Après ma formation de reliure, je suis allée visiter Illiers-Combray. J’aurais pu le visiter quand j’étais à Chartres un peu plus tôt cette année, mais à cette époque, je ne lisais pas Proust et Illiers-Combray n’existait pas pour moi. Iliers-Combray est la seule commune à être renommée selon un lieu fictif d’un roman.
En ce moment, la maison de « tante Léonie » est en travaux (jusqu’en avril 2024).
C’est dans cette maison, qui appartenait à son oncle Jules Amiot, que le jeune Marcel Proust, enfant, passa plusieurs de ses vacances de Pâques, entre 1877 et 1880. Grâce au soutien de ses adhérents et de ses mécènes, la SAMP ouvre cette maison au public, transformée en Musée Marcel Proust – Maison de Tante Léonie, où sont notamment organisées des expositions temporaires (par exemple, en co-production avec les éditions Gallimard et le département d’Eure-et-Loir, « Marcel Proust, prix Goncourt 1919 »).
Société des Amis de Marcel Proust
Nous devons visiter une autre maison de la famille proche de Marcel Proust. Tout le mobilier de la maison de tante Léonie a été intégré dans ce musée temporaire et nous pouvons voir la chambre du petit Marcel (avec la lanterne magique) et la chambre de tante Léonie (avec sa bouteille de Vichy, une tasse de thé et une madeleine).
Je m’attendais à plus de choses à visiter que ça, j’ai l’impression que le musée à Cabourg est plus fourni. En tout cas, l’accès ne coûte que 5€ et il y a quelques éléments qui me touchent particulièrement.
Je sais que Proust a l’habitude de coller de longs placards pour corriger les épreuves mais ils sont illisibles (j’ai vu un exemplaire avec 2 placards de ce type lors du salon des Livres Rares), alors que les petites notes qu’il fait sur les marges me semblent plus lisibles et compréhensibles. Quand j’ai reconnu un passage que j’avais bien aimé et mémorisé, j’ai été très contente de me dire : « ce passage n’était pas dans la première version, il a bien fait de l’ajouter ».
Voir son écriture manuscrite m’a particulièrement émue, un frisson m’a traversée quand j’ai réussi à la déchiffrer. Je ne sais pas, peut-être parce que c’est la preuve que cet homme a vraiment existé, et qu’il a beaucoup travaillé pour nous créer son chef-d’œuvre.
La visite du musée temporaire est suffisamment rapide pour que je m’offre un long moment au salon de thé/restaurant « La Madeleine d’Illiers ».
Au menu : une madeleine gourmande (9€) avec plusieurs desserts, dont une délicieuse madeleine. J’ai bien évidemment commandé un thé. Manger une madeleine ne me rappelle pas mes souvenirs d’enfance, mais un autre événement proustien : mon tea-time au Ritz, la « cantine » de Proust.
C’est ainsi que j’ai passé un long moment, assise devant l’église d’Illiers-Combray, que l’illustrateur Stéphane Heuet a parfaitement immortalisé dans l’adaptation BD de la Recherche.
A côté de l’église se trouve le statue du petit Marcel.
L’église est spacieuse et le plafond est très bien décoré.
La vraie maison de tante Léonie se trouve au n°4 rue du Docteur Proust (le père de Marcel). Malheureusement on ne peut rien voir depuis la rue, même pas le jardin. Il va falloir y revenir 😀
En attendant, je me promène et vais au parc de Marcel Proust, avant de découvrir le Pré-Catlan (créé par Adrien Proust), plus petit que dans mon imagination.
Ce qui intéressant c’est que l’allée menant au Pré-Catlan semble correspondre à l’allée des aubépines.
De l’autre côté, c’est le parc de Swann, sans cygnes mais avec beaucoup de canards.
Comme le Loir traverse la ville, il y a plusieurs lavoirs, encore visibles mais bien entendu, ne sont plus utilisés.
Le clocher de Combray a fortement inspiré le clocher de Saint-Hilaire du roman. Il est omniprésent, je l’ai toujours en vue en me promenant dans la ville.
C’était une visite très agréable. Si vous avez une matinée ou un après-midi de libre, Illiers-Combray saura vous charmer, que vous soyez fan ou non de Proust.
Il est temps pour moi de rejoindre Chartres pour mon stage de vitrail « verre et plomb ».