[Réflexion d’une Bibliophile] Comment choisir ses livres ?

Suite à un petit choc émotionnel fin 2022, je me suis rendu compte que ma très bonne mémoire était très affectée. Pour y remédier, pendant toute l’année de 2023, j’ai travaillé ma mémoire en lisant une centaine de livres. Chaque livre avait droit à un petit résumé, pour renforcer la mémoire. Mon but a été atteint grâce à ces efforts, mais je me suis ensuite rendu compte que sur les 120 livres lus en 2023, seuls 3 avaient le mérite, selon moi, d’être relus. Ainsi, le ratio livres d’exception vs. livres lus me paraît trop faible.

Et pourtant, les 117 livres restants ont quand même été choisis avec soin. Je me suis longuement demandé : sais-je choisir mes livres ?

Pour cela, j’ai lu des ouvrages écrits par bibliophiles pour comprendre comment eux, choisissaient leurs livres.

Alors il y a deux types de bibliophiles : ceux qui collectionnent pour la beauté, et ceux qui collectionnent pour lire. Je m’intéresse quand même aux deux car quitte à lire un livre, autant le lire dans une belle édition (si elle existe).

J’ai acheté plusieurs beaux livres issus d’éditeurs anciens comme modernes, j’ai également suivi un cours de reliure, regardé comment on faisait du papier à la main, lu plusieurs ouvrages sur la typographie, la mise en page, l’enluminure, et visité plusieurs musées d’impression. Bref, je pense maintenant être capable de faire un livre moi-même de A à Z (à part l’écrire) : donc mise en page, impression, choix du papier jusqu’à la reliure.

J’ai été amenée à lire les ouvrages suivants :

  • Les collectionneurs par Philippe Jullian (lien Amazon, l’édition en français est standard mais la traduction en anglais est illustrée par l’auteur, et ajoute quelques passages concernant la bibliophilie anglophone, j’aime beaucoup). C’est un livre sur les collectionneurs en général, pas uniquement les bibliophiles. Avec des anecdotes croustillants sur les antiquaires.
  • La bibliophilie de la collection Que sais-je ? de Michel Vaucaire (lien Amazon), un petit livre complet sur les critères sur lesquels les bibliophiles se basent pour déterminer la valeur d’un livre. Il y a une explication très détaillée sur les méthodes d’impression d’images, à l’origine des rousseurs des livres du 19ème siècle.
  • L’art de former une bibliothèque d’Emile Henriot (lien Amazon) avec une longue liste de livres recommandés
  • N’espérez pas vous débarrasser des livres d’Umberto Eco et Jean-Claude Carrière (lien Amazon), une discussion très intéressante la conservation des connaissances, et la collection des livres, j’ai déjà fait un article détaillé ici
  • Tôi tự học, un livre vietnamien écrit par Thu Giang Nguyễn Duy Cần, qui explique comment on peut continuer à apprendre à travers les livres.

Tous ont été écrits par de grands lecteurs et accessoirement collectionneurs de livres, avec une bibliothèque physique.

Voici ce que j’en ai retiré :

1. Il est tout à fait normal de tomber sur des livres intéressants, mais qu’on ne relira jamais. Cela ne diminue pas la valeur du livre pour autant.

Je pensais que seuls les livres qu’on relis à volonté ont de la valeur. Mais en réalité, très peu de livres méritent d’être relus, au final. Les livres modernes peuvent facilement être résumés en 2-3 pages (je résume chacun des livres que je lis) car il est très difficile d’avoir de nouvelles idées, tant de choses ont déjà été écrites. Mais ils ont quand même de la valeur.

Les livres que je relis sont assez rares. Dans mon cas, ce sont plutôt des livres millénaires, auxquels de nombreux auteurs anonymes ont participé pendant des siècles. Ils ont cette particularité d’inclure, en très peu de mots, énormément de facettes et de personnalités, tout en restant universels. Ces livres difficiles demandent beaucoup de connaissances générales, ou du vocabulaire spécifique. Il y a des ebooks qui dorment dans ma bibliothèque depuis plusieurs années et à chaque tentative de lecture, je n’arrive pas à comprendre, et puis un jour je les lis d’une traite et je comprends tout. C’est parce qu’entre temps, j’ai pu lire d’autres livres permettant leur compréhension.

Donc, nous avons toujours besoin de lire des ouvrages type « introduction à… ». Et la collection « que sais-je » est parfaitement adaptée à ça. Ce sont des livres qui, si on a bien compris et retenu le contenu, n’ont besoin d’être lus qu’une seule fois.

2. Il faut se fixer un objectif

C’est là où je me rends compte de mes erreurs.

Avant 2023, je lisais uniquement des livres pour le travail (apprentissage de langues, ouvrages liés à mon métier), ou liés au voyage (beaucoup de Lonely Planet). Des livres qu’on lit une fois car ils deviennent obsolètes en seulement 6 mois – 1 an.

Mon objectif de 2023 était seulement de récupérer ma mémoire donc je lisais tout ce qui pouvait m’intéresser. Je m’appuyais à la fois sur mes groupes de bibliophiles sur Facebook (où chacun fait son review) et Goodreads pour trouver de bons livres à lire. Mais je me suis rendu compte que beaucoup de lecteurs étaient quand même attirés par des livres modernes, qui n’ont pas encore subi le test du temps sur 10-30-100 ans. Alors que les classiques qui ont survécu plusieurs siècles, restent d’actualités car ils traitent des thèmes universels. « A la recherche du temps perdu » par exemple, ne sera jamais has-been parce que tout le monde y trouve son reflet, quelle que soit l’époque.

Maintenant que l’objectif de récupération de mémoire n’est plus là, il faut choisir un autre objectif. La mauvaise qualité de mes livres lus auparavant reflétait tout simplement un objectif très bas que je me fixais.

3. Il faut se renseigner sur l’auteur

Avant, je ne faisais pas trop attention et je lisais tout et n’importe quoi. Beaucoup de bestsellers sont écrits par des journalistes ! Donc des gens qui résument des études faites par X, des reportages faits par Y et leurs livres manquent de profondeur. Mais c’est bien écrit, bien expliqué, donc les gens adorent ! Maintenant, je ne lis que des livres écrits par des spécialistes ou des gens qui ont vraiment obtenu de résultats concrets : un livre sur la finance personnelle ? Ok mais comment tu gagnes de l’argent ? En vendant des livres sur comment gagner de l’argent ou en faisant autres choses ? Un livre sur la nutrition ? OK, as-tu un profil de médecin, naturopathe, journaliste ou de charlatan ??? Tout ça doit être pris en compte. Un auteur qui ne connaît pas l’hébreu et se permet d’écrire un livre sur la Kabbale… n’est pas digne de confiance. Quelqu’un écrit un livre sur le Tao Te King sans parler un seul mot chinois, non merci !

4. Un livre avec un sommaire clair peut être de qualité

Il faut toujours lire le sommaire d’un livre. Un sommaire mal organisé, ou inexistant, est la preuve que l’auteur ne sait pas organiser ses idées. Maintenant, avant d’acheter l’ebook, on peut lire un extrait mais n’a pas forcément accès au sommaire, c’est dommage. Je vous conseille, si possible, d’aller feuilleter l’ouvrage à la librairie dans ce cas.

5. Il faut apprendre comme un vrai étudiant

Un collègue m’a dit que mon plus grand talent était ma capacité d’apprendre des choses par moi-même. Il fait sûrement référence au fait que j’aie appris à coder toute seule, et j’aie passé deux certifications toute seule, me permettant une reconversion professionnelle.

J’ai gardé ce côté autodidacte pour plein de domaines, même si je ne vise pas une carrière de médecin, ou de psychologue. Pour certains domaines plus sérieux (sciences, lois et médecine), je trouve les livres de vulgarisation pas si sérieux que ça et pas si complets. On ne peut pas apprendre à faire du marketing si on n’a pas lu Kotler, LE livre enseigné dans toutes les écoles de commerce. Donc je lis vraiment des livres destinés aux étudiants en première année (on appelle ça des textbooks). Les bases sont beaucoup plus solides, on utilise un vocabulaire professionnel. J’ai beaucoup de textbooks de médecine car je passe beaucoup de temps chez le dentiste et j’ai besoin de poser de bonnes questions, de discuter sur les techniques. Lire les textbooks en dermatologie m’a permis de trouver une routine de beauté contre l’acné adulte. En fait, j’ai accès, grâce à ces livres, à des études et données sérieuses, mais n’étant pas non plus étudiante, au moins je peux poser des questions pertinentes à mes médecins, et reconnaître des charlatans à des kilomètres.

Même pour l’artisanat, avant je me contentais des livres de loisir créatif mais ils n’enseignent pas la méthode, juste « 10 projets » par exemple. En fermant le livre, on sait faire 10 projets mais pas plus, alors que les livres adressés aux professionnels (joailliers, relieurs…) expliquent en 30 pages toutes les techniques de base qu’on peut appliquer à des milliers de projets. Le livre pour pros coûte à peine plus cher que les livres de loisir créatif, mais pour moi, il a plus de valeur. Idem, grâce à ces livres, j’ai pu passer de belles commandes chez les artisans et demander des détails plus fins car je sais que c’est techniquement possible.

6. Les catégories de livres

J’ai lu sur Internet qu’on pouvait avoir une bibliothèque (physique) modeste d’une centaine de livres, mais avec 10 livres d’exception par catégorie. Par contre, selon nos préférences, c’est à nous de définir les catégories qu’on veut avoir. Les avis diffèrent énormément, certains disent qu’il faut : romans, poèmes, histoire, philosophie, sciences. D’autres parlent de : romans, essais, psychologie, médecine…

Moi, je ne suis pas très romans, mais l’auteur de Comment former une bibliothèque ? donne de très bons conseils pour la littérature. Il a même une liste d’auteurs français et leurs œuvres classées par priorités de lecture (A, B,C). Par exemple, Voltaire a écrit beaucoup de contes, mais Zadig selon moi reste le meilleur des contes, c’est celui-ci qu’on doit lire en premier si on veut lire Voltaire. Les autres contes, très intéressants aussi, restent plus ou moins similaires donc si on n’a pas beaucoup de temps à lui consacrer, on doit choisir un seul ouvrage par auteur. Et entre deux auteurs de la même époque et au même style, idem, si on n’a pas beaucoup de temps, il faut trancher et choisir un seul livre, et ainsi de suite.

7. Il faut avoir une bibliothèque physique

Puisque je voyage énormément, je lis quasiment que des ebooks. Et puis, j’ai lu N’espérez pas vous débarrasser des livres d’Umberto Eco et Jean-Claude Carrière qui explique les quelques avantages d’une bibliothèque physique à la maison :

  • Le livre en papier reste encore le meilleur support de conservation. Qui sait, un jour, on ne sera plus capable de lire mes vieux ebooks car mes liseuses décideront un jour de ne plus supporter le pdf ou epub (comme c’était le cas avec les disquettes, CD-ROM et DVD)
  • Un livre qu’on aime beaucoup, c’est un livre qu’on doit posséder, pour pouvoir le consulter en pleine nuit si l’envie nous dit. Il ne faut pas compter sur sa disponibilité permanente à la bibliothèque locale.
  • Un livre qu’on possède, peut être annoté et commenté. C’est vrai que sur un beau livre imprimé sur du beau papier, j’ai du mal à surligner ou annoter. Mais c’est tellement important de le faire. Grâce aux passages surlignés, on peut relire un livre en 10 minutes.
  • Le fait d’avoir une bibliothèque physique permet l’acte de feuilleter au hasard un livre, relire une page. Un ami m’a raconté comment il connaissait par cœur la série DUNE, parce que sa maman n’avait pas de place pour ces livres dans la bibliothèque, les a mis.. aux toilettes. Inutile de vous dire que le temps qu’on y passe est colossal. A chaque fois, il choisissait un livre au hasard, lisait une page ou deux, et ça lui permettait de comprendre toute la richesse et les nombreux thèmes traités dans DUNE. A chaque fois, il a découvert une nouvelle idée. Feuilleter un ebook est plus difficile car l’acte de choisir un livre sur une liseuse est moins livre que pour une vraie bibliothèque. Sans cet emplacement stratégique, jamais il n’aurait lu les 6 livres de DUNE plusieurs fois. Je pense que les meilleurs livres doivent, malheureusement, être rangés dans les toilettes 😀
  • De plus, si vous avez des enfants, ils vont être plus ou moins influencés par la bibliothèque familiale. Car les titres de livres vont imprégner leur inconscient au fil des années. Je me souviens, mon grand-père avait une très grande bibliothèque. Même si je ne me suis jamais intéressée à sa bibliothèque quand j’étais petite, je savais que tel ou tel livre existait en passant devant. Et quand je suis devenue assez mature, entre deux ouvrages semblables, j’aurais plus tendance à choisir celui que mon grand-mère avait dans sa bibliothèque, plutôt qu’un livre plus moderne. Car si mon grand-mère l’avait choisi, c’est qu’il avait ses raisons.

8. Savoir résumer et annoter ses livres

« A la recherche du temps perdu » est un très long roman. Mais grâce à celui-ci, j’ai pu accéder à la façon dont les professionnels résument et annotent les livres. A la fin de chaque tome, l’édition FOLIO propose un résumé très détaillé, permettant de retrouver des passages intéressants (tout en suivant l’histoire).

Ici, Gustave Lanson, critique littéraire note sur la page de garde un résumé succinct de « La Prisonnière » de Proust, avec le numéro de page pour retrouver rapidement le passage en question (source : Proustonomics)

Les annotations faites sur le livre ont été publiées sur ce site. Puisque j’ai lu le même livre, j’ai pu comparer mes propres notes avec celles du critique littéraire et j’ai encore beaucoup d’amélioration à faire dans mes annotations 😀

Une autre manière d’annoter, rendue plus facile par les liseuses, est de surligner un passage, ajouter ses commentaires et exporter grâce au logiciel de la liseuse. Ainsi, on se retrouve avec quelque chose comme :

Cependant, ces surlignements ne peuvent être organisées que par couleur et le nombre de couleurs est limité. S’il y a beaucoup de thèmes, c’est la galère, donc je pense qu’une prise de notes à la main reste la meilleure. Le fait d’écrire à la main permet une meilleure mémorisation que de juste taper sur un clavier ou sur un écran de smartphone.

Vous pouvez voir quelques exemples de mes résumés succincts ici.

Pour les livres non-fiction, sachez qu’un livre permet de répondre à une ou plusieurs questions.
Il faut que, à la fin du livre, on puisse comprendre (1) quelles sont ces questions ? (2) comment l’auteur tente de répondre à ces questions (3) son point de vue.
Si on n’a pas réussi à résumer ces points, il va falloir relire le livre. Ou alors le livre a été trop mal écrit, on n’a rien compris, alors il faut le revendre 😀

7. Ne surtout pas devenir collectionneur

C’est mon opinion seulement. Quand je me suis intéressée aux beaux livres, j’ai commencé par acheter quelques-uns. En France, les classiques se trouvent surtout chez les librairies d’occasion, où l’on peut acheter de vieux livres du 18ème ou 19ème siècle. J’en ai acheté quelques-uns et j’ai compris que je ne supportais pas l’odeur de vieux livres qui se décomposaient lentement sous mon nez. Ca m’a tué l’envie de les lire. Ensuite, quand je me suis intéressée aux classiques édités par les Folio Society, Limited Edition Club, Heritage Press, Suntup, à chaque fois, il y avait cette histoire de « chasse » de livres car ceux que je trouve beaux, les autres le trouvent aussi. Les collectionneurs adorent la chasse, la stimulation que représente un livre convoité. Avoir le livre leur importe moins que de chercher le livre. Mais ce n’est pas pour moi, mais pas du tout ! Je pensais être intéressée par ça, mais mon voyage aux Etats-Unis m’a montré que non.

A Chicago, j’ai appris l’existence d’un ancien éditeur Heritage Press, qui font des livres de grande qualité. Mais la librairie où j’étais n’en avait pas beaucoup.
Quelques jours plus tard, dans une autre ville, je tombe devant une boutique remplie de livres d’Heritage Press. Un collectionneur aurait été ravi de cette découverte, de la réussite de sa « chasse », mais ça m’a fait ni chaud ni froid.
Ensuite, j’ai appris l’existence d’un autre ancien éditeur Limited Editions Club, et par hasard, mon flair m’a amenée devant une étagère remplie de livres de Limited Editions Club. J’étais contente, mais sans plus, et je me suis dit : non ce n’est pas ma passion de faire le tour des librairies plusieurs fois par mois pour attendre l’apparition d’un livre convoité. Ca ne me dit rien !

Ainsi, pour avoir de beaux livres qui ne puent pas, la solution que j’ai trouvée est de les faire moi-même. J’ai les epub, que je peux imprimer, sur du beau papier, et puis je pourrai faire la reliure moi-même. Plus besoin de passer des heures dans les librairies, à scruter Abebooks, les groupes Facebook… et surtout, les livres que j’aime énormément qui n’existent pas en édition bibliophile, pourront bénéficier de mon traitement de luxe.

9. On se coupe de la plupart des connaissances si on ne limite aux livres traduits

D’où l’intérêt de parler plusieurs langues. Je parle 4 langues mais ce n’est toujours pas assez car je n’ai aucun accès aux livres écrits en arabe, en hébreu, en indien ou en chinois. Ce sont de grandes civilisations et beaucoup de leurs livres ne sont pas traduits. Mais ! J’ai trouvé la solution ! J’ai déjà expliqué ici et . Maintenant, je peux traduire n’importe quel ebook !

10. Lire ne suffit pas, il faut de la pratique

On peut appliquer les idées apprises dans les livres dans la vie quotidienne de plein de manières. Je pense que lire pour lire, comme une addition, est tout aussi mauvais que de rester H24 devant les émissions de télé-réalité. Il faut que les livres nous apportent une transformation, une nouvelle vision, une âme enrichie… Des fois, toute la vie, toutes les connaissances d’un auteur se concentrent dans un seul livre. Un livre, peut être la connaissance d’une vie ! En lisant, nous vivons des milliers de vies, nous économisons tellement de temps et réflexion et de recherche. C’est ça qu’il faut viser, pas lire juste pour lire.

Bref, j’utilise actuellement :

  • Goodreads pour constituer ma liste de livres lus/à lire/en train de lire
  • Je lis encore essentiellement des ebooks (je voyage toujours beaucoup) mais j’ai déjà une micro liste de livres que je voudrais imprimer/relier moi-même quand je serai de nouveau sédentaire
  • J’utilise reMarkable pour lire mes ebooks car cela me permet d’écrire beaucoup, comme sur un bloc-notes

A chacun sa manière de lire et de collectionner, mais si vous étiez un petit peu perdu comme moi, j’espère que mon article vous a donné quelques idées.

Repos à Salta (Argentine)
Mes Favoris du Moment - [Février 2024] : N'espérez pas vous débarrasser des livres
    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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