Retour sur l’île de Pâques en 2024 (Chili)

Nous sommes allés sur l’île de Pâques lors de notre premier tour du monde (année sabbatique), quelques jours d’arrêt entre Tahiti et Santiago. Nous n’avons jamais pensé pouvoir y retourner une deuxième fois, et pourtant… cette année, l’occasion s’est présentée et pour en profiter au maximum, nous avons passé une semaine sur l’île.

Maintenant, le nom officiel de l’île de Pâques est Rapa Nui, et non plus « isla de pascua » ou « easter island ».

Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Carnet de voyage

Des mesures contre le sur-tourisme

Même si l’île est au milieu de nulle part (entre 5h et 6h d’avion vers la destination la plus proche), elle a souffert du sur-tourisme dans les années 2018-2019 et avec le Covid, les autorités en ont profité pour limiter le nombre de touristes. Pour cela, c’est très simple :

  • un vol par jour uniquement depuis Santiago
  • obligation de visiter les sites archéologiques principaux avec un guide
  • obligation de réserver un logement dans la liste autorisée
  • le tarif d’accès aux sites archéologiques a été multiplié par 2,5

Dès qu’ils visent le portefeuille, seuls ceux qui ont un portefeuille suffisamment épais peuvent y aller. Visiter avec un guide évite également les comportements regrettables (par exemple toucher les moais ou marcher dessus). Depuis que les sites archéologiques sont gérés par les rapa nui (avant ils étaient géré par le CONAF), les habitants ont l’air de bien profiter de ce nouveau système : moins de touristes, mais plus qualitatifs et ils touchent davantage.

Formalités & Tarifs

Au début, nous ne pensions pas pouvoir y aller car le vol A/R depuis Santiago coûte 700€/personne !! JB finit par trouver une astuce permettant de payer 2 fois moins cher, il l’explique ici. Ensuite, il faut réserver un des hébergements autorisés et remplir un formulaire (qui sera contrôlé à l’aéroport de Santiago). La seule chose qu’on ne fasse pas avant, c’est la réservation d’une voiture et d’un guide. On aurait dû réserver un guide avant. Mais bon, je vous l’expliquerai plus tard dans l’article. En gros, au niveau des dépenses, on est à :

  • Avion : 300€/personne (à réserver bien à l’avance)
  • Hôtel : 90€/nuit pour deux, petit-déjeuner inclus (à réserver bien à l’avance)
  • Location de voiture (optionnel) : entre 45 000 et 80 000 pesos/jour (peut se faire le jour même)
  • Guide : entre 80 000 pesos et 120 000 pesos pour 3h (à réserver bien à l’avance)
  • Restaurant : 15 000 pesos/personne/repas
  • Entrée aux sites archéologiques : 80 000pesos/personne (valable une semaine) (à acheter sur Internet, c’est plus simple)

En 2024, 1000 pesos chiliens = 0,97€

Avant de partir pour l’île de Pâques, nous retirons beaucoup de cash à Santiago (chez Scotiabank, sans frais), pensant que le paiement par carte sera difficile à cause du manque d’Internet. Mais Starlink d’Elon Musk est passé par là et nous utilisons finalement très peu de cash (seulement pour acheter des fruits dans la rue). Alors que plus tard, à la région des lacs au Chili, on a eu plus besoin de cash que sur l’île de Pâques ahhaha

Je pense que je ne suis pas la meilleure personne à qui demander des renseignements sur l’île de Pâques. Je suis devenue beaucoup trop chill et trop relax. Il y a moins d’enjeu pour nous (qui avons déjà visité l’île) que quelqu’un qui la visite pour la première et dernière fois de sa vie et veut rentabiliser son séjour. J’ai été contactée, avant le voyage, par quelqu’un qui planifie son voyage et je me surprends d’être aussi relax. La personne cherche LE meilleur hôtel, LE meilleur guide, LE meilleur transport, j’étais en mode « bahhhh on verra sur place ». Cette personne a tout à fait raison ! Mais ça me fait juste me rendre compte (encore une fois) que je vis ma meilleure vie et à part la liberté totale, c’est tellement libérateur de pouvoir me tromper, de tomber sur un hôtel pourri et ne pas avoir le regret de ma vie.

Jour 1

L’aéroport de Rapa Nui est tout petit et on s’entasse pour récupérer nos bagages. L’avion est plein car il y a qu’un seul vol par jour, cela fait 300 personnes qui arrivent sur l’île par jour (sans compter les charters) vs. 800-900 avant les mesures anti-surtourisme. Je garde une expérience amère de cet aéroport car c’est ici où j’ai dû jeter mon miel de manuka bio hors de prix acheté en Nouvelle-Zélande (il y a 7 ans). Il y a quelques expériences traumatisantes dans ma vie, et celle-ci en fait partie ahaha

Cependant, il y a des touristes chiliens qui viennent avec des donuts de Dunkin Donuts (apparemment les chiliens en raffolent) et ils ne sont pas jetés à la poubelle. La règle est la suivante : depuis le Chili, on ramène ce qu’on veut sur l’île de Pâques. Mais quand on arrive d’autres pays, ou quand on repart vers le Chili, la bio-sécurité s’applique et on ne peut pas amener de quoi manger. Le Chili exporte beaucoup de fruits et ils ne veulent pas risquer une contamination.

Quelqu’un nous attend avec un panneau à notre nom. C’est juste un chauffeur qu’a payé notre hôtel pour venir nous chercher. Notre hôtel s’appelle Tuava Lodge et l’accueil n’est pas exceptionnel, le service non plus. On ne peut même pas petit-déjeuner tranquille à la terrasse car les chats, poules et coqs viennent quémander de la nourriture. Nous devons nous cacher à l’intérieur, heureusement il y a une table aussi. Je regrette qu’on ne soit pas revenus chez le corse, où l’on a séjourné la dernière fois.

Nous sortons manger. Nous ne reconnaissons plus rien. A part les moais, tout change. Il est déjà 15h et nous peinons à trouver un restaurant ouvert. On est à 10mn à pied du port seulement mais quand je vois le nombre de gros chiens errants, je dis à JB que j’aurai du mal à faire le trajet deux fois par jour à pied, surtout le soir quand les chiens risquent de devenir agressifs (finalement ils ne font qu’aboyer entre eux). C’est pour ça que nous optons pour la location d’une voiture pour tout notre séjour. En réalité, Rapa Nui a seulement 2h d’écart avec le Chili pour des raisons administratives et cela ne correspond pas du tout à l’heure véritable, il fait tout noir à 8h du matin et le coucher de soleil est à 19h30 seulement. J’aurais pu marcher pour aller dîner sans craindre les chiens. Mais bon, c’est toujours plus cool d’avoir une voiture. L’avantage d’avoir un lever de soleil tardif, c’est que nous pouvons aller le voir à la plateforme des 15 moais (Ahu Tongariki), sans sacrifier notre sommeil.

Le premier repas est chez La Kaleta, que je recommande. Ils ont une vue à 270° sur l’océan, c’est très agréable. Sur l’île de Pâques, il vaut mieux manger ce que l’île nous fournit (sinon on tombe très vite sur du surgelé), j’opte pour du ceviche de thon. Le thon vendu ici est toujours super frais et il a un autre goût que le thon qu’on achète en France. Il est rose, frais.

Nous allons ensuite sur la rue principale et demandons les tarifs de location à tous les loueurs de voiture (il y en a 3 ou 4 seulement). Le moins cher reste Haunani Rent a Car. La voiture la moins chère (sans clim) coûte 50 000 pesos/jour, mais avec notre location « longue durée » d’une semaine, nous avons eu un discount de 10%. Il faut insister car les loueurs vont tous proposer d’abord la voiture à 80 000 pesos. Il n’y a pas d’assurance par contre, c’est de la malchance si une panne tombe en pleine location. Je recommande vivement cette agence, ils sont très gentils, à chaque fois qu’on passe, la dame nous offre des fruits. On doit juste ramener la voiture tous les 3 jours pour une petite vérification (cela prend 5 minutes). On peut payer en carte. Par contre, on a laissé 50 000 pesos en cash pour le deposit, qu’on récupère à la fin. Ne pas avoir de clim ne pose pas trop de soucis, il y a du vent quand on roule. Malgré la chaleur, ça ne nous gêne pas.

Nous allons tout de suite voir les 15 moais (nos préférés, Ahu Tongariki). Nous ne pouvons pas entrer au site sans guide (malgré nos tickets d’entrée), mais pouvons les regarder depuis la barrière en pierre. ils sont toujours aussi beaux.

Nous allons ensuite voir la plage (Anakena, la plus belle de l’Amérique du Sud). Les 5 moais ici sont à libre accès, ils peuvent être visités sans guide. Avoir la voiture est quand même cool car nous venons ici quasiment tous les jours (cette plage se trouve à 30mn en voiture du centre-ville).

Les 5 moais ici sont particulièrement beaux car ils sont bien conservés, notamment à l’arrière où l’on voit mieux les motifs que les moais d’autres plateformes.

Jour 2 => 5

Tous les jours, nous visitons quelques sites libres d’accès avec notre petite voiture. Je pense que c’est l’option cool pour les gens comme nous qui avons déjà visité l’île. Nous ne payons un guide privé que pour 3h, pour re-visiter nos 3 sites préférés. Ceux qui viennent ici pour la première fois devraient plutôt visiter avec un guide pendant au moins 1 jour et demi (ou deux tours : un full-day et un après-midi), car les sites les plus intéressants ne sont pas libres d’accès.

Un jour, nous dînons chez Oheho Surf Cafe (excellent, je recommande !) et après le dîner, nous traversons la rue pour voir pourquoi les gens s’excitent. Il y a des tortues dans l’eau, et elles y sont tous les jours. Contrairement aux tortues malades qu’on voit sur les plages du Mexique, les tortues ici ont l’air d’être en bonne santé, elles sont très amicales bien que pas très grandes. Un peu plus loin, un mec nous fait signe. Sur sa planche de surf, il y a plein d’oursins ouverts. Nous pensons que c’est un vendeur d’oursins et lui demandons combien ça coûte. Il répond que tout ne se vend pas dans la vie 😀 Il s’avère que ces oursins sont gratuits et offerts dans le cadre de promotion de sa future « agence de tourisme ». Ils sont délicieux car tout frais (il les ramassés au loin) et n’ont pas un goût de sang comme les oursins qu’on trouve au Maroc ou en France. Nous avons beaucoup de chance de pouvoir en goûter car personne ne les vend. Ceux qui en veulent font du snorkeling et les ramassent eux-mêmes. Apparemment, une meilleure recette serait du ceviche de thon + oursin. Il nous montre comment nourrir les tortues avec les algues sur les rochers, il faut lâcher les algues au bon moment sinon la tortue va vous mordre la main.

Tout le monde est content et joyeux jusqu’à ce qu’une nana aux fausses lèvres et aux faux seins (l’instagrammeuse typique) arrive et, au lieu de nourrir les tortues, elle les attire avec les algues pour des photos pendant 30 longues minutes. Il y a tellement de tortues autour d’elle que la police commence à venir aussi. Le gars aux oursins a pris peur et a dit à la fille de se calmer. En fait, il y a un panneau « ne pas nourrir les tortues ». Quand la police a vu qu’on donnait des algues (et non du pain), elle est partie. Nous ne verrons ce mec qu’une seule fois, mais ce sera une de nos meilleures expériences sur l’île.

Tous les jours, JB se baigne dans une piscine naturelle en face d’Oheho Surf Cafe soit le matin, soit avant le coucher du soleil. Il y a une autre piscine naturelle en face du restaurant « Au bout du monde », mais la première est plus cool car on voit plus souvent les tortues. L’eau n’est pas très profonde (ça dépend à quel moment on y va), et très froide, mais c’est tout près du centre-ville donc tout le monde se baigne là-bas, ou fait du surf là-bas. En plus, il y a deux moais à proximité.

Quand nous avons visité l’île la première fois, nous ne sommes restés que quelques jours et n’avons pas eu assez de temps pour comprendre l’île. Mais là, en restant une semaine, et ayant une cuisine dans notre chambre, nous sommes amenés à vivre un petit peu comme des locaux. Se posent ainsi des questions telles que : où faire les courses, où s’amuser, passer le temps etc.

Les supermarchés sont très peu fournis et je pense qu’il est très difficile de faire de la malbouffe ici. Je voulais acheter de quoi grignoter et le choix est tellement restreint que finalement, je ne grignote même pas. Les M&Ms sont une denrée tellement rares qu’ils sont rangés derrière la caisse, comme si on cachait des cigarettes ou des produits de valeur. Par contre, je trouve qu’ils choisissent les produits avec soin, par exemple les rares cookies que j’ai trouvés sont pas chers (par rapport aux M&M) mais vraiment délicieux donc ils essaient de trouver des produits au rapport qualité/prix convenable. Il faut savoir que les produits secs comme ça arrivent par bateau et il peut y avoir de la pénurie de temps en temps (de sucre par exemple). Les prix au supermarché sont très élevés, par exemple : 6 œufs + du pain de mie + une brique de lait = 9€ ! Les offres varient d’un supermarché à l’autre, il peut nous arriver de faire 2-3 supermarchés juste pour réunir tous les ingrédients nécessaires.

Les produits frais, eux, sont plus accessibles et vendus dans la rue.

Entre 8h30-9h30, il y a des stands qui apparaissent comme par magie sur la rue principale et on y vend des fruits, des légumes et de la viande. Franchement j’ai la flemme de cuisiner mais la viande de l’île de Pâques doit être de qualité car les vaches mangent bio, elles se promènent partout sur l’île, comme les chevaux. Par contre, c’est de la viande toute fraîche, non âgée, donc il faut les cuisiner différemment, dans des sauces par exemple, on ne peut pas manger en steak car le goût risque d’être trop fort.

Les fruits et légumes sont de saison donc l’offre est assez limitée. Par exemple, un jour, on est tombés sur des ananas ultra sucrés (c’est le seul produit que l’île exporte) et on voulait en racheter quelques jours plus tard, et ben c’était déjà la fin de la saison et il était impossible d’en trouver, on a demandé à tout le monde ! Je me rends compte que nous sommes trop habitués à l’abondance des produits de nos supermarchés et perdons vite contact avec la nature. Les légumes et fruits de saison sont quand même assez limités. Au Vietnam, quand j’étais petite, l’offre était aussi limitée et pourtant ça ne me gênait pas. Mais nous n’en sommes plus capables maintenant. Très vite, JB a dû acheter des avocats qui ne viennent pas de l’île.

Ici, on est plus au courant du rythme de la nature. Par exemple, nous avons prévu d’aller voir les étoiles à 23h et à cause d’un mauvais calcul de ma part, on s’est retrouvés avec une lune trop lumineuse malgré un ciel sans nuages. Les coqs sont omniprésents sur l’île et on est au courant à la minute près du lever du soleil (il est impossible de faire la grasse matinée !). On observe et calcule le moment idéal pour se baigner par rapport à la marée, regarde le soleil, le ciel pour décider du meilleur moment pour aller à la plage, dès qu’on voit un fruit qu’on aime on achète tout de suite car le lendemain soit le fruit n’est pas mûr, soit il disparaît complètement. Tout ça parce qu’on passe énormément de temps à l’extérieur et dépend des conditions météorologiques. Franchement, l’île est assez grande pour qu’on ne se sente pas au bout du monde, contrairement à notre croisière trans-atlantique. Je pense qu’on le ressentira le jour où un truc tombe en panne et il faut attendre plusieurs semaines la livraison d’une pièce en bateau depuis Santiago 😀

On apprendra également grâce à notre guide qu’un shampooing Yves Rocher se revendait facilement pour 15€ sur l’île et qu’on aurait dû venir avec une valise remplie de produits cosmétiques « rares » pour rentabiliser notre vol. Il y en a qui viennent avec de l’essence de patchouli (rapport prix/kg très intéressant) ou des donuts Dunkin Donut alors… chacun son truc !

Les restaurants ne désemplissent pas et c’est peut-être pour ça que les restaurateurs jusqu’aux serveurs sont, pour moi, un peu lazy. Les horaires d’ouverture ne sont pas toujours respectés, on attend toujours une éternité nos plats et on n’a pas l’impression qu’il faut faire beaucoup d’efforts pour gagner de l’argent ici. Nous avons dîné chez Pea RestoBar par exemple, avec une vue magnifique et un emplacement de rêve, mais on voit clairement qu’ils ont trop d’argent et trop de clients, le service est médiocre. Les guides mènent la belle vie : ils ne travaillent pas à plein temps et savent qu’ils auront des clients dès qu’ils disent être disponibles, ils sont souvent complets des semaines voire des mois à l’avance. Malgré tout l’argent venant du tourisme et du gouvernement chilien, les routes ne sont pas restaurées, il y a des trous partout. C’est à peu près la même ambiance qu’à Tahiti : beaucoup trop relax 😀 notre guide appelle ça « tendance à la médiocrité » ahahah Perso, je ne suis pas contre le fait de travailler moins, car moi non plus je ne travaille pas beaucoup. Mais quand on travaille, il faut bien travailler. Quitte à être ouvert un jour par semaine, il faut au moins bien travailler ce jour-là.


Il n’y a pas beaucoup d’activités sur l’île. Les locaux font du barbecue le long des côtes le week-end, ils vont à la plage, profitent des criques, pêchent, font du bateau… mais ça reste plutôt monotone, je trouve. Nous aussi, nous ne faisons que prendre la voiture et longer les routes principales de l’île.

Et de temps en temps, le coucher de soleil est très satisfaisant :

Toute la partie Nord n’est accessible qu’à pied, nous n’y sommes pas allés mais je sais que d’autres touristes optent pour des tours à cheval pour visiter des moais isolés dans le Nord. Nous aimons également une autre plage plus difficilement accessible, Ovahe. Il y a 7 ans, c’est ici que nous avons aperçu des chevaux, crinière au vent en haut de la falaise. Mais pas cette année ! Le fait qu’il y ait un vieux site d’incinération juste à côté ne donne pas trop envie de se baigner. En plus, l’eau a plus d’algues qu’à Anakena.

Nous aimons beaucoup le cratère d’un ancien volcan transformé en lac (Hanga Roa), visible depuis l’avion. Nous y allons quelques soirs pour observer les étoiles car on est en hauteur et il n’y a absolument aucune lumière.

On ne capte pas la 4G avec notre SIM Movistar, mais apparememnt Entel fonctionne. Au port, on m’a dit qu’il y avait une dame équipée d’une antenne Starlink et elle peut vous vendre l’accès à Internet. Perso, ça ne nous a pas manqués car on a Starlink dans notre hôtel. L’abonnement Starlink coûte seulement 45 000pesos/mois, même sur l’île de Pâques ! C’est incroyable !

Il y a deux hôtels 5 étoiles sur l’île et nous décidons d’aller prendre un verre dans l’un d’entre eux recommandé par notre guide qui a travaillé là bas (Explora, 1000$/chambre en demi-pension, excursion incluse). Celui-ci a une trentaine de chambres avec baie vitrée, mais se situe au milieu de l’île. Ils ne semblaient pas trop nous recevoir à la base, mais ont fini par nous proposer de prendre un verre au lounge. Ils attendent aujourd’hui un groupe de tourdumondistes qui viennent par charter. Ce sont des gens plutôt âgés qui font le tour du monde en 30 jours. Ils voyagent en charter (un avion de 300 places réaménagé en 100 places) et séjournent uniquement dans des hôtels 5 étoiles. Les excursions sont proposées selon leur intérêt. Malheureusement certains sites touristiques ne leur sont pas accessibles car pas à côté d’un aéroport ou alors il n’y a pas d’hôtels 5 étoiles sur place. Le tour coûte environ 40 000$/personne, tout inclus. Nous avons regardé la liste des endroits qu’ils visitent et n’avons rien à leur envier car nous avons déjà tout visité (pour beaucoup moins cher !) sauf Petra.

Puisque notre hôtel fournit un petit-déjeuner consistant, nous faisons de petits sandwichs à midi et dînons au restaurant (et profitons, quand c’est possible, du coucher du soleil).

Jour 6

Avant de partir, nous payons quand même une visite guidée pour entrer dans nos sites préférés : la fabrique des moais (Rano Raraku), la plateforme des 15 moais (Ahu Tongariki), et la carrière des chignons (Puna Pau). La visite dure 3h et coûte 120 000 pesos (ouch!). Nous ne pouvons pas passer par des tours car ces 3 sites font partie de 2 tours différents, donc il vaut mieux un guide privé.

Le tarif donne envie à JB de devenir guide touristique à son tour ahaahh mais depuis les nouvelles mesures, Rapa Nui limite l’immigration, seuls les gens avec des racines rapa nui sont autorisés à demander une nouvelle autorisation de résidence.

Notre guide est français mais vit ici depuis très longtemps. S’il ne nous apprend pas tant que ça sur les sites archéologiques, il est notre sésame pour entrer dans les sites. Je ne donne pas ses coordonnées car je le trouve OK, sans plus. Mais nous pouvons lui poser plein de questions sur la vie sur l’île. Notamment la gestion pendant le Covid. Ils n’ont manqué de rien, les bateaux viennent comme d’habitude, et puis les gens ramènent tous les fruits et légumes qu’ils ont dans le jardin. Finalement, ça leur a surtout fait comprendre qu’ils aimeraient un peu moins de touristes. Bientôt aura lieu une élection et tout le monde espère se débarrasser de la corruption et d’avoir un nouveau maire sympa. L’île est contrôlée financièrement par deux grandes familles et ce n’est pas joli joli.

Quand on visite la fabrique des moais, le monsieur qui note les entrées demande le nom de notre hôtel. Quand on répond « Tuava Lodge », il demande si nous avons eu des goyaves au petit-déjeuner car d’autres touristes de notre hôtel n’en ont pas eu. On a trouvé la question un peu chelou, puis notre guide nous expliquera plus tard que « tuava » veut dire goyave ahahah et après une observation attentive, on remarquera qu’effectivement au milieu de notre hôtel se trouve un grand arbre de goyaves. Et il y a plein de fruits pas encore mûrs, c’est pour ça qu’on n’a des goyaves qu’un petit-déjeuner sur deux, nos voisins sont sûrement tombés sur un mauvais jour 🙂

P/s : Toutes les informations concernant les sites archéologiques seront détaillées dans un autre article.

A la sortie de la fabrique des moais, il y a un monsieur qui vend des jus de fruit faits maison contenus dans des bouteilles d’eau. Je lui ai acheté deux bouteilles d’élixir de jouvence, qui contiennent des herbes détox. Spoiler : ça ne marche pas !

Jour 7

Le dernier jour, nous visitons le musée archéologique (gratuit). Le chemin qui y mène est en travaux et JB a eu la bonne idée de faire un gros détour en voiture. Nous surprenons un couple de canadiens qui peine à expliquer au téléphone à leur hôtel comment arranger un taxi pour venir les chercher sachant qu’il y a des travaux… et leur proposons de les ramener, c’est plus facile. Si jamais le taxi ne les trouve pas, ils vont devoir longer la côte à pied et mettre 45 minutes à rentrer. Sachant qu’ils prennent le même avion que nous l’après-midi même.

Le monsieur nous explique qu’il a réservé sa guide UN AN à l’avance. Etant méticuleux, il voulait absolument une personne qui s’y connaît en archéologie. La dame renchérit en disant que sa guide était tellement exceptionnelle qu’elle savait déjà tout ce qui était écrit au musée. J’ai demandé les coordonnées de ce guide pour vous mais le mail que m’a envoyé le monsieur n’est jamais arrivé. C’est une certaine Patricia d’une certaine agence, très célèbre. Voilà ! et anglophone ! 😀 Bon courage pour la retrouver !

Je conclus que si on veut un guide exceptionnel, il faut s’y prendre bien à l’avance, et pas comme nous (2 jours à l’avance hihi)

JB me dépose avec les bagages à l’aéroport. Ensuite, il rend la voiture et marche jusqu’à l’aéroport (15 minutes à pied). J’ai noté dans mon ancien article d’il y a 7 ans à quel point le sandwich à l’avocat à l’aéroport était bon. J’ajouterai cette fois que le jus d’ananas fait maison est également délicieux ! C’est meilleur que ce qu’on aura plus tard à Santiago. Ne ratez pas, malgré le prix (8€ le sandwich !)

Je vous parlerai plus en détails des sites archéologiques dans un autre article.

Partie 2 : Conseils pratiques

Budget

  • Avion : 300€/personne (à réserver bien à l’avance, astuce de JB)
  • Hôtel : 90€/nuit pour deux, petit-déjeuner inclus (à réserver bien à l’avance sur Booking)
  • Location de voiture (optionnel) : entre 45 000 et 80 000 pesos/jour (peut se faire le jour même chez Haunani Rent a car)
  • Guide : entre 80 000 pesos et 120 000 pesos pour 3h (à réserver bien à l’avance)
  • Restaurant : 15 000 pesos/personne/repas
    • Au bout du monde : le ceviche de thon est préparé façon « tartare de thon », c’est une famille belge qui tient le restaurant, je recommande vivement !
    • Tataku Vave : parfait pour le coucher de soleil, très bon
    • La Kaleta : parfait pour le coucher de soleil, très bon
  • Entrée aux sites archéologiques : 80 000 pesos/personne (valable une semaine) (à acheter sur Internet, c’est plus simple)

Je ne vous donne pas les coordonnées de mon guide, ni de mon hôtel Tuava Lodge car je les trouve moyens.

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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