquérir ce sommet, le groupe Sun Group a construit un téléphérique et l’a mis en activité en 2016 avec l’aide d’experts suédois. Contrairement à Ba Na Hills où l’on voyait beaucoup d’intervention humaine pour un téléphérique très impressionnant, ici, à part les énormes piliers de soutien, on distingue à peine l’empreinte humaine. Ce téléphérique long de plus de 6km est le plus long du Vietnam, et le plus impressionnant également.

Pour aller jusqu’au téléphérique, on a deux options :

  • prendre un funiculaire depuis notre hôtel MGallery La Coupole (90 000VND/personne/aller-retour)
  • prendre notre voiture

Nous avons opté pour notre propre voiture pour profiter ASAP du beau temps, car le funiculaire aurait pris beaucoup plus de temps.

Voici la gare du téléphérique de Sun Group, vue de loin :

Ils ont créé quelques jardins pour prendre autant de photos et selfies qu’on souhaite. C’est un passe-temps très apprécié des vietnamiens.

Le ticket coûte 737 000VND/personne/aller-retour. Chaque cabine peut contenir une vingtaine de personnes. Comme nous voyageons en semaine, avant les jours fériés, nous avons une cabine privée pour nous 5. Le luxe !

Dès les premières secondes, nous sommes éblouis par la beauté des paysages qui s’offrent devant nous. Fin avril, les rizières commencent à être inondées, prêtes à accueillir les germes de riz. Dans quelques semaines (mi-mai), toutes ces rizières inondées seront vertes. Et en Juin, ce sera tout jaune et ce sera magnifique.

Nous passons d’une montagne à l’autre, la cabine est très stable car soutenue par 3 câbles (au lieu de 2 câbles comme les autres téléphériques).

Parfois, on a l’impression d’être vraiment dans le vide et se demande comme cette cabine peut toujours être soutenue quand les piliers sont aussi loin les uns les autres.

Je vous partage les photos que j’ai prises au retour car la lumière était plus belle et on voyait mieux le reflet des nuages et du ciel sur les rizières inondées. Un spectacle pour les yeux !

Nous arrivons enfin à 2900 mètres d’altitude (Sapa étant à 1600 mètres). Je manque d’oxygène et chaque pas me demande beaucoup d’effort. Mes parents sont déjà venus ici et nous conseillent de nous reposer un petit peu et prendre le funiculaire, au lieu de marcher et crever sur l’escalier comme les autres touristes peu expérimentés. C’est ainsi que nous buvons un peu de thé au gingembre (50000VND) acheté sur place et nous reposons. Et après 15 minutes, je me sens mieux. Il y a un buffet à volonté sur place (150000VND) si ça vous intéresse.

Rien que le paysage juste après le téléphérique est incroyable.

Pour rendre la visite un plus variée, Sun Group a créé, entre le sommet de Fansipan et la station du téléphérique, un ensemble de sites bouddhistes, très modernes mais terriblement photogéniques, dont une énorme statue de Bouddha en bronze contenant une relique venant de la Birmanie, et une statue de Bodhisattva en bronze également. L’ensemble est harmonieux. Nous avons malheureusement perdu trop de temps ici. Si vous pouvez marcher plus vite que nous, faites le 🙂

Astuces : Dès la sortie du téléphérique, reposez-vous un peu. Prenez ensuite le funiculaire pour monter en haut (99 000VND/personne/aller) au lieu de marcher, continuez jusqu’au sommet du Fansipan, puis descendez en traçant jusqu’à la statue de Bouddha, avant de reprendre le téléphérique et rentrer à Sapa.

Les roses ici sentent divinement bon !

Après le funiculaire (payant – nous avons juste payé l’aller), il faut monter environ 50 marches. Le vrai sommet, c’est ici ! Il y a cependant des bornes un peu partout pour que les gens se prennent en photos. Le vrai sommet est protégé par des barrières en bois. Un peu plus bas, il y a un énorme drapeau vietnamien (en réparation en ce moment). N’hésitez pas à prendre des drapeaux vietnamiens mis à disposition gratuitement sur le côté, pour rendre vos photos encore plus inoubliables.

Attention, il y a 10 degrés de différence entre Hanoi et Sapa, et entre 5 et 10 degrés entre Sapa et Fansipan. Prévoyez des vêtements chauds et un foulard.

Silver Waterfall

Cette cascade est très connue et visitée. On peut payer un ticket pour monter et s’en approcher plus. Mais le petit débit d’eau ne m’a pas plu, donc j’ai décidé de juste prendre une photo depuis la route et continuer la visite ailleurs.

Juste après ça, nous entamons les chemins en forme d’épingles à cheveux. Il y en a 4 célèbres dans le Nord du Vietnam, dont Ma Pi Leng qu’on a parcouru lors de notre voyage à Ha Giang. Cette fois-ci, c’est O Quy Ho. Au sommet des virages, il y a un endroit pour prendre des photos qui s’appelle Cổng Trời Ô Quy Hồ Sa Pa. C’est ici qu’on peut prendre des photos comme à Bali avec les fausses portes du paradis, les nids etc.

Cau Kinh Rong May

Cau Kinh Rong May est une construction très ambitieuse. C’est un pont vitré, transparent, haut de 305 mètres, correspondant à un immeuble de 100 étages. Il ne faut pas avoir le vertige en tout cas.

On doit prendre un shuttle pour arriver à un premier escalier, avant d’aller au bureau de vente de tickets, puis prendre un deuxième shuttle vers l’ascenseur principal. L’ascenseur principal est construit à l’intérieur de la montagne. La première partie du trajet, on ne voit rien, puis on commence à voir les paysages mais l’ascenseur ne s’arrête toujours pas.

Heureusement pour les peureux, tout le pont n’est pas transparent, il y a une grande partie cachée par des tapis. Ensuite, on enfile les chaussettes à mettre par-dessus les chaussures pour ne pas rayer les vitres, et ensuite, on peut décider si l’on veut vraiment traverser toute la passerelle, avant d’accéder aux balcons où l’on a, vraiment l’impression d’être dans le vide.

Si on ne parle pas de l’expérience terrifiante, parlons des paysages. D’ici, on voit absolument tout. Il y a tellement de montagnes qu’il ne faut pas viser l’heure de coucher habituelle mais 30 à 45 minutes avant.

On voit les petites routes sinueuses, les petites voitures, et le soleil tout rouge se cachant derrière les montagnes. Etrangement, il n’y a pas tant de vent que ça, et si l’on ne regarde pas en bas, mais uniquement les paysages, c’est bien aussi.

Sur place, vous pouvez décider de payer pour des activités à sensations fortes, comme marcher sur un pont suspendu, faire du zipline etc. (150000VND/activité), mais personnellement pour moi qui ai peur du vide, le pont suffit amplement.

Les bungalows sont encore plus hauts et très mignons. Ils ne coûtent pas si chers que ça (comptez environ 700 000VND la nuit, avec, bien évidemment, l’obligation de dîner à l’hôtel car il n’y aura rien aux alentours).

MGallery La Coupole

Très fatigués par le réveil matinal, et de nombreux changements d’altitude, nous rentrons à l’hôtel. Nous avons à peine le temps de poser nos affaires qu’il est déjà temps de dîner. Nous avons exceptionnellement un voucher pour profiter du restaurant de l’hôtel (très bon, mais un peu cher). On vous recommande les yeux fermés le sashimi de truite de Sapa (goi ca hoi). Nous en profitons pour fêter l’anniversaire de mon papa devant un bon gâteau au chocolat (fait par le chef pâtissier de l’hôtel).

MGallery La Coupole n’est pas un hôtel comme les autres. Il est constitué d’une partie « station de funiculaire/centre commercial » et d’une partie hôtelière.

Ouvert seulement en 2018, il a été conçu par le célèbre architecte Bill Bensley, qui est très exigeant dans le choix des matières, et de l’emplacement. Il exige souvent un emplacement idéal pour pouvoir développer toute sa créativité. MGallery La Coupole est sa deuxième œuvre au Vietnam, après Intercontinental Da Nang (beaucoup beaucoup plus cher). Comme il s’agit d’une ancienne usine de teinture, tout rappelle l’univers du fashion. Cependant, il a utilisé plein d’éléments et de motifs issus des vêtements des ethnies minoritaires qui vivent à Sapa (Dao, Muong, H’mong…) pour faire des lampes, des tapis, du carrelage… qui rappellent les éléments traditionnels. Cet hôtel a remporté le prix de la meilleure architecture aux World Luxury Hotel Awards 2019.

La piscine dont la hauteur sous plafond correspond à 2 étages, est un chef d’œuvre. Nous y avons consacré presque toute la matinée. Il y a énormément de transats, d’espaces de repos, des chandeliers (oui oui des chandeliers !!) au-dessus de la piscine. Elle est entourée de statues d’athlètes de 3-4 mètres. Le carrelage s’inspire des motifs traditionnels, c’est absolument ravissant !

Bien évidemment, comme tous les hôtels de luxe au Vietnam, le petit-déjeuner est un buffet à volonté et on a énormément de choix.

Nous avons opté pour une chambre de catégorie supérieure avec vue sur le jardin et/ou vue sur Sapa.

Au 10ème étage se trouvent le bar et une terrasse avec vue sur toute la ville. Sans brume, la vue devait être époustouflante.

Je n’ai malheureusement pas assez de place pour vous montrer toutes les photos de l’hôtel mais sachez qu’il y a énormément de choses à explorer, de petits éléments à admirer. Si vous aimez les meubles vintage, vous serez ravi de dénicher dans chaque coin de couloir, un objet unique.

MGallery La Coupole à Sapa : comptez 3 millions de VND soit 120€/nuit pour une chambre de catégorie supérieure.
Lien Booking
Lien Agoda

Jour 2 :

Programme du 2ème Jour :
– Petit-déjeuner à l’hôtel à 8h (buffet à volonté) (lien Booking, lien Agoda)
– Piscine à 9h
– Promenade au centre-ville à 11h
– Check out à midi
– Visite du village Cat Cat
– Bain aux herbes médicinales à 15h
– Arrivée au homestay Sau Chua Village à 16h15

Le buffet à volonté est toujours satisfaisant dans tous les hôtels 4 étoiles ou plus au Vietnam. A part la nourriture vietnamienne, on a une énorme quantité de nourriture européenne également. Et dans une chaîne française comme accorhotels, les croissants et pains au chocolat sont toujours très bons.

Nous visitons rapidement le centre-ville, notamment l’église en pierre laissée par les français.

Le centre-ville est désormais rempli de restaurants plus bling bling les uns que les autres. Alors qu’avant, quand je suis venue ici il y a une vingtaine d’années, il n’y avait qu’une seule rue commerçante, et on peinait à trouver un hôtel avec une douche tiède.

On se fait rapidement accoster par les dames des ethnies minoritaires en tenue traditionnelle. Malgré les explications de ma mère comme quoi nous ne comptons pas acheter de souvenirs, elles nous suivent quand même joyeusement et se posent même pour une photo 😀

Village Cat Cat

Entre Sapa et le village Cat Cat, les jolis cafés et les jolis hôtels se succèdent. Si vous êtes motivés, je vous conseille de marcher, on ne fait que descendre, comme ça vous pourrez profiter de beaux cafés.

Le chauffeur nous dépose à l’entrée principale où nous payons 500 000VND/personne pour les droits d’entrée. Le village de Cat Cat était très pauvre il y a une vingtaine d’années. Mais grâce aux touristes, les maisons toutes petites toutes pauvres ont été remplacées par des boutiques de souvenirs tout le long du chemin.

Vous allez sûrement vous demander qui peut manger des bouts de viande séchée aussi durs ? C’est la spécialité du Nord du Vietnam : du buffle séché pendant des mois, et suspendu juste au-dessus de la cheminée. C’est très dur à mâcher, il faut couper en petits morceaux avec les ciseaux avant de tenter de mâcher un petit bout.

Nous arrivons enfin à un endroit un peu plus ouvert. Juste à côté se trouver le parking des motos. Les touristes en moto se garent tous ici, alors que ceux qui viennent avec leur chauffeur ou en tour organisé arrivent d’en haut comme nous.

Une trenteine de mètres plus tard (ça descend et c’est pentu), nous découvrons de nombreuses cascades, petites et grandes. Celle-ci est la plus grande. Cat Cat, le nom du village, viendrait peut-être du mot « cascade » en français ?

Je suis impressionnée par la beauté du lieu. Après avoir bien marché, nous sommes ravis de profiter de la fraîcheur autour des cascades et d’un jus de canne à sucre bien frais. Avec vue bien sûr.

Après les cascades, la vue devient progressivement moins jolie, moins intéressante. On rejoint doucement le parking n°2 où nous attend notre chauffeur. Si vous venez ici seul, vous pouvez prendre un moto taxi ou un shuttle électrique pour rentrer à Sapa.

Bain chaud aux herbes médicinales

En général, juste après l’accouchement, les vietnamiennes n’ont pas le droit de prendre une douche ni travailler, mais les ethnies dans les montagnes ont un secret pour rendre les nouvelles mamans opérationnelles assez rapidement pour qu’elles puissent retourner aux rizières : un bon bain chaud aux herbes médicinales. Combien d’herbes il y a dedans ? Quels types d’herbes ? Je ne serai pas capable de vous dire.

Les locaux m’ont donné l’adresse de Sapanapro. Leur eau est tellement célèbre qu’ils vendent aussi des versions concentrées, à mélanger dans l’eau de la baignoire. La route qui y amène est en partie en travaux donc nous sommes contents d’avoir une voiture bien robuste.

A. subit un peu le programme, mais une fois installé dans l’énorme tonneau en bois qui sert de baignoire, avec une vue incroyable sur les rizières et la forêt, une eau chaude et qui sent bon les herbes, il semble être ravi de cette expérience inédite (c’est comme celle qu’on a eue à Ha Giang). Bien sûr, il y a 6 salles donc on a chacun une salle privée. Il y a jusqu’à 3 baignoires par salle. Après le bain, on n’a pas besoin de se rincer à l’eau douce, il faut au contraire laisser le tout imprégner dans le corps et s’essuyer tout simplement.

Je ne supporte pas longtemps la chaleur du bain et suis la première à sortir. Pendant l’attente, un vietnamien me pose des questions stupides qui m’énervent, je passe de détendue à mauvaise humeur. Plus tard, mes parents me diront qu’il a sûrement cherché à me draguer, mais comme je suis partie du Vietnam il y a si longtemps, je ne suis plus capable de saisir toute la subtilité (ou le manque de subtilité). C’est encore une n-ième expérience qui montre que je ne suis plus tout à fait vietnamienne, ni tout à fait française.

Homestay

Il est encore assez tôt mais le propriétaire du homestay de ce soir insiste pour qu’on arrive à temps pour profiter du coucher de soleil là-bas, donc vers 16h, nous sommes déjà repartis, ignorant tout un tas d’attractions touristiques sur le chemin (jardin de roses, cathédrale en ruine etc.), même le chauffeur est trop surpris que j’aie fait un programme aussi light.

Le homestay de ce soir est une des expériences les plus mémorables du programme. Bien évidemment, personne n’est au courant de son importance. Le chauffeur a juste reçu l’adresse, c’est tout. En tant qu’organisatrice, je porte le poids de de l’organisation, de la réservation, mais aussi de l’excitation mélangée à l’anticipation d’une expérience particulièrement inoubliable. Cela fait des semaines que j’attends ce moment. Mais c’est ce côté qui m’embête aussi, des fois, j’aurais aimé aussi avoir de l’insouciance, de celui ou celle qui ne fait que profiter d’un programme bien fait, qui n’a pas à regarder l’heure et penser à la prochaine destination.

La route est difficile et étroite, mais nous arrivons un peu plus tôt que prévu. Je suis soulagée car il n’y aura plus rien au programme. Le « majordome » du homestay nous accueille chaleureusement, il nous attendait. Il est issu d’une ethnie minoritaire donc parle vietnamien avec un petit acccent. Il est seul et doit tout faire, ça a dû le fatiguer car il n’arrête pas de s’excuser pour le retard, ou pour l’attente, alors qu’au contraire, on trouve qu’il est très efficace. Notre groupe découvre, bouche bé, que j’ai privatisé un homestay capable d’accueillir 25 personnes ! Oui !

Bon, je m’explique : je suis bling bling mais pas à ce point-là. En fait, la propriétaire avec qui j’étais en contact, après m’avoir donné des tarifs pour 3 chambres, m’a poussée à tout privatiser car ça ajoute à peine 40€, « et l’expérience sera 10 fois plus agréable », affirme-t-elle. OK. J’ai découvert ce homestay en suivant assidûment le Facebook d’une copine vietnamienne qui sillonne le Vietnam avec son mari et ses deux enfants. Comme ils ont une voiture, ils arrivent toujours à trouver des hôtels, homestays, airbnb trop cool. Je me souviens qu’elle a été très impressionnée par le service 5 étoiles de ce homestay, ainsi que son emplacement hors sentiers battus. J’ai gardé cette adresse en pinnant sur Google Maps et il suffit juste d’ouvrir le plan et tomber dessus, c’est comme ça que je repère les lieux et fais mon petit programme. Les coordonnées et les tarifs sont à la fin de l’article, comme d’habitude.

Il y a 3 niveaux : le RDV comporte la cuisine, un immense salon, une terrasse. Le second étage : un deuxième salon, 3 chambres, dont 2 avec salle de bain privée. Le dernier étage est une chambre ouverte avec beaucoup de couchettes. Les troisième et quatre chambres peuvent utiliser les deux salles de bain partagées.

Le jardin est immense, et il y a un espace où nous pouvons nous asseoir pour boire du thé et profiter du coucher de soleil. Comme nous arrivons un peu tôt, nous n’avons pas encore le temps de voir le soleil se coucher que la théière est déjà vide.

Chacun de nous profite de cet immense espace pour lire, dormir, ou juste regarder les paysages. Ce lieu est un havre de paix, il n’y a absolument pas de bruit, on a vue sur les montagnes, le majordome est là pour satisfaire toutes les demandes, le luxe !

Le chauffeur s’arrange avec le majordome. Comme il n’y a pas de restaurants ni auberges à proximité, et le village le plus proche est à 30 minutes, il va dormir dans le salon ce soir et dîner avec le majordome.

Un jour avant l’arrivée, j’ai dû réserver le dîner – via la propriétaire. Il n’y a pas vraiment de menu donc j’ai donné quelques consignes, et c’est à elle de se débrouiller. Je n’ai même pas demandé le prix, puisque ce homestay a été testé et approuvé par mon amie. Quand on doit entrer dans trop de détails, surtout pour 5 personnes, ça me fatigue, donc j’attends la surprise.

Et la surprise dépasse vraiment mon imagination. Je vois qu’on prépare un barbecue, puis je vois des brochettes de porc, des œufs, et un poisson entier dessus, emballé dans une feuille de bananier.

Au moment de passer à table, on découvre un festin ! Il m’a fallu plusieurs minutes pour donner le nom et expliquer comment on mange chaque plat. Nos deux occidentaux ont adoré le riz gluant cuit dans du bambou. On en mange avec du sel de sésame. Nous adorons tous le poisson, qui est très tendre.

Il ne fait pas si froid que ça, mais j’ai vu des photos de la cheminée allumée donc je demande au majordome s’il peut l’allumer pour nous. Je pense qu’on l’embête avec cette demande, mais il le fait quand même. Il nous amène le reste du charbon du barbecue, et du bois de cannelle. Certes, le bois a été dépourvu de son extérieur (la cannelle qu’on utilise nous en cuisine), mais son bois donne quand même un petit arôme imperceptible. Nous sommes tous assis devant cette cheminée, tellement heureux de ce moment inattendu.

Nous nous couchons très vite car il n’y a pas d’autres choses à faire. Internet est très lent, on ne capte pas la 3G/4G. Vers minuit, il pleut des cordes, mais vraiment vraiment beaucoup. Comme le toit est en tôle, nous pouvons entendre chaque goutte de pluie, en plus des tonnerres. Les chiens aboient quasiment toute la nuit, les pauvres.

Jour 3

Programme du Jour 3 :
– Petit-déjeuner au homestay
– Visite des postes de frontières à Lao Cai
– Visite du marché de Lao Cai
– Déjeuner & retour à Hanoi

Nous ne pouvons pas dire que nous avons bien dormi. Mais le petit-déjeuner, très copieux, nous attend déjà et ça fait tellement de bien. Le majordome a dû se lever très tôt pour ça. Il nous dit doucement qu’un groupe de 20 personnes est déjà arrivé à 6h du matin, pour éviter le trafic de ce week-end prolongé, mais aussi parce qu’ils ne savaient pas quoi faire ni où aller avec cette pluie. Il ne les a pas laissés entrer car nous avons justement privatisé la maison. Ils squattent la petite cabane à l’entrée du homestay. Ce groupe doit être très content d’apprendre que l’organisatrice du programme, càd moi, a prévu un départ matinal, et qu’ils pourront profiter de la maison dès 8h30.

Face à cette pluie, je suis désemparée. Mon programme tombe complètement à l’eau (c’est le cas de le dire !), et je dois trancher entre plusieurs options. Très fatiguée aussi suite aux nombreux déplacements ces dernières semaines, j’opte pour la solution facile : on part d’ici 😀 adieu la chasse aux nuages, adieu les cafés avec vue, adieu l’hôtel 5 étoiles qu’on compte squatter. Et c’est mieux ainsi. Car le temps nous est clément. A chaque fois que nous voyons quelque chose d’intéressant sur le chemin, il ne pleut pas. Ainsi, nous avons pu nous arrêter pour observer quelques agricultrices, les rizières, manger un ananas, nous arrêter aux viewpoints etc. il n’y a pas vraiment de programmes, mais juste des arrêts par ci par là.

Dans l’autre sens, les voitures se succèdent pour aller à Sapa. Le trafic est tel que le centre-ville de Sapa interdit déjà l’accès aux grosses voitures tout ce week-end, et les cars de touristes doivent déposer leurs clients à l’entrée de la ville. Pendant que tout le Vietnam part en week-end prolongé et se bat pour prendre des photos Instagram, nous rentrons doucement à Hanoi, dans le sens inverse.

Lao Cai & frontière

Cependant, nous devons passer par Lao Cai pour rentrer à Hanoi et qui dit Lao Cai dit « frontière avec la Chine ». A. n’a jamais mis les pieds en Chine, donc on va lui permettre de l’apercevoir. Nous trouvons sans difficulté le poste de frontière (fermé), où nous pouvons nous prendre en photo avec le pont qui relie les deux pays ainsi que les bornes de frontières. L’ambiance est festive, tout le monde se croit déjà en Chine alors que nous sommes toujours sur le sol vietnamien. Avant le Covid, il suffisait de payer une petite somme pour obtenir un visa d’un jour pour voir à quoi ressemble l’empire du milieu.

En ce moment, la Chine est encore en lockdown, et on peut voir, que rien ne se passe là-bas. Les seules voitures aperçues sont des voitures de police, ou des ambulances. Tout est mort de chez mort. La Chine applique toujours la stratégie du 0 covid et contrôle absolument chaque passage de frontières (limité aux échanges de marchandises).

Nous longeons ensuite la rivière qui sépare les deux pays et tombons sur un autre poste de frontières, où les camions de marchandise passent au compte-goutte. Les chauffeurs sont couverts de combinaisons médicales comme si ils étaient en contact avec ebola. Les camions passent un à un sur le pont, et pas de croisement possible hein ! Quelle tristesse ! Ces chinois qui vivent de l’autre côté de la rivière, peuvent-ils nous voir ? nous observer ? Quand on est en train de sortir, aller au restaurant, s’entasser à la frontière pour prendre le pont en photos, nous voient-ils ? pensent-ils qu’ils sont nés du mauvais côté du pont ?

Nous passons un peu de temps au marché de Lao Cai. Ce poste de frontières n’est pas le principal pour importer des produits chinois, mais on voit quand même énormément de produits chinois de mauvaise qualité dans ce marché. Les fruits, par contre, sont locaux et donnent trop envie. N’hésitez pas à déjeuner si ça vous tente.

Nous tentons de retrouver un restaurant que mes parents ont beaucoup aimé, mais à cause du Covid, je crois qu’il n’existe plus. Nous tombons sur un restaurant tout simple qui sert du bun cha (vermicelles au porc grillé au barbecue), avant de rentrer définitivement à Hanoi.

Partie 2 : Conseils pratiques

Budget

  • Chauffeur : 7 millions de VND pour 3 jours 2 nuits + 300 000VND pour les frais de logement. Voiture 16 places.
    • Je ne peux malheureusement pas vous donner les coordonnées de notre chauffeur car il ne parle que vietnamien et on n’a pas été 100% contents de son service
    • Vous pouvez trouver plein de chauffeurs & tours depuis Hanoi
  • MGallery La Coupole (lien Booking, lien Agoda) : comptez environ 100 à 120€/chambre
  • Téléphérique : 737 000VND/personne/aller-retour
  • Funiculaire : 99 000VND/personne/aller
  • Pont transparent : 350 000VND/personne, sans activités
  • Accès au village Cat Cat : 90 000VND/personne
  • Bain chaud chez Sapanapro : 100 000VND/personne, j’ai eu -20% en plus, je ne sais pas pourquoi
  • Sau Chua village sapa: 4 500 000VND pour tout privatiser, sinon comptez entre 800 000VND et 1 100 000VND par chambre. Contactez la proprio sur Facebok, elle parle anglais. Le paiement se fait par virement, vous pouvez le faire sans difficulté en passant par le service Wise (anciennement Transferwise)
  • Dîner & petit-déjeuner chez Sau Chua village sapa pour 5 personnes : 2 250 000VND
  • Bun cha à Lao Cai : 45 000VND/personne

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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