Après le road trip, mes parents rentrent au Vietnam pendant que nous profitons encore un peu du Japon (au Kensai) une dizaine de jours. Nous prenons un shinkansen pour la première fois depuis Tokyo, en direction de Kyoto.
Kyoto est une ville assez chère, donc JB choisit pour nous un hôtel en banlieue de Kyoto. Nous sommes en pleine golden week, une semaine avec plein de jours fériés, et où tout le Japon part en vacances.
Notre hôtel à Kameoka a un onsen intégré, ce qui plaît énormément à JB car il n’a qu’à descendre 3 étages pour profiter des bains chauds et froids et du sauna. Il y a même une salle de lecture juste après le onsen pour se détendre, et un restaurant intégré. Ainsi, nous pouvons rester à l’hôtel toute la journée si ça nous chante.
Kyoto souffre du sur-tourisme, et encore plus pendant la période de la Golden Week.
Nous avons la chance de croiser nos amis vietnamiens la veille de leur départ en vacances. Ils habitent à Uji, qui est célèbre pour son temple et son matcha. En mai, le temple d’Uji est bien fleuri et les gens y vont pour voir les glycines. Le mois de mai marque également la récolte du matcha. Mais il faut attendre novembre pour que les feuilles soient réduites en poudre. En tout cas, toutes les poudres de matcha que je vois à Kyoto proviennent d’Uji. Nos amis nous apprennent que Kameoka, la ville où nous sommes, est connue pour son stade, mais aussi pour la promenade en bateaux traditionnels. Je suis très surprise car depuis le train, j’ai vu ces bateaux, et les rapides du fleuve : l’activité me semble plus adaptée au rafting. Ils me confirment qu’il y a effectivement eu un accident il n’y a pas longtemps et la promenade en bateaux a repris récemment. Je vous dis tout de suite : je n’ai pas opté pour le tour.
Nous sommes allés manger un ramen « avec beaucoup de viande », dixit mes amis, puis des desserts à base de mochi. On apprend que le centre commercial Ibasen juste au-dessus de la gare de Kyoto abrite, au dernier étage, un regroupemement impressionnant de restaurants de ramen. Chaque région a son propre ramen et on peut y manger des ramens de toutes les régions.
Pendant la Golden Week, il y a pas mal d’événements dans notre petite campagne à Kameoka. JB va assister à un match de foot de l’équipe de Kyoto (notre hôtel est collé au stade !). Il va dans le virage « ultra », il dit que les supporters essaient d’imiter les supporters étrangers qu’ils voient à la télé, mais ils restent japonais et n’arrivent (apparemment) pas à insulter donc ils tentent de siffler les adversaires, mais de manière super polie.
En parlant de Kameoka, où se trouve notre hôtel, il y a des trains rapides qui vont à Kyoto en 20 minutes, puis des trains qui s’arrêtent à tous les arrêts qui mettent 30 minutes. Puis il y a des trains spéciaux (Express ou des trains touristiques) où il faut payer et le ticket normal (avec notre pass PASMO ou COCA) + le ticket spécial de ce train. Nous avons pris par erreur un des trains touristiques en mode « Orient Express ». Forcément, nous n’avions que notre PASMO mais le contrôleur a pu nous faire payer sur place les 2000yen et quelques manquants. Après 10 jours, on commence à comprendre un peu le système et à l’aide de Google Maps, prendre uniquement des trains « rapid » qui vont vite et qui ne coûtent pas plus cher.
Le train Hello Kitty express, qui a l’air trop intéressant et trop mignon, n’a rien d’intéressant malheureusement. C’est juste un train qui va à l’aéroport.
Nishiki Market
Puisque JB et moi sommes déjà allés à Kyoto, nous évitons les lieux les plus visités de la ville, en pleine Golden Week ou ne les visitons que très tôt le matin. C’est le cas de Nishiki Market, une petite rue avec plein de stands de nourriture. Nous y allons assez tôt pour manger un bout vite fait. Les brochettes de boeuf Kobé coûtent cher, mais d’après notre expérience à Tokyo, il vaut mieux viser une boucherie, pour payer moins cher. Chez Kyo no Onikudokoro Hiro, on peut manger du wagyu à deux pour 2000yen seulement.
On arrive à la fin dans un centre commercial super intéressant, qui plaît beaucoup aux touristes comme nous.
S’y trouve Daishodo Japanese Woodblock Prints, une boutique qui vend des estampes japonaises authentiques, des livres anciens avec estampes. On peut remonter très loin et payer très cher, ou payer de petites choses datant de 1900 pour quelques euros. Le choix est vaste. Je m’y connais vite fait en estampes, puisque j’ai fait deux ateliers pour apprendre la technique de linogravure et gravure à eau forte, mais au Japon, c’est plutôt la technique de gravure sur bois.
La marque Tabio a l’air d’être très appréciée, les gens y vont pour acheter des chaussettes. J’ai regardé la composition de celles-ci et ça ne me plaît pas trop (trop peu de coton, beaucoup trop de polyester). En plus, il y a un magasin de la même marque à Paris donc je suis contente de ne pas en ramener comme cadeaux.
J’ai préféré Nomura Tailor House, où l’on trouve des coupons de tissu absolument magnifiques, mais aussi des kits de sashiko (broderie japonaise). Je peux y passer des heures !
Il y a énormément de boutiques de ciseaux et de couteaux ici mais j’ai aimé la boutique Minamoto-no-Hisahide. Le monsieur qui tient cette boutique parle un peu anglais mais suffisamment pour m’expliquer la différence entre les ciseaux ajustés à la main vs. les ciseaux ajustés à la machine. Forcément, après avoir testé les deux types de ciseaux, je ne peux qu’acheter la version la plus chère 😀 (12000yen), venant d’un fabricant célèbre à Tokyo.
Il me dit qu’il n’y a pas beaucoup de boutiques capables d’aiguiser les ciseaux. Lui peut le faire, et certains de ses clients japonais, mais aucun client étranger n’y arrive. L’aiguisement des couteaux est facile, mais celui des ciseaux est quasiment impossible. Ainsi, il vaut mieux entretenir ses ciseaux. Les ciseaux que j’ai achetés servent à couper des tissus. En aucun cas, je ne peux les utiliser pour le papier. Si je le fais, plus jamais ils ne couperont le tissu.
Higashi Hongan-ji Temple
A côté de la gare de Kyoto se trouve ce temple. Sa porte d’entrée est déjà immense, l’intérieur est encore plus grand, c’est le troisième bâtiment en bois le plus grand au monde, ou un truc du genre. On prend ses chaussures avec soi pour passer d’un bâtiment à l’autre. Sur une petite passerelle, on verra une espèce de cordes, mais en zoomant, on s’apercevra que ces cordes sont faites à partir des cheveux des fidèles !!
A côté de la gare se trouve Yodobashi Camera Multimedia Kyoto, un centre commercial qui vend tous les produits ingénieux du Japon : des machines à massage jusqu’au surligneur qui s’enlève, en passant par des miniatures de train. Il y a des boutiques de vêtements, plus abordables qu’à la gare de Kyoto. Une autre boutique qui y ressemble un peu, c’est Hands. J’ai fait les deux et je trouve que si on veut le meilleur du Japon, il faut aller chez Hands. J’arrive leurs parapluies ultra light (70g !!) et leur rayon DIY.
Du côté des geikos
Nous tentons de visiter Hōkan-ji Temple juste pour confirmer que Kyoto souffre du sur-tourisme. C’est ultra bondé, ultra stressant, le bus qui y amène est toujours full.
Puisque nous avons des tickets pour assister à un spectacle de geishas à Ponkocho (Kamogawa Odori), nous trouvons les rues certes petites, mais un peu plus respirables. C’est la deuxième fois que nous assistons à un Odori, cette fois, nous sommes très bien placés au Kamogawa Odori (ayant payé pour une catégorie supérieure, 6000yen/personne). La salle de spectacle et en forme L, à gauche se trouvent les musiciennes et une passerelle où entrent les geikos, et nous sommes pile en face des musiciennes, au rang 6. Le spectacle est riche en couleurs et reproduit « Le Dit du Genji ». Il y a un document en anglais qui explique l’histoire mais il y a beaucoup trop de personnages, on suit mieux l’histoire en regardant les geikos, sincèrement. La seconde partie est juste de la danse traditionnelle, avec des maikos et geikos. Franchement, je pensais que la danse était facile jusqu’à ce que je voie les maikos et geikos danser ensemble et les gestes des maikos sont moins précis et moins élégants, mais je n’arrive pas à savoir pourquoi.
Ayant mis du temps pour me renseigner sur les éventails, je comprends enfin pourquoi les éventails de danse sont si différents des éventails quotidiens. Il faut que ce soit grand, dessiné des deux côtés, les motifs plus gros et si possible, avoir des éventails dorés pour que le public puisse bien les voir et apprécier la beauté des ces objets. Les éventails participent activement aussi au récit.
Le Shirakawa Lane est toujours plein de monde, mais supportable.
En suivant les conseils de @tokyovisite sur Instagram, nous découvrons un ramen où le chef cuisine devant nos yeux. C’est super super bon ! et ça s’appelle Ramen Nishiki
Il y a un autre restaurant recommandé par un ami : il ouvre assez tard et vend quasiment que des gyozas, mais c’est trop bon. Leurs ailes de poulet sont délicieuses aussi : Chao Chao Sanjo Kiyamachi
The Cultural Museum of Kyoto est super boring mais au RDC se trouve la boutique Rakushikan The Museum of Kyoto Shop où l’on trouve des papiers washi faits main ou pas venant des 4 coins du Japon. Le washi est vendu très très cher à l’étranger, mais ici des feuilles A3 voire A2 ne coûtent même pas 1€ !
On y trouve aussi des fils en washi, pour faire du mizuhiki, des noeuds japonais, qui ont une certaine signification. Chez Hands, on trouve des enveloppes avec du mizuhiki déjà tout fait, mais pas de fils. Le mizuhiki est un art traditionnel considéré comme vieillot donc on ne peut trouver des fils que dans des boutiques de papeterie et ce n’est pas un art super connu à l’étranger.
En face de cette boutique se trouve une boutique d’antiquités. On peut y trouver de la céramique et de la laque de bonne qualité. Et notamment de la vaisselle cassée ! Pourquoi ? C’est pour s’entraîner au kintsugi. Le kintsugi traditionnel demande tellement d’attente et d’effort que c’est dommage de l’utiliser sur de la vaisselle Ikea. Ici, on peut acheter pour pas cher de la vaisselle de qualité, mais abîmée, qui va être sublimée si vous êtes douée en kintsugi. Note : le kintsugi traditionnel japonais n’utilise que des produits naturels, donc la vaisselle peut être utilisée pour la consommation alimentaire, alors que les kits de kintsugi cheap vendus en France ne sont pas de bonne qualité et la vaisselle réparée ne peut être utilisée que comme décoration.
Arashiyama Bamboo Forest
Depuis Kameoka, notre train va directement à Arashiyama Bamboo Forest, c’est pour ça que nous visitons ce lieu ultra touristique, mais tôt le matin ! Toujours rien d’exceptionnel…
mais par rapport à la dernière fois, j’ai pu trouver l’endroit que je cherchais : où l’on est super proche des bambous (de l’autre côté d’un temple et des rails).
Et Okochi Sanso Garden, une villa ayant appartenu à un acteur japonais célèbre.
Nijō Castle
Nous visitons Nijō Castle que nous trouvons intéressant mais il y a des lieux plus intéressants à Kyoto. C’est un ancien palais royal et nous pouvons visiter l’intérieur. C’est quasiment vide, avec des panneaux couverts d’or (des copies, pas des originaux). Le sol fait un drôle de bruit, apparemment c’est le bruit des clous, et c’est fait exprès, comme ça tout mouvement peut être entendu. Le palais est immense, mais le style se ressemble trop d’une salle à l’autre. Il y a une salle trop marrante où des tigres sont dessinés sur les panneaux. Cependant, il n’y a pas de tigre au Japon donc les artistes les ont dessinés selon les descriptions et leur imagination. Résultat : ils ne ressemblent pas du tout aux tigres 😀
Le jardin est beaucoup plus moins beau qu’un jardin japonais classique. Bref, c’est intéressant mais pas non plus indispensable comme visite.
Le dernier jour du Golden Week, nous sommes en train de nous diriger vers la gare de Kyoto quand nous apercevons des policiers devant et à l’intérieur de la gare. Plus personne ne peut accéder aux quais, j’imagine que plusieurs personnes ratent leur avion également puisque la gare de Kyoto est un hub de transport très important. L’ambiance est extraordinairement calme pour un dernier jour de vacances et la densité de personne. Nous comprendrons plus tard via Twitter qu’il y a un bagage abandonné, avec des mots dessus laissant penser qu’il y a des produits chimiques dangereux à l’intérieur. Nous mettrons 2h à rentrer à Kameoka, en partant d’une autre station, mais les japonais sont toujours très calmes et patients même pendant des situations de crise comme ça.
A Kyoto, même si j’essaie de ne pas faire de shopping (puisque nous devons ensuite aller à Osaka), je craque quand même quand je vois cette crème tone up d’Elixir qui est en rupture de stock partout. Elixir est une sous-marque de Shiseido et ses produits son très appréciés au Japon.
Et il me semble indispensable d’acheter des éventails de Kyoto à Kyoto. Ils sont faits main et leur style est reconnaissable entre mille. J’aime beaucoup la boutique Ohnishi Tsune Shoten, il y a peu de choix mais le prix est raisonnable par rapport à d’autres boutiques. J’ai déjà écrit un article sur les éventails japonais ici.
J’espère que vous avez pu voyager un peu avec moi à travers cet article. A bientôt à Osaka!