Bilan après 2 mois au Québec (Canada) en tant que Digital Nomad

Nous sommes arrivés au Canada en Mai en espérant avoir un temps un peu plus clément. Mais l’hiver a duré plus longtemps que prévu et il faisait bien froid à notre arrivée, le beau temps n’est revenu que mi-juin. Nous n’avons donc profité du Canada comme des locaux, pas comme des touristes.

Voici la liste non exhaustive de ce qu’on a constaté, ou des choses qui nous ont été racontées par les expatriés français à Montréal.

Nous y sommes allés pour tâter le terrain et voir si nous avons vraiment envie de nous y installer un jour. La réponse est négative 😀

Logements pas trop chers mais difficiles de louer au mois comme un Canadien normal

Nous avons loué 1 Airbnb à Toronto, et 2 Airbnb à Montréal – en payant donc plus cher qu’une location « normale ».

Les expats nous disent aussi que c’est assez compliqué, même en s’installant au Canada, d’avoir un contrat de location « normal ». Eux aussi passent par Airbnb (ou sous-location) les premiers mois, car il faut avoir une note de crédit (genre vous payez bien vos factures) et impossible de l’avoir quand on n’a jamais vécu au Canada. Il faut attendre quelques mois avant d’avoir « bonne réputation » et pouvoir louer un appartement.

Un bon plan qu’on a constaté, ce sont de nombreux canadiens retraités qui fuient l’hiver et passent leur temps au soleil à Cuba (où il fait bien chaud et le prix des vols est très bon marché) ou ailleurs. Pendant 6 mois, il est possible de sous-louer leur appartement. Mais il faut aimer l’hiver !

Internet, Wifi…

Le Wifi est rapide, gratuit et disponible partout. Cependant, si j’ai un appartement, deux téléphones et je dois tout payer de ma propre poche pour avoir l’accès à Internet, ce n’est pas étonnant de sortir 400$CA par mois. Ils ont en gros les tarifs qu’on avait en France avant l’arrivée de Free, ça coûte un bras ! Le Canada étant tellement vaste avec une population assez faible, c’est pas demain la veille qu’un concurrent risque de débarquer pour casser les prix.

En étant en Airbnb, au moins, nous n’avons pas à payer pour le Wifi et avons demandé une connexion quasi illimitée (++100Go/mois, ce qui n’est pas automatique, de nombreuses offres ont un quota de data limité). Par contre, pour le téléphone, on a dû utiliser l’offre Free Mobile pour ne pas nous ruiner (25Go/mois + téléphone SMS illimité vers la France et le Canada pour 20€, et ça marche très bien cf. notre avis et les débits ici).

Des réductions un peu partout

A part au supermarché, à la pharmacie et aux restos, je crois que je n’ai encore jamais payé un truc en full price. Arrivée à la caisse, la caissière trouve toujours un moyen pour me donner une réduction de 10%, 15% – sans que je n’exprime la demande… Il suffit juste de donner mon adresse email et voilà, en tant que « cliente VIP », j’ai une réduction. J’ai regardé un peu les programmes de fidélité – chez Sephora par exemple et je trouve qu’on peut avoir des cadeaux beaucoup plus facilement qu’en France. Les gens ont l’air de bien maîtriser les nouvelles technologies par ex. quasi tous les restos ont un site Web avec le menu à jour. Même le petit institut de beauté du coin envoie des newsletters qui donnent TROP envie !

La déclaration des revenus se fait via un pro

Vu le nombre d’experts qui proposent de déclarer les revenus ici, je me suis dit « mais les canadiens ne savent pas compter ou quoi ? ». En fait, il y a TELLEMENT de choses qu’on peut déduire des revenus et payer moins d’impôts, que les gens se contentent de collecter un maximum de factures – et c’est le comptable/expert qui va les lire, les classer, et se charger de déclarer et obtenir des déductions. Je suis allée me faire masser par des « masso-thérapeutes », et elles m’ont toutes proposé de me faire une facture (comme si l’on allait chez le médecin), et m’ont dit que certaines mutuelles remboursaient même des massages. Attendez, on parle des massages-modelages, pas de kiné ! Et ils aiment beaucoup envoyer des factures par mail également : moins de papier, et plus facile à envoyer au comptable 😀

Les livres coûtent cher

Les livres sont pour la plupart importés de France, des USA, du Royaume-Uni… donc les prix s’envolent un peu. La plupart des livres en anglais sont en « hardcover », ça coûte cher et c’est assez gros. Pour une fois, je me rends compte de l’utilité et l’accessibilité des livres de poche français. Du coup, pour économiser les sous, je continue à lire et acheter des livres sur Amazon Kindle, c’est moins cher et c’est léger 🙂

Les langues

Je pense que les gens font beaucoup d’efforts quand il s’agit de communiquer avec les français (à Montréal en tout cas). Ils parlent un peu plus lentement et ne s’offusquent pas de devoir expliquer certains mots québécois. Les francophones parlent bien anglais, mais les anglophones ne parlent pas forcément (voire pas du tout) français. Il arrive très souvent que les francophones glissent des mots anglais en pleine conversation – et tout le monde se comprend parfaitement. Par défaut, tous les enfants vont à l’école française – sauf les enfants dont les parents ont été à l’école anglophone (ils peuvent choisir entre l’école FR ou EN). Je crois qu’à l’université, on peut choisir d’être dans une uni 100% anglophone.

En tout cas, on a été très surpris de voir que TOUT, absolument TOUT, est traduit en français ici. Même le panneau STOP !! il s’appelle « ARRÊT » ici.

Et quand on se connecte sur le Netflix Canada, il y a des films que je ne reconnais plus, car les titres ne sont pas forcément traduits en France mais ici tout est traduit. Par exemple, le titre du film « Ocean’s Eleven » n’est pas traduit en France, mais ici il s’appelle « L’inconnu de Las Vegas ».

La ville souterraine

la « ville » souterraine

Quand j’ai parlé du Canada et du froid, plusieurs personnes m’ont parlé de la « ville souterraine » en hiver. Je l’imaginais comme une vraie ville, animée, avec une belle hauteur sous plafond. Mais en fait, c’est juste un système de couloirs (comme des couloirs de métro) permettant de passer d’un building à l’autre – au sein du centre-ville. Il est impossible de rester uniquement dans cette « ville souterraine » tout l’hiver, et il faut vraiment sortir dehors à -20°C. Un mythe s’effondre.

Une douceur de vie

Au début, on trouvait un peu la ville de Montréal sans intérêt. Le pays est tellement grand que pour voir quelque chose d’intéressant, il faut se taper quand même 3h à 5h de route – avec les mêmes paysages, les mêmes routes… et puis on a commencé à trouver une certaine douceur de vie ici.

Les gens sont vraiment gentils, et je trouve que c’est comme les Etats-Unis, la violence en moins. Le travail ne semble pas être perçu comme une source de souffrance, mais un gagne-pain dans une ambiance agréable. Il suffit de faire son travail, le reste compte peu. On m’a dit qu’il était un peu plus difficile de tisser des liens avec les collègues car tout le monde a plein d’activités après le boulot – donc on se fait des amis grâce au book club, aux associations… et pas forcément au travail.

Les visites

Nous avons fait quelques mini road trips par ci par là, en louant une voiture. La location ne coûte pas très chère (dans les 25$CA/jour) et l’assurance étant couverte par notre carte American Express, on en a bien profité. On aurait pu voyager en bus (pas cher du tout) mais il y a un côté satisfaisant de pouvoir s’arrêter n’importe où devant le n-ième lac au Québec. Les parcs nationaux deviennent payant au Canada, mais les tarifs restent très accessibles (9$CA/journée environ) avec la possibilité d’acheter une carte pour tous les parcs.

Nourriture

Etant très difficile, je n’ai malheureusement pas été impressionnée par la gastronomie canadienne. C’est quand même assez proche de ce qu’on peut trouver aux Etats-Unis (pas mal de fast-food). Les spécialités québécoises (la poutine par ex.), je n’aime pas du tout ! (sorry).

Pour bien manger, il faut payer assez cher. Heureusement qu’il y a certaines choses qui sont vraiment meilleures qu’en France : les homards, les restos asiatiques, de la viance au bbq à tomber…

Au restaurant, le service n’est pas inclus dans le tarif présent sur le menu. Il faut ajouter environ 15% de pourboire, soit en cash, soit sur le terminal de paiement où vous pouvez choisir si vous voulez laisser 10%, 15%, 18%, 20%, … Un détail bien pratique : au moment de vous amener l’addition, le serveur vous demandera systématiquement comment vous voulez payer. Vous pouvez répondre « tout le monde paie sa part » et chacun aura son addition avec ce qu’il a commandé. En France, c’est méga galère quand on fait ça, avec le serveur qui tire la gueule en prime.

Visas, immigration…

Quant aux papiers pour rester au Canada, ça m’a l’air un peu plus simple que l’Australie. Nous sommes venus en visa tourisme avec la possibilité de rester jusqu’à 3 mois sur le territoire. On nous a posé quelques questions, mais plus pour être sûr que nous avons les moyens financiers de survivre pendant 3 mois 😀

Pour ceux qui veulent s’y installer, il est recommandé de demander une carte de résidence – avant de venir au Canada. Car en tant que PVtiste, il y a moins de chance de trouver un travail.

Certes, la durée d’obtention de la carte de résidence est un peu longue et coûteuse, mais elle donne beaucoup de privilèges. Avec cette carte, on a les mêmes droits que les canadiens (sauf le droit de vote). Nous avons vu partout des panneaux offrant des jobs (il n’y a pas un restaurant qui ne cherche pas des employés !). Dans mon métier, mes anciens collègues ont réussi à trouver un travail 2 semaines après leur arrivée. J’ai l’impression que les salaires sont plus bas vs. d’autres parties du Canada, mais le coût de la vie, surtout le logement est vraiment moins chers (et pour une plus grande surface) qu’en France. Le pouvoir d’achat me semble plus faible pour un cadre ici, qu’un cadre à Paris – mais la qualité de vie est nettement supérieure.

Je dis ça parce que les activités de loisir (restaurants, sorties…) me semblent chères, avec un rapport qualité/prix pas forcément au RDV. Alors qu’à Paris, on pouvait manger très bien et beaucoup pour 15€. Niveau santé, il ne vaut mieux pas être malade, mais les services médicaux sont excellents. J’ai passé énormément de temps chez ma dentiste au Canada, et franchement, j’en ai vraiment eu pour mon argent. La satisfaction clientèle était un élément bien pris en compte dans les soins que j’ai reçus. Et c’est une approche très différente : j’étais plus une cliente, qu’une patiente.


Bref, même si nous avons apprécié la ville, la douceur qui y règne, les gens… ce n’est clairement pas au Canada que nous comptons nous installer. L’hiver semble trop froid et trop long.

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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