Tour Guidé : Lac Ayopo, Pueblos Blancos & le Volcan Actif Masaya (Nicaragua)

Aujourd’hui, nous avons RDV avec David, un guide nicaraguayen francophone recommandé vivement par Lauriane pour visiter les environs de Granada & Masaya. Nous avons aimé chaque minute passée avec lui. Je vous raconte notre petite aventure en détails.

Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Carnet de voyage

Paradiso Hotel près de la lagune Apoyo

David vient nous chercher en 4×4 vers 8h45 pour nous amener jusqu’à la lagune Apoyo. C’est la seule lagune dans le coin où l’eau est pure et l’on peut se baigner sans crainte. Les autres (de Masaya et de Managua) sont très polluées.

On s’arrête chez Paradiso Hostel (lien Booking), un lieu tellement paisible au bord de la lagune, parfait pour les nomades digitaux aussi. Certes, on capte peu la 3G et Internet n’est dispo qu’à l’accueil (cf. photo ci-dessous) mais la vitesse est correcte (9,5Mbps descendant, 10,2Mbps ascendant). Il y a des shuttles depuis l’hostel vers Granada (pour 3$ l’aller, n’hésitez pas à les contacter si vous souhaitez vous y rendre).

Ils proposent également des cours d’espagnol. Par rapport aux tarifs que j’ai à Granada, c’est 100$ plus cher par semaine, mais le cadre est quand même plus sympa.

Pour les visiteurs d’un jour comme nous, l’accès à la douche, aux transats et une boisson gratuite (thé ou café) est facturé 5$/personne (frais inclus dans le tour avec David). On peut prendre des boissons fraîches en plus, pour 1$ ou 2$.

Aujourd’hui, il y a pas mal de vent, créant un peu de vagues sur la lagune. Apparemment, c’est très rare – d’habitude, l’eau est super calme et on dirait un verre d’eau géant, les plantes se reflètent sur l’eau etc. Ce ne sera pas le cas aujourd’hui. La lagune est née de l’explosion d’un cratère, et fait 7km de diamètre. Il y a peu de constructions autour de la lagune, qui est maintenant une réserve naturelle.

On est à contre-jour, les photos ne rendent pas justice à ce beau lieu. La lagune est en forme de cône donc plus on avance, plus c’est profond. L’eau est transparente, mais le « sable » est plutôt noir, et parsemé de cailloux, du coup, on aperçoit un peu la couleur turquoise mais pas trop.

Mirador sur le lac

Ce que j’aime quand on fait la visite avec un guide local, c’est qu’il connaît toujours des coins secrets, comme ça, au bord de la route. Donc, ce mirador, plus beau que le mirador officiel, entre deux maisons… nous offre une vue incroyable sur la lagune Apoyo. On peut apercevoir de loin, sur la gauche (vous ne verrez sûrement pas sur la photo), le grand lac Nicaragua, qui fait 10% de la superficie du pays. Quand on l’a vu pour la 1ère fois, on a cru que c’était l’océan ahahha tellement il est énorme.

A droite, on aperçoit le volcan Mombacho (qu’on voit aussi depuis Granada), toujours actif, avec un peu de fumerolles qui sortent. Sur le sommet de ce volcan, c’est une forêt tropicale, avec un vrai écosystème. L’ascension est possible (d’ailleurs David est spécialisé dans l’ascension des volcans si cela vous intéresse), on peut voir des paresseux etc. Le danger viendrait d’une fourmi appelée paraponera ou fourmi balle de fusil car la piqûre de cette énorme fourmi fait aussi mal que si l’on reçoit une balle.

Mirador de Caratina

Voici le mirador officiel au village Caratina. C’est très joli mais j’aime bien le mirador entre deux maisons aussi. La vue est encore plus dégagée ici et on aperçoit beaucoup mieux le grand lac au fond, et à quel point le Nicaragua est vert, vert, vert. On sort tout juste de la saison des pluies aussi, mais c’est vrai qu’il n’y a pas autant de monde que ça, pas tant d’agriculture que ça, et il y a beaucoup d’arbres.

San Juan de Oriente

Nous visitons un autre pueblo blanco (village blanc) qui n’a de « blanco » que le nom. Ce sont plutôt des villages artisanaux. Chaque village est spécialisé dans un métier, il y en a qui vendent des plantes (Catarina), d’autres de la poterie (San Juan de Oriente), des meubles en bois, des hamacs… ils sont vraiment doués dans le coin. San Juan de Oriente est très connu pour sa poterie et livre partout au Nicaragua. Quand il y a une croisière qui s’arrête au Nicaragua, il y a des vendeurs qui viennent chercher des produits ici pour les vendre directement au port, aux touristes.

un réchauffe-plat

J’aime beaucoup le style et la couleur, c’est très différent de tout ce que j’ai pu voir au Vietnam ou au Maroc. Les couleurs proviennent des produits naturels (charbon, fleurs, plantes…), les motifs inspirés des animaux emblématiques de la région (oiseaux, tortues)

JB a droit à un cours privé de poterie et sans surprise, échoue lamentablement. A un moment, le bout d’argile s’échappe complètement de sa main et atterrit 30cm plus loin. David et moi recevons régulièrement des bouts d’argile ahahaha. Heureusement qu’il n’a pas choisi ce métier pour gagner sa vie 🙂

L’artisan nous explique qu’entre la commande et la livraison, il se passe au moins un mois, le temps que tout sèche. Il y a toujours quelques pertes au moment de la « cuisson » donc ils en font toujours un peu plus, au cas où… pour pouvoir honorer la commande.

La ville de Masaya

La ville de Masaya est une ville de fêtes folkloriques. Durant les 3 derniers mois de l’année, ils font la fête non-stop, et cela attire beaucoup les touristes locaux comme étrangers. Aujourd’hui, on s’arrête à un restaurant pour goûter le fameux Baho, un repas de fête typique de Masaya.

Cette énorme marmite mijote depuis 4h du matin et les ingrédients sont empilés dans un ordre précis : on y trouve 2 types de bananes plantains, de la viande, du manioc, de l’oignon…. il y a juste deux choix : de la viande avec du gras (con gordo), ou sans gras (sin gordo). Le chou mariné sera mis ajouté par-dessus. J’opte pour de la viande avec du gras et c’est trop trop bon ! C’est difficile de finir le plat par contre, sauf si on a très très faim.

Nous commandons également un tiste, sur les conseils de David, c’est une boisson à base de blé, de cacao (pas le même goût que le chocolat attention), et de maïs. La boisson est servie dans ce drôle de verre, qui est en fait un fruit séché (jicaro). Le déjeuner n’est pas inclus dans le prix, nous payons donc 140 cordobas/personne, pourboire inclus. On vous recommande d’essayer le Baho quand vous serez à Masaya au restaurant Baho Vilma

Le restaurant vend également plein de sucreries, qui doivent contenir 80% de sucre (ou plus) ahaha.

Nous continuons jusqu’à la place centrale – qui est constituée d’une belle église, et d’un parc. L’année dernière, quand les émeutes avaient lieu, c’était particulièrement virulent à Masaya, et sur cette place centrale justement. Mais maintenant, c’est tellement tranquille qu’on dirait que rien ne s’est passé.

On continue jusqu’au Marché artisanal, où l’on peut acheter des produits artisanaux venant de tout le pays. Le lieu lui-même est agréable, il y a souvent des concerts, les vendeurs sont super gentils, pas du tout insistants.

J’aime beaucoup ces belles plumes, de tailles différentes, c’est magnifique ! Ils y dessinent souvent l’oiseau emblématique du Nicaragua (mais la plume ne vient pas de cet oiseau).

Les hamacs ne sont pas que pour les touristes, les nicaraguayens en ont tous chez eux. D’ailleurs, vous en trouverez aussi dans presque tous les hôtels à Granada, c’est tellement confortable !

Masaya, c’est bien local et sympa mais a quand même moins de charme que Granada. En plus, depuis Masaya, on ne voit aucun volcan depuis le centre-ville (alors qu’on est à côté de 2 volcans), alors qu’à Granada, on voit le Mombacho depuis la place centrale. Héhé, c’est pour ça qu’après cette visite, je ne regrette plus de ne pas avoir choisi Masaya comme base ces dernières semaines.

El Coyotepe Fortress

On reprend la voiture pour aller jusqu’en haut d’une colline, où se trouve El Coyotepe Fortress. Nous croisons beaucoup de locaux en train de monter à pied, haletant et suant. Il y a pire comme environnement pour faire du sport, j’avoue. Ici, on est presque dans la forêt, c’est vraiment agréable.

Cet endroit avec vue magnifique sur les environs, a malheureusement été utilisé comme une prison. Chaque cellule avait très peu de lumière et les prisonniers s’entassaient par terre et faisaient leur ablution dans un petit coin dégueulasse. Il y a 2 étages, pleins de graffiti et de chauve-souris, et il faut s’adresser au gardien pour qu’il vous ouvre la porte. Il fait aussi guide touristique si besoin. En tout cas, l’intérieur ne me plaît pas du tout, par contre la vue est imprenable. C’est devenu un lieu de RDV galant, malgré son côté glauque.

Nous observons le volcan Masaya de loin et c’est seulement au bout de 15 minutes que je trouve bizarre qu’il y a toujours un nuage au-dessus de ce volcan. Ce n’est pas un « nuage », ce sont des fumerolles mélangées à la vapeur d’eau.

En prenant une vidéo en mode accéléré (time-lapse), on se rend compte que le « nuage » sort effectivement du volcan.

C’est étrange d’être dans un pays où il y a des volcans actifs à proximité de la ville et que ça n’étonne personne car ça a toujours été comme ça 😀 Mais dans ma tête, en voyant plusieurs volcans alignés, 3 actifs, dont un où l’on voit la lave à l’œil nu (de près, il s’est réveillé 13 fois en 30 ans, en crachant gentiment un peu de cendre par ci par là), une petite voix inquiète me dit qu’il faut peut-être s’en soucier un peu… « dis-moi pourquoi je suis ici déjà ? » 😀

De toute façon, du côté Pacifique, toute l’Amérique se trouve juste au bord des plaques tectoniques, occasionnant régulièrement des tremblements de terre et plein de volcans.

D’ici, on voit toute la ville de Masaya, qui est très verte comparé à ce qu’on pouvait imaginer. La capitale Managua qu’on n’a pas trop aimée, est aussi super verte, encore plus verte que Masaya et Granada réunis. On se demande même si l’Amazonie n’est pas juste à côté… On devine les dégâts causés par la dernière éruption du volcan Masaya (il y a très longtemps), il y a des zones qui s’effondrent complètement, paraît que la lave a coulé jusqu’au lac, faisant monter le niveau d’eau. Il y a des traces de cette éruption jusqu’à Managua. Il y a plein de tunnels de lave autour du volcan (qu’on ne peut plus visiter, mais si vous souhaitez voir à quoi ressemble un tunnel de lave, nous en avons visité un en Corée du Sud).

J’espère que vous voyez un peu le volcan à la forme parfaite, façon Mont Fuji au loin. Il est encore très actif mais il est trop trop beau !!

Volcan actif Masaya ou le « Lava Tour »

Si vous franchissez la porte de n’importe quelle agence de voyage dans le coin, on va vous vendre un « lava tour » qui consiste à aller voir la lave à l’intérieur d’un cratère du volcan Masaya. Il y a plusieurs cratères, mais un seul est actif, et le volcan Masaya fait partie des 5 volcans dans le monde, où l’on peut voir de la lave en permanence. Contrairement à d’autres qui se réveillent juste de temps en temps.

Quelle chance ! Et ça doit être un des volcans actifs les plus accessibles de l’Amérique, sans trek, sans randonnée ni rien.

Il suffit juste de payer 10$ par personne (pour l’entrée) et y aller en voiture. Simple. La lave se voit de jour aussi, mais c’est encore plus impressionnant de nuit.

David nous amène d’abord visiter le musée, où il nous explique le cratère qu’on va voir (Santiago), et la structure globale du lieu. Avant, il était possible de faire presque le tour du cratère, voir les chauve-souris sortir d’une cave et entrer dans un tunnel de lave, mais ce n’est plus possible maintenant 🙁 à cause des problèmes de sécurité. En 2015, le mini-cratère au sein du grand cratère s’est un peu élargi, du coup on voit encore mieux la lave désormais. L’année dernière, une équipe de National Geographic est allée voir l’intérieur du cratère et en a fait un documentaire (à regarder sur YouTube).

Le volcan Masaya s’est réveillé 13 fois en 30 ans !! et a été appelé « la porte de l’enfer » par les conquistadors, ils croyaient que le volcan était rempli d’or et de feu, venant directement de l’enfer. Un prêtre a voulu l’exorciser avec une croix, mais même la croix n’a pas résisté. Maintenant, on trouve une autre croix (énorme) à côté d’un de ses cratères.

La nuit est tombée, on peut aller voir la lave. La pression monte tout d’un coup. Ce n’est pas la peur mais l’excitation. Je vais voir de la lave de mes propres yeux pour la 1ère fois de ma vie, ohlala !! David se gare sur le parking et nous explique que les consignes de sécurité veulent que les voitures se garent dans le sens du départ, au cas où le volcan s’énerve tout d’un coup. S’il pleut, il est interdit de venir ici – car une famille venant se recueillir, leur fils s’étant suicidé dans le volcan – a été frappée par la foudre. Double peine…

Avant la crise, il y avait beaucoup de touristes et il fallait faire la queue pour y aller, chaque touriste ne pouvait rester que 10 minutes. Mais maintenant, il n’y a quasiment plus personne et on pouvait rester autant de temps qu’on voulait. Le vent souffle quasiment toujours dans le sens opposé, ce qui fait qu’on ne sent quasiment rien, on n’entend quasiment rien et on ne ressent même pas de chaleur non plus. Je pense qu’on est à 200m à peu près du cratère ?? Les fumerolles empêchent de voir la totalité du cratère par contre. La meilleure place se trouve à 2m à droite du poteau métallique.

A un moment, la lave s’énerve un peu et il y a des petites bulles qui font « plouc ». Sur les parois de la plateforme, on trouve quand même des traces de silice, en forme de filaments, aussi fins qu’un cheveu. Même si on n’est pas dérangé par la fumée, il y a sûrement un peu de gas toxiques dans l’air.

Pour vous montrer un peu l’ensemble du volcan, je vais un screenshot de la vidéo prise par National Geographic. Il y a comme une voûte de lave un peu solide qui tombe sur la lave liquide. C’est cette voûte qui nous empêche de voir la forme ronde du cratère.

Et voici la plateforme d’où nous observons la lave, vous voyez (photo pro prise de jour), on n’est pas trop loin non plus. Je m’attendais sérieusement à ce que ça tremble, que ça fasse chaud, mais finalement c’était trop easy pour un volcan actif. Je suis vraiment impressionnée.

David nous ramène à l’hôtel à Granada. Regardez cette route impeccable entre l’entrée du complexe jusqu’au volcan, ça justifie l’entrée à 10$. En journée, on peut monter à pied jusqu’au volcan, mais pas de nuit (normal !). L’entrée la journée est moins chère aussi (500 cordobas pour les touristes, 100 pour les locaux) – jusqu’à 17h.

Partie 2 : Conseils pratiques

Nous avons payé 60$/personne, entrées, tickets inclus (déjeuner exclu). Ça vaut vraiment le coup car si on avait fait tout ça par nous même, non seulement on aurait trop galéré avec les shuttles, colectivos, tuk-tuk…, vu moins de choses, mais en plus, on aurait payé presque la même chose : environ 50$/personne (la visite du volcan Masaya de nuit se fait difficilement en transport public. Depuis Granada, c’est minimum 18$/personne en shuttle + 10$ d’entrée + les autres accès, shuttles, colectives, taxis etc.). Autant opter pour un guide privé gentil, local et connaisseur.

Mon avis sur notre guide David

J’ai vraiment trop aimé cette journée passée avec David. Lauriane me l’a fortement recommandé, mais je suis encore plus surprise de la qualité de son service.

D’habitude, on n’est pas du genre à payer pour un tour guidé mais là, David dépasse toutes nos attentes. Avec son français impeccable (avec un petit accent belge car il y a passé un an), il livre la dose parfaite d’infos – à la fois concernant le lieu de visite, mais aussi du pays en général. On sent qu’il connaît par cœur son pays, son histoire, et l’a sillonné de long en large. Même si je connaissais le programme à l’avance, il y avait quelques petits stops surprises, et de petites attentions qui font toute la différence.

N’hésitez pas à le contacter. Comme il est basé à Managua, où il ne se passe grande chose touristiquement, il est habitué à aller à la rencontre de ses clients partout au Nicaragua. Même si vous êtes à Leon, Granada, Masaya ou à San Juan del Sur, n’hésitez pas à le contacter pour un tour dans votre coin. Il peut aussi organiser des voyages organisés de A à Z, ou un tour spécifique d’une journée comme le nôtre. Que vous soyez 1, ou 25.

Voici ses coordonnées :

David Arroliga, guide francophone au Nicaragua, spécialiste des volcans et du tourisme communautaire :
Whatsapp : +505 8805 7304
Facebook : https://www.facebook.com/DEASfotoyturismo/
Site perso : http://picpanzee.com/deas_t_y_f

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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