Anvers : la Ville des Diamants & Musée de l’imprimerie – Road trip en Belgique 4/5

C’est une erreur de penser que les diamants à Anvers sont moins chers qu’ailleurs. Si le quartier des diamantaires vieux de plusieurs siècles est le repère de milliers de marchands, tailleurs et polisseurs de diamants, acheter un diamant à Anvers, c’est avoir plus de choix – mais pas forcément payer moins cher.

Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Carnet de voyage

Train Gand – Anvers

Après une demi-journée à visiter Gand, nous prenons de nouveau le train pour Anvers. Si nous avons choisi de passer 2 nuits à Anvers, c’est parce que je n’ai pas trouvé d’hôtel économique à Gand pour 3. Ainsi, nous optons pour un Airbnb (une chambre privée avec WC et salle de bain partagés) au centre-ville. Cela s’avère être un bon choix car nous pouvons ainsi nous reposer et dormir plus longtemps, au lieu de nous dépêcher le matin pour prendre le train pour la prochaine ville.

Attention, il y a plusieurs gares à Anvers, il faut s’arrêter à la gare Centrale. De plus, il faut aussi regarder les horaires de train sur le site de SNCB car certains trains ne sont pas directs mais s’arrêtent à Bruxelles.

La station de train se trouve pile au milieu du quartier des diamantaires, il y a des boutiques partout partout. Malheureusement, ce n’est pas super bien décoré, ça ne fait pas luxueux mais plutôt brouillon, désorganisé… On dirait le Grand bazar d’Istanbul 🙂

Notre Airbnb

Notre Airbnb est très moderne et est équipé de serrure connectée à une application. Ainsi, nous avons pu ouvrir la porte avec un smartphone. Si cela vous intéresse, voici l’annonce du Airbnb. Nous avons payé 83€/nuit. La chambre est équipée d’un lit double (immense) et d’un lit simple. La douche est superbe, tout est propre, bien chauffé, bien décoré. Je recommande vivement ! Si vous n’avez pas encore de compte Airbnb, cliquez ici pour bénéficier jusqu’à 50€ de réduction sur votre 1ère réservation

C’est la 1ère fois que ma copine M. et son fils dorment dans un Airbnb où l’on partage les salles de bain et WC. Il y a un peu d’appréhension au début mais les clients des Airbnb sont en général respectueux à la base donc tout s’est bien passé.

Friterie

Il pleut et nous optons pour la solution facile : la friterie la plus proche de notre Airbnb élue aussi la meilleure d’Anvers. Depuis que nous sommes à Gand et Anvers, les gens ne nous parlent qu’en flamand et semblent ne plus vouloir comprendre le français (alors qu’ils sont bilingues). D’abord agacées par cette attitude, on avale notre fierté et M. arrive même à placer une commande entièrement en flamand – sous le regard admiratif de son fils et moi. Malheureusement, il y a eu un malentendu – car notre cher vendeur ne nous a rien expliqué et on s’est retrouvé avec une barquette de frites absolument délicieuse et une barquette de frites baignée dans de la sauce blanche et du ketchup :'( Tristesse !!!

Cathédrale d’Anvers

Bien qu’il faut payer 6€ pour y entrer, la visite vaut totalement le coup. Ces frais d’entrée contribueront également aux travaux et rénovations de la tour – le joyau de cette cathédrale. Sa construction a pris 160 ans et l’intérieur est différent d’autres églises gothiques. Les colonnes sont beaucoup plus grandes, et partent du sol jusqu’aux voûtes. L’ensemble fait un peu vide, mais de nombreuses sculptures en bois et les petites chapelles aux vitraux absolument magnifiques nous laissent sans voix.

Juste en face de la cathédrale se trouve la statue de « Nello & Patrache » : « les personnages principaux du roman anglais ‘A Dog of Flanders’ de 1872. L’histoire se passe à Hoboken et Anvers, avec en toile de fond la cathédrale Notre-Dame et les peintures de Rubens. »

La place centrale

Nous découvrons une place centrale de toute beauté, avec des façades absolument instagrammables, avec des petites sculptures dorées qui font toute la différence.

L’hôtel de ville, qui doit être magnifique sans les travaux, est cachée par les bâches de protection malheureusement. Cette place est super belle, moins qu’à Bruxelles mais j’ai l’impression que ce sera plus agréable qu’à Bruxelles, car il y a beaucoup de restaurants avec terrasses et moins de monde.

Il commence à pleuvoir beaucoup et nous nous cachons chez un restaurant ne vendant que des spaghettis – pour 12€, on a droit à une grosse assiette de spaghettis et un café.

Musée du diamant

Juste à côté se trouve le musée de diamant : DIVA (12€/entrée), qui permet d’admirer quelques chefs d’oeuvre de joaillerie, de l’argenterie et des créations modernes au sein d’une exposition. Si les bijoux sont très beaux, à un moment trop de diamants sur un bijou énorme… ça devient vulgaire. On n’en peut plus 🙂

Heureusement qu’il y a des écrans tactiles nous expliquant comment et où sont extraits les diamants, comment on les taille, comment on détermine la valeur d’un diamant. Ces informations sont plutôt basiques pour ceux qui s’y intéressent déjà – mais pour ceux qui ne le savaient pas, il y a même une vidéo montrant la méthode de fonte à la cire perdue et le sertissage d’un diamant à 6 griffes.

On apprend par exemple que 80 % de la production mondiale de diamant brut est encore traitée à Anvers : un volume de transactions de plus de 18 milliards de dollars, concentré dans un espace d’à peine 2km², près de la gare. A la boutique souvenir du musée, on peut acheter des diamants bruts mais aussi des diamants taillés, avec caractérisitiques de couleurs (D, E,F,G…), de pureté (VS1, VVS1…) et le carat. Les prix ne sont franchement pas très intéressants.

A titre d’exemple, voici les prix constatés :

  • 0,06ct, G, VS1 : 110€
  • 0,05ct, G, VVS1 : 110€
  • 0,07ct, G, SI1 : 112€
  • 0,08ct, H, VS2 : 168€
  • 0,08ct, D, SI1 : 144€
  • 0,08ct, F, SI2 : 134€
  • 0,21ct, G, SI1 : 523€
  • 0,26ct, D, SI2 : 641€

Château d’Anvers

Juste à côté se trouve le château d’Anvers, en travaux en ce moment et fermé aux visiteurs. Il y a un view point intéressant et point de départ des tours en bateau, mais le temps se dégrade et on se dépêche de se mettre à l’abri.

Musée de l’imprimerie

C’est ainsi qu’on s’est retrouvés au musée de l’imprimerie. Je ne voulais pas y aller au début, mais heureusement qu’on l’a fait, car c’est vraiment le highlight de tout notre road trip en Belgique.

Comme vous le saviez, avant l’invention de nos imprimantes, l’impression se faisait en alignant chaque lettre (à l’envers) puis utiliser les presses à imprimer pour « tamponner » le contenu sur chaque feuille.

Il y a donc des lettres de différentes tailles, il y en a qui sont tellement petites qu’on ne sait même plus reconnaître les lettres… il y a même des lettrines, des motifs de décoration, des espaces de tailles différentes… c’est un vrai trésor qu’on voit ici.

La première partie de la visite consiste à faire le tour de la maison de la famille Plantin-Moretus : les imprimeurs et éditeurs très célèbres pour la qualité de leur impression mais aussi les œuvres et auteurs qu’ils ont pu attirer et faire imprimer chez eux. Ici, nous avons pu toucher à quelques feuilles imprimées avec l’ancienne méthode. Ohlala, je pense que nous avons absolument perdu cette jolie sensation de toucher un papier de qualité – fait main. La manière dont la presse à imprimer dépose l’encre sur le papier n’a plus rien à voir avec ce que nous avons aujourd’hui. Sur ce papier, on peut voir la trace de l’encre qui bave un peu, la pression qu’elle exerce sur le papier, la typologie ancienne… que c’est beau ! M. et moi avons presque les larmes en voyant toutes ces jolies choses perdues, franchement quand on a touché ce joli papier fait main et imprimé à la main, on n’avait qu’une envie c’est de courir acheter un des livres anciens imprimés à la main.

L’intérieur du musée est un peu sombre, mais c’est pour protéger les murs couverts de cuir absolument magnifique et les livres anciens.

On nous explique à l’aide d’affiches et notations comment les lettres sont fabriquées. D’abord un graveur fabrique les poinçons. C’est eux qui fabriquent la « police ». Ils peuvent garder leurs poinçons ou pas. En général, la famille Plantin-Moretus achète les poinçons comme ça ils sont les seuls à pouvoir utiliser la police créée par les graveurs. Sinon, les graveurs vont vendre à plusieurs imprimeurs ce qu’on appelle « matrice ». La matrice permet, à l’aide d’une moule spéciale, de fabriquer des lettres en plomb en série illimitée.

Les typologies modernes utilisées sur l’ordinateur sont inspirées des poinçons faits par les maîtres d’autres temps. Même les traces de bavure de l’encre sont incorporées dans la typologie moderne pour recréer ces jolies lettres. Bons nombres de polices que nous utilisons utilisent le nom d’anciens maîtres-graveurs, comme Garamont.

La différence entre un poinçon et une lettre (à impression), c’est qu’un poinçon existe en version unique – alors que les lettres à impression sont fabriquées en série à partir de ces poinçons.

On peut admirer ici une bible richement illustrée et comportant 94 gravures.

L’une des plus belles bibles imprimées dans l’imprimerie Plantin. Il y a aussi une bible multilingue (5 langues).

Je crois avoir raté la collection des estampes. Vous pouvez consulter la collection en ligne ici. Comme vous vous en doutiez, l’impression des dessins doit se faire à l’aide des « tampons » également. Pour créer ces « tampons », on parle plutôt d’estampes. Le dessin est gravé grâce à la méthode d’eau forte (gravure sur une plaque souvent en bronze, à l’aide de l’acide nitrique. J’ai eu l’occasion d’apprendre à faire des estampes au Petit Palais à Paris, et cette méthode permet d’avoir des traits précis – et il y a des méthodes avancées – et chimiques – permettant d’avoir des textures, ombres et lumières extrêmement variées. L’avantage, c’est qu’on peut imprimer son oeuvre autant de fois qu’on le souhaite – et faire des tests de couleurs, plus ou moins d’encre etc. si vous avez l’occasion je vous conseille vivement d’apprendre à faire une estampe.

La visite de ce musée nous a vraiment enlevé tout le stress enduré depuis quelques jours – lié au temps, la fatigue, le flamand… et nous a donné le sourire jusqu’aux oreilles. Franchement allez-y, c’est absolument magnifique et instructif. Le ticket ne coûte que 8€

Partie 2 : Conseils pratiques

Budget

  • Métro à Anvers : 2,5€ le ticket – il faut valider le ticket à la machine, en montant dans le métro : au premier wagon
  • Cathédrale : 6€
  • Musée du diamant : 12€
  • Musée de l’imprimerie : 8€

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Bruxelles : la plus belle ville de Belgique - Road Trip en Belgique (5/5)
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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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