A la conquête du Mont-Blanc depuis Chamonix (France) : partie 1/3

Partie 1 : A la conquête du Mont-Blanc depuis Chamonix 

Partie 2 : Nuit au refuge Albert 1er et ascension de l’aiguille du Tour (3540 mètres)

Partie 3 : 4 sommets au Mont Rose !

Admiratif des légendes de l’alpinisme, j’ai appris il y a quelques années que le sommet de l’Europe, le Mont-Blanc, était accessible pour des débutants moyennant une condition physique correcte et quelques jours de préparation.

La conquête du Mont-Blanc est depuis devenu pour moi un fantasme.

Il y a 4 ans, en juillet 2014 nous avons donc passé une semaine à Chamonix avec mon frère Vincent et un ami (un autre Vincent) pour effectuer un stage Mont-Blanc.

Malheureusement, les conditions météo (très mauvais temps) ne permettaient pas de tenter le Mont-Blanc. En lot de consolation, nous avons pu gravir le Grand Paradis en Italie, notre premier sommet à 4 061 mètres.

Le Mont-Blanc n’était que partie remise.

En 2018, interrompant notre deuxième tour du monde pour aller au mariage de mon frère en septembre, je profite de l’occasion pour organiser une deuxième expédition Mont-Blanc.

Mon frère Vincent est de nouveau de l’aventure et nous accueillons en plus ma cousine Diane et mon ami Etienne. Contrairement à il y a 4 ans, Anh est du voyage mais restera au « camp de base » à Chamonix.

Programme prévisionnel : Arrivée à Chamonix le dimanche 5 août. Quelques jours de randonnées pour se mettre en jambe. Début du stage les jeudis et vendredis pour l’acclimatation et l’apprentissage technique avant d’attaquer le Mont-Blanc les dimanches, lundis et mardis.

Jour 1 (dimanche 5 août 2018) : arrivée à Chamonix et changement de programme

Rentré à Paris la veille après notre séjour à Trans Sur Erdre, nous prenons le train depuis la Gare de Lyon. Le trajet est long avec deux changements et nous arrivons à Chamonix à 17h après 7 heures de voyage.

20 minutes avant l’arrivée, je téléphone à l’agence qui nous loue l’appartement pour 15 jours et nous retrouvons l’employée qui nous donne les clés et quelques indications.

J’ai plaisir de retrouver l’appartement que nous occupions 4 ans auparavant lors de notre premier stage. Il est fonctionnel, central et propose une magnifique vue sur notre objectif : le Mont-Blanc.

La location est chère (800 € / semaine) mais l’appartement est tout confort et peut-être occupé par 7 personnes. Lors de mes recherches, je n’ai pas forcément trouvé aussi bien / moins cher sur Airbnb.

Anh vous propose une petite visite guidée de l’appartement.

Vincent arrive 30 minutes plus tard. Etienne et Diane qui étaient dans le même train nous rejoignent une heure après.

Même si nous avions prévu de faire des courses en arrivant, la fatigue du voyage et l’excitation d’être à Chamonix nous font changer d’avis, ce sera restaurant.

Chamonix est vraiment une ville magique qui respire l’aventure. La moitié des gens que nous croisons sont équipés de baudriers, de bâtons télescopiques ou autres gilets de running.

Après le dîner, nous contactons notre guide qui nous avait alerté la veille que les conditions météo rendaient dangereuse l’ascension du Mont-Blanc et qu’il fallait envisager un plan B.

Au téléphone, notre guide Franck nous confirme que c’est compliqué pour le Mont-Blanc. Si 4 ans auparavant, il y avait du -20°C au sommet, le problème aujourd’hui est inverse. La canicule qui frappe la France provoque des fontes de neige qui génèrent des chutes de pierre. Le passage le plus délicat pour gravir le Mont-Blanc, le passage du goûter, devient ainsi très dangereux et on risque à tout moment de se prendre une pluie de pierre sur la tête.

Même si Franck nous laisse le choix, il n’est évidemment pas question de risquer notre vie et acceptons son plan B : découvrir le Mont Rose en Italie qui permet d’enchaîner plusieurs sommets à 4000 mètres.

Malgré une petite déception de renoncer une deuxième fois à l’objectif de départ, ce plan B est séduisant et nous sommes ravis de ce lot de consolation. D’autant plus que les guides sont formels : si le Mont-Blanc est mythique, ce n’est ni le sommet le plus intéressant techniquement, ni le plus joli. C’est par contre souvent le plus emprunté avec des risques d’embouteillage à certains endroits.

Petit pincement au cœur au moment d’annuler notre réservation au mythique refuge du goûter que j’avais eu tant de mal à obtenir. Ce n’est que partie remise !

Le lendemain, la préfecture déconseille formellement de tenter l’ascension du Mont-Blanc et nous conforte dans notre choix. Il y a déjà eu plusieurs morts sur le massif depuis le début de l’été, aucune envie d’être les prochains.

Jour 2 (lundi 6 août 2018) : location du matériel + kilomètre vertical

Après une bonne nuit, nous allons récupérer les chaussures de location que nous avions réservées et que nous comptons tester pendant nos premiers jours avant le stage.

Petite erreur de débutants, le vendeur nous explique que ce sont des chaussures d’alpinisme et qu’elles ne sont pas du tout adaptées aux randonnées que nous avions prévu les premiers jours. Nous payons donc quelques jours de location pour rien.

C’est donc avec nos chaussures de randonnée que nous partons à l’assaut du kilomètre vertical pour nous mettre en jambe.

Le kilomètre vertical est une course longue de 3,8 kilomètres seulement mais avec 1 kilomètre de dénivelé positif ! Les meilleurs torchent cette course en 35 – 40 minutes. Les mecs qui font ça sont des fous furieux.

Nous sommes moins ambitieux et nous mettrons 2h. Nous empruntons involontairement mais salutairement un petit détour qui, sous les arbres, nous abrite lors du début du parcours du soleil de plomb qui frappe la région.

Partis vers 10h30, nous arrivons vers 12h30 et nous nous offrons un rafraichissement au bar d’altitude à l’arrivée. Le lieu est assez fréquenté car une télécabine permet d’y accéder en quelques minutes, soit pour profiter de la vue, soit comme point de départ de nombreuses randonnées.

Après notre rafraichissement, un rapide pique-nique devant une vue splendide, nous redescendons. Les descentes sont souvent éprouvantes mais celle-ci particulièrement, spécialement le début : assez technique, très pentu et tout en poussière.

Nous mettrons 1h45 à boucler la descente et la pluie fera son apparition alors que nous nous trouvons à 100 mètres de l’appartement. Timing parfait car le ciel va se déchaîner à tel point que certains quartiers de Chamonix subiront de sérieuses innondations.

Jour 3 (mardi 7 août 2018) : Télécabine en panne + Lac Blanc

Nous prenons un TER pendant 4 minutes pour nous rendre à Les Praz d’où nous comptons prendre une télécabine jusqu’à La Flégère pour ensuite monter à pieds jusqu’au Lac Blanc.

Mauvaise surprise en arrivant, la remontée mécanique est en panne pour toute la journée ! L’employée nous conseille de prendre le bus pour rejoindre Montroc. Nous sommes soulagés de trouver une alternative mais cela va doubler le dénivelé que nous avions prévu : 1000 mètres au lieu de 500.

Nous attaquons la montée par le Col des Montets. La pente est moins raide que la veille mais la chaleur est toujours au rendez-vous.

Ce fût dur, ce fût long, le Lac Blanc est magnifique et se mérite. A plusieurs reprises nous croyons à tort toucher le but, surtout quand nous apercevons des lacs mais ce ne sont pas les bons.

Au final nous mettrons 3h30 à atteindre l’arrivée.

Certains randonneurs en profitent pour se baigner mais l’eau semble être fraiche vu la rapidité qu’ils mettent à sortir de l’eau. N’ayant pas prévu le nécessaire pour nous sécher, nous nous contentons de tremper les pieds. Effectivement, c’est froid !

Nous profitons de ce paysage magnifique pour pique-niquer. Juste avant de redescendre, intrigués par d’autres randonneurs, nous contournons le lac pour en découvrir un deuxième encore plus joli.

Pour varier les plaisirs, nous descendons par un autre chemin, celui de Tré-le-Champ. La pente est raide, technique et nous nous félicitons de ne pas avoir choisi ce chemin pour la montée.

Le paysage est cependant fascinant et nous aurons droit à quelques passages avec des échelles, dans le style d’une via ferrata. Vertigineux !

Nous mettrons 2h30 pour rejoindre le point de départ et prenons le bus pour rentrer à Chamonix.

Arrivés devant la porte de l’appartement, nous sentons quelques gouttes. Encore une fois le bon timing !

Nous sommes satisfaits de ces deux premières journées avec 2000 mètres de dénivelés positifs. Pas mal pour une mise en jambes !

Nous sommes cependant interpellés par la quantité d’eau que nous consommons. Avec cette canicule, nous faisons une pose fraîcheur toutes les 20 à 30 minutes et buvons 2,5 à 3 litres par jour et par personne ! C’est même Diane qui nous dépanne lors de la descente, nous étions tous à secs. Nous devons mieux gérer nos réserves d’eau car nous ne pouvons pas en porter beaucoup plus que ça sur le dos.

Nous décidons donc tous d’investir dans des Camelbak, des poches à eaux que nous mettons dans nos sacs à dos. Relié à un tuyau, nous pouvons ainsi boire sans interrompre la marche. L’objectif étant de boire moins mais beaucoup plus régulièrement pour éviter la déshydratation.

Jour 4 (mercredi 8 août 2018) : Lac Cornu, avalanche et sauna

Bien entamés par ces deux premiers jours, nous nous concoctons un programme plus léger aujourd’hui avec seulement 250 mètres de dénivelés positif à faire la matinée avant de se reposer l’après-midi.

Au programme : prendre le téléphérique du Brévent jusqu’à Planpraz à 2000 mètres d’altitude (ce qui nous permet de boucler la montée du kilomètre vertical de lundi en 10 minutes) et continuer à pieds jusqu’au Lac Cornu.

Nous arrivons à 8h15 pour l’ouverture du téléphérique afin d’arriver parmi les premiers en haut avec l’espoir de croiser des animaux. Evidemment nous ne sommes pas les seuls à avoir cette idée et la queue pour acheter les billets est déjà longue.

Depuis l’arrivée du téléphérique, nous suivons les flèches en direction du lac jusqu’à ce que, après 5 minutes de marche, nous nous trouvons à une intersection sans indication pour le Lac Cornu.

Quel est le chemin à suivre ? Un autre groupe se pose la même question. Un de leurs membres regarde la carte et indique la direction. Nous attendons qu’Etienne règle son problème de Camelbak avant de les suivre. Une touriste étrangère demande alors à Diane le chemin du Lac Cornu avant que son compagnon, en contrebas, lui fasse signe qu’il a trouvé une pancarte indiquant le chemin. Chemin qui n’est bien entendu pas celui que nous nous apprêtions à prendre. L’autre groupe est déjà loin et nous sommes contents de ne pas subir le même sort, la pente était raide ! Nous retenons la leçon : ne pas faire confiance et vérifier par nous-même, d’autant plus si la personne qui nous indique le chemin semble aussi perdue que nous.

Le chemin est agréable et assez facile, avec des premiers passages enneigés et nous arrivons jusqu’au Col Cornu a… 2414 mètres. Nous avons donc 400 mètres de dénivelé positif dans les jambes alors que nous avions prévu 250 mètres.

Planpraz est à 2000 mètres, le Lac Cornu à 2276. Effectivement, cela donne 250 mètres de différence. Mais la montagne, ça monte et ça descends ! Encore une erreur de débutants.

Arrivé au Col Cornu, nous descendons donc jusqu’au lac Cornu et atteignons donc notre but en 1h45.

Il fait un peu frais mais le spectacle est grandiose et nous sommes absolument seuls. Quel bonheur.

Les deux courageux du groupe (V. et J.B. par soucis d’anonymat) en profitent pour se baigner. C’est grandiose de se baigner seuls dans un immense lac de montagne.

C’est grandiose mais froid, donc l’expérience tourne court.

Nous pique-niquons et ne tardons pas car des nuages menaçants arrivent et préférons éviter une saucée. C’est en pleine forme que nous attaquons les 200 mètres de montée pour retrouver le Col Cornu. Montée que nous torchons en 20 minutes.

Nous mettons ensuite environ 1h pour descendre et rejoindre le téléphérique.

A ce moment là, je cherche à identifier la provenance du bruit sourd et lointain que nous entendons. Nous voyons alors une avalanche sur la montagne opposée. C’est impressionnant de voir une telle masse de neige dévaler la pente à pleine vitesse dans un immense vacarme. Nous sommes bien peu de chose devant la nature.

Rentré à Chamonix, place au repos. Etienne, Vincent et moi allons au centre aquatique. Celui-ci dispose d’une piscine extérieure avec une vue imprenable sur le massif, d’un jacuzzi, d’un sauna et d’un hammam. Les installations ne sont pas des plus modernes mais nous en ressortons revigorés et avec un peu moins de courbatures aux jambes.

Le soir, nous nous refaisons un petit resto où nous honorons tartiflettes, fondues savoyardes et tartares de boeufs.

Jour 5 (jeudi 9 août 2018) : Repos et achat de matériel

C’est avec une petite boule au ventre que je me réveille le matin. Le vrai début de l’aventure c’est demain où nous aurons notre premier jour de stage avec notre guide et notre première nuit en refuge.

Sommes-nous prêts physiquement ? Notre équipement est-il adapté ? La météo sera-t-elle favorable ? Autant de questions qui trottent dans la tête sans trouver de réponses.

Aucune activité physique prévue aujourd’hui pour être le plus en forme possible le lendemain.

Franck avait vu juste, la météo est mauvaise et il pleut toute la journée, c’est pour cela qu’il nous avait proposé de décaler le début de stage de jeudi à vendredi.

C’est donc journée shopping pour acheter le matériel manquant. Pour ma part, je fais chauffer la carte bancaire pour acquérir un bonnet, des gants, des chaussettes, un sac à viande et des rondelles pour mes bâtons.

En fin de journée, nous appelons notre guide pour nous organiser. Il nous annonce que la météo s’annonce favorable. Il viendra nous chercher vers 10h et fera un petit contrôle de notre matériel avant de partir.

Journée pas trop difficile en perspective, 1h30 de montée pour atteindre le refuge Albert 1er. Nous pourrons ensuite travailler un peu la technique : marche encordée, utilisation du piolet et des crampons, marche sur glace… avant une journée plus difficile, mais plus excitante le lendemain.

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    Jean-Benoit

    Passionné de SEO, Jean-Benoit a toujours rêvé d'aventures et de grands espaces. Ce tour du monde est pour lui la réalisation de son plus grand rêve.

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