Tout le monde quitte Kusatsu à regrets. Non seulement toute la famille est devenue trop fan des villes onsen, mais nous nous approchons de la fin du road trip. Il pleut un petit peu mais on est bien cozy à l’intérieur de la voiture. C’est parti !
Ce carnet de voyage fait partie d’une série de carnets sur notre road trip au Japon. Si vous avez raté les épisodes précédentes, voici les liens : l’itinéraire, carnet #1, #2, #3, #4, #5, #6, #7
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Jour 8 du road trip
Nous voyons les cerisiers en fleurs pour la dernière fois et ces cerisiers en full bloom près d’un joli pont satisfait totalement notre envie de les immortaliser. Puisque nous quittons les montagnes, nous ne les verrons plus.

Le programme est très light aujourd’hui, il y a une grosse surprise à la fin de la journée et les autres stops sont juste des petits arrêts sur le chemin pour le rendre moins long. J’arrive à en trouver deux : le premier qui plaît beaucoup à maman, et le deuxième, à moi 😀 Il y a 2 jours, j’ai dû trancher entre un temple dans la forêt avec les singes au onsen et je pense que maman aurait préféré le temple. Cette fois, je choisis un temple shinto pas très accessible en transport public.
Haruna Shrine

Il a l’air connu auprès des japonais car je vois plein d’avis sur Google Maps et des gens qui font 5 heures de route pour s’y rendre. Apparemment, les gens y vont pour demander de la fortune (pour eux et leur business) et demander de la pluie. En Asie, il y a des temples où l’on vient demander des choses spécifiques : amour, enfants, réussite scolaire etc. et les gens n’hésiteront pas à faire le trajet pour voir leurs vœux exaucer. Cependant, celui de Haruna Shrine est réputé pour son efficacité à réaliser tous types de vœux. On croit que l’omnipotence du sanctuaire est permise par la présence de nombreuses divinités sur cette terre, attirant les esprits divins.
On peut acheter des talismans à la boutique de souvenirs mais aussi un papier dont le contenu se révèle quand on le trempe dans l’eau de source sacrée juste à côté. Il faut ensuite insérer cette feuille dans une lanterne, via l’ouverture de votre signe zodiaque puis tourner la lanterne. Pour la pluie, il faut ramener l’eau sacrée pour la cérémonie de demande de pluie, à faire chez vous.

Ce temple est super super beau car il est en haut de la montagne, adossé aux rochers mais reste accessible (15 minutes à pied seulement), il a tous les éléments feng shui, une ambiance sereine, de l’air pur, des arbres centenaires. Il y a une très jolie cascade sur le côté. Tout est harmonieux, tout est beau !





Le temple principal est en rénovation mais nous pouvons le contourner et voir quelques sculptures en bois.



Nous mangerons une glace italienne (goût chocolat suisse) à la boutique de souvenirs. Il y a plein de darumas en vente également. Ca annonce notre prochain stop.
Takasaki, où l’on fabrique des darumas
Shorinzan Daruma-ji Temple
Le daruma est censé représenter le Bodhidharma, vous verrez cette figurine dans toutes les boutiques de souvenir au Japon. Takasaki est l’endroit où ce daruma a vu le jour et aujourd’hui, c’est l’endroit qui en fabrique le plus. L’origine du daruma remonte au temple Shorinzan Daruma-ji que nous allons découvrir aujourd’hui. Voici le document donné par le temple :
Bodhidharma, connu au Japon sous le nom de Daruma Daishi, est le fondateur du bouddhisme zen. Originaire du sud de l’Inde, il aurait été le troisième prince de la région de Koshikoku. Il a étudié le bouddhisme sous la tutelle de son maître Hannyatara, qui lui a transmis les enseignements du Zen. Vers l’an 520 après J.-C., Daruma Daishi s’est rendu en Chine. Après un entretien avec l’empereur Butei, il s’est retiré au temple de Shorinji, situé sur le mont Suzan, où il est dit qu’il médita face à un mur blanc dans une grotte derrière le temple Engi-Daruma pendant neuf ans.
L’Engi-Daruma, un talisman populaire au Japon, est acheté par de nombreux Japonais en début d’année nouvelle, espérant qu’il leur portera chance. Aujourd’hui, plus d’une centaine de familles d’agriculteurs locaux fabriquent ces talismans, avec une production dépassant le million d’unités annuellement. Originaire de la région de Shorinzan Darumaji, l’Engi-Daruma a été popularisé par Shinetsu, le fondateur de ce temple, qui offrait aux agriculteurs des images de Bodhidharma qu’il dessinait d’un seul coup de pinceau comme protection contre le mal pour l’année. Durant la famine de la période Tenmei (1781-1788), Tohgaku, le neuvième prêtre du temple, a créé une effigie en bois de Bodhidharma à partir de ces images. Il a appris aux agriculteurs à fabriquer ces « poupées Daruma » pour leur fournir un moyen de subsistance durant les années difficiles.
L’un des rituels les plus célèbres au Japon concernant ces poupées est le « Kaigen », ou l’ouverture des yeux de Daruma. Lors de l’achat d’une poupée Daruma, les yeux sont initialement absents. Le nouveau propriétaire peint une pupille dans l’œil gauche lorsqu’il fait un vœu et, une fois celui-ci réalisé, il peint la pupille de l’œil droit en signe de gratitude. Cette pratique illustre bien l’expression anglaise « avoir les deux yeux ouverts », reflétant l’approche japonaise envers le succès et l’accomplissement.
Au début, c’était l’artisan qui peignait le premier œil, mais avec les années, c’est maintenant à son propriétaire de le faire.

Ensuite, vous pouvez rapporter vos darumas avec les deux yeux ouverts dans les temples où ils les acceptent, pour les faire brûler au nouvel an.
Le Hatsuichi Matsuri est un festival animé qui se déroule chaque année en janvier depuis le XVIIe siècle. Les visiteurs viennent remercier les dieux pour les réussites passées et prier pour que la nouvelle année soit tout aussi heureuse. Pour ce faire, ils se munissent de Darumas. L’ancienne daruma est placée sur un feu de joie et remplacée par une nouvelle pour l’année à venir.

J’ai ramené des darumas lors de mon premier séjour au Japon et mes darumas ont reçu beaucoup d’attention. Les personnes qui les ont reçus me tiennent au courant de l’ouverture des yeux de leurs darumas et je trouve ça vraiment touchant. En réfléchissant davantage, je me dis que l’attrait de ces darumas est comparable à la lampe d’Aladdin : on a soudainement droit à un vœu. Et le fait que le daruma n’ait qu’un œil au début est vraiment énervant : on est obligés d’exaucer son rêve car ce n’est pas très joli, un daruma avec un seul œil.
Nous sommes seulement en avril et le nombre de darumas aux yeux ouverts laissés au temple est déjà énorme.

Il y en a de toutes les couleurs, de toutes les tailles. En général, ils ont le nom de leur propriétaire sur le ventre et la nature du vœu (par exemple réussite, prospérité…) écrite sur les tempes. On peut commander un daruma personnalisé à la boutique souvenir du temple, et cela prendra quelques jours pour la fabrication.


Sinon, on peut tout simplement écrire une prière sur des morceaux de bois en forme de daruma.

La boutique de souvenirs de ce temple est vraiment spéciale puisque c’est la SEULE autorisée à vendre des darumas qui ont reçu des prières. Il y a un talisman collé au dos du daruma et un certificat comme quoi le daruma a reçu des prières des moines du temple. Il coûte à peine plus cher que les darumas vendus dans les boutiques de souvenir (700yen pour le plus petit).

Si on veut aller plus loin, on peut demander une cérémonie rapide pour souffler de l’âme dans le daruma (la vendeuse a pointé vers le bas de l’escalier mais je n’ai pas voulu tenter l’expérience).

Si le premier daruma ne vous aide pas à réaliser votre rêve, il faut en acheter un autre de même taille. Deux darumas bossent mieux qu’un seul 😀 Si le rêve est exaucé alors le prochain doit être plus gros, c’est ainsi qu’on finit avec des darumas à 20 000yen !! Si vous avez des daruma à acheter, achetez ici car ce sont les seuls à recevoir des prières.
Daimonya
Nous passons voir une boutique de daruma, non pas pour acheter mais pour espérer voir l’atelier. Malheureusement, nous ne pouvons que voir de loin des employés en train de peindre les daruma, rien de plus. Il y a un atelier pour peindre son propre daruma, mais ce n’est pas pour moi non plus. J’ai juste acheté une figurine de chat (avec une patte levante) pour ma copine qui a une boutique.

Ici, on peut voir des darumas de toutes les tailles. Les plus gros coûtent 20 000 yen (120€). Il y a toutes les couleurs. Selon les boutiques de souvenir, chaque couleur a une signification (santé, fortune…) mais selon le temple, on peut choisir n’importe quelle couleur.
Je suis aux anges, car il y a même des versions limitées par exemple sakura en ce moment.




Si le daruma ne vous intéresse pas, il y a d’autres figurines super mimi aussi.

Les figurines sont faites à base de papier mâché puis peintes. Si vous avez du temps, il vaut mieux commander votre propre daruma. Les darumas sont pour les particuliers comme pour les entreprises, j’ai vu au temple des darumas ayant appartenu aux entreprises 🙂 Je vous laisse découvrir la fabrication dans la vidéo ci-dessous :
Nous déjeunons juste à côté, assis sur des tatamis. Le menu est entièrement en japonais et je me trompe dans les commandes en optant pour 2 bières au lieu de 2 brochettes 😀

Il faut partir vite pour profiter pleinement du stop le plus important de la journée (lire la suite ici)
Partie 2 : Conseils pratiques
L’itinéraire détaillé de notre road trip est disponible ici
- Glace : 500yen
- Daruma : à partir de 700yen, jusqu’à 20 000 yen