J’ai squatté un Salon de la Bijouterie réservé aux professionnels à Paris (France)

Lors de mon passage éclair à Paris, j’ai proposé à M. (ma copine rencontrée à Séoul) de m’accompagner à un salon réservé aux professionnels de bijoux.

Partie 1 : Visite du Salon
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Visite du salon

Note : Je ne suis pas du genre à collectionner les sacs, les chaussures, mais je ne me lasse pas des bijoux. Après avoir passé plusieurs années à les acheter, je me suis dit : « et si je les créais moi-même ? ». Ne pouvant pas porter autres choses que des métaux précieux, je me suis intéressée à l’orfèvrerie. Avant le tour du monde, j’ai suivi des cours chez deux orfèvres, à travailler directement l’argent (soudure, sertissage, découpage etc.). Je vous laisse découvrir quelques-unes de mes créations.


C’est un milieu très fermé. Aux alentours du métro d’Art et métier, on trouve une multitude de magasins vendant toute sorte d’apprêts, d’outils… Mais l’achat des matières premières précieuses (plaques d’argent, or, pierres précieuses…) se fait de manière plus discrète, caché dans les petites boutiques dont seuls les orfèvres (et leurs élèves) connaissent l’adresse. Il y a, dans ce milieu, une forme de discrimination perceptible entre les orfèvres qui s’auto-forment, et ceux qui ont fait une école. Au sein de l’école, lors de la dernière année, les élèves sont aussi divisés en plusieurs catégories selon leur dextérité / capacité : les meilleurs au sertissage, les moyens pour le polissage. Heureusement qu’avec le succès des bijoux fantaisie, la vente sur Internet… devenir créateur de bijoux est un rêve de plus en plus accessible, et se rendre à un de ces salons, cela permet aussi d’accéder à l’envers du décor.

C’est un salon réservé uniquement aux professionnels càd qu’il faut un extrait de Kbis pour y entrer. Comme JB et moi avons créé une société (qui n’a rien à voir avec les bijoux), j’ai un extrait de Kbis. J’ai proposé à M. de m’accompagner puisqu’elle aime les belles choses et qu’elle est scénariste donc elle s’intéresse à tout. Normalement, nous n’avons rien à faire là, mais nous avons maintenant pris l’habitude de nous faire passer pour des professionnels. C’est donc surexcitées que nous découvrons les deux étages de ce salon.

Il y a 3 ans, j’y suis allée pour acheter des pierres à sertir (dont des diamants bruts qui sont vraiment super jolis). J’y ai trouvé de superbes matières premières et même vu quelques machines aux prix abordables.

Les matières premières

Cette année, la partie réservée aux matières premières est deux fois plus petite. On n’y voit surtout des pierres semi-précieuses, des perles de toutes les tailles…

Il y a moins de météorites que la dernière fois (oui on sertit aussi des mini-morceaux de météorites), moins de diamants, moins de machines. Mais M. a pu ainsi découvrir l’univers des apprêts : où l’on peut acheter un fermoir de tant de cm, des chatons prêts à accueillir une pierre, des chaînes qu’on achète au mètre…

Des machines 3D pour imprimer les bijoux complexes, et des machines de découpage laser, permettant de créer des motifs ajourés complexes, qui auraient pris trop de temps si on l’avait travaillé à la cire ou directement à la cheville. Il y a aussi des stands entiers remplis de présentoirs, écrins, et boîtes de bijoux…

Pour cette partie, on peut acheter à l’unité les apprêts (quel petit créateur aurait besoin de 100 chatons de la même taille hein ?), à condition de montrer son Kbis.

Les bijoux

Nous passons très rapidement au 1er étage où sont exposés des créations de centaines de créateurs.
Cet étage s’adresse plutôt à un public très spécifique : des propriétaires de boutiques de bijoux.

Certains affichent clairement les prix réservés aux professionnels, d’autres ne le donnent que quand l’acheteur communique le nombre de pièces qu’il souhaite acheter. Ici, nous ne pouvons plus acheter à l’unité mais il faut passer des commandes auprès du professionnels, qui va noter chaque modèle, la quantité et les livrer plus tard. La négociation est permise, la vente en marque blanche est possible selon le créateur. Il y a des créateurs qui ne vendent que via revendeurs, ils n’ont même pas de sites Web. D’autres qui exigent la vente de leurs bijoux uniquement dans les salons professionnels comme ceux-ci, et pas par Internet, email ou autres.

Comme nous sommes asiatiques, nous avons été pas mal sollicitées car il y avait beaucoup d’acheteuses chinoises venues au salon et passer d’énormes commandes.

A un moment, nous sommes passés devant un stand énorme, rempli de bijoux en argent et pierre semi-précieuses. Sur ce stand, il y avait 2 prix : le prix public conseillé, et le prix réservé aux professionnels. A titre d’exemple, une bague vendue 50€ aux particuliers coûte seulement 18€ aux professionnels.

M. et moi avons craqué pour quelques bijoux mais nous nous contentons juste de noter le nom de la boutique car nous ne pouvons vraiment pas les acheter au salon 😀

Les écoles

C’est aussi à cet étage qu’on trouve des stands de plusieurs écoles de création de bijoux, dont la fameuse école Boulle. Cette école forme les meilleurs joailliers qui vont ensuite travailler pour les marques de haute joaillerie.

Je suis en train de m’extasier devant les créations des élèves de l’école quand une professeure de l’école me demande ce que je fais dans la vie. Je lui réponds que je travaille dans la publicité en ligne, je n’ai rien à voir avec cet univers et que je n’ai absolument pas le niveau pour rejoindre une école aussi réputée, mais elle m’encourage à m’inscrire à l’école en août et suivre les cours pour adultes (organisés par la mairie de Paris) pour pas cher. Si jamais je n’arrive pas à m’inscrire aux cours de la mairie, je peux toujours m’inscrire à un autre cours, payant cette fois, mais pour lesquels il existe des bourses pour financer les études. J’ignore si j’aurai vraiment envie de prendre des cours de joaillerie pendant un an, la pensée m’a traversé l’esprit.

Elle me dit ensuite qu’il y a très peu de demandes pour rejoindre l’école au niveau du lycée. Donc si jamais vous êtes intéressé par cette école, pensez à vous inscrire pour le lycée, il y aura plus de places et moins de compétition, que vous y inscrire APRES le bac. Elle m’a dit de faire passer le message, alors je fais passer le message ici 😀

 

 

Partie 2 : Conseils pratiques

Ce salon ne permet pas de voir comment on crée un bijou de A à Z.

Il permettra aux petits créateurs de faire son petit shopping de pierres à sertir, d’apprêts (en laiton ou en argent, pas d’or au salon), de boîtes à bijoux et autres petites choses. Il servira également d’inspiration pour les amoureux de bijoux.

Si vous voulez vraiment y rendre, sachez qu’il faut venir avec un Kbis, une carte d’identité. Ce salon a lieu tous les ans, il suffit d’acheter le ticket une fois (38€/personne) pour que les années suivantes, vous soyez invité(e) gratuitement.

 

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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    2 commentaires
    • Répondre Julia

      9 novembre 2022, 22 h 48 min

      Bonjour !

      Je suis actuellement en reconversion professionnelle. J’aimerai beaucoup participer au salon Bijorhca mais je n’ai pas encore de Kbis. Le kbis doit-il à tout prix être à mon nom ?
      Peut-il y avoir plusieurs visiteurs pour le même Kbis ?

      Merci d’avance pour votre réponse !

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