Vinicunca (Pérou) : A la découverte du Rainbow Mountain

Après le Machu Picchu, la découverte du Rainbow Mountain est l’excursion la plus mise en avant par les agences de voyage à Cusco.

Les « rainbow mountains » ou « montagne arc en ciel » ou encore « montañas de colores » sont de spectaculaires montagnes qui semblent être recouvertes de peintures de 7 couleurs différentes. Cette oeuvre est 100% naturel et a été réalisée au fil des millénaires. Le rouge résulte de l’oxyde de fer, le vert du sulfate de cuivre, le jaune du souffre, …

Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Carnet de voyage

L’excursion est assez standardisée quelle que soit l’agence choisie et comprend :

  • Le pickup à votre hôtel à 3h du matin
  • Le transport jusqu’à Vinicunca
  • Le petit déjeuner
  • La randonnée avec un guide
  • Le déjeuner
  • Le retour sur Cusco

Les guides sont équipés du nécessaire de premier secours incluant notamment une bouteille d’oxygène, cette expédition nous emmène en effet jusqu’à 5100 mètres d’altitude. A cette hauteur il y a environ 45% d’oxygène en moins qu’au niveau de la mer.

A vrai dire, le pickup à 3h du matin m’a fait un peu hésiter (c’est trop tôt !) mais l’idée de découvrir ce lieu magnifique, l’opportunité de faire un petit peu d’activité physique (mes derniers footings remontent à Valparaiso) et la curiosité de découvrir comment mon corps allait réagir à cette altitude m’ont décidé.

Etant donné que la prestation sera plus ou moins la même en fonction des agences, vous avez tout intérêt à comparer les prix. Une première agence m’a proposé le tour pour 120 soles, ce qui correspond à priori au tarif en haute saison. Nous sommes actuellement en basse saison (Janvier 2017) et j’ai finalement trouvé le tour à 65 soles, auquel il faudra ajouter 10 soles de droit d’entrée sur le site.

Le lendemain matin à 3h, on vient donc me récupérer à l’hôtel. J’ai pris soin de me coucher tôt la veille mais la nuit a tout de même été bien trop courte…

C’est parti pour 3h de route en mini-van jusqu’à un minuscule village où nous attend un petit-déjeuner tout simple, nos deux guides nous conseillent de mettre des feuilles de coca dans nos boissons pour éviter le mal d’altitude. J’ai trouvé le petit-déjeuner un peu léger par rapport à l’effort qui allait suivre, je vous conseille donc de prévoir un encas supplémentaire pour l’ascension.

Cet arrêt est aussi l’occasion d’un briefing qui sera réduit à sa portion congrue dans sa version anglaise. L’anglais rudimentaire de notre guide lui fera d’ailleurs dire que nous marcherons « seventy » kilomètres aller et « seventy » kilomètres retour. Heureusement il fallait comprendre « sept » et non « soixante dix ». Il nous indique qu’il faut compter environ 3h pour la montée et 2h30 pour la descente.

Nous reprenons le mini-van pour une dizaine de minutes pour arriver à Vinicunca point de départ du trek à environ 4100 mètres d’altitude, nous aurons donc droit à 1000 mètres de dénivelé. Ma première impression c’est qu’il fait sacrément froid ! A 3h du matin à Cusco, ma polaire me suffisait, à 6h à Vinicunca, le manteau, le bonnet et les gants ne sont pas de trop ! En bon commerçants, les villageois sont là si vous avez oublié quelque chose : boissons, barres de chocolats, chaussettes, bonnets, …

L’ascension démarre et les premiers hectomètres me font réaliser que le niveau de notre groupe d’une douzaine de personnes est très hétérogène, une bonne partie du groupe est rapidement distancée par rapport au groupe de tête dont je fais fièrement partie.

Il faut dire que le dénivelé additionné à l’altitude font que ce trek est assez exigeant et les agences se gardent bien de mentionner qu’il faut une condition physique correcte. Heureusement, les villageois proposent à tous ceux qui tirent la langue de faire le trajet à dos de cheval, il faut pour cela débourser 40 soles pour la montée, ou 80 soles pour la montée ET la descente.

La première heure est tout de même assez frustrante car nous nous arrêtons régulièrement pour attendre les retardataires. Ma toute petite expérience en alpinisme m’a appris qu’il fallait un rythme lent et régulier pour réaliser une bonne ascension. Nous n’y sommes pas du tout et je perds le rythme et me refroidis à chaque pause.

Lors d’une de ces pauses forcées, une coréenne m’explique qu’elle est déjà allée à Paris et qu’elle a détesté le métro (« It smells bad! »). Je lui réponds que je comprends, si elle savait que c’est à cause (ou grâce ?) du métro parisien que je suis parti en tour du monde…

Au bout d’un moment, un accord tacite est trouvé : chacun ira à son rythme. Aucun risque de se perdre de toute façon, c’est tout droit, on se retrouvera en haut.

Les paysages sont magnifiques : nous longeons tout d’abord une rivière puis nous traversons des pâturages peuplés par de nombreux lamas et moutons. Nous apercevons de petits villages tout simples. Ici pas de réseau mobile et à mon avis pas d’électricité.

Au bout d’environ 2h de marche, les montagnes arc en ciel sont enfin visibles. C’est cependant la triple peine : l’altitude, l’angle de la pente qui augmente et le froid font que la montée devienne vraiment éprouvante. Je dois m’employer et ça doit se voir puisque de plus en plus de villageois me proposent de monter à cheval.

Les villageois et villageoises sont d’ailleurs impressionnants : ils sont hauts comme 3 pommes, chaussent de simples sandales et montent et descendent à un rythme soutenu sans aucun signe apparent de fatigue ou d’essoufflement.

Au bout de 2h30, nous arrivons à la partie la plus difficile, d’ailleurs les chevaux s’arrêtent là, ceux qui se sont reposés jusque là vont devoir s’employer s’ils veulent aller au bout. 15 minutes de marche et nous arrivons en face des montagnes colorées. Des villageoises vendent des boissons et des barres de chocolat. Des petits murets donnent envie de s’asseoir. Ne vous asseyez surtout pas ! Beaucoup font cette erreur et n’ont plus le courage de repartir pour les derniers mètres d’ascension où la vue est bien plus spectaculaire.

Je finis difficilement, je suis largement en tête de notre groupe mais l’un de nos deux guides qui était bien derrière m’a rattrapé puis dépassé en quelques minutes. On voit ceux qui ont l’habitude !

L’arrivée au sommet sonne comme une victoire et la vue est notre récompense. Le panorama à 360° est magnifique, les différentes couleurs sont bien visibles, on a également une très belle vue sur un glacier en face, somptueux !

Je reste 30 bonnes minutes au sommet à admirer le paysage en attendant les autres puis je commence à redescendre car je commence à avoir vraiment froid. Seule petite déception : notre guide ne nous fournira pas d’explications alors que d’autres groupes y ont droit. Vu son niveau d’anglais je ne pouvais de toute façon m’attendre à grand chose.

La descente me semble bien longue, la fatigue se fait bien ressentir et des muscles qui n’ont pas l’habitude d’être sollicités commencent à se plaindre. Mon arrivée sur le parking est marquée par un éclair et un grand coup de tonnerre. Au moment où j’entre dans le mini-van commence une terrible averse de grêle, je serais le seul à ne pas prendre la saucée 😃

Nous avons droit ensuite à un déjeuner assez simple mais bienvenue, ça fait vraiment du bien de manger après cet effort !

Puis retour sur Cusco vers 19h.

La seule erreur de la journée sera finalement d’avoir décidé de prendre le soir même un bus de nuit pour Puno. Après la courte nuit et l’effort de la journée, j’avais vraiment besoin d’un bon lit !

Partie 2 : Conseils pratiques

Une bonne condition physique est exigée, sauf si vous prenez l’option cheval
Attention au mal de montagne. Prévoyez quelques jours d’acclimatation à Cusco. Si besoin passez à la pharmacie la veille acheter des Sojochi Pills en vente libre.

A prendre avec vous (mais tout est vendu sur le chemin si besoin)

  • Quelques barres céréales
  • De l’eau
  • Des vêtements chauds, bonnet & gants
  • Poncho pour la pluie

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    Jean-Benoit

    Passionné de SEO, Jean-Benoit a toujours rêvé d'aventures et de grands espaces. Ce tour du monde est pour lui la réalisation de son plus grand rêve.

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    4 commentaires
    • Répondre Gaelle D

      10 janvier 2018, 18 h 19 min

      Bonjour
      est il possible d’avoir le nom de l’agence qui vous a proposé cette excursion svp ? Faut il reserver à l avance ou la veille est ce suffisant ?
      Merci !

      • Répondre Jean-Benoit

        10 janvier 2018, 18 h 27 min

        Bonjour,

        Je ne me souviens malheureusement pas du nom de l’agence. Elle était juste à côté de notre auberge (« Feel at home hostel »).

        De toute façon, toutes les agences proposent exactement le même tour donc faîtes en 2 ou 3 pour comparer / négocier les prix. Il y a des agences partout avec des pancartes « Raimbow mountain », vous ne pouvez pas les rater. J’avais payé 65 soles donc vous devriez au moins pouvoir obtenir ce prix.

        Vous pouvez sans problème réserver la veille pour le lendemain, c’est ce que j’avais fait.

        Bon voyage 🙂

    • Répondre Zoe

      12 avril 2018, 2 h 18 min

      Salut JB!
      On est également en tour du monde et nous attaquerons à Cusco dans 1 semaine. Je voulais faire cette montagne mais le réveil à 3h su mat me fait un peu peur…
      On a fait pas mal d’altitude ces derniers temps, en Équateur et Pérou, et hier même la laguna 69 à Huaraz. À quoi peux tu comparer ce trek ?
      Je n’ai jamais eu le mal d’altitude pour l’instant mais suis TRES lente en montée en haute altitude.. Possible quand même ?
      Pour les extras petit dej et dejeuner, te rappelles tu ce Qu ils te donnaient ?
      Merci de ton aide !

      • Répondre Jean-Benoit

        12 avril 2018, 14 h 33 min

        Hello,

        Effectivement, 3h du mat’ ça pique bien comme il faut. Je m’étais couché bien tôt et comme le trajet est quand même long, j’ai prolongé un peu la nuit dans le bus (alors que j’arrive jamais à dormir dans les transports habituellement).

        Je sais pas trop à quoi comparer ce trek car j’en ai pas fait beaucoup. Mais clairement, même si il y a 1000 mètres de dénivelés, il n’y a aucune difficulté technique, c’est vraiment l’altitude qui rend le trek éprouvant. Si tu as déjà quelques treks dans les jambes, il ne devrait pas y avoir de soucis. Je suis pas hyper sportif et ça faisait un long moment que j’avais pas fait de cardio à ce moment là. L’idée c’est d’y aller lentement et progressivement.

        Dans le pire des cas tu peux prendre un cheval si tu sens que ça va pas le faire.

        Je me rappelle plus ce qu’on avait mangé. J’avais trouvé le petit déjeuner insuffisant donc je t’encourage à prendre de quoi grignoter, c’est important d’avoir de l’énergie. Je me rappelle plus du déjeuner non plus mais c’était bien. Je devais pas être trop compliqué après l’effort 😀

        Je t’encourage vraiment à le faire, ça vaut le coup 😉

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