Nous étions censés voyager avec mes parents en Turquie mais les agendas ne matchaient pas. A la place, nous les avons invités au Japon, juste après le hanami et avant le Golden Week des japonais (grosses vacances japonaises).
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Nous devons aller au Japon depuis le Chili et le trajet a été très long : 8h de vol entre Santiago & Atlanta (USA), quelques heures d’escales, puis 14h de vol entre Atlanta et Tokyo. Heureusement, en optant pour un rang à l’arrière de l’avion, on a tous chacun un siège libre à côté, rendant le voyage beaucoup plus supportable. Ces longues heures passées dans l’avion m’ont permis de regarder tous les films que j’avais ratés au cinéma. Delta est une compagnie aérienne américaine controversée pour son service médiocre et je comprends maintenant pourquoi : les repas sont à peine passables, il n’y a que 2 choix : vegan ou pas vegan. Heureusement qu’ils gèrent le transfert des bagages car j’ai vu plusieurs personnes devoir récupérer leurs bagages et les ré-enregistrer pour un transfert interne.
Jour 1 : Samedi
Nous arrivons à Tokyo complètement cassés et avec 11h de décalage horaire dans le dos. Heureusement, l’efficacité japonaise n’est pas que légendaire, on est guidés à travers chaque étape à l’immigration et arrivons à acheter un ticket de train vers notre hôtel. Nous faisons l’erreur de ne pas acheter le PASMO Passport (une carte où l’on crédite pour prendre les transports) à l’aéroport. A cause de la pénurie de micro-chips, cette carte n’est disponible qu’à l’aéroport et nous n’avons pas pu mettre la main dessus même dans les grandes gares de Tokyo (rupture de stock !). Heureusement que mes parents arrivent 2 jours plus tard et ont pu soudoyer une employée à l’aéroport pour acheter 4 cartes PASMO avec seulement 2 passeports (il faut normalement montrer son passeport pour en acheter une). Chaque carte PASMO coûte 1500yen, est valable 28 jours et on peut utiliser les 1500yen en question pour prendre les transports publics ou acheter des boissons au distributeur, payer dans les konbinis et même dans certaines chaînes de restaurants. C’est super pratique. Avant d’arriver au Japon, nous avons déjà des SIMs (plus d’infos ici, mes parents ont des SIMs achetés sur Amazon, et nous via Holafly, c’est super pratique car ces SIMS n’ont pas besoin d’apn contrairement aux SIMs achetés sur place).
Alors, pour le train vers le centre-ville, il faut prendre exactement le train indiqué sur Google càd à la seconde près. Si le train indiqué part à 14h05, il ne faut absolument pas prendre celui à 14h03 !! Les trains japonais sont à la seconde près, si vous prenez le train d’avant ou après, il risque de s’arrêter à un autre terminus. Google Maps vous indiquera le montant qu’il faut pour votre trajet donc avec une carte PASMO, vous avez 1500yen. S’il vous manque du crédit, n’hésitez pas à recharger votre carte AVANT de prendre le train. Il faut badger avant et après votre trajet. Si vous vous trompez, vous risquez une très grosse amende (non, ça c’est à Paris ^^. Si vous vous trompez, vous pouvez régulariser en rechargeant votre carte avant de sortir).
Nous arrivons à l’hôtel à 14h45 mais les japonais sont beaucoup trop strictes et ne nous laissent pas prendre notre chambre avant 15h. A 15h pile, nous avons la clé de notre chambre. Notre hôtel s’appelle Belken (lien Booking) et est très bien équipé (pyjamas fournis), et bien situé, nous le recommandons vivement ! Il y a même une machine à laver + séchoir au RDC, ce qui nous permet d’avoir des vêtements propres juste avant le road trip.
Nous sommes assez surpris de voir que les cerisiers sont encore en fleurs. En fait, nous arrivons une semaine après le full bloom. Et on aurait pu ne rien voir du tout, mais le full bloom a deux semaines de retard cette année à cause d’une vague de froid juste avant. Quelle chance ! Quand on ira dans les montagnes, on a une chance d’avoir un vrai full bloom je pense.
Avant d’arriver, JB a commandé quelques articles sur Amazon. Ces produits attendent sagement dans un Family Mart et nous sommes trop contents de les recevoir. Pour moi, il s’agit de mon nettoyage de visage préféré : Rosette Paste au soufre dont j’ai parlé longuement ici. Ma peau est super mal depuis que je n’en ai plus et elle retrouve ASAP sa propreté dès que je l’applique sur ma peau. Je ne peux pas vivre sans !! Je ferai un petit stock avant de quitter le Japon. JB passe au 7eleven pour imprimer la traduction de son permis de conduire. Il en aura besoin quand on louera une voiture dans deux jours. Il me ramènera aussi du mochi qui fera office de dîner et ensuite, je dors jusqu’à 5h du matin.
Jour 2 : Dimanche
Réveil très matinal à cause du décalage horaire de 11h. Nous attendons sagement l’ouverture du ramen le plus proche. Il se trouve dans une galerie commerciale, juste en-dessous de la gare de Tokyo. Cette chaîne de ramen est très mal notée (3,8) comme toutes les chaînes au Japon mais elle est meilleure que n’importe quel ramen vendu en Europe. Les chaînes de ramen ont toutes un automate (qu’on peut mettre en anglais) où l’on n’a qu’à cliquer sur des boutons et ajouter des toppings (on aime beaucoup ajouter « extra noodle » et « egg »). 6,5€ par personne, so cheap !
Le yen japonais est en chute libre par rapport aux euros et USD. C’est l’eldorado maintenant. Avant 1000yen = 8€, maintenant 1000yen = 6€. Les prix n’ont pas encore le temps de s’ajuster donc nous avons un pouvoir d’achat énorme. Nous sommes à Tokyo, les hôtels restent quand même chers (75€) mais pas 100€ comme avant. D’ailleurs, nous avons cumulé des miles chez American Express et avons pu couvrir une partie des dépenses avec ces miles. Voilà, si les billets d’avion sont achetés bien à l’avance, le coût d’un voyage au Japon est devenu beaucoup plus raisonnable (si vous évitez de trop sortir votre carte bancaire pour faire du shopping, ce qui est pourtant très tentant !).
Après le ramen, nous nous promenons dans la galerie commerciale et tombons sur une boutique de gâteaux où une foule énorme attend l’ouverture du magasin. Nous n’avons absolument rien à faire et faisons la queue comme des moutons. JB me dit qu’il déteste faire la queue mais que c’est plus supportable quand c’est bien organisé (il y a 4 employés qui s’occupent de la queue) et qu’il n’y a aucun risque de triche (les japonais sont disciplinés), il y a même des indications au sol sur où se positionner pour respecter l’espace vital de chacun ! Une femme au premier rang live-tweet son attente, prend en photo le panneau d’attente et la foule. On est super excités nous aussi alors qu’on ne sait même pas ce qu’on va acheter. C’est la boutique Tokyo Banana. JB se renseigne vite fait et me dit que le best-seller est leur curry cake (qui n’a franchement pas l’air très bon). Une femme explique en japonais mais on comprend grâce aux gestes que l’achat est limité par personne. Nous observons les paniers des gens et comprennent ce qu’il faut acheter : 2 grandes boîtes + 2 petites boîtes de gâteaux fourrés. OK. Quand il s’agit de notre tour, c’est la déception, le curry cake n’est vendu qu’à midi et il est 9h. Mais les autres n’ont pas l’air déçus car ils veulent aussi des gâteaux fourrés.
On pense que c’est trop rare et achète 30€ de gâteaux et se prend en photo devant les murs comme les autres japonais (vous pouvez voir la foule en train d’attendre sur l’escalier derrière lui).
… jusqu’à ce qu’on monte d’un étage et découvre qu’un corner d’un centre commercial vend EXACTEMENT LA MÊME CHOSE mais sans la queue. Franchement, on n’arrive pas du tout à comprendre pourquoi une centaine de personnes peuvent être aussi connes ensemble. L’hypothèse de JB est que le magasin d’origine donne des sacs trop mignons et le corner ne le fait pas.
Nous croiserons une autre foule. La queue fait le tour du magasin. On découvre que cette queue est pour un autre biscuit à la forme de poule. Nous avons appris notre leçon et ne serons plus des moutons.
Vous êtes nombreux à me demander si les gâteaux sont bons. Eh ben, nous les notons « 5 minutes d’attente maximum », pas 30 minutes ! Mais c’est super mignon ! Chaque gâteau a une expression propre, et je les vois bien servis sur une petite assiette façon british, lors d’un tea time entre amies.
Tokyo Banana se trouve dans une galerie commerciale avec d’autres boutiques réservées aux personnages. Je ne sais pas d’où viennent ces personnages mais ça peut venir de dessins animés ou juste une app, ou des stickers dans une app de chat. Et les gens adorent acheter les produits dérivés.
D’ailleurs, les femmes ont toutes des charms énormes accrochés à leurs sacs, ce sont carrément de petites peluches.
En parlant des japonaises, elles sont habillées pareilles. Le même style. On dirait qu’Uniqlo a dominé le Japon. Les jupes et robes sont ultra longues. Leur maquillage est minimaliste, le teint est impeccable (les concealers japonais sont les meilleurs au monde). C’est un make up minimaliste très réussi. Etre impeccable fait partie de la politesse, si on choque le regard en étant trop moche, c’est impoli.
Je n’ai plus de crème hydratante et cours chez Takashimaya acheter ma crème SK-II. C’est une crème extrêmement chère mais c’est la meilleure marque de cosmétiques japonaise. Leurs produits contiennent de bonnes bactéries (PITERA) issues du saké et j’aime tous leurs produits à part l’essence qui demande un temps d’adaptation assez long (3 mois). J’utilise l’essence seulement quand je pense pouvoir m’accrocher à la routine, sinon j’utilise juste la crème et leur sérum. Tout d’abord, on commence avec un scan de la peau. JB est impressionné de voir des machines d’analyse de peau chez toutes les marques high-end mais j’ai l’habitude de le faire chez SK-II donc je peux comparer les résultats d’une année à l’autre. Le Magic Scan me donne 2 ans de moins que mon âge véritable. OUF. Et une routine personnalisée est recommandée. OUF. C’est la même routine que j’ai, pas besoin de changer de produits. En achetant une crème de 50g, j’ai deux énormes échantillons (le nettoyant du visage que j’aime beaucoup, et la lotion que je trouve bof). 110€ quand même ! Mais ça aurait coûté 50% plus cher à l’étranger. La vendeuse me propose de faire un dossier detax pour récupérer la TVA (8%), mais j’aurais eu à sceller mes produits, ils doivent sortir neufs du Japon (alors que j’en ai besoin ASAP !!!). Je reviendrai plus tard pour faire le stock et suivre le process de detax.
Takashimaya n’a que des marques très luxueuses et le seul étage à peu près abordable c’est le 7ème étage où il y a des produits pour la maison. Entre deux bols laqués hors de prix et des baguettes feng shui, nous tombons sur des serviettes pour le sento (bain japonais) en coton et fabriquées au Japon. 4€ seulement. Super jolies en plus ! On a tous besoin d’une serviette comme ça pour envelopper ses cheveux dans le sento/onsen; aller au sauna et faire du gommage. Le tissage particulier permet de le faire.
Je vous ai parlé de mon parapluie ultra-light acheté au Japon. Je l’ai perdu dans un taxi et je le regrette tous les jours. Donc évidemment, j’ai foncé tout de suite chez Tokyo Hands (au 8ème étage du centre commercial Daimaru). Il y a plein de Tokyo Hands mais c’est le plus proche. Mon parapluie 70g n’y est plus vendu mais il y a d’autres versions maintenant : 65g ou 99g… Comptez 24€/parapluie. Franchement achetez parce que c’est super super light, on n’en trouve qu’au Japon. On peut le mettre dans sa poche et c’est anti-UV. Franchement, c’est le cadeau parfait ! Les japonaises utilisent le parapluie pour fuir le soleil. Leur peau est très sensible donc tout est fait pour éviter le soleil (chapeaux anti-UV, vêtements anti-UV, gants anti-UV).
JB est super fatigué à cause du décalage horaire et nous rentrons à l’hôtel et ne sortons que pour dîner dans un centre commercial, entre une fois (beaucoup de restaurants sont fermés dimanche). Cette fois-ci, nous nous régalons de sushis. Un set comme ça coûte 22€. C’est super bon et il y a du wasabi à l’intérieur même du sushi. Malheureusement le chef met des quantités variables et il y a des sushis qui me brûlent le cerveau et d’autres qui n’ont pas assez de wasabi. Oops. En tout cas, le fatty tuna reste le meilleur ! C’est comme si on mangeait du bœuf.
En tout cas, ça fait du bien d’être au Japon. On se demande pourquoi on n’y reste pas pour l’éternité. Les rues sont super propres, les gens polis, la nourriture délicieuse. Et il y a une telle tranquillité d’esprit, car on sait que personne ne nous volera quoi que ce soit.
Jour 3 : Lundi
Nous nous réveillons encore de bonne heure et nous nous promenons dans la rue quand une armée de cols blancs, en costard cravate avance vers nous. On est bouche bé ! On n’a jamais pensé que les japonais devaient être aussi bien habillés pour aller travailler. Les femmes sont presque en uniforme aussi : ultra classe, ultra minimalistes. C’est pour ça que nous avons vu plein de boutiques de costumes, de chemisiers et de tailleurs hier.
Mes parents arrivent de bonne heure. Ils sont dans un autre hôtel que nous, à 9mn à pied (lien Booking). Ils ont les PASMO tant désirés. Mes parents n’ont pas le droit au early check in non plus et doivent laisser leurs bagages au lobby en attendant le check-in à partir de 15h. Nous partons ASAP visiter le fameux carrefour de Shibuya. Mes parents connaissent l’endroit car ils sont déjà venus au Japon mais j’ai lu quelque part que ce carrefour serait amené à disparaître donc nous devons absolument le visiter avant. Nous le traversons plusieurs fois et le plus fun c’est de faire la diagonale, comme ça tout le monde se croise. Ma mère fait le constat que les gens traversent juste pour traverser, ce sont tous des touristes et tout le monde se filme en train de traverser le fameux carrefour. Regardez partout et vous verrez une petite passerelle en hauteur où tout le monde observe le carrefour. Prenez l’escalator et vous aurez une vue d’ensemble très sympa.
J’ai filmé le carrefour en accéléré :
Il fait étrangement chaud et mes parents s’accordent à dire qu’ils ont aussi besoin d’un parapluie ultra light pour se protéger du soleil. Quant à nous, nous optons pour des chapeaux anti-UV. Nous visitons le Tokyo Hands le plus proche avant de finir dans un restaurant de ramen. C’est tellement bon que ma mère, qui ne mange pas beaucoup d’habitude, a pu finir la moitié du bol. Et JB, pour une fois, n’a pas besoin d’extra noodles. Le restaurant s’appelle Oreruy Shio Ramen Shibuya Center Gaiten et comme d’habitude, il faut commander en appuyant sur les boutons de la machine à l’entrée du restaurant.
Une petite balade digestive dans les rues piétonnes de Shibuya puis nous prenons le bus 51 pour nous rendre à l’entrée Ouest du temple shinto Meiji-jingu.
C’est incroyable de se dire qu’on est en plein centre de Tokyo et d’avoir une forêt aussi belle. Nous arrivons assez vite au temple et avant d’entrer, il faut se laver les mains et se rincer la bouche.
Les 3 portes du temple se ressemblent beaucoup et on peut vite se perdre et ne pas savoir où continuer par la suite. Le centre est l’espace de prière où l’on jette des pièces pour faire un vœu. Il faut ensuite se pencher 2 fois, taper 2 fois dans les mains, puis se pencher une dernière fois. On peut aussi écrire des vœux sur des morceaux de bois ou acheter des porte-bonheurs super mignons, à accrocher à son sac.
Nous marchons vers l’autre sortie et il y a une collection de tonneaux de vin et de saké sur les deux côtés. Ce sont des dons de la France (d’une époque lointaine) et des japonais.
Pendant que JB passe acheter ses gilets chez Uniqlo (le sien est vieux et part en lambeaux), mes parents et moi profitons d’une boisson fraîche à l’ombre au café juste à l’entrée principale du temple. 500yen par boisson. Leur glace au matche est excellente, je recommande !
On est tous fatigués et prenons le métro ASAP pour rentrer. Demain on commencera la journée très tôt. JB profitera de sa soirée libre pour aller au sento le plus proche (Jisshi-yu, 500 yen + option sauna 500 yen).
Pour la suite de notre aventure, cliquez ici
Partie 2 : Conseils pratiques
L’itinéraire détaillé de notre road trip est disponible ici
- Hôtel :
- Belken 70€/jour très bien situé et pas trop cher mais vous pouvez laisser vos bagages (lien Booking)
- Sotetsu Fresa Inn 75€/jour très bien situé et pas trop cher, check-in dès 15h mais vous pouvez laisser vos bagages (lien Booking)
- Transport :
- achetez un PASMO à l’aéroport (1500yen) et rechargez s’il faut. Comptez 200 à 400yen par trajet (selon la distance)
- pour le trajet aéroport – centre-ville, comptez environ 550yen si vous venez de Haneda Airport (30 minutes) et 1400yen++ si vous venez de Narita International Airport (1h10)
- Carte SIM : il vaut mieux acheter une carte avant votre arrivée, c’est plus simple et vous aurez besoin d’Internet pour vos déplacements (plus d’infos ici)
- Mes parents et nous avons déjà visité le Japon donc nous ne restons pas longtemps à Tokyo mais si c’est votre premier voyage, faites moins de shopping et passez plus de temps à visiter 😀