Après ces premières impressions mitigées du Chili, nous décidons de nous enfuir en Argentine pour voir si on comprend mieux leur espagnol. Quitte à nous barrer, autant aller à Ushuaia. Cependant, pour aller à Ushuaia, il faut d’abord aller à Punta Arenas, qui se trouve du côté chilien.
Partie 1 : Carnets de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnets de voyage
Comme nous sommes en mode « Fuyons, vite ! », nous avons réservé le vol la veille pour Punta Arenas et le bus pour Ushuaia 2 jours à l’avance. Pour l’avion, il restait seulement 9 places je crois et on s’en est très bien sorti en réservant en ligne avec un comparateur de vols. On aurait aimé réserver sur le site de la compagnie Skyairline, mais ce site est une catastrophe.
Avec Uber, on peut réserver à l’avance une voiture pour 5h30 du matin. Réserver est un grand mot, puisque l’application se contente d’envoyer quelques minutes en avance en calculant au plus juste pour qu’une voiture arrive à l’heure demandée. Ce n’est donc pas à probablement parler une réservation. En plus, à 5h30, le tarif est x2,2. On se dit qu’on aurait dû demander à l’hôtel de réserver un taxi. Mais bon, je vous disais, on est en mode « parlons espagnol le moins possible », on croyait qu’Uber serait moins cher. Comble du malheur, le gars nous dépose à l’aéroport et continue à rouler jusqu’à je-ne-sais-où. C’est seulement quand on s’en aperçois que JB lui envoie un SMS et qu’il stoppe la course (ndlr : Uber est très réglo, on s’est plaint et la course nous a été remboursée intégralement).
Bon, maintenant je vous explique quand même la queue à l’aéroport, ça va en aider plus d’un. Les chiliens ne rigolent pas avec les tricheurs, en tout cas, à l’aéroport. Il y a une seule queue pour tous les vols de Sky airline. Et comme leurs machines d’enregistrement ne marchent pas, ça n’avance pas vite. Une deuxième queue express peut être formée, quand une hôtesse de l’air, catastrophée, appelle les voyageurs risquant de rater leur vol. C’est seulement à cette condition qu’on peut être dans la ligne express. Certains tentent de jouer au plus malin en se mettant dans la ligne express et ont été refoulés par les hôtesses au guichet. Les pleurs ne fonctionnent pas dans ce cas là, on en a été témoins.
Quelques heures de vol plus tard, nous sommes arrivés à Punta Arenas. On est dimanche, une seule compagnie de location de voiture est présente. Une seule compagnie de transfert est présente. Le dimanche c’est le jour du seigneur, beaucoup ne travaillent pas.
On rate le premier transfert et avons trop la flemme d’attendre le deuxième. De toute façon, vu les tarifs annoncés : 5000 pesos/personne, prendre un taxi à 10 000 pesos revient au même. Sauf que le chauffeur a eu la bonne idée de mettre le compteur, qui affiche 16 000 pesos. N’ayant pas la force de négocier, on paie. Nous avons compris, notre vigilance c’est relâchée depuis l’Inde et la Népal mais c’est la dernière fois !
La proprio de l’hôtel renforce notre idée de « fuyons » quand elle nous reproche de ne pas comprendre son espagnol. Cependant, pour dire « money » en anglais, elle n’avait aucun problème lol 🙂 Avec difficulté, nous arrivons à lui demander un petit déjeuner tôt. Alleluia ! Quelques jours de plus et nous serons bilingues ahahha
Nous faisons le tour de cette ville déserte un dimanche midi. JB est philosophe et essaie de me remonter le moral mais je crois qu’il est aussi en train de penser « qu’est-ce qu’on fait ici ? ». En marchant vers le centre ville, nous tombons enfin sur un restaurant ouvert : Lomitos, où nous pouvons manger de délicieux churrascos et où la serveuse ne nous juge pas sur notre espagnol pourri. Nous lui laissons un pourboire généreux (enfin les 10% standard) mais elle avait l’air très heureuse.
On passe aussi au bureau du bus que nous allons prendre demain : Bus Sur, en espérant qu’ils ont des tours à nous proposer. Juste à côté du guichet de Bus Sur, on trouve effectivement un mec parlant anglais. Il nous dit qu’il a contacté 3 agences proposant des tours pour aller voir les pingouins mais aucune ne lui a répondu.
Très déçus, on erre dans la ville comme des fantômes (tout est fermé ou presque, énorme contraste avec l’Asie où tout est toujours ouvert), on voulait juste échanger nos dollars contre des pesos argentins, c’est notre rêve le plus fou du moment. Je vous jure, on est en mode SURVIE, ça fait très loser, j’en rigole maintenant, mais à ce moment-là, la perspective d’arriver à Ushuaia à 20h, au bout du monde, sans un peso argentin m’effraie particulièrement. Il me fallait absolument beaucoup beaucoup de sous !
Les coups de chance s’enchaînent parce que non seulement on trouve le seul bureau de change ouvert un dimanche (merci merci !), mais on tombe aussi sur la seule agence ouverte un dimanche qui nous vend deux tickets pour aller voir les pingouins à 15h30 (merci merci !)
RDV à 15h30 devant Solo Expediciones, 1255 José Nogueira pour une excursion inoubliable.
Pinguinos en Isla Magdalena
En réalité, il est tout à fait possible d’aller directement au terminal de ferry à 8km du centre-ville et prendre un ferry pour 45 000 pesos/personne à 16H, mais nous en avons assez des taxis et chauffeurs chiliens, hors de question d’aller au terminal en taxi. En plus, ce tour que nous avons acheté chez Solo Expediciones (à 65 000 pesos/personnes) prévoit un arrêt de plus, à l’île des lions de mer. Vous verrez pourquoi nous ne le regrettons pas.
Nous sommes 35 à partir avec cette agence, répartis dans 3 vans. 30 minutes plus tard, nous arrivons à un terminal pas trop loin de l’aéroport, où un bateau type « sauvetage en mer » nous attend. L’intérêt de ce bateau vs. le ferry c’est qu’il va super vite. Tellement vite qu’il nous faut seulement 1h pour atteindre l’île Magdalena où viennent chaque année 60 000 couples de pingouins pour s’accoupler et faire des bébés.
Pour avoir vu des pingouins en Afrique du Sud, cette visite de prime abord présente peu d’intérêts. Ce sont exactement les mêmes pingouins que nous avons vus en Afrique du Sud. Le + c’est qu’on voit un peu mieux les trous creusés par les pingouins pour cacher leurs oeufs, ils sont plus près de nous et il y a une sorte de jetée permettant d’observer les pingouins quand ils nagent. JB et moi passons de longs moments à observer les pingouins marcher vers la plage. Ils tombent souvent, les pauvres, et la moindre vague les fait glisser. On en rigole, rigole, mais on se demande comment ces êtres si fragiles arrivent à survivre. La réponse arrive quelques minutes plus tard quand on observe les pingouins depuis la jetée. Après s’être cassés la gueule en marchant sur des galets, deux pingouins plongent dans l’eau… et nagent COMME DES FLECHES ! A côté de ça, Florent Manaudou et Michael Phelps sont de parfaits loosers. Ils n’auront aucun problème pour manger, eux ! Wooow !! Respect !
Un ferry accoste l’île, c’est le ferry à 45 000 pesos qu’on n’a pas pris. Tant mieux d’ailleurs car il y a un monde fou, tout le monde est debout, et souffre du vent.
Nous partons ensuite observer les lions de mer bronzer sur une autre île. On nous sert du chocolat chaud et des cookies. On ne peut pas accoster l’île et l’observation se fait de très loin. On ne peut pas s’empêcher de comparer ça à la scène où JB voit un lion de mer de très près sortir de l’eau sur une plage déserte en Nouvelle Zélande à Waipapa. Mais bon, c’est la première fois que nous voyons autant de lions de mer en même temps.
Cliquez sur la photo pour zoomer, et éventuellement voir les lions près de l’eau.
Et là, une surprise de taille nous attend : sur le chemin du retour, nous sommes suivis par des dauphins ! Les dauphins ici sont très différents, ils sont blancs avec une tête noire. Ils sont un peu loin du bateau mais c’est suffisant pour les reconnaître, surtout quand un dauphin décide de nous faire plaisir en sautant super haut. Je vous mets ici une photo d’illustration car je n’ai pas réussi à prendre la photo moi-même
Arrivés au terminal de ferry, le capitaine nous apprend (en anglais heureusement) que la marée est trop basse et qu’on sera obligé de descendre 5 par 5 dans un zodiac. JB avait un humour de mauvais goût auparavant en disant qu’on ressemblait à des réfugiés avec nos gilets de survie, il ne croyait pas si bien dire.On trouve ça marrant au début mais au bout de 30 minutes d’attente, à 20h, on commence à avoir faim.
Finalement, ce n’est pas si mal que ça car on a eu droit à un beau coucher de soleil pour nous récompenser de nos efforts
Partie 2 : Conseils pratiques
Budget
- Chambre double avec salle de bain partagée : 51$US ou 34 000 pesos
- Tour d’une demie-journée avec Solo Expediciones : 65 000 pesos/personne www.soloexpediciones.com (départ à 15h30, retour à 20h). Si vous allez aussi à Ushuaia, il vaudrait mieux aller voir les pingouins depuis Ushuaia (plus cher mais le tour s’arrête à d’autres endroits sympas aussi)
- Déjeuner chez Lomitos : 13 000 pesos, boissons comprises
- Taxi prépayé : 10 000 pesos pour 4 personnes maxi, sinon le transfert coûte 5000 pesos/personne
Astuces
- Ne pas arriver un dimanche, la ville est déserte
- Les bureaux de Bus Sur sont tout le temps ouverts alors que ceux des autres bus sont constamment fermés. Préférez donc Bus Sur pour vos départs, au moins depuis Punta Arenas.
- Le ferry à 45 000 pesos/personne pour l’île Magdalena : http://www.tabsa.cl/portal/index.php/en/ apparemment on peut prendre un taxi collectif pour y aller pour 1000 pesos/personne mais je ne voulais pas tenter cette option un dimanche, de peur de ne pas pouvoir rentrer à 20h
- Il y a quelques banques au centre de la ville
- Le bord de mer est très agréable pour une petite balade
- Deux grands groupes de néerlandais et italiens visitaient l’île des pingouins avec nous, accompagnés de leurs guides. On les croisera le lendemain, prenant le même bus vers Ushuaia. J’ai l’impression que les longs tours guidés ici pouvaient prendre les mêmes transports et les mêmes excursions que nous, backpackers. Prenez cet élément en compte si vous voulez passer par une agence de voyage pour un long voyage guidé en Patagonie.
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