[Réflexion] #14 : Mes amis entrepreneurs

Ces dernières années, je ne sais pas trop comment, j’ai pu tisser des liens très forts avec des gens que j’admire, qui ont les mêmes valeurs, la même mentalité, la plupart sont entrepreneurs ou bientôt entrepreneurs. J’aime beaucoup discuter avec eux car il y a plein de concepts qu’ils connaissent déjà (FIRE, ETF, leverage, flashcards…), je ne perds pas mon temps à les expliquer, on fait plutôt du brainstorming pour savoir comment réaliser nos rêves, on se soutient et s’encourage. Et quand je me sens un peu paresseuse, discuter avec eux me motive beaucoup car ils ont toujours plein de projets, plein d’idées, plein de réflexions intéressantes. Cet article est un petit résumé de ce qu’on a discuté ensemble, c’est un peu brouillon mais j’espère que vous en tirerez une idée ou deux.


Chez mon prof de maroquinerie, j’ai appris qu’il y avait un carton rempli d’outils de maroquinerie d’occasion mais d’excellente qualité (et très cher) et qu’une élève du prof avait tout réservé et tout acheté. J’ai été intriguée par cette élève car d’habitude, les débutants achètent toujours des outils super cheap et ne comprennent pas que les outils de bonne qualité aident à faire des produits de qualité (la même chose s’applique pour les ordinateurs, les écrans ou les claviers – pour être efficace, il faut de bons outils). Qui était-ce ? J’ai croisé cette élève un jour et nous sommes devenues amies. Quand je lui ai demandé pourquoi elle avait tout acheté sans regarder le contenu du carton, elle m’a dit : « le prof m’a dit que c’étaient des outils de qualité. Même s’il y a des outils dont je n’ai pas encore besoin, j’en aurai besoin un jour. Ça m’aurait pris plus de temps d’en commander un par un, aller chercher 5-6 colis… que de tout acheter tout de suite et faire un seul déplacement ».

Cette mentalité d’optimisation de temps s’observe chez une autre amie entrepreneuse. Je lui ai demandé, elle qui faisait souvent des aller-retours Paris – Vietnam, pourquoi elle ne ramenait pas 3-4 sacs Vuitton et les revendre au Vietnam (les vietnamiens adorent acheter des sacs de luxe ramenés par des touristes) et la réponse était la même : le temps d’aller au magasin, faire des annonces pour vendre les sacs… pour gagner quelques milliers d’euros, ça aurait été plus rentable si elle le consacrait à sa propre entreprise. J’ai adoré sa réponse ! Le temps est précieux et ces successful people calculent très vite la valeur du temps passé pour chaque activité. Si chaque heure de travail rapporte par exemple 100 euros en moyenne, alors ils ne vont jamais mettre 1h à chercher des coupons / codes de réduction pour économiser 50 euros. Par contre, si la tâche ne prend pas beaucoup de temps et permet d’économiser, par exemple JB en changeant d’assurance emprunteur, en 1h il nous a économisé 10 000 euros, ça vaut clairement le coup !

On en a parlé : les bons outils permettent d’être efficaces, mais les bonnes connaissances aussi. Certains de ces amis codent comme moi pour aller plus vite et automatisent un maximum de tâches, afin de dégager un max de temps libre. Certes, le temps passé à coder peut prendre 2 jours mais ensuite sur 1 an, ça permet d’économiser 2 semaines par ex. J’ai parlé de ce concept je ne sais combien de fois aux stagiaires que je forme, aux inconnus, aux gens que je connais un peu… mais je crois que la programmation informatique fait peur. Il faut se lancer, ce sera douloureux au début, mais une fois qu’on arrive à faire ne serait qu’un premier programme, on sera tellement contents d’apprendre encore et encore. D’autant plus que l’IA aide énormément. Il suffit maintenant de demander à ChatGPT de coder, et corriger l’algorithme/le code à sa guise. Plus besoin d’être ultra geek comme avant.

Et vous savez quoi ? Ces successful people ont des profs de Pilates et de Yoga particuliers car (1) ça motive davantage, impossible de rater des cours (2) c’est plus efficace qu’un cours en groupe. Ces cours permettent de corriger la posture et se débarrasser de gros problèmes de santé et le plus important est d’avoir la posture systématiquement corrigée par le prof, d’où l’intérêt d’avoir un prof particulier. J’ai appris la leçon récemment en traînant péniblement dans un cours de reliure beaucoup trop lent à mon goût. Pour le même prix, j’aurais pu avoir un cours particulier, passer 2 fois moins de temps à apprendre et faire 2 fois plus de choses.

Parler avec les entrepreneurs m’ouvre beaucoup d’horizon. Ils ont toujours 3-4 projets en tête, qu’ils considèrent avec un sérieux admiratif, des business plans qui sont déjà faits. Si l’activité 1 ne marche pas, il y a l’activité 2, 3, ou 4 qui peut être lancée tout de suite car les fournisseurs, les designs, les plans marketing… sont déjà prêts. L’amie future maroquinière a déjà un groupe rempli de clients potentiels qui n’attendent que le jour de lancement de sa marque. Ces gens ne chôment jamais car tout ça les fait kiffer. A un moment, ce n’est plus l’argent qui motive, mais l’envie de mener des projets intéressants.

Sur Instagram, je partage souvent mes achats, et je pense que tout le monde a bien compris que je visais toujours « le meilleur au monde » et ça a attiré certains amis ayant le même goût pour la perfection et les produits de grande qualité. On m’envoie systématiquement des marques ou produits qui ont l’air bien faits. L’explication philosophique du goût pour la qualité et le beau s’inspire de/trouve écho chez William Morris dont j’ai parlé ici.

En me voyant partager mes designs de sacs, une copine m’a partagé ses propres prototypes et je me suis sentie moins seule. Plus le temps passé à la conception du produit est long, plus il est difficile de copier ses créations. Elle me dit que des fois, il suffit d’un décalage de quelques millimètres pour que le rendu soit totalement différent. Ses palettes de couleurs sont uniques également, et à moins d’avoir le produit sous les yeux, il sera très difficile d’avoir exactement la même palette juste en regardant sur les photos. Elle me comprend totalement quand je lui dis que mes designs de sacs ne sont pas finalisés car ils ne sont qu’au stade du premier prototype. En maroquinerie, certaines marques vont jusqu’à 18 prototypes pour un design de sac. Ce genre d’efforts et perfectionnisme n’existe plus en fast-fashion: Porter un vêtement bien ajusté, bien coupé… devient du luxe pour beaucoup. En ayant des produits parfaits, on peut se permettre d’avoir un price tag plus élevé, viser une clientèle plus aisée – et être moins impacté par des crises économiques.


J’ai revu un autre ami qui vise le FIRE (retraite anticipée). Il est brillant, très intelligent. Il a beaucoup travaillé en tant que salarié, a mis suffisamment d’argent à côté et peut déjà partir à la retraite d’ici 2 ans. Cependant, il a encore un prêt en cours et préfère attendre la fin du prêt (d’ici 5 ans) avant d’être FIRE tranquillement. On peut éventuellement appeler ce genre de personnes « rentiers », mais ils investissent dans une multitude d’endroits, ça peut être l’investissement locatif comme des revenus passifs venant d’une activité en ligne par exemple. L’idée est de connaître parfaitement son coût de vie, de calculer combien il faut économiser et l’économie rapporte combien de % par an… si on peut vivre des rentes & revenus passifs ou non… et arrêter de travailler. Il me parle de l’esclavagisme moderne, et son besoin de s’en sortir. Certes, le travail est une belle valeur, mais quand on travaille sans aucun plaisir, c’est une torture. La plupart des gens qui visent le FIRE ne visent pas le repos complet jusqu’à la fin de leur vie. Ils visent plutôt une vie sans contrainte financière pour pouvoir s’adonner à des activités pas forcément rentables, mais qui leur plaisent. Ils auront toujours de quoi vivre grâce aux rentes, mais en faisant désormais uniquement ce qu’ils aiment. Mon ami, quant à lui, va se remettre à l’écriture (il a déjà écrit un roman et veut en écrire d’autres).

Quand j’ai parlé de FIRE sur Instagram, au lieu de recevoir des questions intéressantes sur le sujet, j’ai reçu des messages m’expliquant pourquoi ces personnes ne peuvent pas/veulent pas devenir FIRE. Je ne suis pas en train de dire que tout le monde peut y arriver, j’explique un concept. Et une autre personne demande comment faire, en étant FIRE, si une maladie grave arrivait ? Je suis d’accord que la question mérite d’être posée, mais toute cette négativité ne mènera jamais au FIRE ! Les études ont bien montré qu’être heureux permettait d’être en bonne santé. On ne va quand même pas rester accroché à son métier juste pour bénéficier de la sécurité sociale qui, je rappelle, est accessible à tous quelque soit le revenu. Et les rentiers paient une taxe appelée PUMA qui leur permet aussi de contribuer et bénéficier de la sécurité sociale, sans compter de nombreuses assurances de santé pour voyageurs et expats. J’ai vu des gens en pleine forme à 70 ans au milieu de l’Amazonie, sans accès à la sécurité sociale, le Bhoutan où il ne se passe absolument rien, mais les gens sont heureux, en bonne santé car ils sont contents du peu qu’ils ont.

On n’a pas forcément besoin d’être entrepreneur pour viser le FIRE. Un salaire de cadre supérieur peut faire l’affaire. Un ami d’ami retape tout seul des appartements en province depuis des années, ça lui bouffe je ne sais pas combien de week-ends mais ça y est, il a finalement remboursé tous ses prêts. Une autre amie d’amie a un immeuble entier qu’elle transforme en airbnb alors qu’elle est seulement salariée. Et un autre a fait des travaux pour transformer un F3 tout moche en colocation… L’argent durement gagné est investi ailleurs pour diversifier (ETF, SCPI, cryptos…) et minimiser le risque. Tous ces gens sont/pourront être FIRE dans quelques années. Certes il y a plusieurs années où ils n’ont pas l’impression de profiter de la vie, mais ils en profiteront avant 65 ans, c’est sûr.

Pour les investissements, il y a deux livres que je recommande à tout le monde mais personne ne lit :D, c’est celui ci (lien Amazon) et celui-là (lien Amazon). On a écrit un long article sur ça ici et ici aussi mais personne ne lit non plus car on me pose toujours les mêmes questions ahahahah.

De toute façon, l’argent, m’a dit ma copine, ne sert qu’à une chose : acheter sa liberté, sortir de l’esclavagisme moderne.
La liberté de dire tout ce que je veux, car je ne dépends pas de l’avis de mes followers.
La liberté de travailler, ou non, si je veux.
La liberté d’être moi-même, d’être authentique. De faire, dire et penser de manière authentique.
Pas besoin de me cacher derrière les mots pour être politiquement correct, ne pas m’obliger de faire des choses qui ne me plaisent pas etc.

Les connaissances que j’ai acquises en apprenant des métiers différents ne servent qu’à une chose : supprimer l’envie. Ca y est, je viens de le comprendre ! Car quand on sait faire quelque chose soi-même, on n’est pas impatient de l’avoir, on considère l’objet d’un point de vue artistique, technique… et ne saute plus dessus comme un drogué qui en a besoin tout de suite, maintenant. Quand l’envie ne dirige plus sa vie, on retrouve également sa liberté.

Certains ont beaucoup d’argent mais ne se sentent toujours pas libres. Donc je précise bien que dans mon cas, l’argent permet d’être libre, mais ce n’est peut-être pas le cas pour tous. Et chacun doit trouver soi-même son chemin vers la véritable liberté.

Comment devenir excellent ?

Pour ceux qui me demandent comment avoir de l’argent : c’est très simple, il suffit, tout d’abord, d’être excellent dans ce que vous faites ! Tout le monde recherche des gens fiables, compétents et sont prêts à payer beaucoup d’argent pour ça !

Beaucoup, mais beaucoup beaucoup de gens me disent qu’ils sont excellents mais n’ont pas beaucoup de chance. Et quand je travaille avec eux, je découvre que non, ils ne sont pas si bons que ça, donc il faut savoir voir ses erreurs et être VRAIMENT EXCELLENT, pas juste dans son imagination ! Je partage avec vous un commentaire d’une maroquinière avec 18 ans d’expérience qui se croit excellente et quand j’ai vu ses créations, j’ai failli tomber de ma chaise en voyant des coutures inégales que même une débutante comme moi ne fait plus.

Découvrons ensemble cet « excellent travail » : rien n’allait, ni la couture, ni la peinture, ni le bouton complètement destroyed

Ne soyez pas cette personne ! Soyez ultra exigeant(e) avec vous-même, personne n’osera vous dire que vous êtes nul(le), donc soyez critique envers vous-même, c’est la seule manière de progresser ! Chacun a droit à beaucoup d’opportunités dans sa vie, mais peu savent en profiter – ils restent là, ne s’améliorent point, et se demandent pourquoi ils obtiennent absolument les mêmes résultats. Il faut vraiment qu’on change cette mentalité de victime à l’échelle internationale.

La paresse: notre ennemi

En parlant d’Instagram, j’ai passé 3 ans sur cette plateforme. J’ai pu, grâce à elle, lier d’amitié avec des gens qui m’intéressent, mais je pense que ça suffit, je ne pourrai jamais changer la mentalité des gens qui ne veulent pas changer. Tout ce qu’ils retiennent de mes stories, ce sont des détails insignifiants. J’ai dit ce que je voulais transmettre, et ceux qui ont compris, l’ont compris. Pour le reste, j’arrive à la même conclusion que l’admin d’un site pour investisseurs :

Vous retiendrez de ce long blablabla ce que vous voulez. Chacun est libre de choisir son chemin et en être responsable (cf. Le Petit Prince). Je vous montre juste quelques exemples de ces gens qui ont tout obtenu avec leurs propres mains, personne n’est né avec une cuillère d’argent dans la bouche, certains sont immigrants, comme moi. Vous en faites ce que vous voulez.

Un jour à Cabourg (France) : Sur les traces de Marcel Proust
[avis] Biennales Mondiales de la Reliure d'Art 2024
    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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