2 semaines de vacances au Vietnam (2025): Ha Noi, Da Nang, Hoi An

JB, redevenu salarié est « obligé » de poser deux semaines de vacances avant août, et nous voilà « contraints » de partir quelque part. Nous décidons de passer deux semaines au Vietnam, les dates étant déterminées par le prix d’avion tout simplement. Même si ce n’est pas le meilleur moment pour le Vietnam puisque c’est le début de l’été aka canicule. Puisque le but est de se reposer, nous avons un programme très simple qui consiste à revenir aux endroits que nous avons déjà visités, où nous avons été plusieurs fois, comme ça il n’y a aucune pression de visite et on peut juste profiter de ces villes comme des locaux.

Toutes les adresses & infos des artisans sont données ici, et

Forcément, la première ville est Hanoi, ma ville natale. Nous faisons exprès d’avoir deux valises à moitié vide pour ramener des cadeaux de France pour tout le monde, et ramener des cadeaux du Vietnam. On découvre qu’on a +10% de pouvoir d’achat car l’euro est très fort en ce moment et les tarifs en VND restent identiques vs. 2024.

Air France nous place sur des places les pourries de l’avion; et nous décidons de négocier lors du check-in pour deux places près de l’emergency exit. On nous répond que normalement ces places sont payantes mais nous les donne gratuitement car JB a l’air costaud et que je parle vietnamien – pouvant servir d’interprète en cas de problème. JB est super content car il a toute la place pour ses longues jambes. Partir de Lille nous ajoute beaucoup de temps de voyage : 24h porte à porte.

A Hanoi, nous retournons à l’hôtel où nous avons l’habitude de séjourner, louons la moto chez notre loueur de scooter habituel. J’ai une petite liste de restaurants que je veux tester / retourner. Vous pouvez trouver des vidéos de JB vous apprenant à manger tel ou tel plat sur Instagram.

Dans ce sens, le décalage horaire est très difficile et nous essayons tant bien que mal de nous adapter, mais malgré tout notre effort, pendant une semaine, on se couche très tard et se lève toujours très tard.

C’est la saison des fruits d’été, des fleurs de lotus… une saison très agréable pour manger mais pas pour sortir dans la rue (40, 43 degrés)…

Nous allons tout de suite chez les artisans les premiers jours car nous savons que certaines opérations prendront du temps : chez le réparateur de montres, chez le bottier, puis chez les maroquiniers. Au Vietnam, quand une tâche prend plus que 24h, les gens s’excusent. Alors qu’en France, pour ma montre qui a pris l’eau, on est allés voir 3 personnes, aucune ne veut la réparer; on m’envoie à Paris car il manque telle ou telle pièce. Ici, le client n’a pas à s’embêter du détail, l’artisan s’occupe de tout.

Je suis censée passer deux jours chez mon prof de maroquinerie pour apprendre à sculpter une poignée de sac; mais il est en plein déménagement et il a juste une matinée pour me montrer comment il fait, dans un café. Ce qui me laisse finalement 1,5 jours de libre pour faire des choses que je n’avais pas planifiées. Je redonne à mon prof le sac qu’il a fait pour moi pour réparation car la poignée que j’ai choisie pour ce sac ne convient finalement pas à son design, ni à son poids. JB en profite pour commander un bracelet en cuir de novonappa pour sa montre Tissot (achetée en début d’année pour fêter son changement de carrière). Le bracelet officiel de Tissot est vraiment très moche donc JB préfère le faire faire sur mesure. Il y a une petite difficulté liée à la forme de la montre, et on veut une barrette de ressort facile à enlever, comme ça JB peut switcher entre le bracelet métallique et le bracelet en cuir en quelques secondes, mais ce n’est pas de notre problème, on n’a qu’à donner le brief à mon prof, la couleur du fil de couture (et le cuir car JB veut un cuir spécifique) et il s’occupe de tout.

Chez le bottier

Chez le bottier, c’est un peu plus complexe. La plupart des bottiers ne travaillent que sur des souliers pour hommes. Donc pour avoir nos chaussures en 2 semaines, nous devons aller voir deux bottiers. Pour JB, je choisis un assez grand magasin avec plusieurs bottiers travaillant dans un atelier (non visible). L’avantage c’est qu’il y a tous types de souliers, de styles, de semelles… pour que JB puisse s’inspirer. La vendeuse ne nous aide pas du tout car elle n’arrête pas de dire qu’ils peuvent tout faire et ils ont juste besoin d’un brief. Heureusement, j’ai pris le temps de bien lire plusieurs ouvrages sur les souliers sur mesure et c’est finalement moi qui briefe JB et lui design ses chaussures.

Chez mon bottier (que je vois pour la première fois), c’est une autre ambiance. Il n’a aucun soulier tout fait dans son atelier – qui est juste une petite pièce collée à son appartement. Il a un vrai job (dans la fabrication de chaussures) mais prend des commandes sur mesure sur son temps libre (le soir & week-end). Il est plus intéressé par la fabrication de chaussures pour JB (ça doit lui sembler plus classe d’avoir un client européen) qu’il écoute mon brief à moitié. J’ai déjà un modèle très précis en tête donc la commande est plus facile pour moi, on n’a qu’à choisir des matières et couleurs, le design étant déjà finalisé. C’est en mesurant mes pieds qu’on se rend compte que mes pieds ont une demie taille de différence, ce qui explique pourquoi il y a toujours un pied qui souffre quand j’achète en magasin.

Les deux paires de souliers seront prêts le tout dernier jour, ce qui ne laisse aucune place possible à réparation / ajustement. Ce que je peux dire c’est que d’avoir des souliers faits sur mesure, même mal faits, est 100 fois mieux que d’acheter en magasin. Le confort est immédiat alors que c’est la première fois qu’on les porte, et en cuir en plus !

Ensuite, les finitions ne sont pas OUF, les souliers de JB par exemple, au lieu d’être cousus comme indiqués, ont simplement été collés parce que le bottier a oublié notre commande et les a faits à l’arrache. Mes souliers s’avèrent un chouia trop grands car le bottier était distrait par JB. A la fin, il m’a même demandé une photo de chaussures portées, avec JB à côté ; alors qu’il n’a rien fait pour JB. Le fait d’avoir un européen dans son atelier doit être une grande fierté pour lui, alors que c’est MOI sa cliente ahahaha Mais ce n’est pas grave, les souliers ont coûté 100€/paire, on ne peut pas demander la perfection à ce prix là.

En tout cas, cette première expérience nous a permis de mieux comprendre ce qu’on veut (1) un atelier ultra équipé car les finitions dépendent des outils utilisés (2) si on opte pour un magasin de chaussures, il nous faudra un magasin qui propose plusieurs largeurs pour le pied.

Être un OVNI

Le fait d’être accompagné par JB me pose quelques soucis car immédiatement on est mis dans la catégorie « pigeons », « clients VIP »… le fait que je vive en France aussi fait que certaines personnes me traitent différemment et je n’arrive pas à savoir si nos rapports sont sincères; ou juste parce que je représente un rêve qu’ils auraient aimé atteindre.

Et même sans JB, les gens voient tout de suite que je suis différente. Déjà je paie en cash, alors que tous les vietnamiens paient maintenant par virement bancaire (QR code); je m’habille différemment; je suis dispo en journée etc. et ils sont très curieux, ils remarquent la différence tout de suite et posent tout un tas de questions. Genre « trop chelou, tu vas au massage toute seule en pleine journée », « tu as l’air d’aller souvent au spa mais c’est la première fois que je te vois ici, qu’est devenu ton autre spa ? » ou alors chez un nail spa, il y a un moment de gênance quand l’esthéticienne me dit qu’elle n’a pas d’acétone pour enlever mon vernis « normal ». Je lui demande pourquoi et elle me répond qu’au Vietnam plus personne ne met de vernis normal, tout le monde met du gel semi-permanent ou permanent; je ne sais plus. Même au bout des ongles, je ne suis plus comme les autres.

Je remarque, quelque soit le pays, qu’on continue à définir les gens selon leur métier & en quoi ce métier peut leur être utile. Par exemple, je me désintéresse du marketing digital depuis plusieurs années mais comme c’était mon métier pendant très longtemps, les gens (qui sont parfaitement au courant de mes nouvelles passions) se permettent encore et toujours de se permettent encore de me solliciter gratuitement sur le sujet (plutôt des demandes déguisées d’aide ou de conseils) alors que je m’en fous complètement. C’est très rare que les gens me posent des questions sur mes véritables passions. J’aurais aimé avoir plus de questions sur des livres, des machines de découpe, ou des sacs en cuir.

Personne ne comprend le choix de reconversion de JB et notre choix de redevenir sédentaires. On ne prend plus la peine d’expliquer la véritable raison et j’évoque la crise financière et l’arrivée de l’IA, c’est plus facile à comprendre pour les gens 😀 On a toujours eu un chemin atypique, je pense qu’il faut être dans la même situation que nous pour comprendre notre logique. Planifier long-terme est un luxe.

Ensuite, il y a bien sûr d’autres échanges avec des personnes plus éduquées, passionnées qui voient au-delà de mon statut d’expatriée/marketeuse. Par exemple mon ébéniste, que j’ai pris le temps de visiter dans son propre atelier à Da Nang. J’achète chez lui depuis plusieurs années mais c’est la première fois qu’on se voit en vrai. Je ne m’intéresse pas trop au bois, mais suffisamment pour être capable d’échanger sur des détails techniques. Notamment parce que j’aime beaucoup couvrir les boîtes en bois avec du cuir; comme la boîte à montres pour JB. Il m’a donné quelques astuces pour que ma boîte se ferme mieux la prochaine fois : l’ajout de deux petits aimants sous le cuir, ou le choix de fermoir plus adapté pour mes prochaines boîtes. On disserte ensemble sur les avantages/inconvénients de tel ou tel outil qu’on a acheté, il est très high tech et aime concevoir sur ordi comme moi. Ca doit être la version artisanale du « geek ».

A Da Nang et Hoi An, on a fait 4 hôtels… du très cheap jusqu’au très cher. Quand on veut profiter de la ville, on opte pour un hôtel cheap. Et quand on veut juste se reposer et être chouchouté, on choisit un resort, tel que le Marriott Da Nang Resort & Spa (lien Booking), où l’on a eu la meilleure suite de l’hôtel avec 3 balcons, 68m², vue sur l’océan (JB étant toujours Marriott Gold grâce à l’Amex). L’hôtel en jette avec ses 4 piscines dont 2 à débordement face à la plage. Cependant, nous avons tellement bien équipé notre appartement à Lille qu’il dépasse le confort de n’importe quel hôtel 5 étoiles. L’oreiller de JB lui manque beaucoup, et même chez Marrriott, on dort moins bien que chez nous 😀

En tout cas, je comprends maintenant pourquoi il ne faut pas faire d’économie sur le lit & les chaussures. Quand on a les deux, on dirait qu’on a été upgradés dans la vie.

Il y a d’autres achats un peu game-changer, qu’on ne pouvait pas se permettre quand on était nomades, ce sont tout simplement des chargeurs sans fil. Maintenant j’ai un chargeur sans fil trop bien pour mon iPhone et mes airpods. J’ai même une batterie externe sans fil qui est un petit peu plus petite que mon iPhone, ce qui me permet de partir toute la journée sans me soucier de traîner avec moi un chargeur/câble.

L’introduction de la soie vietnamienne dans mon quotidien aussi a été très agréable. Je n’en avais pas beaucoup car je ne pouvais pas les laver correctement quand j’étais nomade, mais maintenant j’ai ma propre machine à laver, je peux.

J’arrive souvent à trouver des fournisseurs ou produits trop cool. La réceptionniste de mon hôtel a vu une tonne de commandes arriver au lobby et elle m’a demandé pourquoi je faisais du shopping au Vietnam alors que dans sa tête, les produits français devaient être supérieurs. J’ouvre une commande par hasard et lui montre des feuilles en argent pur à mettre dans le thé pour purifier l’eau et avoir des ions d’argent. Ca crée une frénésie d’achat dans tout l’hôtel, non seulement elle se met à acheter, mais aussi la femme de ménage, puis d’autres réceptionnistes… non seulement le produit est trop utile et mignon mais en plus j’ai trouvé un fournisseur pas cher du tout. Cerise sur le gâteau : prudente, j’ai fait tester les produits, j’ai la certif comme quoi c’était bien de l’argent 99,99%.

Beaucoup de gens m’encouragent à me lancer dans une sorte d’import/export. Je pense que l’idée la plus proche est un concept store. J’ai des artisans/fournisseurs trouvés aux 4 coins du monde et qui seront très contents d’attaquer le marché européen. Mais vous savez pourquoi je ne le ferai pas ? Car le B2C ne m’intéresse pas du tout. Le service client me saoulerait très vite. Mes deux copines qui s’y sont lancées ont dû se tourner vers le B2B. Les produits faits main ne sont pas compatibles avec le B2B.

J’ai organisé une petite commande groupée sur Instagram pour mes followers et pour faciliter ma vie, j’ai dû restreindre les modèles et les couleurs… et malgré les prix d’exception et des produits de ouf, beaucoup de gens n’ont pas commandé à cause du manque de choix (l’inconvénient du fait main). L’autre difficulté, c’est que ces produits d’exception sont tellement exceptionnels que les gens ne peuvent pas se rendre compte de leur supériorité juste en regardant les photos. Ils vont comparer à ce qu’ils connaissaient. Mais ma soie vietnamienne traditionnelle par ex est complètement différente. Le toucher est unique au monde. Seuls les vietnamiens ayant mon âge (ou plus) ont l’habitude d’utiliser ce genre de soie. Ces commandes groupées m’ont amusée, je ne gagnais rien, ça a surtout pris du poids dans ma valise 😀 mais recevoir ce genre de feedbacks m’a fait très plaisir.

A Hoi An, on est en train de chercher un restaurant de riz au poulet à 13h30 (très tard pour manger ce genre de plat) quand je me sens comme happée par un restaurant particulièrement fréquenté. On fait demi tour pour y aller. Je commande puis j’entends la table à côté qui semble être obsédée par un sujet de conversation lol Ils racontent que le resto était vide quand ils sont venus, mais rempli depuis leur arrivée (alors qu’ils sont assis tout au fond du resto et invisibles depuis la rue). Le monsieur continue en disant qu’à chaque Têt, les voisins l’appellent chaleureusement pour qu’il soit le premier guest à entrer dans leurs maisons (les viets pensent que le premier guest de l’année va porter chance et ils choisissent ce guest avec soin). Effectivement, il y a des gens qui sont des porte-bonheurs ambulants; ça arrive tout le temps à ma mère. Le resto peut être vide mais dès qu’elle met les pieds quelque part, ça devient archi full. Et ça m’arrive aussi à moi, à une moindre mesure. JB en a l’habitude maintenant. Notre chatte Rosalie aussi, était un chat porte-bonheur. C’est super d’être avec des gens/chats chanceux, je vous le recommande vivement !!! car ce resto découvert par hasard par des touristes chanceux était super bon !

A Hoi An, JB revient chez son tailleur préféré et la qualité est en chute libre. Je pense qu’ils ont changé de patronnier. Ils ne sont même plus capables de faire une chemise correctement. Comme quoi la couturière Anh n’était pas si mal 😀 A Hanoi, j’amène JB faire du shopping chez Giordano, sa marque de prêt-à-porter préféré et les chemises en lin-coton là-bas sont meilleures et moins chères que le sur mesure à Hoi An. La difficulté du sur-mesure, c’est le brief pas assez précis du client, et les finitions bâclées de la couturière. Donc le choix de l’artisan a toujours été difficile. En plus, à Hoi An ce sont des vendeuses qui prennent le brief, et pas la couturière elle-même. Il y a toujours des modifications à effectuer car la couturière ne connaît pas encore bien les préférences/mensurations de son client. C’est pour ça que pour le sur-mesure, il vaut mieux avoir son artisan attitré (comme c’est le cas à Hue où JB a fait faire 5 chemises chez un tailleur qui connaît ses préférences par coeur). Et chaque erreur doit être corrigée. S’il n’y a pas de conséquences pour l’artisan, il va répéter la même erreur. Le plus simple et plus safe est de copier un vêtement qu’on a déjà et le donner à la couturière qui va se contenter d’en faire un patron pour un tissu équivalent.

J’ai beaucoup aimé découvrir l’app Shopee, l’équivalent d’Amazon en Asie mais en mieux. Pour chaque produit, même celui qui ne coûte rien, l’app encourage les gens à poster leur avis, unboxing… pour avoir des « sous » virtuels. Donc c’est super bien ! On se rend immédiatement compte de ce que ça donne en vrai, comment on l’utilise. En plus, on ne paie qu’à la réception. Et les prix ! Même Aliexpress coûte plus cher. Il y a un produit que j’ai repéré sur Aliexpress pour 15€; ici sur Shopee ? 2€ livraison incluse ! Le livreur Shopee de notre quartier est connu par tous donc quand il a appris que j’étais à l’hôtel, je n’avais pas encore le temps de prendre le taxi depuis l’aéroport qu’il m’a déposé toutes mes commandes au lobby, et qu’il allait venir chercher le paiement (que j’aurais déposé au lobby) plus tard. L’ecommerce asiatique a totalement dépassé l’ecommerce européen dans la création de l’envie, du besoin et dans la facilité de retour/échange/paiement. Beaucoup de produits Shopee sont liés directement aux vidéos Tiktok, je ne sais pas techniquement comment ça se passe, mais ça valorise les content creators, sans qu’ils aient à updater des liens de manière complexe comme avec des systèmes d’affiliation en Europe. Cependant, on se rend compte aussi du potentiel de pollution de l’Asie – avec tous ces colis, tous ces produits en plastique tellement pas chers qu’on va acheter juste pour satisfaire le besoin d’acheter. On peut aussi vérifier les produits au moment de la livraison et refuser la réception sans payer un seul sou, le livreur va s’occuper lui-même du retour.

Les places restantes dans mes valises ont été utilisées pour ramener une tonne de livres. Certains livres ont été achetés directement chez l’éditeur tellement c’est rare (j’ai même pris un dernier exemplaire tout poussiéreux chez l’éditeur) et il y a une promotion quand on achète chez l’éditeur (contrairement à la loi française qui impose le même prix partout).

Le reste est réservé aux chutes de cuir. Cela fait un moment que j’essaie de faire un tote bag en cuir pour faire des courses mais les cuirs que j’ai ne sont pas adaptés. Heureusement je les ai trouvés chez Zashop (du swift de Pomari) et 3Q (Weinheimer – “Odessa » Togo). J’ai hâte de commencer le projet.

Mon bijoutier m’a offert des bonbons que je mangeais quand j’étais petite. Sa sensibilité et sa perspicacité m’étonnent toujours. Je lui demande comment il savait pour ces bonbons. Il me répond : « les personnes ayant le même background et le même âge que toi… j’ai remarqué qu’elles aimaient toutes ces bonbons ». Je continue à apprendre beaucoup des relations humaines à ses côtés. Ses produits sont superbes, mais ce sont sa gentillesse et sa perspicacité qui font sa prospérité. Partout où l’on va, que ce soit une vendeuse de rue, un gardien… tout le monde l’apprécie. Car il a le don de voir à travers les gens, savoir ce qui peut leur faire plaisir. J’ai deux amis qui arrivent à « lire » correctement les gens. Ils m’ont fait des warnings concernant certaines personnes (qui se sont avérés justes). Et tout ça juste en écoutant et observant les gens attentivement. Chose que je n’arrive pas. J’ai essayé de leur demander leur secret, mais je crois que ce genre de choses est inné.

Photo : mon bijoutier et sa dernière création : un bracelet en argent 925 plaqué platine avec des perles de culture d’eau salée Akoya du Japon

Savoir « lire » les gens a quelque chose de magique. Ma valise était remplie de cadeaux pour les vietnamiens. J’ai offert quelque chose de très bon marché mais très subtil à un artisan que je connais depuis des années. Et la joie dans ses yeux était magique. J’aimerais avoir ce talent là, de pouvoir « lire » correctement et offrir des cadeaux qui font extrêmement plaisir comme ça. Car il suffit de me dire ce qu’ils veulent, je trouverai sans aucun problème LE fournisseur, et LE produit. Mais beaucoup de gens n’expriment pas leurs besoins, et ne savent même pas ce dont ils ont besoin.

Une dernière rencontre m’a chamboulée, c’était avec mon ancien prof de musique. Quand je suis allée chez lui avec une copine et qu’il nous a demandé nos prénoms, j’ai eu un gros pincement au coeur. Début d’Alzheimer. 94 ans. Et pourtant, il continue à donner des cours. Car la musique le maintient encore en vie. J’étais son élève préférée. Quand je lui ai annoncé, il y a une vingtaine d’années, ne pas pouvoir poursuivre une carrière de musicienne/compositrice, il était très déçu. Mais maintenant à 94 ans, il tient un autre discours : on ne peut pas vivre de la musique. J’ai appris que les élèves les plus brillants de mon époque n’ont pas pu faire leur carrière dans la musique; alors qu’ils étaient plus passionnés que moi.

L’Asie : le dragon

Les personnes ne se rendant pas régulièrement en Asie ne peuvent pas comprendre à quel point le continent est dynamique. Quand la plupart des habitants ont moins de 30 ans, ce n’est pas la même chose que les pays vieillissants comme le Japon ou l’Occident. Ca bouge sans cesse, tout le monde est prêt à vous livrer telle ou telle chose dans la minute, tout le monde cherche à gagner de l’argent, créer des entreprises, suivre des formations, apprendre 3-4 langues… Le pouvoir d’achat des cadres est énorme. Ma cousine qui est juste cadre supérieure (niveau manager) vit comme une reine. Tous les jours, elle prend l’équivalent d’Uber pour aller au travail car selon elle, ça coûte moins cher que d’acheter une voiture. Ensuite, elle ne cuisine jamais car tout est dispo en 2 clics sur Grab et Facebook. Il y a des mamans qui cuisinent bio et livrent leurs plats dès qu’on leur passe un coup de fil. Elle voyage plusieurs fois par an en Asie, va aux hôtels 5 étoiles, et fait un voyage de temps en temps en Europe. Quand elle en a besoin, une masseuse vient la masser à domicile. Elle est toujours impeccable (coiffure, manucure, pédicure, vêtements). Je pense qu’elle a une meilleure vie qu’un cadre français qui gagne 6000€/mois en France. Peu de gens s’en rendent compte, même pas les vietnamiens. Ma tante médecin me dit que de plus en plus de « blancs » viennent au Vietnam pour se faire opérer. C’est moins cher, les médecins sont compétents, le service post-op est meilleur, et surtout PAS D’ATTENTE. Ils se font opérer le jour même s’ils le veulent, il suffit de payer. Même le Singapour envoie des cas difficiles au Vietnam pour l’opération. Je discute avec les artisans et ils me parlent de « petites » usines de 2000 ouvriers. L’ouverture d’une usine de 2000 ouvriers en France aurait fait la une de tous les journaux français. Notre copain J. revu à Da Nang nous le confirme aussi : ici il est safe, il mange bien, il vit bien; il n’a même pas de portefeuille, juste une pochette transparente où l’on voit tout son cash mais personne ne le tabasse alors qu’en France il s’est fait agresser sans raison un beau dimanche dans un beau quartier parisien…

Retourner en France paraît dur pour JB qui, pendant deux semaines, avait la liberté de déplacement totale avec son scooter. Il me dit que s’il devient barista FIRE un jour, ce sera pour devenir chauffeur Grab ahahaha Le retour à Lille sera très long mais on est placés de nouveau en emergency exit, avec trois sièges (nous avions une voisine, mais elle a changé de siège car son écran ne fonctionnait pas ^^) et trop contents de retrouver notre confort 5 étoiles.

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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