Mon Avis sur Gaâla Paris, une nouvelle Marque de Vêtements Responsable

Quand je suivais des cours de couture au Vietnam, mes camarades et moi avions l’habitude de faire du shopping dans d’immenses salles remplies de tissus. Il y en avait tellement qu’il fallait y entrer avec un masque et pieds nus : pour ne pas respirer la poussière créée par des tonnes de tissus, et ne pas salir les tissus qui jonchent par terre. Des fois, fatigués devant l’embarras du choix qui s’offrait à nous, on choisissait un tissu au piff et décidait du vêtement à fabriquer après. J’ai toujours été fascinée mais aussi effarée devant autant d’abondance, mais aussi autant de gâchis. Ce lieu, c’était le lieu de la dernière chance des tissus de fin de stock. Si même nous, les particuliers, n’en voulons pas, ils finiront à la poubelle.

Les tissus de fin de stock sont les 5, 10… voire 100 mètres de tissus produits en trop, destinés aux maisons de couture ou la fast-fashion. 100 mètres, c’est beaucoup pour un particulier, mais si c’est une marque connue, ces 100 mètres ne suffiront qu’à faire au max 100 articles alors qu’un modèle doit être disponible en milliers, dans différentes tailles, car distribués dans toutes les boutiques de la marque dans le monde. Or, le coût passé à faire le design, produire le patron, prendre des photos, mettre en avant sur le site… acheminer le produit… pour finalement vendre juste 100 articles, ne vaut pas le coup. C’est difficile d’amortir les coûts fixes, donc il vaut mieux gâcher ces tissus en trop, plutôt que de les transformer en vêtements.


Mais Gaâla, une nouvelle marque de vêtements française, a pris ce pari : récupérer les tissus nobles de fin de stock, dits « deadstock » : de la soie de grande qualité de Hangzhou (Chine) laissée par les maisons de couture italienne, et du lin « deadstock » provenant de la Biélorussie pour créer des modèles intemporels à quantité très limitée.

Note : ce post n’est toujours PAS sponsorisé

Il y a juste assez de tissus pour faire 3 articles du même modèle ? Aucun problème. Ils vont quand même les fabriquer, les prendre en photo et les vendre sur le site. Ce seront 6 mètres de pure soie qui ne finiront pas à la décharge et qui vont apporter de la joie à quelqu’un.

La co-fondatrice de la marque n’est pas à son premier coup d’essai. Elle a déjà proposé ses créations mais uniquement pour sa famille et ses ami(e)s pendant ses années en Chine, avant de se dire « et si je le proposais au monde entier » ? Maintenant, la marque est basée en France, et la fabrication est effectuée avec amour dans un petit atelier en Biélorussie, à Minsk (ça vous dit quelque chose, Minsk ? nous y avons passé 5 jours, remember ?), dans des conditions éthiques et financièrement intéressantes.

Mon expérience

J’ai découvert cette marque par hasard sur Instagram et elle m’a séduite dès la première seconde car leur collection n’a rien à voir avec les modèles aux manches bouffies tendance P/E 2020, ou une copie conforme d’un (déjà très boring) Sézane. Non, chez Gaâla, on trouve des modèles intemporels, qui mettent en valeur tout type de morphologie, produits dans des matières nobles, qu’on peut porter encore et encore pendant de nombreuses années.

Personnellement, étant petite, je n’ai pas opté pour une robe midi ou une robe longue, j’ai choisi la robe Elle, arrivant jusqu’aux genoux. C’est la couleur et la coupe qui me flattent le plus. Cependant, la doublure en viscose et polyester ne me plaît pas (ma peau ne supporte pas), et j’ai envoyé un petit message sur Instagram à la marque, juste pour me plaindre car j’étais frustrée de ne pas pouvoir me l’acheter (pourquoi ne pas doubler celui-ci en coton ? les autres modèles doublés en coton/soie ne m’intéressent pas). Je reçois une réponse trop gentille, me demandant de me patienter un peu, la personne va checker le stock de tissu, puis elle revient vers moi, m’affirmant qu’ils peuvent me faire la même robe, mais avec une doublure en soie.

Quoi ?

Depuis quand une marque propose de modifier sa doublure juste au bon vouloir d’une cliente lambda ? Je me croirais chez mon couturier vietnamien (la seule différence c’est que mon couturier vietnamien aurait accepté de faire la modification, mais en râlant très fort)

  • comme ce modèle est limité à 70 exemplaires, et qu’on me la fait exceptionnellement avec une doublure en soie, autant que ce soit sur mesure. Il suffit de donner mes mensurations
  • pour pousser le bouchon encore plus loin, j’ai même le droit d’utiliser le code de bienvenu (reçu par mail lors de mon inscription), me donnant -10% sur la 1ère commande
  • pour une livraison gratuite en Colissimo, of course

La robe SUR MESURE, doublée intégralement en soie… me revient à 198€.

à ce prix, que peut-on acheter ? Un débardeur chez Bonpoint, ou un sac de plage chez Vanessa Bruno, ou une jupe chez Ba&sh.

Mon avis

Je vous le dis d’avance : je suis trop contente de mon achat !

J’ai commandé le 8 juin et la robe m’a été envoyée le 18 juin. C’est ultra rapide, compte tenu de la petite taille de leur atelier. Le packaging est très soigné, on a une petite fiche expliquant les conditions de retours et de remboursement, un dessin tellement réaliste que JB m’a demandé si je venais juste de faire un dessin en aquarelle. Et enfin, ma jolie robe protégée dans du papier de soie.

La robe me séduit déjà au premier coup d’oeil, mais une fois portée, je suis in love ! C’est trop confortable, trop beau, trop agréable et ça me va bien.

Ma mère m’a toujours encouragée à prendre des cours ou traîner chez les artisans, non pas pour fabriquer des choses moi-même, mais pour mieux apprécier leur travail. Ainsi, il suffit que je regarde les coutures pour savoir si c’est bien réalisé ou non

Ma robe est en mousseline de soie, tellement fine que lors de la coupe, il faut mieux éviter de respirer.

Pour la couture, il faut faire très attention à la tension du fil, gare aux effilochages qui risquent d’endommager la robe entière en quelques secondes. Les couturières capables de travailler avec de la soie ont une technicité incroyable. C’est une des matières les plus difficiles à travailler. Au Vietnam en tout cas, nous payons ces couturières deux fois plus qu’une couturière normale.

Ensuite, il faut la doubler entièrement. La doublure est aussi en soie, donc même précaution que le tissu principal. J’ai regardé les coutures de beaucoup de marques connues et chères, et souvent la doublure est détachée de la robe. Pourquoi ? Car techniquement, ça prend plus de temps et ça demande plus de technicité. Chez Gaâla, la doublure est cousue directement à la robe, permettant un meilleur confort. La doublure ne doit pas être sentie. On ne doit pas se demander en permanence : Est-ce que ma robe s’est relevée accidentellement ? Est-ce qu’on voit ma doublure ?

S’y ajoutent d’autres détails : la ceinture en pure soie également, les boutons couverts de soie (même tissu que la ceinture). Même les manches sont entièrement doublées.

Les étiquettes sont faites avec soin.

Je n’ai aucune critique à faire, car tout a été PARFAIT. La matière, la communication avec la marque, la coupe, le délai de livraison… C’est de la perfection !

Le prix n’est pas donné, certes. Mais le rapport qualité prix est incroyable.

Une robe de ce type coûte déjà, au Vietnam, 100€. Ici, nous avons le design français, une fabrication européenne, des impôts français, un stock limité, donc c’est normal que ça ne soit pas le même prix. De plus, ce n’est pas de la fast fashion. C’est une pièce qu’on garde plusieurs années et qui va durer dans le temps. Et on ne risque pas de porter la même chose que tout le monde vue la quantité produite.

Dépêchez-vous de commander chez Gaâla. Certains modèles ne sont disponibles qu’en 9 exemplaires et après ça, il n’y aura plus assez de tissus pour vous. Je vous mets ci-dessous quelques modèles que j’aime beaucoup chez eux, en lin ou en soie. Vous trouverez aussi d’autres photos sur leur compte Instagram

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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