Retour à Barcelone (Espagne) : Carnet de voyage

A l’époque où nous ne voyagions pas beaucoup, nous avions passé 2 semaines à Barcelone avec des amis et nous avons tellement profité de Barcelone qu’il ne nous a pas traversé l’esprit d’y revenir. Comme notre croisière transatlantique part de Barcelone et que nous avons très peur d’un aléa qui nous ferait rater le départ, nous venons 5 jours à l’avance, et avons pleinement le temps, une nouvelle fois, de visiter cette jolie ville.

Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Carnet de voyage

J’ai oublié à quel point Barcelone coûtait cher. En payant presque 100€/nuit, nous n’avons qu’une chambre avec salle de bain à partager. Ce n’est pas un Formule 1 non plus, mais ce n’est clairement pas aussi confortable qu’un hôtel standard. Nous sommes dans le quartier LGBT, mais il nous faut plusieurs jours pour nous en rendre compte, mais dès que nous le savons, nous remarquons les drapeaux arc en ciel sur toutes les vitrines.

Barcelone est devenu encore plus cosmopolite depuis notre premier voyage. Un exemple tout bête : dans une librairie tout à fait normale, j’ai trouvé des livres français, et anglais mélangés avec des livres en espagnol (alors qu’en France, on sépare les livres par langue). Ainsi, je suis super surprise de trouver une édition deluxe de Dune (Franck Herbert) en anglais, que je compte lire sur le bateau de croisière.

JB vient fraîchement de rentrer du Népal. La veille, il faisait Népal – Koweït – France et aujourd’hui Paris – Barcelone. Il est claqué, se prend plusieurs heures de décalage dans la tronche, mais très content de me revoir après ses 3 semaines au Népal. J’arrive le même jour de Nice (en avion, je voulais faire le trajet en bus, en mode road trip mais j’ai été retenue à Nice pour diverses raisons). Très fatigués tous les deux, nous visitons Barcelone tranquillement, en nous promenant par ci par là. Comme il fait beau et chaud, nous préférons rester au frais entre 11h et 13h. C’est toujours très difficile d’attendre l’heure des repas, qui sont tardifs (et délicieux) en Espagne.

Casa Batlló

Cette maison conçue par Gaudi est à 10 minutes à pied de chez nous donc nous y allons plusieurs fois, à différentes heures, pour admirer sa façade. Il faut beaucoup de recul pour se rendre compte que les balcons ressemblent à des masques. Il y a beaucoup de monde dès l’ouverture (9h), puisqu’il y a des visites VIP avant l’heure d’ouverture officielle (8h30).

Sur Internet, on n’a pas beaucoup de choix. Il y a des parcours VIP permettant de visiter la totalité de la maison, alors que sur Internet, nous n’avons accès qu’au parcours standard. Ainsi, j’ai seulement pu visiter un étage en totalité + apercevoir les chambres de bonne, le toit et la terrasse. C’est cher pour ce que c’est (35€) mais c’est partout comme ça à Barcelone, les tickets d’entrée sont beaucoup plus élevés qu’en France.

Nous avons un audioguide chacun (en français). Il y a très peu de meubles, mais le travail de bois peut être apprécié un peu partout : sur les portes, au long des murs… tout est lisse, parfaitement sculpté. Les verres sont plus simples que ce que j’imaginais, il n’y a pas de vitraux style Art Déco comme j’aime, mais des verres transparents aux textures variées, des verres ronds concentriques (qui s’utilisent pas mal chez les décorateurs, ça doit être du verre soufflé (très cher) car on voit l’irrégularité et surtout des bulles d’air). J’ai regardé attentivement tous les vitres de cette maison et je suis vraiment trop contente de me dire « ça je sais faire, ça aussi » depuis mon stage à Chartres (je ne dirais pas la même chose pour le palais de la musique mais ici, les propriétaires ont l’air d’opter pour des vitraux simples). Toutes les chambres ont accès à la lumière naturelle et le toit est doté d’un système high tech pour l’époque pour bien isoler l’intérieur et évacuer l’eau de pluie.

Mon lieu favori est la grand salle donnant sur la rue. Les murs avec motifs dorés, les fenêtres qui peuvent être ouvertes grâce à un système ingénieux, les chandeliers… tout est parfait ici. Cependant, je me demande comment on peut meubler une telle maison. Comment rentrer des meubles rectangulaires dans une maison où les coins sont souvent ronds ? Si j’ai bien compris, Gaudi meuble également la maison avec ses créations aux coins arrondis aussi.

On nous apprend que la céramique qui couvre le mur intérieur est de plus en plus bleu vers le haut. Certains ont un aspect un coulant, comme si le bleu du ciel coulait dessus et forme des gouttes sur le point de tomber.

Le toit, on nous le dit, est comme enveloppé par un dragon (de près, on ne s’en aperçoit pas très bien).

Il y a d’autres maisons de Gaudi à Barcelone mais un copain qui a visité toutes les maisons en question nous a dit que Casa Batlló était la meilleure, donc on va juste visiter celle-ci. Ca nous aurait coûté une fortune de visiter tous les lieux d’intérêt à Barcelone. Une autre maison célèbre (Casa Pedrera) a été tellement détestée par sa propriétaire qu’elle a profité des retours négatifs de la maison dans la presse pour apporter des modifications. Elle est donc moins « originale » que celle-ci.

Puisque le café sur le toit de la maison est encore fermé, nous petit-déjeunons à la casa d’à côté (Casa Amatller), qui a de faux airs des pays du Nord. Finalement, c’est mieux ainsi car leur chocolat chaud viennois est délicieux. Presque aussi concentré qu’un chocolat chaud d’Andalousie, mais suffisamment aérien pour y apporter une touche luxueuse. Nous petit-déjeunons dans l’ancienne cuisine de la casa, encore équipée de vieilleries. Nous n’allons pas la visiter car n’avons rien compris aux tarifs annoncés 😀

Palau de la Música Catalana

S’il y a un endroit qui a laissé une impression indélébile chez moi à Barcelone, c’est bien le palais de la musique. La dernière fois, nous y avons trouvé notre QG : un bar vendant des mojitos très chargés à 1,5€. Le temps a rayé ce café de Google Maps, si nous retrouvons bien l’emplacement, c’est un autre menu qui s’offre à nous. Adieu les mojitos à 1,5€ !

La dernière fois, nous avons visité le palais de la musique en assistant à un concert le soir, mais je comprends maintenant notre erreur. A la manière d’une cathédrale, le palais est entouré de vitraux. Visite-t-on une cathédrale le soir pour mieux voir ses vitraux ? Non ! Ainsi, il vaut mieux visiter le palais en journée.

Cette fois, équipée de mes nouvelles connaissances en matière de vitraux, j’apprécie davantage la beauté du lieu. J’ai même pris en photos les motifs que je pense pouvoir refaire moi-même, en notant la différence de couleurs utilisées d’un vitrail à l’autre, en regardant l’emplacement des vitraux, pour voir comment je peux mettre en avant celui que j’ai déjà fait (constitué principalement de verres transparents mais texturés, il a besoin de plus de lumière que les verres en couleur, qui sont jolis même sans lumière). Ainsi, si un œil inattentif aurait vu de la répétition et de la symétrie partout, tandis qu’un expert verrait qu’une rose est complètement différente de la rose du vitre d’à côté, car le verre rouge utilisé est un petit peu différent. C’est la beauté du fait main, tout est unique !

Tout est beau dans ce palais, du sol au plafond. On ne sait pas où regarder (enfin si, l’audioguide nous aide). Il y a 3 niveaux dans l’amphithéâtre, et la dernière fois, nous avons acheté des tickets cheap au dernier niveau, mais c’était une erreur. La salle s’apprécie davantage au 2ème niveau car on se sent plus enveloppé et apprécie mieux le magnifique plafond. Aussi beau qu’un chandelier, les verres sont soutenus par des formes en acier. J’ignore combien ça pèse au total, mais ça doit être un exploit technique. Déjà, pour les dessins (visages féminins tous différents les uns les autres), mais aussi pour les couleurs choisies, et la taille massive. Ce « chancelier » est bien éclairé le soir, mais les vitres de part et d’autre de la salle ne sont pas. En journée, les couleurs roses pâle enveloppent la salle d’une chaleur douce et féminine, je me sens extraordinairement bien dans cette salle.

Voici ce que raconte l’audioguide :

La salle fut conçue pour apporter de la transparence aux espaces, tout en soutenant le poids d’une décoration ostentatoire. Pour la construction, une grande variété de matériaux fut utilisée : du marbre, de la pierre, de la brique, du verre ou encore du fer forgé. Le Palau est un des premiers bâtiments où fut appliquée cette technique, qui permet de créer de grands espaces libres. En recevant la lumière du jour, elle se transforme en une grande boîte à musique fantastique, où se mêlent sculpture, mosaïque, verre et fer forgé. Face à la scène versatile, plus de 2100 fauteuils. Le bâtiment fut créé grâce à la souscription populaire, ce qui est un beau contraste par rapports aux autres salles de spectacle promues par l’aristocratie ou la bourgeoisie. Levez les yeux et prenez quelque secondes pour contempler le soleil qui illumine le Palau de la Música Catalana tout entier. Cette lucarne de verre connecte l’intérieur de la boîte à musique avec l’extérieur. Pendant la journée, la lumière pénètre par les vitraux et caresse toute la salle de concerts. La nuit, la coupole ressemble à un lanterne ou à une goutte de miel sur le point de couler depuis le plafond. Elle semble légère malgré son poids. Une sensation permise par la structure qui la soutient, qui confirme sans aucun doute la grande qualité architecturale de tout l’ensemble. Maintenant, regardez bien la partie des couleurs plus froides de la coupole, les bleus et les verts. Vous découvrirez les visages stylisés de quarante demoiselles. Formant un chœur angélique, elles nous rappellent que l’Orfeó Català fut le premier de Catalogne à inclure des voix féminines.

Lors de la visite, nous n’avons pas accès au niveau le plus bas, on aurait eu cette vue :

Bon, le 2ème niveau est très bien ! D’énormes statues décorent également la scène et l’audioguide nous explique bien qui est qui, qui représente quoi. Un musicien est en train de répéter son morceau sur un petit orgue. J’aurais aimé entendre le vrai, énorme orgue dominant la salle. Je ne sais plus ce qu’on a écouté ici, mais l’acoustique ne m’a pas semblé inoubliable. Je pense que c’est seulement quand l’acoustique est mauvaise que je m’en souviens 😀 En classes préparatoires, j’ai voulu écrire un papier sur l’acoustique des salles d’opéra et mes professeurs m’ont dit non, en chœur, en disant que c’était un sujet trop difficile. J’ai disserté, à la place, sur la forme fractale des côtes.

Sagrada Familia

Nous nous y sommes pris trop tard pour acheter des tickets d’entrée (c’est complet une semaine à l’avance) mais c’est sans regrets car nous avons déjà visité l’intérieur la dernière fois et elle est loin d’être finie, 10 ans plus tard. Mais l’extérieur a beaucoup changé par rapport à la dernière fois : plus haut, plus de détails. Jadis, le terrain servant à la construction de la basilique situait dans un quartier pauvre de Barcelone ne coûtait qu’une bouchée de pain. Maintenant, grâce au tourisme, c’est un quartier tout à fait normal. L’avantage, c’est que les 4 côtés sont assez dégagés, permettant de l’admirer de tous les côtés.

Nous remarquons cependant un kiosque d’une agence de voyage proposant des tours pour une trentaine d’euros, à peine plus chère que le ticket d’entrée. Ils ont des disponibilités pour le lendemain. Preuve que les agences de voyage ont droit à un certain nombre de tickets, pour les touristes mal organisés comme nous.

Observer la basilique de l’extérieur est également très intéressant. On remarque plein de petits détails : par exemple ces formes de lézards et serpents, des lettres, noms un peu partout… Les vitraux me semblent être en double vitrage car on ne voit pas le plomb apparent de l’extérieur (c’est mieux pour le nettoyage et l’isolation). Je sais que les vitraux modernes peuvent être utilisés même chez les particuliers, et pour limiter les risques d’effraction et être plus efficaces au niveau de l’isolation, ils peuvent être en double vitrage.

J’ignore si ces « paniers à fruits » sont récents mais je ne me souviens pas de les avoir vus la dernière fois.

Comparé au plan, les tours n’atteignent pas encore leur hauteur maximale (la tour centrale est censée être terminée en 2026). La basilique promet d’être incroyablement belle quand elle sera terminée

Bus hop on hop off

D’habitude, nous n’optons pas pour ce genre de bus mais ayant trop la flemme, nous achetons des tickets pour un bus hop on hop off, valables 24h, ce qui fait que nous avons pu en profiter deux jours de suite (après-midi et matin du lendemain), pour faire les deux trajets rouge et verte proposés.

Ainsi, nous sommes passés devant l’arc de triomphe, le Museu Nacional d’Art de Catalunya, le stade olympique, la plage, le Montjuïc. Depuis la lecture de « L’ombre du vent », j’associe Montjuïc à l’histoire sombre des guerres civiles espagnoles, car dans ce livre (et ceux de la même série, Montjuïc est lié aux prisons et souvenirs douloureux). Le parcours vert passe également devant Parc Güell que j’ai déjà visité deux fois donc nous n’y revenons pas.

Par contre, pour bien manger, on n’a aucunement la flemme et peut marcher longuement (il fait trop beau pour prendre le métro) pour chercher une glace chez Romana (la meilleure glace au monde, d’origine italienne) ou des sandwichs au jambon ibérique. J’en profite pour repérer autant que je peux les vitraux. L’art nouveau laisse encore beaucoup de traces à Barcelone, c’est un régal pour les yeux.

Partie 2 : Conseils pratiques

  • Logement : Hostal Absolut Stay, chambre double, salle de bain à partager avec une autre chambre 87,5€/nuit (lien Booking)
  • Casa Batllo : 35€/nuit (parcours standard)
  • Bus Hop on hop off : 30€/personne et donne des réductions à certaines attractions
  • Palais de la musique : 18€/personne (avec audio-guide téléchargeable sur téléphone)
  • Nourriture :
    • Tapas : environ 15€/personne
    • Restaurants : dès 22€/personne
    • Sandwich au jambon ibérique : entre 5,5€ et 6,5€
Croisière : Comment bien choisir sa cabine ?
Retour à Rome (Italie) : Mars 2023
    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

    Tous Mes Articles
    Write a comment

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.