Nous sommes en Août 2022 et après avoir été opéré d’urgence à Nha Trang, JB est en convalescence pendant un mois.
Mes parents connaissent du monde à Nha Trang (même si nous sommes de Ha Noi) et pendant l’hospitalisation de JB, ma mère et moi pouvons visiter deux appartements. Situés dans un condominium, présentés par ses amies, et finissons par choisir, évidemment, le plus beau, avec une vue incroyable sur la plage depuis le 24ème ou 36ème étage. Bref, le paradis ! C’est parfait pour une convalescence. Ne me demandez pas comment le louer, car il a été revendu depuis. Tous les jours, nous pouvons profiter de la belle lumière du lever de soleil. C’est un F3, donc mes parents peuvent rester avec nous.
Pendant les premiers jours, une infirmière passe changer les pansements de JB jusqu’à ce qu’elle puisse enlever les fils de suture (je ne sais plus pour quelles raisons on ne pouvait pas utiliser de fils résorbables). Mes pauvres parents doivent s’occuper de nous deux, car je suis comme une zoombie après le choc et JB doit réapprendre à manger peu à peu. Ils cuisinent pour nous, se baignent tous les jours à la plage d’en face, et visitent les environs en moto. Ma mère dit que l’eau de Nha Trang est excellente et peut guérir de nombreuses maladies.
Photo : ma mère visite les fameux rochers de Nha Trang
Lors d’une visite en scooter, mes parents ont été poursuivis par un chien particulièrement robuste et méchant. Quand il est presque arrivé au niveau de la moto et prêt à mordre, ma mère a dû le menacer de le frapper pour qu’il se calme… tout de suite. Elle m’a indiquée l’endroit où se trouvait le chien et nous n’y sommes jamais allés (devinez pourquoi ?)
Au bout de deux semaines, quand nous sommes tous les deux capables de nous débrouiller seuls, mes parents rentrent à Ha Noi et nous y restons encore deux semaines, donc une dans un hôtel plus près au centre. Je pense que cette notion des parents qui s’occupent encore de leurs enfants adultes malades, ou l’inverse, ne doit pas être familière pour les européens, mais en Asie, la famille est vraiment importante. Nous leur sommes vraiment reconnaissants, car leur aide nous a été extrêmement précieuse. Ne connaissant plus les codes vietnamiens (les sous-entendus, les manières), j’ai dû laisser ma mère gérer les relations avec les infirmières et médecins (les remercier correctement), car j’en suis absolument incapable, en plus je ne comprends pas du tout l’accent de cette région. Une simple question devient difficile, car ils ont en plus du vocabulaire spécifique. Ma tante qui est médecin, nous suit également à distance et prescrit à JB des médicaments, pendant que notre ami-médecin V. nous appelle régulièrement aussi. JB est bien entouré, bien que très amaigri.
Les personnes ne comprennent pas pourquoi cette situation paraît si grave pour nous, doivent imaginer l’état d’un hôpital public vietnamien, et le fait qu’un européen se fasse opérer d’urgence dans un pays en voie de développement.
JB et moi ne visiterons rien du tout pendant un mois, les seuls déplacements qu’on se permet, c’est pour aller au restaurant, au cinéma et au spa. JB a complètement arrêté de travailler pour ses clients pendant un mois et a interrompu les études de droit qu’il avait entrepris. Ca a fait beaucoup de bien à JB de jouer au basket aux arcades et manger ses pizzas préférées chez 4P (la meilleure chaîne de pizzas au Vietnam). Le pauvre a perdu beaucoup de poids et à cause de l’absence de vésicule, devra ajuster un peu son alimentation.
Nha Trang est une ville balnéaire devenue très touristique, mais ça reste une de mes villes préférées au Vietnam. Il y règne une ambiance de douceur, des endroits chargés en énergie et des plages au sable blanc sur une dizaine de kilomètres. En plus, les fruits de mer sont trop trop bons !
Un soir, après un très bon repas au restaurant, nous sentons le vent se lever et achetons deux ponchos dans un petit magasin. Un déluge de pluie démarre juste après et, après 15 minutes d’attente, la pluie n’a pas l’air de vouloir se calmer. Au Vietnam, quand il pleut fortement comme ça, ce n’est pas la pluie qui est inquiétante, mais les rues inondées. Nous savons que si nous attendons trop longtemps, les rues seront beaucoup trop inondées et on ne pourra pas rentrer en scooter avec une telle quantité d’eau. C’est ainsi que nous décidons de braver la pluie pour rentrer. Ce n’est qu’un trajet de 15 minutes, mais c’est très dangereux, car les voitures ne ralentissent pas et à chaque passage, nous projettent encore plus d’eau. Il pleut beaucoup et JB a des lunettes de vue (pas très pratique). Il faut absolument rouler au milieu de la route pour ne pas finir dans les égouts par accident (en cas de forte pluie, les égouts sont ouverts en grand et on peut tomber dedans et mourir). C’est une route que je connais très bien et connais l’emplacement précis des égouts, et au moment où nous roulions, les rues étaient à peine inondées, mais pour vous, touristes, ne faites pas la même chose !
