Mes Favoris du Moment – [Avril 2025] : Livres, IA, the White Lotus, Surmatelas

Voici mes favoris du moment.

Livre « Atteindre l’excellence »

« Atteindre l’excellence » de Robert Greene (lien Amazon, lien Fnac) est un guide sur le développement de la maîtrise, de l’excellence, fondé sur l’étude des parcours de génies, d’artistes et d’innovateurs à travers l’histoire. Greene y explore l’idée que l’excellence n’est pas un don inné réservé à une élite, mais un état accessible à tous par une démarche patiente, stratégique et passionnée.

Je suis tombée sur ce livre parce que j’avais de gros doutes sur ma capacité à apprendre la couture. Cela fait 2 mois que j’en fais et je trouve que tout ce que je fais est moche, je me suis mise à douter de ma dextérité, je trouve la couture étrangement plus difficile que tous les autres formes d’artisanat. Ce livre m’a rappelé avec justesse qu’il faut 10 000 heures pour atteindre l’excellence et pourquoi il est si difficile quand on commence un nouvel apprentissage.

Ce qui me plaît beaucoup ce sont des passages sur l’apprentissage et le cerveau. Il faut répéter les mêmes gestes / activités des milliers de fois pour qu’un jour, l’on puisse avoir de nouvelles synapses créées uniquement pour cette tâche. En prenant le même trajet des milliers de fois, on finit par créer un sentier dans la forêt, mais si on fait différents trajets à chaque fois, il n’y aura pas de sentier. Avec la couture, je n’en fais pas assez pour créer ce « sentier » dans mon cerveau, d’où la difficulté et le découragement que j’éprouve à chaque fois.

L’autre aspect qui me plaît beaucoup c’est qu’il encourage à être multi-disciplinaire. Dans un monde où tout le monde est spécialiste, seules les personnes ayant des connaissances globales vont pouvoir les relier et innover. Et je trouve qu’on a perdu cette curiosité et personne ne nous encourage non plus à aller au-delà de nos spécialités. L’auteur encourage aussi à comprendre comment les choses fonctionnent. A titre personnel, quand je me suis intéressée à la fabrication textile, j’ai pu, tout d’un coup, mieux choisir mes propres vêtements car je sais maintenant reconnaître la qualité.

Et dernièrement, il met l’accent sur l’intelligence émotionnelle, c’est peut-être la compétence la plus précieuse à développer.

Je trouve le livre un peu long car il comporte beaucoup de récits et exemples provenant d’autres innovateurs. Mais il existe aussi une version condensée pour aller plus vite (lien Amazon, lien Fnac).


Quelques citations

Faute d’expériences et d’actes variés, de nombreuses synapses [du] cerveau meurent faute d’être utilisées. (…) Tout être vivant est en changement perpétuel, et en mouvement. Dès l’instant où l’on s’arrête, croyant avoir atteint le niveau désiré, une partie du cerveau commence à se déliter. On perd cette créativité si chèrement payée et les autres s’en aperçoivent. Ce pouvoir et cette intelligence doivent être renouvelés en permanence, ou ils meurent.

Dans l’acquisition de toute connaissance, il y a un processus d’apprentissage naturel correspondant au fonctionnement du cerveau. Ce processus aboutit à ce que nous appellerons le savoir tacite : la sensation que telle ou telle action est difficile à décrire avec des mots, mais facile à exécuter. (…) La façon naturelle d’apprendre, fondée essentiellement sur l’activité des neurones miroirs, était l’observation et l’imitation des autres, et la répétition de leurs actions pendant une durée importante. Notre cerveau est parfaitement adapté à cette forme d’apprentissage.

L’acquisition d’une compétence s’accompagne de modifications dans le cerveau qu’il est important de comprendre. Quand on aborde quelque chose de neuf, un grand nombre de neurones du cortex frontal (la zone de commande du cerveau la plus consciente et la plus élevée) sont excités et deviennent actifs, ce qui contribue au processus d’apprentissage. Le cerveau doit traiter une importante quantité d’informations nouvelles, et l’on se sentirait stressé et dépassé si seule une partie du cerveau était utilisée pour le faire. Pendant la phase initiale et quand on se concentre énergiquement sur la tâche, le cortex frontal augmente même de taille. Mais une fois que l’action concernée devient familière, les circuits qui en permettent l’exécution s’automatisent et le trajet nerveux correspondant à cette tâche est délégué à d’autres parties du cerveau, plus bas dans le cortex. Les neurones du cortex frontal mis en jeu au stade initial sont libérés pour de nouveaux apprentissages, et cette zone cérébrale retrouve sa taille normale. (…) Au bout du compte, un réseau complet de neurones se met en place pour mémoriser cette unique tâche, c’est pourquoi on est encore capable de faire du vélo même si l’on ne touche pas une pédale pendant des années. Si on examine le cortex frontal de personnes qui ont maîtrisé quelque chose par répétition, cette partie du cortex s’avère remarquablement inactive quand la personne exécute cette action. Toute l’activité cérébrale se concentre dans des zones plus basses, et exige moins de contrôle conscient. Ce processus de mise en place d’un circuit ne peut avoir lieu si l’on est constamment distrait et que l’on passe sans cesse d’une tâche à l’autre. (…) Dans ce dernier cas, les voies nerveuses spécialisées dans cette tâche ne sont jamais mises en place. Ce que l’on apprend est trop ténu pour demeurer gravé dans le cerveau. Mieux vaut consacrer deux ou trois heures de concentration totale à une compétence, qu’y passer distraitement huit heures. Vous devez être à ce que vous faites de façon aussi intense que possible. (…) Une fois qu’une action est automatisée, vous avez l’espace mental suffisant pour vous observer vous-même quand vous la pratiquez (…) Le chiffre « 10 000 » a quelque chose de magique. Il signifie en fait qu’indépendamment du domaine ou de la personne, c’est le temps nécessaire pour arriver à une modification significative du cerveau.

Le cerveau humain a évolué en lien étroit avec la main. Beaucoup de nos techniques primales de survie dépendent d’une coordination fine et rapide entre la main et l’oeil. Aujourd’hui encore, une vaste portion de notre cerveau est consacrée à gérer ces interactions. Quand nous travaillons de nos mains et que nous construisons quelque chose, nous apprenons à faire des gestes dans le bon ordre et à structurer nos pensées. Quand nous démontons quelque chose pour le réparer, nous acquérons des compétences dans la résolution de problèmes, compétences que nous pourrons par ailleurs appliquer largement. Même s’il ne s’agit que d’une activité secondaire, nous devons trouver le moyen de travailler de nos mains et d’apprendre le fonctionnement intime des machines et autres merveilles de technologie qui nous entourent.

Notre culture ne met pas en valeur l’apprentissage de la discipline par les épreuves ni les souffrances. Les personnes répugnent à reconnaître en vérité leurs faiblesses, leurs déficiences et les défauts de leur œuvre. Même les livres de développement personnel destinés à nous remettre sur le droit chemin sont cousus de mansuétude et de flatteries, ils disent ce que nous souhaitons entendre : que notre nature est foncièrement bonne et que nous pouvons obtenir ce que nous voulons en suivant quelques préceptes simples. Les auteurs craignent de se montrer injurieux et d’attenter à l’estime de soi des lecteurs en leur offrant une critique sévère et réaliste, et en leur faisant prendre conscience de la distance qu’ils ont à parcourir. En fait, cette suavité et cette crainte de blesser sont à terme dévastatrices. Elles empêchent les gens de mesurer où ils en sont et de s’autodiscipliner. Elles les rendent inaptes aux épreuves qui se présentent sur le chemin de la maîtrise. Elles affaiblissent la volonté.

Dans ce nouvel âge, ceux qui suivent un cursus rigide pendant leur jeunesse finissent dans un cul-de-sac à quarante ans, ou sombrent dans un ennui mortel. Si en revanche, on suit à partir de vingt ans un apprentissage pluridisciplinaire, on élargit son potentiel en prenant de l’âge.

Le portrait de Dorian Gray illustré par Benjamin Lacombe

Malgré la notoriété du roman, je ne l’ai jamais lu en version complète. J’ai lu la version abrégée en anglais, quand j’apprenais l’anglais via un logiciel et toute la beauté du style d’Oscar Wilde était perdu dans cette version abrégée.

J’ai acheté ce livre (lien Amazon, lien Fnac) car j’adore les illustrations de Benjamin Lacombe et cette fois, le livre est non seulement bien illustré, mais en plus bien relié, bien imprimé, bien mis en page (avec des motifs façon William Morris, que j’adore). Il contient la version non censurée du roman (les passages censurés sont en gris). Et on a une partie BD au début et à la fin du livre, qui raconte l’histoire d’Oscar Wilde autour du roman, comment il est allé en prison pour son homosexualité (ce roman a été utilisé comme preuve lors du procès). D’habitude, je lis les romans en anglais dans la VO, mais la traduction en français est tellement bien faite (sans compter les illustrations) que ça ne me gêne aucunement de lire la traduction.

Ce qui est un peu bizarre, c’est l’emplacement de ce livre à la librairie (avec une petite note quand même précisant aux parents qu’il s’agit d’un roman pour adultes). Dans ma librairie, tous les livres de Benjamin Lacombe sont au rayon enfants.

Je suis très contente de la création de cette collection Papillon Noir chez Gallimard. Preuve que les gens s’intéressent de nouveaux aux livres illustrés, jadis réservés uniquement aux bibliophiles.

reMarkable Paper Pro

4 ans après la sortie de reMarkable 2, reMarkable Paper Pro voit le jour. C’est la tablette eink en couleurs la plus avancée au monde (à date). J’ai fait un review complet ici.

Je trouve que la technologie n’est pas encore mature, même le meilleur au monde n’est pas encore suffisamment fonctionnel, mais si vous êtes early adopter, un peu geek, ça peut peut-être vous intéresser.

Traduction via IA

Cela fait plusieurs années que j’étudie le Yi King et il y a plus de livres sur le sujet en chinois qu’en anglais ou en français. Je me suis mise à traduire toute seule les livres grâce à l’IA (je ne parle pas chinois). Je vous en ai parlé ici. J’ai testé l’API d’OpenAI (ChatGPT) et d’Anthropic (Claude AI) et j’ai trouvé la traduction d’Anthropic plus pertinente (l’entreprise a été créée par des anciens employés d’OpenAI).

Pour cela, j’ai écrit un script (à l’aide de ClaudeAI) pour interagir avec l’API directement (quand le document est trop long, ça ne sert à rien de passer par l’interface, il faut communiquer via API et payer). JB m’a créé une connexion avec son Rasberry via SSH et je peux lancer mon script très facilement. Je suis super contente.

C’est un sentiment indescriptible, quand on crée un script, quand il s’exécute sans bugs; et qu’il traduit tous les livres du monde en quelques minutes. Maintenant, les tarifs sont de plus en plus bas. Avec le dernier modèle d’Anthropic (claude-3-7-sonnet-20250219), je paie 4,11$ pour la traduction d’un livre de 300 pages vs. 8$ avant.

Certains amis, qui ne savent pas coder, ont pu générer des scripts pour leur usage personnel. Franchement, essayez ! On peut utiliser des scripts un peu partout, sur Excel, Google Docs, Google Sheets… on peut automatiser énormément de choses. Si vous n’avez aucune connaissance, l’IA va vous guider pas à pas.

The White Lotus

A la sortie de la Saison 3, j’ai fait du binge watch, j’ai regardé les 3 saisons d’affilé (pour la première fois). J’ai beaucoup aimé la première et la deuxième saison (particulièrement la dernière épisode). La 3ème saison aborde des problèmes qui nous concernent moins, je trouve.

En tout cas, ayant fréquenté pas mal d’hôtels lors de nos tours du monde, je trouve les personnages & situations assez crédibles : entre celui qui n’a pas la bonne catégorie de chambre; la mère de famille qui oblige tout le monde d’aller au buffet du petit-déjeuner parce que ça coûte cher (alors qu’en vacances on est censés faire un peu de grasse-matinée); les guests qui ne se baignent jamais dans l’océan mais restent près de la piscine toute la journée; ceux qui restent à l’hôtel pendant tout le séjour sans s’intéresser aux locaux etc. Ca m’a fait du bien de retrouver les images des hôtels qu’on a fréquentés à Koh Samui. Ca me redonne envie de voyager.

Je pense que le succès de The White Lotus tient en grande partie à la jalousie collective que le public ressent envers l’élite. Il y a un certain plaisir à voir que même les ultra-riches ne sont pas épargnés par la souffrance, les conflits, ou le mal-être. C’est presque cathartique : leur richesse ne les protège pas du chaos intérieur. Mais il y a aussi quelque chose de malsain dans ce type de séries, qu’on retrouve aussi dans Succession. (Cela dit, Succession, j’ai pas réussi à accrocher. J’ai tenu jusqu’à l’épisode 3, mais j’ai trouvé les personnages trop idiots).

On voit également que certains personnages s’isolent volontairement au sein de leur communauté de peur d’être exploités par d’autres. Même entre riches, ils sont méfiants, car entre 500 millions $ de net worth et 50 millions $, le niveau n’est pas le même et ils essaient de ne pas se mêler si le niveau de richesses n’est pas le même.

Spoiler : The White Lotus a mis en lumière une réalité assez troublante : certains amis peuvent se réjouir pour toi… à condition que tu ne les dépasses pas. Si ton succès devient trop éclatant, cela peut réveiller chez eux un sentiment d’infériorité difficile à gérer. Ta réussite leur renvoie l’image de leur propre stagnation. C’est ce qu’on observe avec Laurie (saison 3) : on ignore pourquoi les deux autres s’en sortent mieux, mais on devine que ses propres choix ont, en partie, contribué à sa situation actuelle. On voit aussi ce souci chez Cameron (saison 2) dès que son ami Ethan rencontre un succès fulgurant. Mais l’inverse n’est pas évident non plus : Kate et Jaclyn, malgré leur réussite apparente, semblent creuses intérieurement. Pour compenser ce vide, elles dénigrent Laurie — c’est leur façon de se sentir supérieures, de maintenir l’illusion d’un certain pouvoir. Moralité : il est essentiel de bien choisir ses proches — amis ou collègues.

Surmatelas

La semaine dernière, nous avons passé presque une semaine au Pays-Bas, dans 3 hôtels différents. Ayant équipé mon appartement de linge de lit et de bain dignes d’un hôtel 5 étoiles, je n’ai rien à envier aux hôtels où l’on a été. Sauf un, où le lit était particulièrement douillet. A chaque fois que c’est le cas, il y a un surmatelas.

Les surmatelas permettent de corriger les défauts de notre matelas actuel, pour apporter un côté moelleux ou au contraire un peu plus de fermeté. Celui-ci n’est pas trop mou, mais pas dur non plus, je le trouve parfait. Il y a une housse qu’on peut enlever et laver. Au lieu de changer de matelas et payer 500€, ajouter un surmatelas de 150€-200€ me semble une bonne solution. Nous avons trouvé le nôtre chez Marriott

Le seul inconvénient est que je n’aurai plus envie de partir en vacances tellement on est bien à la maison 😀

Coffret à montres

Enfin, n’oubliez surtout pas d’aller voir mon coffret à montres, que j’ai fait pour JB (j’en parle sur mon autre blog)

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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