Après le Vietnam, nous devons retourner en France pour des raisons familiales. Depuis quelques années, la compagnie aérienne vietnamienne Bamboo propose des tickets très abordables entre Hanoi/Saigon et Francfort. Nous en profitons pour passer une semaine en Allemagne avant de prendre le train vers Paris.
Je ne suis pas retournée en Allemagne depuis le début du Covid (mars 2020). Eh oui, si vous vous en souvenez encore, j’ai dû fuir l’Allemagne, de peur que les frontières ne se ferment définitivement et me retrouver à faire le confinement toute seule en Allemagne (peur qui s’est révélée fondée !). Lors de ce voyage solo, je n’ai pas pu profiter pleinement de Mayence, j’ai donc décidé d’y retourner.
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Francfort
Francfort a un des aéroports les plus grands de l’Europe et il nous est arrivé d’y faire escale, mais c’est seulement la deuxième fois que nous sortons de l’aéroport. La première fois, nous sommes venus pour un concert de 2Cellos et Air France nous a remboursé deux fois le billet d’avion, à cause d’un incident de surbooking, ce qui nous a remboursé la totalité du séjour. Donc nous associons toujours Francfort aux bons souvenirs.
Depuis l’aéroport, nous prenons le taxi, car nous sommes très fatigués après un long courrier, mais il y a un train entre l’aéroport et le gare du centre-ville donc n’hésitez pas à le prendre. Nous avons opté pour un hôtel près de la gare pour mieux partir à Mayence plus tard. Si c’était à refaire, j’aurais choisi d’aller directement à Mayence car l’aéroport se trouve entre Francfort & Mayence. La gare de Francfort n’est pas bien fréquentée le soir. J’aurais dû aller tout de suite à Mayence, puis reprendre le train un autre jour pour visiter Francfort, sans les valises, et en journée.
En tout cas, les tramways à Francfort sont très bien et à l’heure. La vieille ville est de toute beauté malgré la pluie :
Puisqu’il pleut de plus en plus, je dois acheter un parapluie et on finit dans un centre commercial dont le rooftop offre une vue très sympathique sur la ville, très moderne et bétonnée.
Sur le chemin du retour, JB tient à s’arrêter pour prendre une photo devant le signe € de la Banque Centrale Européenne. Vu comment l’euro perd de la valeur en ce moment, JB a du mal à décrocher un grand sourire, sorry sorry!
Mayence
Le train entre Francfort et Mayence est une sorte de train de banlieue, donc on ne peut pas acheter les tickets via appli, mais à l’entrée de la station, comme un ticket de métro. Nous sommes surchargés (on doit ramener des affaires pour ma sœur en France), mais le train est bondé à cause des supporters (bien alcoolisés) qui vont assister à un match de foot (ce train dessert aussi le stade). Par miracle, nous arrivons à entrer avec nos 3 valises et avoir même une place assise 🙂 C’est pour ça que j’aurais aimé aller à Mayence en premier avec les valises.
Musée Gutenberg
Mayence est une de mes villes préférées lors de mon court road trip en train en Allemagne en Mars 2020 (cf. mon itinéraire de voyage). Malheureusement, le jour où j’y suis allée, le musée que je voulais visiter le plus était fermé. Pour me venger, je l’ai visité deux fois : Musée Gutenberg. Le ticket d’entrée est très abordable : 5€, et de mémoire, la location de l’audioguide (en français) coûte 3€.
Petites parenthèses pour nos lecteurs fréquents : vous allez voir beaucoup d’approximation dans tous les carnets de voyage de 2022, car après l’opération urgente de JB, et une année difficile, j’ai eu un tel choc que ma mémoire a supprimé tous les événements non essentiels des 12 mois précédents et depuis, j’ai la mémoire d’poisson rouge. Je ne me souviens plus du tout des prix, des numéros de bus/tramway, de noms de places alors qu’avant j’avais tout ça en tête. Tous les articles écrits après Août 2022 seront sans prix/tarifs lol jusqu’à nouvel ordre 😀
Je vous conseille vivement de prendre l’audioguide car beaucoup de choses ne sont pas écrites, on n’y a accès que via l’audioguide.
Le musée Gutenberg est une visite indispensable car l’imprimerie est une avancée importante. L’idée d’imprimer avec des lettres individuelles n’est pas nouvelle (en Asie), mais Gutenberg a trouvé un alliage beaucoup efficace pour produire des milliers de lettres métalliques en très très peu de temps (pour en savoir plus sur les matrices, polices, lettres etc. lisez mon carnet de voyage au musée d’imprimerie à Anvers ici).
Déjà à l’époque de Gutenberg, les bibles de Gutenberg étaient particulièrement prisées car elles étaient de grande qualité et moins chères que les bibles recopiées à la main. Il utilisait un papier particulièrement épais (et cher). Sa police était belle, lisible. Pour avoir un texte parfaitement justifié, il fallait jouer sur les espaces entre les lettres, avoir des lettres légèrement plus fines que les autres. Tout cela prenait énormément de temps pour préparer les lettres pour une seule page. Les colonnes étaient de largeurs parfaitement égales. Les bibles de Gutenberg n’existent qu’en environ 180 exemplaires en tout donc elles sont très rares. A cette époque, les bibles étaient trop grandes donc elles étaient divisées en deux tomes. Si les lettres normales étaient imprimées, les lettrines et décorations étaient faites à la main. Les clients pouvaient choisir leur style de décoration.
Ces bibles sont tellement rares que même le musée de Gutenberg n’en avait pas au début, et a dû les acheter aux enchères (ils en ont 3, dont une bible complète) et les ramener en Allemagne dans un bagage à main. Ces trésors sont gardés dans un coffre fort énorme et on ne peut pas les prendre en photos donc voici des photos officielles du site du musée. Ce sont des bibles à 42 lignes.
J’ai du mal à vous faire comprendre à quel point je suis émue de les voir en vrai. C’est comme quand j’ai vu le bâton de Mahomet au musée Topkapi en Turquie, je ne pouvais pas croire mes yeux. Une transformation incroyable affectant toute l’humanité peut être représentée par un objet et qu’on peut l’admirer avec nos yeux.
Au sous-sol, régulièrement, il y a des démonstrations en direct pour montrer le process d’imprimerie. Quelqu’un fond le métal et crée une lettre en métal sous nos yeux ébahis en quelques secondes. On n’a pas encore le temps de comprendre l’information que la lettre est déjà toute prête !! Imaginez le nombre de lettres qu’on peut créer en une heure, et à la chaîne !
Ensuite, une page de la Bible est imprimée en direct. La machine à presse utilise beaucoup de pression, d’où « pression » dans « impression » et si on n’en met pas assez, les lettres n’auront pas la même couleur.
Le reste du musée nous montre les différentes machines à presse, des bibles plus récentes, de très beaux livres créés par estampes. Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est qu’il y a une grande partie dédiée à la reliure, aux techniques d’impression chinoises, coréennes et arabes. Bref, j’y ai passé des heures, j’aime beaucoup beaucoup !
Ensuite, j’ai acheté à la boutique de souvenirs une page issue de la Genèse, imprimée à l’ancienne, avec quelques détails complétés à la main, je la trouve très belle.
J’aurais aimé pouvoir imprimer moi-même, en cherchant des lettres moi-même. C’est possible à l’atelier d’impression juste à côté du musée, mais quand je suis passée, ils m’ont dit que c’était uniquement sur rendez-vous car ça prenait quand même 2h. Mais regardez cet atelier, il est absolument magnifique et il y avait plein de lettres et d’espaces, de toutes tailles, toutes polices.
Centre-ville & Cathédrale
La vieille ville et la cathédrale sont magnifiques. C’est petit, mais cette ville a toujours dégagé une bonne énergie, je peux y vivre sans aucun problème.
D’ailleurs, on a passé une semaine ici, dans un Airbnb et tous les jours, je vois la cathédrale depuis mon balcon. L’ambiance est douce, ça fait du bien après des mois dans des villes stressantes asiatiques.
Partie 2 : Conseils pratiques
- Il y a des vols directs réguliers entre Hanoi-Ho Chi minh ville et Francfort avec la compagnie aérienne Bamboo. Vous avez en plus droit à 43kg/personne de bagages en soute, c’est énorme !
- Le réseau ferroviaire et le transport public allemands sont excellents, avant de prendre un taxi ou un Uber, pensez à vérifier d’abord sur Google Maps
- L’Allemagne est un pays qui aime beaucoup le cash, donc ayez toujours de la monnaie sur vous. Beaucoup de restaurants n’acceptent pas la carte.
- Achetez les tickets de train via l’application de la Deutsche Bahn, ce sera plus simple
