Ca y est, on est au Vietnam, à Hanoi chez mes parents. Pour notre premier getaway au Vietnam, on a choisi d’aller à Mai Chau, une vallée nichée dans une zone montagneuse encore peu exploitée.
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Ba Vì
Comme nous sommes en voiture, nous faisons un petit détour par Ba Vì, une zone connue pour son lait de vache, et ses produits laitiers. Ce n’est pas facile au Vietnam de trouver une zone compatible à l’élevage de vaches à lait. Les vaches à lait ne mangent pas la même chose que les buffles. Les agriculteurs doivent troquer leur rizières contre la culture des herbes pour nourrir leurs vaches à lait.
On s’arrête au magasin Sữa Ất Thảo, où l’on peut boire du lait, manger des yaourts et des crèmes au caramel. Les prix sont très raisonnables, environ 3€ pour une dizaine de yaourt frais. Je n’ai pas pris de photos désolée, j’étais occupée à manger 😀
Ba Vì est aussi une zone touristique pour les locaux. Quand j’étais petite, les excursions d’une journée avec mon école se faisaient souvent dans le coin, car ce n’est pas très loin de Hanoi, mais suffisamment dépaysant et varié pour qu’on s’amuse un peu.
C’est aussi dans cette zone que se trouvent plusieurs sources d’eau thermale et des cascades et lacs de tout genre.
D’habitude, on se baigne chez Khoáng nóng Thanh Thủy où l’eau fraîchement pompée est brûlante (70-80°C) mais ils sont fermés exceptionnellement quelques jours avant le nouvel an lunaire pour rénover et se préparer pour les nombreux touristes qui viendront ici pendant la fête du Tết (nouvel an lunaire vietnamien).
Kim Bôi
Du coup, on se rend à une autre source d’eau, minérale cette fois, qui s’appelle Kim Bôi (nom complet : Suối nước nóng Kim Bôi). Nous déjeunons à un restaurant à côté.
La spécialité ici (enfin, dès qu’on va à la montagne en fait), c’est Cơm lam, du riz gluant cuit dans du bambou. Je vous mets une photo prise au Cambodge car j’ai oublié d’en prendre – et au Cambodge, on trouve à peu près la même chose.
Il y a deux piscines à Kim Bôi mais aujourd’hui, une seule est ouverte car il n’y a pas beaucoup de clients. L’eau est seulement à 38°C, c’est un chouia tiède pour nous surtout quand il fait froid à l’extérieur. Mais on peut prendre une douche bien chaude au vestiaire. La baignade ici est plus adaptée en été.
Après la baignade, on se promène aux alentours et profite de l’air pur de la montagne.
Ici, les motards « trafiquent » les gants de cuisine pour ne pas se geler les doigts quand ils conduisent.
On assiste à un marchandage bruyant entre un groupe de clients et une vendeuse de poules et coqs. Les poulets sont vendus au KG et le coq coûte plus cher que la poule car le coq est utilisé comme offrande pour le nouvel an lunaire.
Note : offrande : on cuit le coq – la tête incluse – puis on brûle les encens puis le met sur l’autel des ancêtres. Une fois l’encens consumé, on peut descendre le coq et le manger.
Mai Châu
Les paysages sont somptueux. Le chemin qui nous mène à Mai Châu ressemble à un rêve. On monte doucement jusqu’en haut au niveau des nuages, puis les nuages disparaissent pour laisser place à paysage de rêve baigné sous la douce chaleur du soleil. C’est tellement agréable de sentir la chaleur du soleil un jour d’hiver humide au Nord du Vietnam.
A l’arrivée de Mai Châu, il y a un view point où l’on peut observer la vallée d’en haut.
Il nous faut ensuite une quinzaine de km pour descendre jusqu’en bas. Le temps de s’enfoncer dans une route en travaux et faillir tomber dans les rizières, nous arrivons enfin chez Pẻm, qui nous héberge cette nuit.
Son homestay (numéro 32 au village Ban Lac 1) est le seul à avoir un énorme parking pour notre voiture. Les proprios sont originaires d’ethnies minoritaires, comme la plupart des habitants du Nord du Vietnam. Pẻm est d’origine Thai, de même ethnie que les Thaïlandais en Thaïlande. Sa langue maternelle ressemble encore beaucoup au thailandais actuel. Notre guide au Cambodge nous a expliqué qu’au départ, les Thaïlandais n’avaient pas vraiment de pays propre, et puis ils ont pris un petit bout de chaque pays pour constituer le leur.
Son homestay est composé de deux maisons de montagne, deux nhà sàn. Ce sont des maisons sur pilotis, alors qu’il n’y a pas d’eau en bas. Normalement, l’escalier est en bois et rétractable. Ainsi, on se protège des animaux sauvages à la montagne comme les tigres, léopards etc. le rez-de-chaussée est réservé aux animaux (poules, cochons de lait, chiens…) et à la cuisine.
Maintenant, les homestays utilisent l’espace du rez-de-chaussée comme restaurant et salles de bain. La grande chambre en haut est utilisée comme dortoir, capable de loger jusqu’à 40 personnes, ou séparée en 2-3 chambres.
Chez Pẻm, il y a 3 chambres individuelles en bas qui sentent un peu l’humidité, mais c’est super propre et construites en bois, ce qui permet une meilleure isolation en hiver et de la fraîcheur en été.
Chaque chambre double coûte 300 000VND/nuit. On demande s’il y a quelque chose à manger. Mais la réponse est négative : chez tous les homestays, il vaut mieux réserver à l’avance, le marché est fermé, ils ne peuvent pas faire des courses et cuisiner pour nous comme ça. On repère deux trois restaurants à côté mais rien ne nous fait envie.
On traverse les rizières pour aller au village à côté (Ban Lac 2). En fait, au début, on voulait aller à un autre village, mais comme on s’est perdu, on s’est retrouvé à Ban Lac 2. Ce nouveau village est plus authentique que l’autre. On aperçoit une vieille dame en train de chauffer son pied devant le feu de bois. Son fils, qui a perdu la moitié de ses dents, vient nous dire bonjour. On lui demande s’il a quelques chose à manger, il nous répond, avec un fort accent, qu’il n’y a plus rien à la cuisine et qu’ils ont tout mangé.
Nous marchons un peu et découvrons un autre homestay. Ce homestay, adossé à la montagne, a 2 bungalows et 2 chambres magnifiques offrant une vue impressionnante sur la vallée (chambre double à 500000VND/nuit). Comme ils sont en train de servir à manger aux 4 touristes français, on leur demande s’il ne leur reste pas quelque chose pour nous. Au début, ils disent non, et puis, comme on insiste, ils acceptent de nous servir un peu de légumes et de viande.
Ensuite, comme ils ont mal estimé la quantité de nourriture à cuisiner pour les autres touristes, ils nous ont servi du riz qu’ils ont fait en trop, puis une salade, puis des cacahuètes, puis de la viande en plus. Enfin, on se trouve avec un repas complet pour 200 000VND pour 4 personnes (soit 7€) ahahah.
Marché de Mai Châu & Hang Chiêù
Le lendemain matin, nous sommes réveillés à 4h30 du matin par les coqs, puis les canards puis les vaches. On essaie de s’endormir jusqu’à 8h.
Nous marchons 1Km jusqu’au marché alimentaire près de Nhà Văn Hóa Thị Trấn Mai Châu (tapez ça sur Google maps pour trouver l’emplacement exact). Tous les matins, les agriculteurs viennent vendre leurs produits sur le trottoir. Des fois, on se demande comment certains peuvent survivre car même en vendant tout ce qu’ils ont, ils empochent 2€ maxi.
Près du marché, il y a un tas de restaurants vendant des soupes et potages. Les raviolis sont servis avec une sauce pleine de viande, c’est comme ça à la montagne. C’est donc avec le ventre plein qu’on s’aventure vers Hang Chiêù
Il y a un petit panneau indiquant la route vers la grotte « Hang Chiêù ». On nous a dit que c’était joli alors on a décidé de grimper les marches. Sans savoir que ce sont 1200 marches qui nous attendent !! Juste pour l’aller.
L’entrée coûte 10,000VND/personne. Les premières marches sont un peu abîmées à cause d’une grosse pierre qui est tombée d’en haut de la montagne. D’ailleurs, on peut toujours voir cette énorme pierre arrêtée par des bambous. La famille qui vend des tickets d’entrée vend aussi des jus de canne à sucre. On leur demande de préparer les cannes à sucre pour notre retour.
Je ne sais pas combien de temps il nous a fallu pour grimper tout ça. On est en plus très surpris de croiser plein de locaux qui font l’aller-retour plusieurs fois par jour pour aller chercher du bambou (pour le chauffage) ou des bananes (pour donner à manger aux buffles en hiver).
JB admire la facilité avec laquelle les vietnamiens arrivent à se parler comme ça sans se connaître. En réalité, il est tout à fait acceptable, à la campagne, qu’un parfait étranger, et surtout touriste, demande « tu fais quoi ? où vas-tu comme ça ? » – l’autre va répondre avec honnêteté, et si le courant se passe bien, ils vont s’échanger des infos intimes comme oui ou non ils ont un copain/une copine, combien d’enfants ils ont, combien d’argent ils gagnent par mois etc.
Revenons à notre grotte. Le chemin qui y mène nous donne quelques points de vue sympas.
Et quand on voit le grand arbre devant la grotte et la grotte elle-même, on est tellement contents de voir que tous ces efforts n’étaient pas vain.
C’est super super joli !! Sans lumière artificielle, juste quelques marches pour faciliter la visiter. En plus, on est seuls !
C’est reparti pour 1200 marches. L’idée d’un jus de canne de sucre frais nous motive, malgré nos jambes tremblantes. Malheureusement, quand nous sommes arrivés en bas, la vendeuse nous informe qu’il y a une coupure d’électricité. Pas d’électricité, pas de jus. Elle nous sert quand même un peu de thé.
JB est halluciné par le nombre de fois qu’on boit du thé dans la journée. Du thé amer en plus, pas du thé parfumé à la française. Dès qu’on arrive quelque part, le proprio nous reçoit et nous sert du thé. Quand on finit de manger dans un restaurant, il y a toujours un service de thé à la fin, sans frais. On peut s’en servir ou se faire servir. Le thé est l’équivalent du café en France. Pour recevoir, et pour terminer un repas.
Sur ce, on rentre au homestay faire notre valise, puis on reprend la voiture pour rentrer à Hanoi. Le gendre de notre proprio parle couramment anglais et nous dit que si on y était restés plus longtemps, il aurait pu nous amener visiter un barrage à côté et explorer la jungle. C’est noté, et ça ne fait que nous donner un prétexte pour y retourner.
Conclusion
Mai Châu est une alternative à Sapa, pour ceux qui n’ont pas beaucoup de temps et qui veulent quand même découvrir les montagnes du Nord du Vietnam. Même si les paysages n’égalent pas ceux de Sapa, Mai Châu reste encore peu touristique et offre des expériences locales intéressantes, notamment le week end où tout le monde se retrouve autour d’un feu de bois et danse ensemble.
Partie 2 : Conseils pratiques
Comment y aller
De nombreuses agences de tourisme proposent des tours de 2 jours, 1 nuit jusqu’à Mai Chau (sans s’arrêter aux sources d’eau chaude comme nous). Renseignez-vous au niveau du logement, si c’est un nhà sàn (plus authentique) ou un hôtel.
Sur place, vous pouvez louer des vélos en tandem, ou des voitures de golf.
Budget
Taux de change en Février 2018 : 1 euro = 28,000VND
100,000VND = 3,5€
- Transport : gratuit pour nous
- Homestay : 300,000VND/chambre double/nuit – eau chaude, chambre très propre
- Repas : entre 20,000VND et 50,000VND/personne/repas maxi
- Ticket d’entrée pour la grotte : 10,000VND/personne
- Restaurant à Kim Bôi : 100,000VND/personne
- Entrée à la piscine Kim Bôi : 65,000VND/personne
Coordonnées de notre homestay
Chambre double : 300 000VND/nuit pour 2 personnes
Dortoir : je ne sais pas
Douche chaude, chambre très propre. Moustiquaire fourni.
Coordonnées de l’autre homestay
Celui qui est adossé à la montagne. Belle vue
Bungalow : 300 000VND/nuit pour deux
Chambre : 500 000VND/nuit pour deux adultes, un enfant
téléphone : (+84)962627132
Email : havanthiep36(@)gmail(.)com
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