Après quelques jours à Paris, S. et moi devons nous séparer. Elle rentre chez elle, tandis que je continue mon micro road trip. En plein lundi de Pentecôte, je me retrouve à Chartres.
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Je me félicite de n’être pas venue trop tôt car il est impossible de rejoindre mon hôtel. Une messe géante a lieu autour de la cathédrale de Chartres et toutes les routes sont bloquées, même pour les piétons. J’arrive pile au moment où la messe se termine et me faufile parmi la foule pour rejoindre mon hôtel.
En me perdant dans la foule, je me rends compte que je suis au bon endroit au bon moment : je suis juste devant l’entrée de la cathédrale, et une forêt de drapeaux est en train de sortir de la cathédrale.
Un pèlerinage entre Paris et Chartres a lieu entre les 27, 28 et 29 mai 2023. Je me suis donc retrouvée, sans le savoir, à Chartres le 29 mai. C’était un week-end de canicule, on voit que les pèlerins en ont bien bavé : ils sont tout sales, en sueur, la peau rougie par le soleil. Même les organisateurs étaient surpris du nombre de participants et de la quantité d’eau à fournir pendant ce week-end. Le lendemain, tous les journaux locaux affichent de gros titres « Record de participation au pèlerinage de Chartres 2023 » ou un truc comme ça. Chartres est un des lieux de pèlerinage importants grâce à la relique qui y est toujours.
La relique connue autrefois sous le nom de « chemise » et que l’on appelle aujourd’hui le Voile de la Vierge fut donnée à l’Église de Chartres, vers 876, par Charles le Chauve. Sa célébrité a contribué au développement du pèlerinage. On disait qu’elle avait porté ce vêtement le jour de la naissance du Christ. Chartres devenait donc le lieu parmi tous où prier l’Incarnation – la venue de Dieu sur Terre. Des grands saints y sont venus, parmi la foule des anonymes : saint Vincent de Paul, saint François de Sales, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, saint Jean Paul II…
Je n’y connais absolument rien, mais voir autant de foi me touche beaucoup. Surtout quand les drapeaux sortent par centaine, tous ceux qui avaient le privilège d’être à l’intérieur de la cathédrale étaient tout fiers.
A un moment, tout le monde se met à genoux et je suis un peu obligée de faire pareil. Je filme la scène pour demander à JB le pourquoi du comment, et il m’explique qu’il s’agit d’un évêque et qu’il fait un signe de la main pour bénir la foule. Il y a sûrement plusieurs évêques car on s’est mis à genoux de nombreuses fois, il y a apparemment quelques reliques ramenées depuis on-ne-sait-où. Pendant tout ce temps, les cloches retentissent non-stop. Vraiment, c’est un spectacle très émouvant, très très beau.
J’ai dû attendre jusqu’à la sortie du dernier drapeau pour rejoindre enfin mon hôtel à pied.
Mon hôtel
Mon hôtel est très beau aussi et ressemble à un monastère. Hôtellerie Saint-Yves, 72€/nuit, lien Booking
J’ai une chambre toute simple qui donne sur une copie du labyrinthe de Chartres (fermé en ce moment). Il y a trop de monde au centre, je ne sors pas ce soir et me contente des restes de nourriture dans mon sac.
Le lendemain, je me lève tôt et me promène autour de la cathédrale. Il reste encore quelques pèlerins dans la ville. Certains ont dû venir de très loin car ils parlent dans une langue que je ne reconnais pas. Je me promène dans le centre, découvre les petites rues que j’ai déjà découvertes il y a des années. JB et moi sommes déjà venus ici lors d’un week-end mais j’avoue ne rien reconnaître, à part la cathédrale. Chartres m’a toujours attirée depuis que j’ai appris qu’il y avait un centre de vitrail, où l’on peut apprendre à faire de vrais vitraux de cathédrale.
C’est justement l’endroit où je veux aller. Je croise la prof et ses élèves en train de faire du vitrail dit « Tiffany ». Je pose des questions sur le stage de vitrail traditionnel en plomb et elle me montre quelques réalisations faites par des élèves en une semaine. C’est décidé, je m’inscris au stage et reviendrai à un autre moment pour assister au stage.
Il n’y a pas d’attractions touristiques à proprement parlé mais le centre-ville est très très mignon, les petites maisons aussi. Les commerçants sont tous fermés entre midi et deux, donc la seule activité possible est d’aller au restaurant. Je me pose en terrasse chez La Table du Marché et observe la vie, tout simplement. A ma gauche, un commerçant appelle ses clients pour négocier un contrat, un monsieur passe réserver un dîner pour 20 personnes et se fait refouler par tous les restaurateurs, un autre commerçant arrive, se plaint de la canicule… C’est tranquille. Je me régale de mon magret de canard. Quand ai-je mangé un magret de canard la dernière fois ? Je m’en souviens plus. En tout cas, l’inflation est bien venue jusqu’ici. 22€ le plat.
Visite guidée de la cathédrale de Chartres
A 14h, je vais à la cathédrale et achète un billet combo pour la visite de la crypte et de la cathédrale. C’est la même guide qui assure les deux visites.
La visite de la crypte est intéressante mais pas obligatoire. Cela permet de mieux comprendre les constructions successives sur le site, pourquoi de l’extérieur, sur le côté, on voit différents types d’architecture, pourquoi les vitraux sont si différents etc. On y trouve surtout 60cm de la voile de la Vierge Marie. Oui, c’est la relique de la cathédrale, avant elle faisait plusieurs mètres, mais elle a été en partie détruite et il y a environ 1,5m dans la cathédrale même et 60cm conservés dans la crypte.
La visite de la cathédrale dure plus longtemps, je crois qu’on a bien passé 2h avec la guide, dont 30 minutes juste pour regarder l’entrée et ses belles statues. Il faut vraiment avoir un guide pour voir et apprécier tous ces petits détails. La guide nous dit que la cathédrale de Chartres est celle qui contient le plus de symboles.
Beaucoup de vitraux représentent l’arbre de Jessé. Les vitraux ne sont pas symétriques, on trouvera par exemple des formes carrées d’un côté et des formes rondes de l’autre, c’est tout simplement pour représenter l’équilibre. Heureusement que les vitraux ont été bien conservés pendant la guerre, même s’il a fallu beaucoup de temps pour les descendre et les cacher. Si vous avez des jumelles, prenez-les avec vous pour mieux voir les détails.
Nous avons de la chance que les portes centrales soient ouvertes aujourd’hui. La cathédrale aurait été plus sombre en temps normal.
Les travaux effectués depuis plusieurs années ont permis de bien nettoyer les vitraux et maintenant, nous avons droit à une cathédrale toute propre, lumineuse. Les détails sont époustouflants. Il reste encore une partie à rénover, dont la bibliothèque à l’arrière et une rosette, mais c’est déjà super beau.
Je trouve dommage que l’immense labyrinthe de Chartres soit caché par des chaises. Il est ouvert au parcours méditatif chaque vendredi entre 10h00 et 16h45, depuis le Carême (selon les années : entre le 20 février et le 20 mars) jusqu’à la Toussaint (1er novembre).
La guide nous explique à quel point ce labyrinthe est symbolique. On sent que c’est une personne qui a beaucoup vécu car ses explications vont droit dans le cœur, que l’on soit croyant ou non, il y a des vérités universelles qui dépassent les religions et croyances. Quand on entre dans le labyrinthe, on est très très proche de la fleur (qui est la destination finale), on se surestime, un peu comme l’effet Dunning-Kruger. Et on avance, on avance… jusqu’à un moment où on est super super proche de l’entrée. On a l’impression d’avoir tous ces effets, tout ce chemin pour rien, pour revenir exactement au point de départ. Mais ce n’est pas le cas, car il suffit juste d’avancer un tout petit et on atteindra le centre, la fleur.
Le labyrinthe de Chartres représente le chemin vers l’éveil, mais aussi le chemin de la vie, qui récompense toujours la persévérance et qui nous rappelle sans cesse que la vie est comme un cycle, il y a des hauts et des bas, mais il faut continuer à avancer car l’objectif est juste à quelques mètres.
Je vous mets le texte officiel de la cathédrale ici :
Le labyrinthe est chemin : il invite à y être ‘pèlerin’. Ni signe magique, ni phénomène physique, les seules énergies qu’on y trouve sont celles qui habitent les hommes et femmes qui le parcourent – prêtes à se laisser ‘toucher’ par la grâce du moment. Sa finalité ? Conduire intelligemment à une authentique méditation – vécue tout à la fois dans le corps et dans l’esprit. Celui qui choisit de marcher peut s’ouvrir, pas après pas, à ce qui le dépasse. Au long du parcours, évocateur de l’existence humaine – longue, accidentée, exigeante – il avance avec confiance vers sa réconciliation. Il retrouve ainsi quel est le sens de son existence : le Tout-Autre l’attend – définitivement.
Nous visitons ensuite le chœur et les rénovateurs ont fait un excellent travail, tout est IMPECCABLE.
On peut ensuite apercevoir la voile de Marie, c’est un peu sombre, mais la lumière aurait détérioré la relique.
Après la visite guidée, je reste encore un moment dans la cathédrale. J’ai toujours aimé les cathédrales, et les villes qui ont une belle cathédrale (Rouen, Reims, Chartres, Amiens, Strasbourg).
J’ai beaucoup beaucoup aimé cette visite et vous recommande vivement de prendre la visite guidée pour en savoir plus sur ce lieu magnifique. Il est temps pour moi de me rendre à Rouen.
Partie 2 : Conseils pratiques
Infos pratiques
- Logement : Hôtellerie Saint-Yves, 72€/nuit, lien Booking
- Transport : Paris Montparnasse – Chartres : TER, un train toutes les heures, 18,4€, le voyage dure 1h04
- Restaurant : La Table du Marché, environ 22€/plat
- Cathédrale :
- 14h : visite de la crypte
- 15h : visite de la cathédrale
- La boutique à gauche est le lieu de vente des billets de visites publiques, et le point de rendez-vous pour ces visites.
- Centre international du Vitrail de Chartres : stages de vitrail toute l’année