J’ai toujours été fan du Seigneur des anneaux, j’ai regardé les versions longues plusieurs fois, je suis allée même visiter le studio Weta et les différentes versions de Hobbiton en Nouvelle-Zélande et au Guatemala.
Il y a quelques mois, j’ai découvert via le compte d’un libraire de livres anciens et rares l’existence d’un livre « The Lord of the Rings » (le Seigneur des anneaux en français) imprimé sur du papier bible.
Cela ne m’a jamais traversé l’esprit d’en posséder un, car les livres que j’ai vus jusque là étaient soit très gros, soit en 3 volumes. Mais imprimé sur du papier bible, ce livre est tout petit, poids plume et à peine plus épais que « The Hobbit ». Et surtout, il est disponible en un seul volume ! Eh oui, un livre pour toute la trilogie !
Après renseignements (sur plusieurs mois), je n’étais pas certaine de vouloir me l’offrir, car j’ai fait l’erreur de chercher la première édition indiquée sur la vidéo (très chère), alors que d’autres éditions ultérieures (avec une boîte et pas l’étui) étaient moins chères. De plus, j’ai appris qu’une édition de la Pléiade se préparait, et que j’allais sûrement avoir ma version « papier bible » en français. Mais l’idée d’en posséder un en VO a commencé à faire son chemin, comme l’effet que l’anneau a sur Frodo, peu à peu. Et me voilà en train de chercher frénétiquement sur tous les sites un exemplaire de mon « Précieux ».
Je pense que j’aurais pu trouver facilement et peu cher si j’habitais à Londres et faisais le tour des librairies de livres anciens, mais j’étais en Bulgarie, bientôt en France et ma seule source disponible était eBay. Après plusieurs jours à regarder systématiquement toutes les annonces, j’ai jeté mon dévolu sur un exemplaire plutôt abîmé (boîte quasiment en lambeaux), papiers froissés, 5ème édition (1976) par George Allen & Unwin. Sur eBay, tous les achats depuis l’international sont gérés automatiquement par le service de livraison et de douanes d’eBay donc ça ajoute une somme conséquente à la facture finale. 8 jours plus tard, le colis arrive enfin.
Quel bonheur de l’avoir dans mes mains. Les 1193 pages ne pèsent rien (je me demande pourquoi eBay m’a facturé les frais de livraison aussi énormes pour un livre poids plume). A part les 20 premières pages très froissées, le reste n’a même pas été lu. Les plans sont encore attachés au livre.
Ce papier bible est encore plus fin que celui utilisé pour la Pléiade. C’est pour ça qu’il est appelé « india paper » (< 30 grammes) et le papier bible est plutôt dans les 38 grammes. Ce papier est extraordinaire car il garde sa blancheur après presque 50 ans. Un vrai plaisir de feuilleter ce livre délicatement. J’ai maintenant l’habitude de lire sur ce genre de papier, la transparence ne me dérange nullement. Ce papier se froisse un peu plus que le papier bible, mais il reste costaud, ne se déchire pas si facilement.
Je remarque en uploadant les photos que le papier a l’air plus froissé que ce que je vois en vrai.
Vous pouvez voir que les deux plans sont pliés et collés au livre. Ces plans sont imprimés sur un papier fin mais plus épais que l’india paper. Ces plans laissent des traces sur le livre. Ce n’est pas le cas des livres en meilleur état que j’ai vus, je pense que celui-ci a été mis à plat, écrasé sous les poids des autres livres.
J’ai tenté de les aplatir avec un fer à repasser et ça a eu un certain effet, mais il s’agit de presque 50 ans de pli donc on fait ce qu’on peut. Le livre n’est pas uniquement en noir et blanc, il y a quelques passages en couleurs quand même. Cependant, il n’y a pas d’illustrations, à part les 3 plans.
La reliure est au top, le livre s’ouvre complètement et peut être posé ouvert sur la table. C’est une qualité que les livres modernes, fortement collés, n’ont plus. C’est pour ça que j’apprécie autant les livres avec cahiers cousus. Notez les tranches légèrement colorées façon jaspées.
Vu l’état de la boîte (ça m’étonne pas qu’elle soit en lambeaux car elle est difficile à ouvrir et on est forcé de tirer sur les coins et les abîmer), j’ai décidé de créer un nouvel étui avec du carton mousse 3mm (je n’ai pas trouvé mieux un mois d’août en France), pour me rapprocher des anciennes éditions. J’ai suivi les tutos ici et là. Avant de le faire, j’ai créé un étui test pour Le Petit Prince que je vous montrerai plus tard.
Le livre est relié avec une sorte de papier simili-cuir, donc j’ai opté pour un papier imprimé imitation cuir (style caviar) pour l’extérieur et un papier népalais (lokta) fait main, doré, à l’intérieur. J’ai récupéré l’étiquette sur la boîte et collé sur mon nouvel étui.
Il m’a semblé judicieux de récupérer l’étiquette, car si un jour je m’offre la version Deluxe de The Hobbit (MAJ, je finirai par l’avoir effectivement), au moins les deux livres auront quelque chose en commun. De plus, les inscriptions en haut et en bas en Tengwar et Cirth ont une signification. Elles sont là dès la première édition et méritent d’être incluses quelque part.
Et voici l’avant/après :
J’ai entouré le livre d’un film transparent car la dorure sur la couverture me semble un peu fragile. J’ai ajouté le ruban à l’étui pour qu’on puisse sortir le livre sans difficulté. J’ai hésité entre un ruban noir et un ruban doré, mais ne voulant pas attirer l’attention sur le ruban doré, j’ai préféré le noir. Et pour avoir une expérience de lecture optimale, j’ai créé un marque-page à partir du papier de l’étui :
Je veux que ce soit doré, en relief, étincelant, que ça donne envie, comme la première fois que j’ai vu le « Précieux » dans le film. Le texte a été coupé sur du vinyle métallique à l’aide de ma machine Silhouette Portrait 3, puis collé sur le papier simili cuir. Cela m’a pris plusieurs heures à cause de la finesse des caractères et de micro-détails trop durs à décoller/coller.
Je suis toute fière de mon « précieux ». L’étui me plaît énormément. Après une nuit entière à sécher et prendre la forme définitive sous de nombreux livres très lourds, le tout (livre, étui et marque-page) est sur ma table de chevet maintenant, prêt à être lu. Je suis très contente de cet achat car je n’ai encore lu que la version française, ça me plaira de relire la version originale, surtout dans une si belle édition. Même si le livre n’est pas si rare que ça (ça ne coûte pas des millions), ce n’est ni numéroté ni signé, mais ça reste un objet de collection prisé, les fans tolkiens sont très fiers s’ils en possèdent un dans leur bibliothèque.
Pour les collectionneurs, voici les photos que j’ai trouvées sur reddit, de la même collection, pour vous montrer la taille de The Lord of the Rings et The Hobbit.
Il y a une autre version, du même éditeur (devenu Harper Collins), en demi-reliure, avec tranches dorées comme j’aime, en « india paper » aussi, mais je n’ai absolument pas le budget pour me l’offrir (le moins cher est 3 fois plus cher que le mien).
Celui-ci ira bien avec The Silmarillion du même éditeur, version deluxe.
J’espère que cet article vous a plu. J’ai trop hâte de Gallimard sorte enfin la version Pléiade du Seigneur des anneaux, c’est typiquement le genre de livres qui méritent d’être imprimés sur le papier bible.