Mardi dernier, je suis allée voir les cerisiers en fleurs à l’Expo ’70 Commemorative Park, en full-bloom depuis 3 jours. C’est un des meilleurs lieux de tout le Japon pour le hanami (coutume traditionnelle japonaise d’apprécier la beauté des fleurs, principalement les fleurs de cerisier). Comme JB devait travailler, j’y suis allée toute seule.
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Il me faut 2 changements et une longue heure pour aller jusqu’au Expo’70 Comemorative Park. Heureusement que je suis assisse la plupart du temps. Dès la sortie du train/métro/RER (je ne sais plus), je vois une énorme roue à ma droite, et une sorte de pingouin/lune/antenne/pigeon géant à ma gauche.
En fait, ça s’appelle « Tour du Soleil » et c’est un bâtiment artistique créé pour l’expo universelle de 1970.
J’achète un ticket pour le « jardin japonais » (250yen), puis un ticket pour le Japan Folk Crafts Museum (700yen) avant de comprendre que si je veux juste regarder les cerisiers, c’est gratuit. No problem, je me suis déplacée jusqu’ici, je vais aller voir ces deux autres lieux se situant aussi dans le parc.
Je comprends tout de suite pourquoi c’est un des lieux préférés des japonais (et non des touristes) car à part la contemplation des cerisiers, on peut aussi pique-niquer et jouer sur la pelouse. Certains amènent même des tentes (pour fuir le soleil). Il y a énormément de monde (étrange pour un mardi), mais quand on réfléchit bien, beaucoup de japonaises arrêtent de travailler (ou travaillent en temps partiel) dès qu’elles ont un enfant.
Les cerisiers ici n’ont pas de fleurs toutes blanches, mais blanches à l’extérieur et un peu roses à l’intérieur
Il y a beaucoup de stands de nourriture à côté, j’aime beaucoup l’ambiance ! Pour les photographes, il vaut mieux venir ici tôt le matin. La petite allée bordée de cerisiers rendra super bien en photos.
Japan Folk Crafts Museum
Ce musée se trouve dans un lieu fréquenté par les japonais du coup rien n’a été traduit pour les touristes. Heureusement que j’ai passé un long moment au Museum of Traditional Crafts à Kyoto du coup je suis capable de comprendre l’exposition permanente qu’il y a ici.
Les téléphones sont interdits, et les photos aussi, du coup je vais juste vous décrire ce que j’ai vu. Ce musée consacre une grande partie aux techniques de teinture du kimono. Pour obtenir des motifs différents, il faut nouer le tissu différemment, ou créer des pochoirs… pour atteindre le motif désiré. Ce sont des heures et des heures de travail manuel. On peut voir dans ce musée plusieurs kimonos teints de manière traditionnelle, et voir des morceaux de tissu avant et après la teinture.
Au sous-sol, juste avant la boutique de souvenir, il y a une longue vidéo qui explique (en japonais) toutes les techniques de teinture. Je vous conseille vivement d’y consacrer une heure car j’ai tout compris même si je ne parle pas japonais, et ça ne fait que renforcer mon respect pour l’artisanat japonais. La fanatique de l’artisanat que je suis, a eu les étoiles dans les yeux, après le visionnage de ce reportage.
Le jardin japonais
Comme j’ai acheté le ticket pour le jardin japonais, j’y vais, sans savoir quoi m’attendre.
Dès l’entrée, je vois un hall ouvert où plusieurs personnes âgées s’assoient sur des bancs et admirent le paysage.
Je suis scotchée par la beauté du lieu. C’est tellement paisible, c’est tellement parfait, chaque arbre est un bonsai parfait, la colline au loin est tondue parfaitement bien. On entend le bruit de l’eau provenant de la petite cascade à gauche.
C’est trop beau ! Tellement beau que je me demande ce que j’ai fait pour mériter autant de belles choses, et autant de bonheur ? J’ai toujours été très égoïste, toutes mes décisions tournent autour de moi, ce que je veux, ce que je voudrai. Il y a beaucoup plus de gens plus travailleurs, plus intelligents, plus gentils, plus sympas que moi, pourquoi moi ? Je n’ai pas la réponse exacte, mais je me dis qu’au moins, je ne nuis à personne, mon bonheur ne s’obtient pas en écrasant les autres, et j’ai toujours été éthique dans tout ce que je fais.
Après ces quelques réflexions et une glace à la vanille, me voilà à pied pour explorer le reste du parc. Il y a pas mal d’arbres et fleurs que je ne connaissais pas du tout.
Les cerisiers sont en full bloom ici aussi
Et mon moment préféré : des personnes âgées assises sur des bancs, sous une pluie de pétales de cerisiers…
… en face de cet étang absolument somptueux
C’est tellement paisible, tout est d’une perfection !
J’ai eu l’occasion de travailler avec des japonais quand j’étais en agence. Nous étions en appel d’offre et devions faire l’audit des campagnes publicitaires en japonais. Pour cela, nous avons fait appel à l’antenne japonaise de notre agence.
Le travail demandé devait prendre énormément de temps, même aux seniors, et nous leur avons donné un jour de moins qu’il ne fallait. Le travail rendu était PARFAIT, à la virgule près : les slides étaient parfaites, mais en plus le fichier Excel de travail (une sorte de brouillon) était parfaitement bien organisé aussi. J’ai effectué des vérifications comme je pouvais, et je n’ai pu trouver aucune faute. A ce moment là, une réflexion m’a traversé l’esprit : j’aimerais tellement être entourée de personnes aussi consciencieuses dans le travail, capables d’atteindre un tel degré de perfection. Je me suis trompée de pays en fait ! J’aurais dû être japonaise, ou travailler au Japon.
Et puis, après presque deux ans de tour du monde à observer différents peuples et modes de vie, à voir les japonais rentrer à 21h tous les jours, se bourrer la gueule, fumer comme des pompiers, j’ai compris que ce degré de perfection s’obtenait aussi au détriment de la vie perso. S’y ajoutent une pression et une compétition très fortes. Maintenant, je ne veux plus être japonaise ni travailler au Japon.
Depuis notre passage en Asie, et surtout avec le nouvel an vietnamien, nous avons eu maintes fois l’occasion de demander quelque chose aux dieux : de l’argent, de la réussite, de la chance… et à chaque fois que l’occasion se présente, je suis choquée par ma propre réflexion comme quoi je n’ai absolument besoin de rien. Ma vie est parfaite comme elle est maintenant. Je suis tellement contente que ça m’arrive enfin, je ne pensais pas pouvoir le dire un jour, tellement j’étais torturée, insatisfaite, anxieuse et pessimiste avant. Avant, je ne voyais aucun issu pour moi, mais maintenant que j’ai appris à vivre l’instant présent et ne plus me soucier du futur, je me suis déchargée d’un gros poids.
Comme ces fleurs, tout est éphémère, il faut en profiter à l’instant présent, pas demain, pas dans 10 minutes, mais maintenant.
Partie 2 : Conseils pratiques
Budget
- Transport Osaka => parc : 650yen l’aller. Il faut s’arrêter à la station : Bampaku-kinen-koen Station
- Hanami : gratos
- Jardin japonais : 250yen
- Japan Folk Crafts Museum : 700yen
Astuces
- Allez-y tôt le matin pour de meilleures photos de l’allée bordée de cerisiers
- Le jardin japonais est peu fréquenté, il y a un café près de l’entrée, vous pouvez déjeuner là-bas, tranquille, ou manger une glace
- Le salon de thé sur le plan (au sein du jardin japonais) n’est pas ouvert au moment où je suis allée
- Près de la cascade, il y a plein de corbeaux (ils sont assez bruyants et peuvent voler un peu bas). En tout cas, si j’ai quelque chose à manger, je vais plutôt manger près du café et éviter de manger dans le jardin, on ne sait jamais.
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