Essaouira (Maroc) #1 : Premières impressions

Après 3h de bus avec la compagnie CTM (qu’on vous recommande), nous arrivons enfin à Essaouira.

Nous sommes accueillis par notre proprio d’Airbnb, qui vient nous chercher en voiture à la station de bus, c’est trop gentil puisque la station ne se trouve qu’à 5 minute à pieds de l’Airbnb, on aurait tout à fait pu venir tout seul. Voici la vidéo de notre grand appartement (F4, 3 chambres à coucher). L’appartement se trouve dans la partie moderne de la ville.

Cet appartement ne nous coûte que 20€/nuit pour une location mensuelle, une vraie affaire. Essaouira ne coûte pas cher de toute façon, mais en avoir un aussi propre, aussi grand, bien situé… on a eu de la chance. En plus, le proprio est adorable, il nous a même offert un énorme plat de sardines grillées (délicieux !), et un énorme plateau de fruits.

Malheureusement, Internet n’est pas très rapide. Nous avons une connexion illimitée, mais la vitesse est aléatoire. Nous utilisons donc le wifi sauf pour nos calls où nous basculons sur la 4G.

Nous sortons tout de suite pour découvrir la plage d’Essaouira, à perte de vue, avec une allée très agréable pour se promener. Nous avons vu des photos de la ville sur Internet mais nous nous attendions pas à une telle beauté. Nous nous sentons vraiment bien ici, c’est totalement différent de Marrakech.

Il y a un hôtel-restaurant Le Médina donnant directement sur la plage, dont les canapés et hamacs donnent trop envie. Nous avons déjeuné ici, malheureusement, non seulement ça coûte cher mais en plus, ce n’est pas si bon que ça. Par contre, pour boire un verre, ça vaut vraiment le coup.

Nous arrivons à l’une des 4 portes qui donnent l’accès à la Médina.

La Médina à Essaouira est vraiment super propre, ça fait un peu Disneyland… mais on apprendra plus tard que ça n’a pas toujours été le cas: d’énormes travaux ont été entrepris pendant des années pour rendre le lieu plus agréable et plus propre.

Nous nous rendons à un hammam local repéré sur Google Maps, avec entrées séparées homme/femme. Si j’ai eu une expérience très locale et amicale (les marocaines qui y étaient m’ont montré ce qu’il fallait faire), JB a été plutôt maltraité (gommage sommaire et mal fait qui dure à peine 5 minutes, un vrai foutage de gueule). Le lieu ne paraît pas très propre mais en réalité, c’est juste le ghassoul qui traînait par terre. On m’a fait du gommage, un massage rapide, lavé les cheveux… pour 110dh en tout (+ 15dh de pourboire).

Ici aussi, nous voyons beaucoup de chats de rue. Les marchands les laissent même occuper les meilleures places (sur les tapis, sur les sacs…), ils sont beaucoup plus gros que ceux qu’on a croisés à Marrakech. C’est trop chou !

On marche ensuite jusqu’au port, où l’on voit plein de restaurants avec des poissons frais. Il suffit de pointer du doigt le poisson qui nous intéresse et il sera cuisiné selon la demande.

Il y a un petit restaurant, plus local, juste avant le marché des poissons, où l’on a un plateau de poissons (mixte) pour 105dh/personne. Pas encore testé mais ça fait envie.

Mais ce sont les stands d’huîtres qui m’intéressent le plus. Vous devez trouver ça un peu choquant de manger des huîtres sous le soleil, dans un marché de poissons qui ne sent pas franchement bon, mais elles sont ultra fraîches, elles proviennent de Oualidia. Je mange sur place (debout), et elles coûtent 7dh/pièce. Les oursins 5dh/pière et il y a d’énormes coquillages à côté, à manger cru également… je n’ai pas osé tester. Aucun problème digestif à signaler.

Vous allez peut-être me dire que 7dh/huître c’est assez cher (0,7€/huître) – elles sont petites en plus, mais c’est le prix pratiqué partout, même au supermarché, elles sont vendues, non ouvertes, à 6,9dh. Et dans les restaurants, 110dh la demi-douzaine (19dh/huître). J’ignore pourquoi ça coûte cher comme ça.

Heureusement que j’ai mangé les huîtres avant de visiter le marché parce que sinon, j’aurais eu beaucoup, beaucoup de mal, à cause de l’odeur intempestive, les déchets qui gisent à même le sol (les oiseaux se battent pour manger ce dont les pêcheurs ne veulent pas). Chaos, saleté, odeur. On a cependant vu des poissons très jolis dont on ignorait l’existence, des raies, des poulpes, et un poisson tellement gros qu’on se demande si c’est un requin.

Ne supportant plus l’odeur, on revient au souk dans la Médina pour errer dans ses rues ombragées. Tentative d’achat de pantalon échouée, les prix avoisinent les 200dh (20€ pour un pantalon en coton !). On voit cependant plusieurs boutiques de coopératives d’huile d’argan, avec des femmes cassant les noix et produisant de l’huile sur place. Bon, j’évite toujours d’acheter de l’huile d’argan au souk, car l’huile peut toujours être coupée par une autre huile, et on nous a recommandé un endroit sûr pour en acheter.

JB trouve un barbier et se fait raser pour 25dh. Le barbier est méticuleux, change de lames 2 fois, stérilise son matos au feu etc. mais comme en Egypte, ils ne rincent pas la peau à la fin, ne met pas d’après-rasage, 

Réunion de famille

La grand-mère de JB nous apprend que nous avons de la famille à Essaouira. Ni une ni deux, nous entrons en contact avec son grand oncle et sa femme et on se voit pour un traditionnel couscous le vendredi midi, près de chez nous.

Ils nous amènent ensuite faire le tour de la ville, où j’ai pu noter beaucoup d’adresses utiles, avant de nous déposer au supermarché Carrefour, où j’ai pu trouver des saucissons français, et du Ferrero Rocher !

La découverte de ce Carrefour m’enchante particulièrement car cela fait des mois que je cherche, en vain, à acheter du saucisson français dans les pays musulmans. A Essaouira, non seulement il y a des huîtres, mais en plus des saucissons, une charcuterie qui vend du porc, des produits asiatiques, du foie gras… tout ce que j’aime est disponible et en vente ici. C’est inespéré ! 

Nous nous retrouvons le lendemain chez le grand oncle de JB et sa femme. Ils habitent à 10km du centre-ville, dans un village tout petit tout mignon où ils ont fait construire une maison. Apparemment, la construction de la maison était une période difficile que connaissent tous les étrangers/français qui font construire. Après des mois de camping dans une maison non terminée, l’embauche d’un avocat et d’un autre entrepreneur, ils ont finalisé leur maison en 3 ans.

Je m’attendais à une petite maison sympa, avec un petit jardin sympa… jusqu’à ce que le portail s’ouvre et nous voilà devant un domaine de 5000m², avec une grande maison mi-marocaine, mi-européenne, baignée dans la lumière. Un palais, vraiment ! Avec des salons partout, un hammam privatif, une piscine à débordement, un énorme jardin divisé en plusieurs parties, avec des arbres fruitiers, des oliviers, des fleurs… un espace ouvert qui ressemble à une tente berbère où nous passons tout l’après-midi sur les canapés confortables.

Je crois qu’on a mis presque une heure pour tout visiter, regarder les petits détails pensés par les proprios, et le matériel utilisé pour chacune des pièces. Parce que ce sont des matériaux que nous ne connaissons pas du tout, et ce n’est pas évident, quand on a une maison mi-traditionnelle, mi-européenne, de combiner plusieurs éléments : par exemple un anti-moustique qui ne rentrera pas parfaitement bien dans une fenêtre faite en pierre, ou le tadelakt, traditionnelle jaune, peut être décliné en plusieurs couleurs, dont grise, pour donner un faux air de béton…

Ça doit être trop bien d’imaginer sa maison et voir le projet devenir réalité. De regarder ne serait que le carrelage et se dire : c’est moi qui ai imaginé le motif. De décorer chaque chambre, de choisir la couleur de chaque mur. Je n’ai pas encore l’occasion de construire mon propre appartement/ma propre maison et je pense que ce genre de projet me plaira beaucoup.

En tout cas, la visite m’a beaucoup plu. En plus d’avoir un palais de rêve, ils n’ont absolument aucun vis-à-vis, aucun bruit, on entend uniquement les oiseaux, c’est d’un calme absolu ! C’est le lieu parfait pour passer sa retraite. 

Soudainement, notre idée de passer la retraite dans un F2 de 52m² à La Rochelle, dans notre investissement locatif, manque cruellement de charme.

Ils ont une femme de ménage et un jardinier qui passent tous les jours. Ce qui est vraiment bien avec un pays comme le Maroc, c’est que tout le monde parle français, donc la communication avec le jardinier ou la femme de ménage est très smooth, et ils peuvent vraiment nouer des liens avec des locaux. Il n’y a pas de barrière linguistique. Les médecins parlent aussi français, certains ont été formés en France. La Caisse des Français de l’Etranger (CFE) couvre une multitude de choses, et la carte de séjour est donnée aux étrangers sans aucun problème, à condition que la retraite soit directement versée sur un compte bancaire marocain.

Il y a quelques voisins européens à côté, qui sont venus passer leur retraite également. Les étrangers sont obligés d’acheter au moins 5000m² de terrain, donc tout le monde a des domaines à perte de vue. En face de chez eux, il y a un énorme terrain de 34 000m² qui est toujours en vente actuellement, à 20€/m². 

L’eau est puisée directement dans la nappe phréatique car l’eau courante n’arrive pas jusqu’à ce petit village. Il y a de l’électricité par contre, et comme partout, le gaz s’achète encore en bonbonne. Ils pensent installer bientôt des panneaux solaires pour être encore plus autonome (il arrive des fois qu’il y ait des coupures d’électricité dans le coin).

En tout cas, ils ont l’air très heureux et très bien dans ce joli coin de paradis.

Ça nous a fait beaucoup de bien de rencontrer de la famille, en plus, nous avons été tellement bien gâtés, entre les huîtres en entrée et les plats faits maison (et avec amour) par M-A <3 <3 Avis à d’autres membres de la famille en France : passez les voir à Essaouira !

Avec tout ce qu’offre Essaouira, on envisage sérieusement de rester quelques semaines de plus, surtout si JB se décide enfin à s’inscrire pour les cours de kite-surfing. On se sent particulièrement bien dans cette ville (un peu comme Istanbul, une autre ville que nous aimons beaucoup), la zenitude est omniprésente, même au souk.

Budget

  • Airbnb : 20€/nuit pour une location mensuelle
  • Restaurant : 
    • plat : entre 20dh et 50dh
    • thé à la menthe : entre 10dh et 12dh
    • couscous : 30dh à 40dh
    • demi-douzaine d’huîtres : entre 110dh et 130dh
  • Internet :
    • Illimité chez notre Airbnb mais un peu lent (surtout en upload)
    • nous utilisons la 4G si nous avons besoin d’une connexion haut débit : 10dh pour 1Go chez Inwi (même tarif pour Orange ou Maroc Telecom, voir ici)
  • Au marché :
    • Huître : 7dh/unité
    • Oursin : 5dh/unité
    • Crêpe au nutella : 15dh
    • Barbier : 25dh

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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