2 semaines de Road Trip à Madagascar – Carnet de voyage

Nous profitons du (dé)confinement pour continuer nos récits de voyages passés avec ce carnet de voyage à Madagascar (2015). Ce voyage est important pour nous car non seulement nous y sommes allés pour assister au mariage de nos amis V. et H. mais c’était aussi la première fois que nous voyagions de manière minimaliste, une petite année avant de partir en tour du monde. Les conseils pratiques sont, comme d’habitude, disponibles à la fin de l’article.

Note : cet article a été relu et complété par V. et H. Tout ce qu’ils ont complété, vont être écrits en italique pour faciliter la lecture.

Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Carnet de voyage

Ambassade de Madagascar à Paris

J’ai pris un 1/2 RTT pour me rendre à l’ambassade de Madagascar pour faire ma demande de visa. N’étant pas encore française à cette époque, je n’avais pas encore droit au visa on arrival. On pouvait s’y rendre sans RDV, munie de quelques documents (la liste complète ici). Il faut cependant se renseigner sur les jours fériés malgaches (qui ne sont pas forcément communiqués sur le site de l’ambassade) car quand j’y suis allée la première fois, l’ambassade était fermé pour je-ne-sais-quelle-occasion.

Bien que l’ambassade se trouve dans les beaux quartiers de la capitale, l’intérieur était super simple et on se trouvait projeté à Madagascar en deux secondes. Les employés étaient super chaleureux. J’ai eu un petit cours de prononciation du nom des villes que j’allais visiter. Car entre ce qui est écrit et la prononciation, c’est très différent, ce n’est pas comme l’espagnol 🙂

Une semaine plus tard, il fallait revenir chercher le passeport. Ayant l’habitude à cette époque de voyager uniquement dans des pays développés comme l’Angleterre, la France et l’Australie, je n’avais jusqu’à maintenant que des visas super luxueux, étincelants… le visa de Madagascar était le premier « visa cheap » imprimé en couleurs et collé avec un stic UHU sur mon passeport. Il y en aura d’autres, encore plus cheap plus tard ahahah

Notre itinéraire

DateJournéeLieu pour la nuit
Samedi 15/08/15Arrivée un peu avant minuitIvato
Dimanche 16/08/15Route vers AntsirabeAntsirabe
Lundi 17/08/15Visite des 2 lacs + ville + artisanatsAnstirabe
Mardi 18/08/15Route vers RanomafanaRanomafana
Mercredi 19/08/15Visite du parc national (forêt)Ranomafana
Jeudi 20/08/15Route vers IvatoIvato
Vendredi 21/08/15AmbohimangaIvato
Samedi 22/08/15MariageIvato
Dimanche 23/08/15Croq FarmIvato
Lundi 24/08/15Visite d’Antananarivo en petits groupesIvato
Mardi 25/08/15Shopping + visite d’AntananarivoIvato
Mercredi 26/08/15Route vers VatomandryVatomandry
Jeudi 27/08/15VatomandryVatomandry
Vendredi 28/08/15VatomandryVatomandry
Samedi 29/08/15Retour en France

Paris – Antananarivo

Nous étions une vingtaine, amis et membres de la famille à venir de France assister au mariage de V. et H. Il a pu ainsi obtenir des tarifs de groupe auprès d’Air France (vous pouvez en obtenir à partir de 10 voyageurs, n’hésitez pas à demander). Cela nous est revenu donc à 879,66€/personne aller-retour (tarifs 2015). Air Madagascar, selon V. (le marié), n’aurait pas été un choix très safe car la compagnie n’est jamais très loin de la faillite.

Note : Air Madagascar et faillite : encore tout à fait d’actualité ! D’ailleurs Air Madagascar comme compagnie « indépendante », ça devrait être bientôt du passé. A noter qu’Air Austral qui était entré au capital d’Air Madagascar en devenant le deuxième plus gros actionnaire après l’état malgache (ils se désengagent actuellement) avait obtenu que ce dernier annule les codes de Corsair. De fait, pour les vols directs, il n’y a plus que sur Air France qu’on puisse compter.                                                 

Dans l’avion, nous étions assis à côté de deux malgaches qui ne se connaissaient pas. Mais la dame était tellement enthousiaste de rencontrer un compatriote qu’elle n’arrêtait pas de parler parler parler. A un moment, le monsieur s’est absenté, longuement… et alors que le vol était complet et durait en tout 10h35, on l’a retrouvé plus loin, sur un siège des hôtesses de l’air à côté des toilettes, tentant tant bien que mal d’éviter sa voisine de vol 😀

Je m’en souviens car on a échangé un sourire compatissant, suite à quoi il m’a montré les paysages en-dessous : on était en train de survoler le désert de Sahara et on pouvait voir distinctement les grosse dunes depuis l’avion. C’était mon premier voyage en Afrique et la première fois que je voyais le désert du Sahara. J’aurai l’occasion de l’admirer de plus près plus tard au Maroc et même y passer deux nuits quelques années plus tard. En tout cas, cette vue m’a tellement enchantée que j’ai senti l’émotion monter. Les paysages étaient somptueux et le sable à perte de vue.

On a échangé avec une hôtesse de l’air, qui profitait de ce vol pour partir à Nosy Be pendant ses jours de repos. Tout l’équipage prendrait un petit avion pour s’y rendre. On ne se rendait pas compte mais Madagascar est super grand et les transports ultra lents à cause du manque d’infrastructures. Pour parcourir tout le pays par voie terrestre, il ne faut pas être pressé.

Jour 1 : Arrivée à Antananarivo

Dès notre arrivée, on est passés devant une dame qui prenait la température de tout le monde (à l’heure du coronavirus ça semble standard mais en 2015 ça nous as surpris). S’en suivait une scène de chaos dans la zone « visa on arrival ». Il n’y avait pas de queue mais un agglutinement de personnes et V. criait le nom des gens pour qu’ils viennent chercher leur passeport. Je suis contente, pour une fois, d’avoir eu à payer pour mon visa avant de venir.

V. nous a privatisé un bus de 18 places (le luxe ultime), et ce bus nous a amenés directement à Island Continental Hotel (lien Booking, 50€, petit-déjeuner inclus), un hôtel en banlieue de Tana, à côté de l’aéroport d’Ivato précisément. Pour info, Antananarivo (ou Tananarive) est trop long à prononcer, donc tout le monde, même les malgaches l’appellent « Tana » tout simplement. V. nous dit qu’il préfère nous installer à Ivato car à prix équivalent, les hôtels sont meilleurs à Ivato. De plus, on était censés y passer juste une nuit, donc ça ne servait à rien d’être à Tana.

Voici Etienne, un des amis de Jean-Benoît et personnage important dans la suite du récit 😀 Il nous a également accompagné lors de notre séjour d’alpinisme à Chamonix.
La moustiquaire était indispensable car il y avait pas mal de moustiques dès la tombée de la nuit.

V. est passé pour nous avancer 200 000 Ariary à chacun (64€ à cette époque, mais 45€ maintenant). Car selon lui, si l’on se mettait tous à retirer 200 000 chacun, le distributeur serait rapidement vidé : « pour ce qui est de l’argent sur place (la monnaie est l’ariary, le plus gros billet maintenant est de Ar 20 000 ! Le cours actuel (2020) de l’ariary est d’environ Ar 4300 pour un euro) pour éviter de perdre du temps et de l’argent au bureau de change, de vider les distributeurs les uns après les autres (le plafond usuel de retrait est aux alentours de 120€) de s’exposer à des risques inutiles en faisant la queue tous ensemble dans les banques ,je vous propose de vous fournir en espèce dès l’arrivée de quoi pouvoir dépenser pour les premiers jours. Par la suite il m’apparaît astucieux d’utiliser à tour de rôle les guichets de retrait (la Visa est acceptée sur tous, je ne garantis rien pour les Mastercard) tout en sachant que si le besoin s’en faisait ressentir je pourrais toujours vous fournir des ariary. »

Finalement, seule la carte VISA de JB est passée, ma Mastercard n’a été acceptée nulle part. On constatera plus tard que ce n’était pas une précaution inutile car avec les montants de nos retraits, il n’était pas rare de vider complètement le distributeur.

Il a aussi prêté un vieux Nokia équipé d’une carte SIM à chaque couple, valant 10€ à peu près. Il préférait qu’on utilise les Nokia au lieu de sortir nos smartphones dans la rue, pour des questions de sécurité. JB et Etienne, voulant s’amuser, se sont appelés alors qu’ils étaient dans le même hôtel. Résultat, après seulement quelques minutes, la communication a été coupée car les minutes étaient extrêmement chères à Madagascar. On a dû quémander une autre carte à Vincent ahahaha (le pauvre, à gérer tous ces losers en même temps). Cette carte était, en plus, ultra dure à trouver car elle coûtait trop chère pour les malgaches, qui n’utilisaient que de petits crédits pour s’envoyer des SMS. J’ignore si la situation s’est améliorée depuis.

Note : Pour l’histoire des cartes SIM, le problème résidait dans la nécessité (récente) de présenter des cartes d’identité pour acheter des cartes SIM. Auparavant nous les achetions d’occasion pour rien. A cette époque, ces cartes sans justificatifs d’identité se faisaient désactiver les unes après les autres. A noter que les communications et les data sont toujours aussi chères.

nous sommes riches à millions

Pendant ce temps, je me suis connectée en Wifi (très lent) sur les logiciels de mon entreprise (j’étais incapable de prendre de vraies vacances) et ma boss à Paris n’arrêtait pas de recevoir des alertes de connexion suspecte depuis Madagascar ahahah

Jour 2 : Antsirabé

Après une bonne nuit et quelques piqûres de moustique, nous avez repris notre bus privatisé pour nous rendre à Antsirabe, une jolie ville coloniale pleine de charme. La plupart des voyageurs qui font des road trip ici privatisent aussi une Jeep avec chauffeur, car ça aurait été trop compliqué et dangereux de conduire soi-même. Si vous faites votre itinéraire en regardant Google Maps, ne vous fiez pas au temps estimé. Il faut compter beaucoup plus de temps que ce qui est indiqué.

Note : ce n’est pas tellement la conduite qui est compliquée, le problème c’est le risque de se faire abuser des éléments des forces de l’ordre malhonnêtes en cas de contrôle ou d’être la cible de mouvements populaires hostiles en cas d’accident. Assez simplement je déconseillerais très fortement à des non-malgaches non accompagnés ou non insérés de conduire.

Tous nos bagages ont été entreposés sur le toit du bus et V. s’est assis à côté du chauffeur, un micro à la main, et avec une bandoulière remplie d’argent, comme un guide emmenant des touristes en excursion. Comme vous l’aviez compris, on se retrouvait toujours avec d’énormes liasses de billets à Madagascar et pour éviter de perdre trop de temps à payer un par un, il prenait en charge tous les paiements des hôtels – d’où ces montagnes d’argent en permanence sur lui. Car non, les hôtels n’acceptaient pas tous le paiement par carte.

Antsirabé

Cette ville est connue pour son centre thermal Ranomafana, qui signifie « eau chaude ». Malheureusement, on ne s’y est pas baignés pas mais si vous pouvez, sachez que l’eau est connue pour ses vertus médicinales contre les problèmes d’articulations. Ici, il faisait un peu plus frais qu’à Tana. Ça me rappellait un peu Da Lat au Vietnam.

C’est aussi la ville des pousse-pousses. Ils le faisaient pieds nus. Apparemment, c’était mieux comme ça. On a pu tester ce service, on était tous très réticents au début, mais quand V. a dit qu’il allait prendre un pousse-pousse par personne (au lieu de 2 pour les malgaches), on a fini par accepter. On a toujours du mal avec cette pratique un peu colonialiste mais en même temps, c’est leur gagne pain. De mémoire, on a payé environ 1€ par pousse-pousse du centre-ville jusqu’à notre hôtel. Tous les « chauffeurs » voulaient me prendre car j’étais la plus légère ahahah

Note : Pour les pousse-pousse ; tu te mets d’accord directement avec le tireur de pousse sur le trajet et sur le prix, au final tu es beaucoup moins exploiteur que quand tu achètes du textile produit en zone franche ! A noter également que la pratique est plus ancienne que la colonisation (avant c’était au moyen de filanzana, des sièges soutenus par deux grandes perches).

Nous sommes aussi allés au marché. Tout le monde était horrifié de voir de la viande crue étalée partout comme ça, ou des huîtres (sans glace) acheminées en voiture (11h) mangées crues sur un bout de trottoir. Mais étant habituée à ce type de marchés au Vietnam, j’étais super contente. J’ai tenté de trouver des choses que je connaissais et j’ai été ravie de voir que Madagascar avait beaucoup de fruits communs avec le Vietnam.

V. nous a conseillé d’essayer un dessert qui ressemblait à un rôti de bœuf. Je crois que c’est à base de riz, ce n’est pas bon ni mauvais, c’est juste marrant.

Note : La pâtisserie dont tu parles c’est du koba. J’espère que tu n’es pas trop lu par des malgaches parce que c’est une recette phare de la cuisine du pays et savoir que c’est « juste marrant » ça les vexerait ! 🙂 C’est fait à base d’arachide pilées, de farine de riz et de sucre pour ceux de la photo.

La chasse au crédit téléphonique continuait. Comme les gros crédits étaient rares, il fallait en acheter plusieurs, gratter le code et les mettre sur notre compte.

On a vu beaucoup d’enfants chercher de l’eau avec des bidons comme ça. L’eau courante dans les logements est rare, même à Tana. Il y a des distributeurs d’eau, une dame avec un tuyau remplit les bidons pour je ne sais plus combien. Ce sont souvent les enfants qui s’en chargent pour leurs familles et trouvent un moyen de faire de cette corvée un jeu. Par exemple, quand les bidons sont vides, ils en profitent pour se laisser glisser ou faire la course entre eux. Remarquez la partie noire sur la palette, elle est faite de vieux pneus et servent à « freiner ». C’est super astucieux.

Note : Les enfants équipés de planche avec roulettes-roulement à bille travaillent, ce n’est pas une corvée familliale. Par contre, en effet, un certain nombre rapportent à la main le bidon familial après l’avoir fait remplir.

La mère tante de H. (la mariée) habite à Ivato et elle paie quelqu’un pour s’en charger. Elle lui paie 1€ par jour ce qui équivaut au SMIC journalier et il se charge de ramener l’eau et remplir le tonneau. Ensuite, il y a une pompe qui pompe toute cette eau vers un autre tonneau en hauteur, et c’est ce système qui permet d’avoir un peu de pression dans la douche. Quand on a dîné chez elle, la consigne était de tirer la chasse seulement quand c’était vraiment nécessaire afin d’économiser de l’eau.

Note : Pour ce qui est de l’approvisionnement en eau de la mère de H. : elle se fait livrer de l’eau quand sa distribution est coupée (très fréquent, en décembre nous avons eu que 2 jours d’eau sur deux semaines). Elle paie à la livraison. Il n’est pas question de pompe car c’est bien plus cher que de demander aux livreurs de monter près de la tonne à eau et de verser un à un les bidons dedans.

C’était la première fois que je voyais autant d’efforts nécessaires pour obtenir de l’eau et ça m’a fait prendre conscience de la pauvreté du pays. Car même au Vietnam, même dans les années 80-90, les sources d’eau publiques étaient beaucoup plus nombreuses et plus proches de chez nous.

Le ramassage des ordures n’existant pas, Le ramassage des ordures étant aléatoire, la mère de H. doit également gérer tous ses déchets en creusant un trou dans son jardin pour les brûler. Franchement, si chacun de nous devait traiter les déchets, on ferait attention à en produire beaucoup moins.

Dans le même genre, on a été surpris par les problèmes d’électricité. Comme la production n’est pas suffisante pour combler les besoins, c’est tout un « jeu » d’allumer la lumière le plus tard possible (pour ne pas payer pour rien) mais suffisamment tôt avant qu’il ne soit trop tard car la capacité max est atteinte. Depuis on a beaucoup voyagé et je crois qu’il n’y a qu’au Népal qu’on a retrouvé des problèmes de ce type. A Madagascar, on a beau être dans le meilleur hôtel de la ville, on peut avoir des coupures d’eau et d’électricité régulières.

Nous sommes allés faire du shopping aussi mais je n’ai pas retrouvé les photos. On est allés voir les menuisiers, les outils étaient très rudimentaires et faits de matériaux recyclés. En tout cas, ils se débrouillaient très bien pour créer de belles choses à partir de rien du tout.

Jour 3 :

On devait visiter deux lacs très connus dans les environs. Mais il fallait déjeuner d’abord. Je vous mets la carte pour que vous vous rendiez compte du prix et des plats disponibles.J’ai été très surprise de voir pas mal de plats d’origine asiatique. V. nous a expliqué le pourquoi du comment mais j’ai oublié, sorry.

Le plat qui nous a beaucoup amusés était le « bol renversé ». C’est un équivalent de riz cantonais/bibimbap. Et c’était très bon. Ce sera un de nos incontournables pendant tout le séjour.

Une autre tâche ménagère qui occupait beaucoup les esprits, c’était le linge. Je ne sais pas si vous voyez bien sur cette photo mais à chaque fois qu’il y avait une source d’eau quelque part, on voyait des gens faire la lessive. Et les vêtements étaient laissés à sécher à même le sol, sur la pelouse, ou sur les arbres, partout partout.

Le lac Andraikiba

Le lac Andraikiba se situe à 7 kilomètres d’Antsirabe. La légende dit que deux femmes dont l’une fut l’épouse et l’autre la maîtresse d’un seul homme y ont fait une compétition pour gagner définitivement son amour . L’épouse épuisée y a perdu la vie en se noyant et ses derniers mots étaient « Andraikiba », le nom du lac. Paraît-il que l’esprit de cette femme sort du lac à chaque lever du soleil.

J’étais surtout intéressée par l’achat de pierres semi-précieuses. Ne connaissant pas très bien les prix internationaux, je crois que je me suis fait un peu avoir, mais de quelques euros à peine. J’y ai trouvé un rubis taillé en forme de poire, et des grenats. La taille de la pierre se faisait manuellement, donc elle est moins parfaite qu’avec des outils occidentaux modernes. Mais j’aime beaucoup ces pierres, j’ai pu, par la suite, en sertir une en bague. Le rubis en poire est malheureusement trop difficile à sertir moi-même. Un jour, je vais demander à un joaillier turque de le sertir en pendentif.

Mon vendeur ne parlait pas très bien français, donc un autre vendeur a mené la négociation pour lui. V. qui parle un malgache très correct m’a également bien aidée.

On verra par la suite que les malgaches sont très doués en affaires et surtout dans les coopératives comme ça, ils se soutiennent beaucoup. Le touriste finit toujours par acheter quelque chose, car si un vendeur n’a pas le produit recherché, un autre vendeur sera appelé à la rescousse.

Le lac Tritriva

Nous arrivons en fin de journée au lac Tritriva et un guide monte dans notre bus. Apparemment, la présence de ce guide est obligatoire. Je ne me souviens plus combien on a payé pour l’entrée, mais si tôt arrivés en haut, il y avait un groupe d’enfants, avec des sortes de cartes postales qui vous attendait (ils étaient tous en vacances). Le discours appris par cœur dans un français parfait était bien rôdé : « si vous m’achetez une carte, je pourrai acheter des cahiers et des crayons pour l’école ». J’avoue que je ne me suis pas senti super à l’aise, d’autant qu’ils ne nous ont pas lâchés d’une semelle. Leur donner quelque chose aurait encouragé cette pratique, mais en même temps, ils étaient tellement mignons.

Regardez-moi ces paysages, avec les montagnes rougies sous la lumière du coucher de soleil.

Quand on a commencé à descendre vers le lac, les enfants ne nous suivaient plus car ils n’étaient pas autorisés à descendre. Ce lac est un ancien cratère volcanique. Selon la légende, Rabeniomby et Ravolahanta, les Romeo & Juliet malgaches, se seraient suicidés dans le lac à cause de leur amour interdit et incarnés en deux arbres entrelacés. On pouvait voir ces deux arbres car c’étaient les seuls autour du lac, mais ça a été reboisé depuis, et il est désormais très difficile de les reconnaître.

Les deux fameux arbres à l’origine de la légende :

En tout cas, la baignade est fortement déconseillée, car d’une part c’est un lac sacré, d’autre part, il y aurait plusieurs morts. Vous trouverez sur Google de nombreuses photos de touristes se baignant à cet endroit mais dans un pays où le moindre bout d’arbre ou parcelle peut être sacré, il vaut mieux respecter les croyances. Important à savoir aussi : le lac est très profond, jusqu’à 160m !!

Note : La baignade au lac tritriva est « fady » = interdit-traditionnellement (certains traduisent par « tabou » mais c’est, à mon sens, une mauvaise traduction). C’est en effet très mal vu voir même source de gros problèmes !

Pour que vous voyiez à quel point ce lac est magnifique, voici une photo prise par un drône :

En revenant vers notre bus, les enfants nous ont suivis et ont couru même après le bus en espérant qu’on descende à l’entrée et leur achète quelque chose. C’était un crève-cœur de les voir courir dans la poussière, soulevée par le bus.

De retour à l’hôtel, j’ai pu réserver 1h de massage. Le massage malgache est vraiment très bien, je vous le recommande vivement ! En plus, elle a utilisé des huiles naturelles + huile essentielle, ça sentait très bon et a réparé mon dos cassé après plusieurs heures assise dans le bus. Etienne et JB en ont fait un également ce qui leur a rappelé de sacrés souvenirs d’un massage au Cambodge 10 ans plus tôt, nous n’en saurons pas plus.

Jour 4

Nous devions nous rendre à Ranomafana et le trajet a duré toute la journée. Nous nous sommes arrêtés à un restaurant sur la route, avec une vue magnifique sur les environs.

Dans la cour arrière du restaurant, il y avait une énorme tortue qui se promènait, tranquille….

Note : La tortue = tortue radiata dont le braconnage est interdit, animal de compagnie montrant une certaine richesse et qui est régulièrement volé (la grand-mère de H., décédée l’année dernière, s’est faite volé la sienne il y quelques années).

Malheureusement, on a beaucoup traîné au restaurant et on a fini par rouler jusqu’à 19h, quand il faisait bien noir.

Note : Concernant la route entre Ambositra et Ranomafana nous nous sommes retrouvés à rouler de nuit car nous avons préféré finalement emprunter une route plus longue. Les jours précédents il y avait eu plusieurs attaques sur la route directe (nous avons continué sur la RN7 pour tourner sur la RN 45  au lieu de prendre directement la RN25).

V. au micro a eu la bonne idée de nous raconter qu’il y avait régulièrement des guet-apens. Il a commencé par nous raconter à quel point ça pouvait être dangereux de rouler aussi tardivement, comment la tante de H. s’est fait déposséder de tous ses biens alors qu’elle prenait un bus je ne sais où. Apparemment, la technique serait de balancer une pierre pour casser le bare-brise, et puis les voleurs vont faire descendre tout le monde et prendre absolument tout. Pendant ce temps, H. l’appelait au téléphone et V. ne décrochait pas de peur de se faire engueuler ahahah. Effarée par ce récit, j’ai essayé de trouver un endroit dans le bus pour cacher un billet de 10€ ahahha la panique m’a rendue bête, et puis ne trouvant pas, je me suis dit que c’était ça la vie, advienne que pourra.

C’est non sans soulagement que nous sommes arrivés sains et saufs à notre hôtel, l’hôtel Manja, avec des bungalows trop mignons. Malheureusement, cet hôtel manquait d’intimité c’est à dire que les bungalows étaient placés de telle sorte qu’on pouvait voir, en étant en hauteur, directement la salle de bains d’autres guests. Après avoir vu accidentellement deux trois guests en culottes, on était bien contents d’avoir un bungalow bien en hauteur et sans vis à vis. C’était l’hôtel le moins bien de tout notre séjour, mais apparemment à cette époque, on ne pouvait pas trouver mieux dans les environs.

Je pense que le pays est moins dangereux qu’on ne le pensait, mais comme on était une vingtaine de pigeons sur pattes, l’appareil photo Canon pendu autour du cou et repérables à des kilomètres, il valait mieux être prudents. D’ailleurs V. nous en a parlé avant le voyage : « A Madagascar on se sent très rarement en insécurité. Pourtant, bien que tout à fait acceptable, le risque de vol ou d’attaque existe. Pour cette raison les habitants sortent peu une fois la nuit tombée (environ 18h00). Il me paraît sage passé cette heure de rester à l’hôtel ou de ne sortir que furtivement pour aller au restaurant. »

V. a fait voyager un jeune malgache ami de la famille avec nous, pour s’assurer qu’on ne perde personne sur la route, et pour nous faire de la traduction au cas où. Il était fasciné car c’était la première fois qu’il voyageait et découvrait son pays. Finalement, on a passé plus de temps à le prendre en photos stylées avec ses lunettes de soleil pour sa page Facebook que de lui demander de traduire quoi que ce soit ahahah. Mais c’était notre seul contact permanent avec un local et à travers les échanges avec lui, on a découvert les centres d’intérêts de la jeunesse malgache. Voir les étoiles dans ses yeux quand il découvrait la beauté de son propre pays nous a fait extrêmement plaisir. Des années plus tard, Etienne et JB s’amusent encore de ce dîner où il a fini malade d’avoir trop mangé, n’ayant pas su s’arrêter devant une telle abondance.

A cause de l’effet de groupe, je trouve qu’on n’a pas trop osé aller vers les malgaches. C’était la première fois que je voyageais dans un pays peu développé et je ne savais pas trop comment me comporter, jusqu’au moment où j’ai vu un des oncles de V. échanger très naturellement avec un artisan, à travers des gestes, et il lui a même offert un petit cœur en bois pour lui montrer la technique de sciage. Heureusement, lors de notre tour du monde, j’ai été moins loseuse et ai osé aller échanger un peu plus avec la population locale.

Jour 5

Voici une photo pour vous expliquer la technique de protection des bagages sur le toit du bus. Nous avons eu le même chauffeur pendant tout le séjour et nous étions très admiratifs de le voir parfaitement gérer tous ces longs déplacements.

Petite parenthèse sur nos bagages. On était en Août 2015 et on avait déjà décidé de partir en tour du monde mais on ne savait pas encore quand et comment (finalement on est partis en Juin 2016). J’avais super peur de me retrouver avec peu de vêtements donc on a décidé de partir à Madagascar le plus léger possible pour voir si le voyage en sac à dos nous convenait. JB avait déjà un sac 70L chez Decathlon et on l’a donc amené avec nous. 1 sac pour deux, 19kg en tout. J’ai mis des vêtements que je pensais compatibles avec le tour du monde, façon minimaliste, pour finalement me retrouver avec un seul pantalon (de yoga) beaucoup trop léger et moulant, trop de hauts, en plus uniquement des hauts blancs, qui se salissaient très vite à cause de la terre rouge au Madagascar. Je n’avais qu’un seul manteau, trop chaud pour la journée et trop froid pour le soir.

De plus, le sac Decathlon a montré très vite ses limites : JB avait déjà du mal à porter ce sac de 19kg de la chambre jusqu’au bus, car le poids n’était pas bien réparti et la structure du sac soutenait très mal des gros poids… Bref on a eu tout faux et heureusement qu’on s’en est aperçu avant de partir pour 11 mois. C’est pour ça que je vous recommande de tester vos matos au moins 2 semaines quelque part, avant de partir en tour du monde. Note : si ça vous intéresse, la liste de nos affaires de tour du monde est disponible sur le blog : homme (15-16kg) & femme (7-8kg). Le voyage à Madagascar a été très utile pour nos préparatifs.

voilà comment j’étais habillée

Donc, nous sommes allés au parc naturel de Ranomafana pour voir des lémuriens en totale liberté. Avant ce voyage, je ne savais même pas qu’ils existaient, à quoi ils ressemblaient donc je n’ai pas partagé le même enthousiasme que le reste du groupe.

Nous avons été divisés en petits groupes et accompagnés par un guide du parc. Pendant de longues minutes, on n’a pas vu de lémuriens et le guide nous a montré des arbres, des plantes, des fleurs, … JB s’est dit que ça sentait le roussi quand le guide, dans un enthousiasme qui sonnait faux, nous a montré une fleur banale qui était « très très rare » selon lui. Note de V. : Une fleur d’allure banale peut être très rare !

Puis finalement, de nombreux lémuriens sont apparus, sautant de lianes en lianes au dessus de nos têtes. Magnifique.

Ensuite, nous sommes allés voir les artisans, et avons fini dans un hôtel super luxueux créé par des franco-malgaches à Fianarantsoa. Ils ont transformé une maison de famille.
Ça a fait du bien à tout le groupe de manger français car on a un peu trop abusé des bols renversés.

Jour 6

J’ai une excellente mémoire mais elle peut être sélective parfois. Je ne me souviens plus où j’ai pris toutes ces photos (V. m’a aidée à les identifier), je vous les mets ici car elles sont belles, mais je n’ai aucun souvenir de ce que nous avons fait là-bas 😀

Ranomafana
Etienne (à gauche) porte normalement des lunettes mais vous constaterez qu’il les enlève systématiquement pour être plus BG sur les photos 😉 Le marié (V.) est sur la droite.
Fianarantsoa
au restaurant à Ambositra

Sur le chemin vers Tana, on a remarqué plein de stands vendant des petits camions en bois. On a demandé à s’arrêter pour admirer le travail des artisans. Il s’agissait de jouets faits de palettes de bois, poncés et peints artisanalement. C’était super sympa ! Il y avait des vendeurs de snack sur place et on a testé plein de bonnes choses. Si on ne voit pas de photos de nourriture, c’est que j’étais trop occupée à manger et c’était bon (désolée).

Jours 7 & 8

A partir du 7ème jour, les souvenirs se mélangent. Nous sommes revenus à Ivato, et devions nous préparer pour assister au mariage de V. et H. Le marié étant occupé à se préparer aussi, nous avions quartier libre pour découvrir les environs de notre hôtel, le plus gros de la ville. Tellement gros qu’ils prennent beaucoup d’eau des environs. D’ailleurs, c’était le seul hôtel où l’on avait un peu de pression et d’eau tiède. Par contre, il y avait un seau rempli en permanence dans la salle de bain car les coupures étaient nombreuses.

Même dans un hôtel comme ça, V. nous a déconseillé de faire repasser nos vêtements car contrairement à ce qu’on pensait, le repassage se faisait encore avec un fer à repasser rempli de charbons ! Et il voulait éviter à tout prix qu’on se retrouve avec un trou dans la robe ou dans le costume. Du coup, tous les guests français sont allés à son mariage avec des vêtements plus ou moins froissés 😀

On a beaucoup aimé traîner au marché à côté de l’hôtel. J’ai fait le plein de fruits. Voir l’huile de cuisson se vendre à la pompe nous a beaucoup surpris (il est ainsi possible de n’acheter que la quantité nécessaire pour la cuisine de la journée), et j’ai sauté de joie en voyant du tamarin et j’ai acheté tout le stock disponible. Par ailleurs, j’ai trouvé ma sosie, regardez la dame en noir à côté de moi, elle me ressemblait trop de profil ahahah

On a beaucoup aimé l’interaction avec les enfants du quartier. Ils jouaient avec trois fois rien. Après cette photo, ils ont tous demandé à regarder leur photo sur l’appareil de photo. Ils ont été très contents d’être pris en photo, c’est trop chou !

Nous sommes aussi allés au Croq Farm, où l’observation des lémuriens était beaucoup plus facile, grâce aux bananes qu’on leur offrait. On a vu aussi des tortues centenaires et plein de crocodiles. Note : Les lémuriens y sont en liberté, fixés dans le parc par le nourrissage. A la base c’est un élevage de crocodile destiné à la production de cuir.

Ça, c’est la vue depuis Ambohimanga, une ancienne cité royale.

On s’est promenés un peu partout à Tana, j’avoue que je ne me souviens pas très bien des lieux visités…

Etienne et JB ont joué au foot avec des enfants. Vu l’état de leur ballon, celui-ci a dû subir de nombreuses opérations de survie. On aurait bien aimé leur en offrir un neuf mais on n’a pas trouvé. Les enfants ici jouaient avec peu. A un autre endroit, on a pu constater que le baby-foot était très populaire et on a fait quelques parties avec les enfants.

Des choses qui nous ont faire rire : le panneau « no pigs » et de la mousse de crocodile vendue dans les supermarchés (c’était cher en plus)
note : Comme tu peux le constater, le « no pigs » correspond à un « fady » dont je te parlais précedemment (fady kisoa, kisoa = porc) .

On était en train de se promener quand on a été surpris d’entendre du piano. C’était une école de musique et le professeur nous as invités à entrer. Du coup, j’ai pu jouer un morceau 😀

En faisant le tour de Tana en bus privé, on s’est rendu compte du trafic automobile de fou qu’il y avait et le chemin que H. devait parcourir chaque jour pour aller au lycée français. Heureusement qu’on était logés en banlieue sinon on aurait mis trop de temps à sortir du centre-ville à chaque fois.

On est allés faire du shopping aussi, dans un des marchés d’artisanat de la capitale. La corne de zébu est utilisée pour faire plein de choses. Et j’ai craqué pour un léopard en bois. Je cherchais un léopard plus petit et étais prête à partir quand un autre vendeur a couru vers moi avec un léopard correspondant à la taille que je souhaitais. Je vous ai dit qu’ils étaient doués les malgaches en affaires, donc bien évidemment, faible comme j’étais, je l’ai acheté ! D’ailleurs, il est toujours dans un carton chez le père de JB. Avant de partir en tour du monde, on s’est séparé de la plupart de nos possessions mais ce léopard fait parti des objets que j’aime beaucoup et que j’ai conservé.

Note : Si tu as pu acheter un léopard à Madagascar c’est qu’une bonne partie de l’artisanat est destiné à l’export, notamment pour le Kenya par exemple pour les léopards (comme tu le sais, il n’y a pas de léopard à Madagascar).

Pour le père de JB, on a acheté une boîte en bois incroyable dont le mécanisme d’ouverture est caché. Ça pouvait être une boîte à trésor. Ils avaient plein de boîtes comme ça, c’était dur de choisir.

Ne pouvant pas vivre sans les soins de tout genre, j’ai pu tester tous les services aux environs en un temps record : manucure et shampooing chez la coiffeuse, et massage chez Homeopharma, LA marque bio à ramener absolument de Madagascar. D’ailleurs, j’ai dévalisé leur boutique. C’est malheureusement une habitude que j’ai gardée jusqu’à maintenant, malgré les protestations de JB : j’essaie toujours les cosmétiques et les soins locaux, systématiquement ! Du coup, R. la cousine de V. m’a fait confiance et on est allées ensemble chez la coiffeuse du coin pour lui faire un chignon de star. La coiffure était tellement réussie que même les malgaches ont fini par me demander l’adresse secrète. Bref, comptez toujours sur moi pour dénicher les meilleurs spas et salons, j’ai le flair comme on dit.

Suite à ça, nous avons assisté au beau mariage de V. et H. Ça a commencé dans une petite église trop trop mignonne pour finir par une grosse fête. Contrairement au mariage français, entre chaque plat, tout le monde dansait et il y avait des participations artistiques de la part des invités. Il y avait de la musique live, c’était super festif. On se sentait un peu honteux de n’avoir rien préparé du côté français donc, à la fin, on a demandé timidement aux musiciens de nous accompagner pour « aux Champs Elysées ». La famille de V. étant naturellement douée en musique (avec plusieurs musiciens, jouant plusieurs instruments, V. lui-même chante merveilleusement bien) du coup, ce numéro a été un succès malgré la baisse de niveau moyen à cause d’Etienne et JB. Ouf. Au mariage, il manquait un invité du côté français, qui a chopé la tourista. Il est arrivé à Madagascar après nous, a raté le mariage, et est rentré en France. Fin du séjour. Dur.

Après le mariage, les plus courageux ont pris des bus locaux, entassés comme des sardines pour visiter des coins « craignos » de la ville. Il ne leur est rien arrivé, du coup, pas d’anecdotes à raconter.

Note : Ce n’était pas les « coins craignos » (tout comme on ne peut pas visiter la cité des 4000 en France, la grande majorité des malgaches ne sont jamais allés dans les quartier craignos), il s’agissait en fait de quartiers populaires et commerçants où on peut rencontrer vol à la tire et pick-pockets.   

Le séjour est terminé pour nous, nous sommes accueillis dans la maison d’un oncle et d’une tante de H. le restaurant d’à côté nous livre des bols renversés et nous montre comment on les prépare.

Le séjour continue cependant pour Etienne (le beau gosse caché au milieu des rideaux de la première photo) qui a voyagé en solo, en prenant le fameux Taxi B (où les gens s’accrochent comme ils peuvent à l’arrière du van). Voici son récit et ses photos (merci à Etienne de nous avoir autorisés à copier/coller son email dans cet article)


« J’ai tout d’abord pris le fameux Taxi Brousse pour aller à Vatomandry sur la côte EST (ville du bord de mer la plus proche de Tana). Contrairement aux apparences, le voyage en taxi Be reste relativement confortable. Les bus sont corrects et les chauffeurs roulent plutôt modérément. J’ai quand même vu deux accidents, mais ce moyen de transport reste fiable et peu onéreux.

Note : TAXI BE (grand taxi en malagasy), pas « taxi B » (même si, en effet, en langage écrit type sms il est souvent écrit « Be » avec un « B » seulement). Pour être précis, les Taxi be sont les bus de ville et les taxi brousse sont les bus qui permettent d’aller d’une ville à une autre. Pour être tout à fait précis, Vatomandry n’est pas la ville côtière la plus proche de la mer, c’est Ambila-Lemaitso. C’est la deuxième ville côtière la plus proche !

J’ai été accueilli par à Vatomandry par Laure qui s’occupe de l’internat de l’association Jeunesse Malgache de demain. J’y ai passé deux jours très chaleureux où les enfants m’ont fait visiter la ville, bord de plage, marché. On a même fait une partie de basket endiablé contre les autres enfants du quartier. J’ai mangé avec eux, préparé le repas assis par terre dans la paillotte, cuisson au charbon et vaisselle avec l’eau qu’il fallait pomper. On a bien ri, mangé des mofo akondro (beignets de bananes) tout chauds sur la plage, jonglé avec les fruits de l’arbre à pins et j’ai malheureusement perdu à la pétanque. Ce sont effectivement des champions du monde !!!

Je suis ensuite revenu sur Tana où j’ai logé chez les frères religieux de l’ESCA. Comme tout établissement religieux, ils sont très bien logés, équipés (dispensaire interne, propriété clôturée, gardien, eau & électricité…). J’ai été accueilli par Virginie qui s’occupe de la comptabilité des frères pour leur établissement scolaire. Là encore, l’accueil a été formidable et très chaleureux. J’ai rencontré les tantes, oncles et nièces. Ils habitent à 10 dans 25 m², mais cela ne pose aucun problème pour faire la fête, danser, s’amuser.

Nous avons revisité Tana, y compris les quartiers populaires, le zoo de Tsimbazaza, le parc mandraka sur la route d’Andasibe, le dispensaire où sont intervenus les étudiants en pharmacie de Tours et même traversé le fameux tunnel un des fameux tunnels hyperpollués à pied (il y en a deux). Nous avons également pu assister à une messe du Père Pédro. Une messe très vivante où tout le monde chante et danse pendant 2h30.

Bref une fin de séjour différente, mais toute aussi charmante et sympathique. Côté « gastronomie », j’ai également continué la découverte de la cuisine locale : ambaja, brochettes maskita (mini-brochettes), bol renversé, le romazava… On a même pu faire des crêpes (aromatisées bien sûr au rhum vanille) et danser le afindrafindrao.

J’ai atterri le dernier jour chez M., la sœur de M..

Le dernier accueil ne pouvait pas être plus parfait : rhum, bière THB, premier visionnage du montage du mariage, chant harmonieux du karaoké ou pas, puis patate douce et tisane à la vanille.

J’ai même terminé mon séjour par une anecdote rigolote à l’aéroport :

  • ELLE (typée malgache) : Bonsoir
  • MOI (plutôt typé vazaha) : Manao ahoana tompoko
  • ELLE : excusez moi, vous parlez français ?
  • MOI : heu… Oui
  • ELLE : vous savez si l’embarquement a commencé ?
  • MOI : oui c’est en cours, mais on a le temps
  • ELLE : merci et excusez moi, je ne parle pas du tout malgache…
  • MOI (sourire) : tsy maninona, veloma

Pour comprendre cet échange, vous pouvez télécharger un fichier audio et un lexique (français-malagasy-phonétique artisanale) créés par l’association des étudiants malgaches de Tours (M’Endrika). V. nous a beaucoup encouragés à apprendre et parler malgache et à la fin du séjour, on pouvait dire quelques politesses en malgache.

J’espère que vous avez aimé ce carnet de voyage, comme nous avons aimé ce voyage. Un énorme merci à V. et H. pour l’organisation de ce séjour inoubliable, merci à la famille de H. pour l’accueil chaleureux et nous avoir fait découvrir leur beau pays, merci à la famille de V. et ses amis français pour ces beaux moments ensemble.

Partie 2 : Conseils pratiques

Je vais vous copier/coller certaines informations sur l’itinéraire, envoyées par V. avant notre voyage. Il y a eu quelques adaptations par rapport au programme qui était prévu mais les conseils peuvent vous intéresser. Notez bien que ces conseils datent de 2014 et ne sont plus forcément 100% à jour.

  • Le lendemain de l’arrivée après une nuit à Ivato (ville en périphérie d’Antananarivo, commune de l’aéroport relativement peu fréquenté), direction Antsirabe. C’est une ville thermale également, bien aimée des colons à l’époque, typique de la région centrale des Hauts-Plateaux. La campagne environnante est charmante, nous la découvrirons en allant aux lacs Andraikiba et Tritriva. Anstirabe est également un haut lieu de l’artisanat malgache, un petit tour par les ateliers de tissage de soie naturelle, d’exploitation de la corne de zébu, de broderie (entres autres !) me semble s’imposer.
  • L’étape suivante est Ranomafana, village thermal en bordure d’un parc national forestier. Nous prendrons une journée pour nous balader à pied dans la jungle à la découverte de la faune et de la flore (lémuriens, caméléons, plantes endémiques etc.) en compagnie d’un guide.
  • Nous reviendrons ensuite le jeudi à Ivato, sans nous presser, les étapes culinaires ou curiosités ne manquant pas sur la route.
  • Le vendredi je vous propose de visiter Ambohimanga qui est un des grands sites de la royauté malgache. Le site est agréable et bien préservé, ce sera l’occasion d’aborder l’histoire et les fondements culturels malgaches (du moins du centre du pays ou « Hautes-Terres »).
  • Le week-end : mariage !
  • Le dimanche nous essaierons de faire un tour dans un élevage de crocodile qui présente également d’autres reptiles et une famille de lémuriens, ou peut-être lundi ou mardi selon la fatigue et l’emploi du temps. Je vous propose pour lundi et mardi de visiter Antananarivo (notamment le « Rova » ou Palais de la Reine) et de découvrir un des marchés d’artisanat de la capitale. Cependant, Antananarivo étant une ville embouteillée, très vivante et pleine d’intrigues, il ne nous apparaît pas raisonnable d’y aller en groupe complet (17)… Ainsi nous irons en plus petite formation. Pour les plus volontaires et intrépides, nous pourrons aller en bus dans des quartiers plus populaires, pollués et populeux qui, si on peut les considérer comme le cœur de la vie économique de la capitale, ne sont pas des plus sûrs et ne constituent pas, à mon sens, une étape incontournable.

Infos pratiques

  • En août la température varie entre environ 10°C la nuit et 25°C le jour (avec bien entendu certains pics de froid et de chaud possible). Il est ainsi intéressant de prévoir une polaire légère ou un pull pour certains soirs. Par ailleurs compte-tenu du risque de piqûre de moustique et pour réduire l’exposition solaire, des hauts légers avec manches longues peuvent être appréciables.
  • Pour ce qui est du risque de paludisme, en dehors précisément des manches longues, des produits répulsifs pour textiles, environnement et peau (Cinq-sur-cinq et Insect Ecran semblent les plus efficaces, il est à noter que le parfum de ce dernier n’est pas des plus agréable…) sont indiqués. Il est également classiquement conseillé de prendre un traitement antipaludéen préventif dans toute l’île par atovaquone-proguanil (globalement bien toléré, dorénavant 15 euros les 12 comprimés) ou doxycycline (qui sensibilise aux brûlures solaires). En pratique, il s’avère que certaines zones sont bien plus infestées que d’autres. Concernant notre voyage, Ranomafana est la plus risquée. J’ai pu cependant observer qu’en respectant correctement les règles d’habillement et de répulsion, le risque de piqûre durant la période de notre voyage est moindre même en zone infestée. Je ne me sens pas à vous conseiller une conduite à tenir mais réflexion que vous ne manquerez pas d’avoir avec votre médecin traitant pourra donc mettre ainsi en exergue, entres autres, la durée d’exposition, l’infestation, votre expérience précédente des traitements préventifs, votre motivation à respecter les autres moyens de prévention. Pour ce qui est des dérangements intestinaux, sans doute moindres qu’en Inde ou au Maghreb, les règles de bon sens habituelles propres à la vie en pays en voie de développement s’appliquent.
  • A Madagascar on se sent très rarement en insécurité. Pourtant, bien que tout à fait acceptable, le risque de vol ou d’attaque existe. Pour cette raison les habitants sortent peu une fois la nuit tombée (environ 18h00). Il me paraît sage passer cette heure de rester à l’hôtel ou de ne sortir que furtivement pour aller au restaurant.
  • Nous nous déplacerons pendant notre séjour en véhicule d’environ 7 places, très certainement des monospaces tout-terrain conduits par des chauffeurs-guides. Nous serons également accompagnés de 2 jeunes malgaches que nous connaissons bien qui pourront aider pour les problèmes de langue et veilleront à ce que tout se passe bien.
  • Le visa est gratuit pour notre durée de séjour. Il est délivré à l’aéroport.Le visa n’est plus gratuit, je ne me souviens plus du prix exact mais c’est entre 30 et 50 euros généralement.
  • Il est très important de partir avec des espèces en euro, monnaie de paiement du visa, car les distributeurs de billet à l’aéroport sont régulièrement en dérangement et on ne peut pas payer par carte. (En décembre 2018 j’ai d’ailleurs dépanner un français qui était bloqué).
  • Le visa est délivré à l’aéroport pour les français, je ne sais pas précisément comment ça se passe pour les autres pays.
  • Pour finir, un petit point sur la langue. Environ 80 % des malgaches parlent peu ou pas du tout français. Ce sont surtout les plus pauvres, le visiteur commun fréquente le plus souvent les 20 % de francophones totaux ou partiels. Cependant, parce que la langue malgache est pratiquement toujours la langue maternelle à Madagascar, qu’elle est celle de la vie courante et une porte essentielle à une bonne compréhension culturelle, il me semble bon d’en connaître quelques rudiments. Vous trouverez ici un fichier audio et un lexique (français-malagasy-phonétique artisanale) de quelques mots et expressions malgaches les plus utiles. Nous l’avons réalisé avec nos amis de l’association des étudiants malgaches de Tours (M’Endrika). Dire ne serait-ce que 3 mots fera naître les sourires et vous ouvrira le cœur de bien des malgaches.
  • Pour ce qui est de l’argent sur place, le plafond usuel de retrait est aux alentours de 120€, le plus gros billet (10 000Ar) valant un peu plus de 2,4€. Les plus gros billets sont donc de Ar 20 000 maintenant. (Le cours actuel de l’ariary est d’environ Ar 4300 pour un euro !). Pour les retraits, la Visa est acceptée sur tous, les Mastercard beaucoup moins voire pas du tout

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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