En étant HS suite à mon mal de montagne à San Pedro de Atacama, je dois établir un nouvel itinéraire pour éviter toute montée trop rapide. Nous décidons d’abandonner l’idée de faire 3 jours en jeep jusqu’à Uyuni. A la place, nous visiterons le désert de sel pendant une journée seulement depuis Uyuni. Le trajet San Pedro – Uyuni se fera en bus classique.
C’est aussi le bon plan trouvé par d’autres jeunes chiliens que nous croiserons dans le bus nous amenant en Bolivie. Certains d’entre eux n’ont jamais entendu parler du tour de 3 jours en jeep depuis San Pedro de Atacama.
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
San Pedro de Atacama -> Uyuni en bus : le bon plan local
Le trajet San Pedro de Atacama -> Calama ne dure que 1h30, c’est un peu perturbant car nous sommes désormais habitués aux longues distances, j’ai à peine le temps de faire une sieste. Nous avons un petit souci avec les terminaux de bus, on est déposés à un terminal beaucoup plus loin que celui qu’on avait repéré. La ville n’a rien de charmant, mais je remarque quelques restaurants chinois, ce sera ma dernière opportunité pour manger asiatique avant trèèèès longtemps !
Nous demandons des renseignements sur le bus de demain pour Uyuni mais la réceptionniste de l’hôtel n’a aucune idée de quoi on parle. La femme de ménage de l’hôtel, originaire d’Uyuni, vient à notre rescousse en proposant le bus Cruz del Norte à 4h30 du matin.
On reste donc sur notre plan initial : aller au terminal d’Atacama 2000 rue Antofagasta, qui a un bus partant à 8h, car 4h30 c’est trop tôt pour nous. Nous avons bien de la chance car il ne reste que 5 places !
Note : apparemment maintenant ce même bus part plutôt à 6h du matin (renseignez-vous !)
Un très joli trajet
Ce que j’aime bien avec ce trajet c’est que la route est plutôt bonne du côté chilien. On monte lentement vers 3500m d’altitude, ce qui permet à tout le monde de bien s’acclimater. Des fois, on roule entre deux énormes dunes de sable, ou entre deux volcans, les paysages sont magnifiques. Jamais on n’a été aussi « au milieu de nulle part ». Il y a juste une route, et rien autour. C’est magique de voir quelques sommets enneigés au milieu du désert comme ça. JB a vu aussi un petit lac où venaient boire des centaines de lama (pas moi car j’étais en train de dormir).
On arrive enfin à la frontière chilienne, le dernier arrêt « pipi » avant la Bolivie (il y a des toilettes dans les bus chiliens mais pas dans les bus boliviens).
Une fois les formalités remplies, le bus fait 10 mètres pour s’arrêter devant un autre bus Exp 11 de Julio. On ne peut pas circuler en Bolivie avec un bus chilien, il faut forcément changer de bus. Ceux qui font le trajet dans l’autre sens ont déjà déchargé leurs affaires, nous cherchons nos bagages et les mettons dans le bus bolivien. Tout le monde se précipite alors je me dépêche aussi (c’est l’effet moutons, que voulez-vous).
A la frontière bolivienne, où le policier s’intéresse beaucoup plus à mes origines qu’à mon passeport français (ça lui semble tellement improbable que je sois française qu’il me demande où est né mon père), on doit remplir un petit formulaire et on est récompensés par un joli tampon nous autorisant à rester 30 jours. Comme pour le Chili, il y a un morceau de papier de sortie qu’il faut garder et montrer à la sortie de la Bolivie.
L’oxygène se fait rare et les difficultés respiratoires commencent, sans être désagréables comme à San Pedro. Le moindre effort demande une énergie folle, on s’efforce à boire même si on n’a pas soif. La route devient plus irrégulière, sans être trop désagréable.
Uyuni
On arrive dans un autre monde, une autre culture, avec des gens aux peaux mattes, avec des robes plissées très colorées taille XL et un chapeau melon sur la tête. Il est 16h et il fait encore chaud, mais tout le monde a un pull et se couvre de la tête au pied.
Dès l’arrivée, je repère toute de suite des petits abricots qui me rappellent ceux du Vietnam. La vendeuse me donne un énorme sac pour seulement 10$B (1,3€). Ca fait du bien d’avoir des prix raisonnables comme ça, merci merci ! Ça change de l’Argentine et du Chili ! A nous le pouvoir d’achat héhé !
Check-in à l’hôtel : 250$B/nuit, c’est hyper cher mais c’est le prix en ce moment. Nous décidons de rester quand même 3 nuits, 2 pour s’acclimater (on est essoufflés, surtout avec nos bagages) et un jour pour visiter le salar de Uyuni.
Comme d’habitude, nous devons retirer de l’argent (même si on a fait un peu de change à Santiago au cas où…). Nous faisons le tour des banques avec un australien qui a du mal à retirer comme nous, jusqu’à ce qu’on tombe sur Banco Unión. Surprise : 0 frais de retrait ! On peut donc retirer selon nos besoins sans plafond comme en Argentine et au Chili !
La ville n’est pas très jolie mais flâner dans les rues (doucement hein car on s’essouffle vite) est super cool. Tout le monde déconseille de rester à Uyuni plus d’une journée, mais on aime vraiment cette ville. Dès qu’on sort de la rue principale, il y a plein de maisons à moitié construites, il n’y a personne, juste le désert.
On remarque une rangée de chaises numérotées de 1 à 150 devant un bâtiment. Quelques personnes s’assoient dessus toute la journée, on apprendra plus tard qu’ils font la queue tout le week-end devant l’école pour pouvoir inscrire leurs gosses à l’école ce lundi. Aïe ! On dirait le Vietnam.
On découvrira avec gourmandise le marché du coin, étonnamment propre, avec des stands de fruits, de boucherie (on verra même une tête de lama coupée, mais souriante arhgg) et des bui bui.
Vous voyez comme je fonds dans la masse ? 🙂 Il fait super chaud dehors mais je me couvre comme les boliviennes.
Les premiers essais sont concluants : la viande de lama (à droite) est super bonne. Et le pimente de pollo (à gauche) est très bon aussi. 13$B/plat. Le soir, on se contentera d’une portion de poulet braisé accompagné de riz et de frites (15$B each).
Partout dans la rue, on trouve des stands de jus pressés, smoothies, glaces faites maison… les prix sont très bas (5$B pour la plupart soit 0,7€), ils n’essaient pas du tout de nous arnaquer (on a observé les locaux avant de demander le prix), ce qui est fort agréable. On se fait rarement dévisager par les locaux (ils s’en foutent en fait, on a eu des retours comme quoi les boliviens ne sont pas très curieux vis à vis des touristes, ils peuvent être très froids même). Ça nous va ! Du coup, quand quelqu’un s’intéresse trop à nous, on le remarque tout de suite et on reste vigilant. Personne ne s’intéresse à JB mais j’ai déjà pas mal de questions sur mon origine. Comme l’espagnol bolivien est plus lent et plus compréhensible, j’en profite pour discuter un peu avec les locaux.
Pour l’instant, on ne se sent pas en insécurité, mais on profite de nos 3 jours à Uyuni pour observer les gens, essayer de fondre un peu plus dans la masse, et mettre en pratique des règles de base pour protéger nos affaires (diviser l’argent, faire une photocopie avec tampon du passeport au cas où on croise de faux policiers etc.).
Après une nuit à Uyuni, on est moins essoufflés que la veille, mais on doit tout de même monter les escaliers doucement et marcher lentement. JB achète une carte SIM chez Tigo (10$B). L’activation de la carte nécessite le numéro de carte d’identité nationale. Le vendeur, trop sympa, met le sien et nous aide à recharger le crédit. On vous conseille d’acheter au moins 25$B de recharge, ce qui correspond à une semaine d’Internet avec 1GB de data.
Manque de chance, on a raté le Dakar à 5 jours près. En même temps on aurait sûrement pas trouvé de logement si on était là au bon moment. BTW, la statue à côté de JB est faite de sel.
Un petit tour des agences plus tard, et nous voilà avec deux tickets pour le tour d’une journée au Salar de Uyuni le lendemain (je ferai un article à part). L’agence nous prévient que l’accès à l’isla quelque chose n’est pas possible car le désert de sel est inondé, mais cela veut dire qu’on aura plus de temps pour faire des photos en jouant avec la perspective. J’avoue que je m’en fous de l’île machin, j’ai fait exprès de venir au Salar de Uyuni pour voir cet effet « plus grand miroir au monde », qu’on ne voit que quand le désert est inondé. Autant vous dire que je suis SUPER EXCITED !!
Nous passons aussi au terminal de bus pour noter les horaires de départ de bus pour Potosí.
L’article sur le salar de Uyuni inondé est par ici !
Partie 2 : Conseils pratiques
Budget
- Bus :
- San Pedro -> Calama : 4000$CH/personne, 1h30
- Calama -> Uyuni : 15000$CH/personne, 8h – prévoyez 25$B au cas où on vous demande un « pourboire » à la frontière bolivienne
- Hotel : 250$B/nuit, chambre privée pour 2 chez Hostal Cordillo Liliana avec petit-déjeuner (tarif spécial pour je-ne-sais quelle raison – d’habitude, ça ne coûte que 140$B)
- Lessive : 15$B/kilo
- Nourriture :
- 13$B/repas/personne
- entre 6 et 8 $B/bouteille d’eau de 2L (ne buvez pas l’eau du robinet, brossez-vous les dents avec de l’eau minérale)
- 5$B/smoothie ou jus pressé
- entre 5$B-7$B pour une glace
- Autres :
- 1$B/photocopie
- 5$B pour 1h de connexion dans les cyber café (si jamais votre hôtel n’a pas de Wifi)
- 10$B la carte SIM. 25$B pour 1G à utiliser en une semaine (chez Tigo, à priori Entel dispose d’une meilleure couverture réseau)
Astuces
- Bus Chili -> Bolivie
- Nous avons pris le bus d’Atacama 2000 comme indiqué au début de l’article, depuis Calama.
- Il est tout à fait possible de partir directement de San Pedro de Atacama pour Uyuni en bus sans dormir à Calama mais il faut se lever tôt (4h du mat). Contactez Cruz del Norte pour plus d’infos
- Frontera à Calama dessert aussi Uyuni, leur bureau se trouve juste à côté d’Atacama 2000
- Je sais que sur Internet, il est noté que le bus Calama -> Uyuni ne part que 3 fois/semaine mais en Janvier 2017 en tout cas, il y a des bus partant tous les jours de Calama
- Bus en Bolivie : On nous a conseillé deux compagnies fiables et confortables au départ d’Uyuni (pour Sucre, Potosi ou La Paz) : Emperador et 11 de Julio
- Le dimanche, il y a un marché super sympa sur la rue principale, on peut acheter de la nourriture pas chère du tout, ça sent super bon.
- Nourriture : évitez la rue piétonne qui donne sur l’église, c’est ultra touristique. Eloignez-vous un peu et mangez pour 3 fois rien au marché central.
- Comme partout en Amérique du Sud, on jette son PQ à la poubelle et non directement dans les toilettes
- L’eau du robinet n’est pas potable. Il est même conseillé de se brosser les dents avec de l’eau minérale
- Si jamais vous avez du mal à retirer de l’argent, choisissez Espagnol comme langue dans le menu du distributeur.
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