Venir à Montevideo en plein carnaval n’est pas forcément une très bonne idée pour le portefeuille.
Venir à Montevideo la dernière semaine de carnaval, c’est comme être à Paris la semaine du 15 août.
Tout est cher, et tout est fermé.
Et comme nous nous sommes très mal renseignés (pas du tout ?), nous sommes allés à Montevideo pendant la dernière semaine du carnaval (càd dernière semaine de février cette année, en 2017).
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
On vous a déjà raconté comment on a failli dormir dans la rue, faute de trouver un hôtel dispo. Par chance, pour les deux nuits suivantes, je tombe sur une annulation de dernière minute, libérant 2 nuits dans un hôtel 3 étoiles à seulement 47€/nuit.
Nous voilà devant la réceptionniste de cet hôtel 3 étoiles, un peu stressés car le tarif nous semble étrangement bas, c’est trop beau pour être vrai, il y a sûrement une erreur. D’ailleurs, la réceptionniste est tout aussi étonnée que nous. En période normale, le tarif est de 67€/nuit. Elle met bien 10 minutes à trouver notre réservation et quand elle voit le tarif qu’on a obtenu, elle n’a pas l’air super contente.
Mais par chance, elle ne dit rien et nous fait payer ce qu’on a vu sur le site Booking, par carte de crédit en plus. Ouf !
JB suggère qu’on joue au loto car trouver une chambre alors que tous les hôtels sont complets jusqu’à mardi (nous sommes dimanche), en plus à ce tarif dans un 3 étoiles, c’est notre jour de chance…
Le dimanche, toute la vieille ville est désertique (carnaval ou non). Les deux endroits encore animés sont la Feria de Tristan Narvaja (qui a lieu tous les dimanches matins) et le Mercado del Puerto.
Feria de Tristan Narvaja
C’est un énorme marché/vide-grenier avec quelques stands de fast-food. On y vend des antiquités, des vêtements neufs ou d’occasion, des dalles vintage de toutes les couleurs. Certains viennent avec une énorme enceinte diffusant de la musique colombienne, en sirotant leur mate, assis sur une chaise pliante.
JB craque pour de mini-pizzas personnalisables à 90 pesos. Il n’y a que 5 ingrédients mais le vendeur a beaucoup de succès. On se dit que quand on n’aura plus de sous, on pourra gagner de l’argent avec un food truck de ce type, vendant des pizzas/tacos personnalisables et éventuellement des jus d’orange frais (on a déjà une machine pro pour faire des jus en 10 secondes).
Mercado del Puerto
Heureusement qu’on a déjà déjeuné au marché aux puces, sinon ça aurait été difficile de résister à l’appel des barbecues de 2 mètres de largeur ici. Les restaurants vendent tous de la bonne viande uruguayenne (qui n’a rien à envier à celle de l’Argentine) pour 15€/personne (portion monstrueuse). D’ailleurs, tout le monde nous conseille de venir déjeuner ici et profiter, en plus, du vin blanc uruguayen.
Heureusement pour notre portefeuille, nous n’avons ni faim ni soif.
Une rue piétonne mène jusqu’au Mercado, celui-ci passe par la Plaza Independencia et Plaza Matriz, les deux lieux que j’aime le plus à Montevideo.
L’après-midi, les gens viennent se poser à la Plaza Matriz, avec leur chaise pliante, un mate dans la main. Il y a une petite fontaine au milieu, un glacier (un Mac Do aussi), une jolie église… des palmiers au milieu de la rue piétonne. J’aime beaucoup ! L’architecture n’est pas forcément le point fort de Montevideo, mais c’est marrant de tomber sur des styles d’architecture complètement différents. Ca donne un charme à la ville.
Musée du Carnaval
On passe rapidement au musée du Carnaval acheter deux places pour ce soir (60 pesos/personne). La vendeuse nous explique que le carnaval de Montevideo n’a rien à voir avec celui du Brésil. C’est comme un petit spectacle. Hormis les 2 défilés qui ont lieu dans la rue (façon Rio de Janeiro), les petits spectacles ont lieu tous les jours au musée du Carnaval et au Velodromo pendant 40 jours. Le musée du Carnaval étant plus petit, tout le monde nous conseille de profiter du carnaval de Montevideo ici.
Il y a un programme pour chaque jour. Il y a entre 4 et 5 groupes de carnaval qui se produisent sur scène, elle nous recommande de regarder le programme et choisir la date qui nous convient le mieux. Comme nous ne connaissons aucun de ces groupes, nous n’avons aucun choix à faire : nous achetons les tickets pour le soir même.
Les portes ouvrent à 20h30 mais le show ne commence qu’à 21h. Pendant ce temps, plusieurs stands nous servent du chorizo, des cocktails… (entre 80 et 100 pesos).
Le premier groupe ressemble un peu plus à l’image que j’ai du carnaval de Rio de Janeiro : de très jolies filles dansant sur une musique festive. La particularité est l’utilisation des tambours rappelant les tambours des esclaves africains.
Les deux groupes suivants seront totalement différents. Le premier ressemble à une comédie musicale, retraçant la vie d’une personnalité qui semble être très appréciée par les uruguayens. Les paroles des chansons et le texte (parlé) sont très importants, mais nous n’arrivons pas à comprendre le contenu donc l’intérêt est limité. Le public a l’air d’apprécier en tout cas.
L’espagnol uruguayen est un peu comme l’espagnol de Buenos Aires, avec des « sh » à la place du « ll » ou « ya », ce qui rend la compréhension difficile. D’ailleurs, au marché, quand je demandais du « queso », plusieurs uruguayens m’ont corrigée en me disant qu’il fallait dire « palmito ». Vivi, une argentine que j’ai connue au Paraguay était la personne que j’ai eu le plus de mal à comprendre (1 mot sur 3). Mais ici, c’est pire, je ne comprends qu’un mot sur 4. Je ne sais pas si c’est moi qui suis nulle ou si le vocabulaire utilisé ici est totalement différent. En tout cas, ce n’est pas une bonne preview pour notre futur séjour à Buenos Aires. On nous a prévenus que les argentins de Buenos Aires parleraient encore plus vite.
Le groupe suivant est un groupe de murgas càd une « chorale » si on peut appeler ça comme ça, de 15 à 20 personnes très maquillés et déguisés. Leurs chansons sont des satires politiques, pendant les années de dictature, ce sont les seuls qui osaient critiquer le système. Encore une fois, la compréhension de l’espagnol est essentielle pour apprécier.
La plage de Montevideo
Le lendemain, nous nous motivons pour marcher jusqu’à la plage de Raminez, en longeant la rambla de 20km (une sorte de promenade des anglais).
L’eau n’est pas turquoise/transparente… mais le sable blanc invite au farniente. Il ne fait que 30°C mais le soleil nous fatigue déjà. Nous préférons nous baigner plus tard, à Punta del Este, où nous nous rendrons demain.
Nous sommes lundi, un jour férié, tout reste fermé. Il y a beaucoup de restaurants fermés entre le 25/02 et 05/03. Nous avons beaucoup de mal à trouver un bureau de change ouvert pour échanger nos dollars. Heureusement, les bus publics sont toujours opérationnels, et quelques rares supermarchés restent ouverts.
Note
Il y a 3 semaines par an où il est très difficile pour les touristes de trouver un logement en Uruguay :
- Semaine du Carnaval (dernière semaine de la longue période de carnaval de 40 jours, il y a 2 jours fériés donc les uruguayens partiront tous en vacances)
- Semaine Sainte (ou nommée Semaine du Tourisme). Les uruguayens seront tous en vacances aussi.
- Noël -> Nouvel An
Donc comme vous pouvez voir, au moment où tous les touristes argentins et brésiliens se donnent RDV en Uruguay, les uruguayens ferment les boutiques, restaurants, banques, bureaux de change… pour partir en vacances dans leur propre pays et passer du temps avec leur famille. Le fait qu’un pays préfère consacrer du temps à la famille au lieu de gratter quelques sous en plus est un très bon signe. Plus je me renseigne sur ce pays, plus j’aime : la population est éduquée, gentille, humble… pas comme leurs arrogants voisins argentins.
Partie 2 : Conseils pratiques
Budget
En été, prévoyez un budget équivalent à l’Argentine (càd beaucoup). Evitez de venir en Uruguay le week-end, car les argentins aiment aussi passer un week-end en Uruguay. Les tarifs seront plus élevés.
Quand j’écris $UR, cela veut dire « pesos uruguayens »
$AR = pesos argentins
- Hébergement :
- Pendant le Carnaval : au moins 60€/nuit
- Hors Carnaval (mais en été) : 15€/personne en dortoir minimum
- En général, les prix affichés sont hors taxe. Les étrangers n’ont pas à payer la TVA pour les hôtels.
- Nourriture :
- Dans les steakhouse : 15€/personne pour un morceau de viande, accompagnement en sus.
- Restaurants locaux : 150$UR/plat avec TVA (soit 5€). Si vous payez par carte de crédit dans les restaurants, 22% de TVA vous seront automatiquement déduits de votre paiement. Ajoutez cependant 10% de pourboire
- Bus :
- Concordia (Argentine) -> Salto (Uruguay) : 100$AR
- Salto -> Montevideo avec la compagnie Chapre : 950$UR
- Bus locaux : 30$UR/trajet
Astuces
- Si tous les hôtels sont complets, faites comme nous, allez dans un love hotel, comme Marivent par exemple
- Les taxis sont safe ici. Le compteur indique un code fonction de la distance et du temps de trajet, ensuite il y a un tableau de correspondance indiquant le montant à payer.
- Pourboires :
- 0 pour les taxis
- 10% dans les restaurants. Dans les restaurants branchés, on vous ajoutera des frais pour le pain servi au début du repas (même si vous n’en mangez pas), cela ne remplacera pas des frais de services, donc ajoutez quand même 10% quelque soit le restaurant.
- Si vous payez par carte de crédit ou de débit (étrangère) dans les restaurants, 22% de TVA vous seront automatiquement déduits de votre paiement -> Payez par carte, c’est mieux. La VISA est préférée à la Mastercard.
- Pour retirer de l’argent, bonne chance ! Les distributeurs ne permettant d’obtenir maximum 5000$UR à la fois, pour 170$UR de frais par retrait -> 3,6% de frais. Il vaut mieux échanger vos dollars si vous en avez.
- Attention, le fait de retirer en dollars est à peine plus avantageux. On peut retirer jusqu’à 300 dollars américains au distributeur en une fois, pour 6 dollars de frais -> 2%. Quand vous échangerez au bureau de change, vous perdrez ensuite environ 1% -> à peu près 3% de frais au total. Mais le fait d’avoir des dollars américains va vous dispenser des 19% de TVA quand vous payerez vos hôtels en USD en Argentine. A prendre en compte selon votre itinéraire.
- La consommation du cannabis (et avoir des plantes de cannabis chez soi) est légale ici mais vendre du cannabis aux touristes est interdit.
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