Nous quittons Takayama à 8h car un gros programme de visite nous attend aujourd’hui. Nous devons visiter les villages avec des maisons au toit de chaume avant d’arriver à Kanazawa pour l’après-midi. Ces villages montagneux ne sont pas faciles d’accès, même s’il y a quelques bus qui y vont. La plupart des gens y vont en voiture ou via un tour guidé. Même Lonely Planet pense que c’est plus judicieux de louer une voiture. Nous avons écouté ces conseils et avons fini par louer une voiture pour tout le road trip, et pas seulement pour ces villages montagneux.
Ce carnet de voyage fait partie d’une série de carnets sur notre road trip au Japon. Si vous avez raté les épisodes précédentes, voici les liens : l’itinéraire, carnet #1, #2, #3, #4
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Jour 4 du road trip :
En hiver, assurez-vous d’être équipé de chaînes-neige. Heureusement en mi-avril, personne n’en a besoin, c’est un soulagement car nous ne sommes pas des experts en chaines-neige.
Ces trois villages ressemblent aux villages de contes de fée en hiver quand leurs toits inclinés à 60 degrés sont complètement couverts par la neige.
Ogimachi
Les noms sur Google Maps portent un peu à confusion. Pour aller à Ogimachi (le plus grand des trois villages), visez Seseragi Park Parking Lot. Le parking coûte 1000yen pour la journée et vous serez juste en face du pont reliant au village. Il est encore tôt (9h), la plupart des boutiques sont encore fermées et il y a peu de touristes.
Nous tombons nez-à-nez sur une rénovation de toit et le procédé de fabrication est dévoilé devant nos yeux ébahis. Le travail nous semble très physique car il faut entasser en mettant beaucoup de force et un toit demande beaucoup de main-d’oeuvre. Ce qui nous surprend cependant, c’est l’épaisseur du toit de chaume !!
Cette maison est pour moi, la plus belle. Non seulement elle a un pont en pierre dans son mini-jardin mais il y a un chat sculpté en bois sur un coussin devant la maison. La sculpture est tellement bien faite qu’on croyait que c’était un vrai chat.
Tout est encore fermé…
Mais l’ambiance est super relax…
Cela me fait un peu mal au coeur de voir tout ces pétales de cerisier.
Nous visitons le musée (Myozenji Museum) qui comporte 3 étages et un main hall sur le côté. L’entrée coûte 400yen/personne. Cela nous permet de nous rendre compte qu’ils profitent quand même de la (très grande) hauteur sous plafond et que la construction est très solide puisque la maison ne tremble pas sous nos pieds. La grande hauteur sous plafond est due à l’inclinaison du toit à 60 degrés pour que la neige tombe facilement au lieu de rester sur le toit.
Depuis le dernier étage, on a une belle vue sur le village.
Le main hall :
Un four typiquement japonais, la fumée permet de réduire l’humidité et faire fuir les insectes.
L’eau provenant des rivières est acheminée partout dans le village, et l’eau fraîche sert même de frigo aux boissons 😀
Il est environ 10h quand des dizaines de bus et leurs touristes débarquent. C’est le chaos et nous n’avons qu’une hâte : quitter les lieux.
Suganuma
A 15km de là, Suganuma est en bord de rivière (qui donne ensuite sur un lac près d’un barrage) et au pied d’une grande colline. Il est classé au Patrimoine mondial mais a beaucoup moins de touristes. Le parking en haut du village coûte 500yen, nous ne faisons que quelques photos sans y descendre.
Ainokura
J’avais hâte d’aller à Ainokura pour la simple et bonne raison qu’il y a ici un atelier de fabrication du papier washi. Le village lui-même est très beau, mais il est assez semblable aux deux villages restants.
Je vous laisse défiler les photos de mon petit « workshop » avec l’artisan. C’est plutôt une démo, et le monsieur fait les gestes importants. Il est équipé de deux machines pour sécher rapidement la feuille que je viens de créer à la main. Sans ces machines, ma feuille aurait mis une journée entière à sécher. Je vous recommande vivement ! Le papier washi est d’origine végétale, mais il n’a pas les défauts des papiers faits en bois comme c’est le cas en Europe. Il est robuste et n’est pas acide, se conserve longuement et très épais. Il peut être plié dans n’importe quel sens comme c’est le cas des papiers faits main. Il est très apprécié maintenant par les peintres et calligraphes. Je vous laisse lire mon autre article sur les papiers faits main, c’est à peu près la même technique. Pour que le monsieur vous montre la technique et que vous partiez avec votre feuille, il faut payer 700 yen.
Je vous montre une vidéo (qui ne vient pas de moi) plus complète sur la fabrication du papier washi :
et celle du papier washi avec motif :
La boutique de souvenirs est trop intéressante, j’ai pu trouver plein de papiers colorés pour mes prochains projets.
Vous pouvez voir que le monsieur est en train de fabriquer des darumas dans son atelier avec ses propres papiers washi.
Nous continuons notre petite promenade.
Déjeuner
Nous comptons déjeuner dans un des deux restaurants du village, mais il n’est pas ouvert avant midi. JB nous sauve encore une fois en suggérant un autre restaurant au village d’à côté (Nanto) qui s’appelle Jippensha. On y vend du soba (spécialité régionale), et du tofu (spécialité régionale). J’opte pour du soba froid, à tremper dans la sauce diluée de soja. A un moment, la serveuse nous amène une théière, qui contient une eau sans trop de goût et un peu transparente. Ma mère demande à la table d’à côté comment on s’en sert. La vieille dame de la table d’à côté est trop contente de nous expliquer, en japonais, comment s’en servir. Grâce aux gestes, et une observation discrète du monsieur de la table à côté, on a compris : après avoir mangé les sobas, on peut ajouter cette eau dans le bol rempli de sauce de soja, pour la diluer et la transformer en bouillon, qu’on peut boire. Et c’est délicieux !
Le tofu semble être une spécialité de cette zone car on en voit dans tous les menus des restaurants.
C’est dans ce même village que nous voyons une équipe en train de refaire complètement la toiture de l’office de tourisme.
A côté, se trouve une boutique de tofu où nous pouvons acheter une glace au tofu (mais très crémeuse) pour 350yen. Un bon tofu demande une eau de qualité, et on en a ici.
Notre aventure dans les villages montagneux prend fin ici, nous reprenons la route, direction Kanazawa, un mini-Kyoto (lire la suite ici).
Partie 2 : Conseils pratiques
L’itinéraire détaillé de notre road trip est disponible ici
- Parking à Ogamichi : 1000yen
- Parking à Suganuma : 500yen
- Parking à Ainokura : 500yen
- Musée : 400yen/personne
- Déjeuner : environ 1300yen/personne
- Glace au tofu : 350yen