Notre visite du désert de sel d’Uyuni (Salar de Uyuni) à l’époque où il était complètement inondé est resté dans nos mémoires comme une des expériences les plus extraordinaires de notre premier tour du monde. Nous avons calculé les dates pour y venir de nouveau pile mi-janvier.
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Nous avons pris le bus entre Copacabana et Uyuni (tarifs et conseils ici). Les voyageurs que nous avons croisés sur la Isla del sol nous ont affirmé n’avoir vu « aucune goutte d’eau » il y a deux semaines, ce qui m’inquiète un peu. Nous arrivons sur place à 6h du matin et effectivement, toute la ville est complètement sèche.
Cette fois, nous arrivons au nouveau terminal de bus (https://maps.app.goo.gl/RN8wEtvGYPGvp9rd9), plus loin du centre-ville et il nous faut marcher 15 minutes jusqu’à l’hôtel que j’ai repéré (Yokoso hostal). Ce qui est censé être un petit séjour d’une ou deux nuits maximum s’est transformé en 7 nuits, car entre temps, nous avons changé nos projets. Cet hôtel n’est pas réservable en ligne, ils mettent seulement une chambre sur Booking alors qu’ils ont une vingtaine de chambres. N’hésitez pas à venir à l’improviste et demander à visiter les chambres, ils ont des chambres avec salle de bain à partager et celles avec salle de bain privée. L’eau de douche est tiède mais si on calcule bien, on peut l’avoir chaude.
Nous suivons les prévisions de météo avec inquiétude et c’est quand il pleut des cordes à Uyuni le soir-même que nous sommes soulagés. Nous contactons les agences sur Whatsapp et leur demandons des « preuves » comme quoi ils vont nous amener là où il y a de l’eau… et aucune agence n’ose affirmer avec certitude qu’il y aura de l’eau, ce qui ne nous rassure pas du tout. Nous attendons encore un jour et une énorme pluie pour réserver un tour d’un jour dans une agence découverte au hasard dans la rue. Malheureusement, cette agence nous « revendra » à une autre agence, qui est très bien, mais je n’aime pas que le fait de contracter avec une agence avant d’être refourgués à une autre.
Comme je l’ai déjà expliqué il y a 7 ans, je ne peux que prendre les tours d’un jour car j’ai le mal d’altitude. Même dans ce sens (Uyuni – Sud Lipez), il y a des moments où on franchit 5000 mètres et vu les maux de montagne que j’ai dès qu’on change de 200 mètres, je préfère m’abstenir. Les tours d’un jour sont faits pour les gens comme moi, ou les boliviens et chiliens qui n’ont pas de budget pour se payer 3-4 jours en jeep. On reste uniquement dans le désert du sel et c’est la même altitude partout.
Cimetière des trains
Comme tous les tours, on démarre par la visite des vieux trains.
Comme nous sommes les derniers à monter dans le van, je suis placée au milieu du siège avec JB à ma droite. C’est un endroit très inconfortable car il y a un trou dans mon dos et ça bouge énormément, me faisant mal au dos. Je remarque un enfant à l’arrière avec sa mère, il y a beaucoup de place vide et je me mets là. Surprise : la maman a l’air déçue et se résigne à prendre ma place au milieu car elle veut laisser un maximum de place pour son fils à l’arrière. Je suis choquée par sa réponse car le petit et moi ne prenons pas beaucoup de place. Pourquoi elle se sacrifie à ce point-là ? C’est un enfant-roi ou quoi ?
Des fois, je me dis que nous sommes responsables nous-mêmes de nos malheurs, personne ne nous victimise qu’on le devient déjà soi-même. Il y a une série coréenne qui vient d’être diffusée. Elle parle d’une femme, après avoir vécu une vie de misère, est allée au paradis. Au paradis, on lui donne une deuxième chance pour refaire sa vie, et lui renvoie exactement au moment où elle devait se marier. Cette fois, elle (n°1) décide de ne pas commettre les mêmes erreurs, de ne pas se marier avec son mari, et c’est une autre femme (n°2) qui va se marier avec lui. On voit qu’avec le même homme, n°2 a réussi à mener une vie agréable car elle ne se laisse pas avoir par son mari, alors que n°1 avait beaucoup souffert avec le même homme car elle ne se respectait pas elle-même et s’effaçait entièrement devant lui. Ainsi, même si les méchants existent et nous maltraitent, si on les laisse nous taper dessus, c’est aussi de notre faute. Il y a une phrase en anglais qui dit : « Fool me once, shame on you. Fool me twice, shame on me.«
Quand on s’arrête pour une pause pipi, je ne lâche pas l’affaire et demande encore une fois à la dame pourquoi elle ne s’assoit pas à l’arrière avec nous, il y a plein de place. Elle me dit que le petit a besoin de place pour dormir (il ne dort pas). Je reste bouche bé et je ne sais pas quoi répondre jusqu’à ce que le guide, qui a tout entendu, propose un autre arrangement : JB et moi nous pouvons nous asseoir à l’arrière, et toute la famille (la dame, son fils et le père qui s’est isolé tout seul en s’asseyant près du chauffeur) s’assoient ensemble au milieu. Tout le monde se met d’accord et par la suite, l’ambiance est devenue beaucoup plus joyeuse. Le petit est entouré de ses parents et n’arrête pas de montrer son enthousiasme, et poser des questions, la maman semble aussi plus heureuse car elle est en famille. Le touriste qui voyage seul profite bien de la vue depuis son siège près du chauffeur. Tout le monde est content.
Puisque notre agence nous a revendus à une autre, je dois rester en alerte pour trouver une agence plus fiable pour JB qui va visiter le Sud Lipez tout seul. A l’arrêt « pause pipi », je repère une jeep qui attire toute mon attention. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que les touristes à l’intérieur étaient particulièrement joyeux, bien installés. La voiture n’était pas si neuve ou belle que ça, mais le toit était bien rangé. Et contrairement à d’autres jeeps, celui-ci s’est garé à une place particulièrement accessible, ce qui prouve l’attention au détail du chauffeur. Je note le nom de l’agence (Skyline Traveller) et mon intuition aura raison : elle est bien, JB va beaucoup apprécier le Sud Lipez avec cette agence-là, je le laisserai vous expliquer le pourquoi du comment dans son propre article.
Revenons à notre tour d’un jour. On nous amène voir des sources d’eau médicinale, hyper salée mais qui est bénéfique pour l’arthrose et le système digestif. JB doit donc en boire un peu, c’est obligé ! (Note de JB : n’en buvez qu’une toute petite gorgée, c’est tellement salé que c’est infect !).
Le guide (qui est aussi notre chauffeur) nous explique qu’il faut faire très attention en roulant dans le coin. Quand il pleut et que l’eau monte, on ne voit pas bien ces sources et risque d’être coincé ici car c’est assez profond (ça arrive jusqu’aux genoux). Le guide dit aussi que le désert de sel est composé des couches de sel, des couches d’eau et pas uniquement du sel comme on peut l’imaginer.
Nous visitons ensuite un lieu où il y a des sculptures en sel. Je suis contente car ça change un peu par rapport au tour qu’on a fait il y a 7 ans. Ce lieu ne figurait pas dans le programme la dernière fois. L’entrée nous coûte 10Bs de plus mais comme on baragouine quelques mots d’espagnols, le guide prend l’initiative de nous faire passer pour des boliviens (ce qui est physiquement très crédible !) ahahaha donc on ne paie que 5Bs.
Nous apercevons deux motards. Je suis très surprise de les voir ici car il est toujours déconseillé de conduire dans le désert de sel tout seul sans guide, le lieu est immense et on peut facilement se perdre. J’apprends qu’ils viennent du Brésil et ils ont remonté tout le Chili pour venir ici. Je leur demande comment ils font pour ne pas se perdre dans le désert et ils répondent « GPS ». Le réseau a dû s’améliorer nettement depuis, puisque même notre chauffeur a un peu de 4G à partager avec nous (il dit qu’il faut prendre Entel).
Vous pouvez voir qu’on n’a pas que du sel en-dessous :
Contrairement à la dernière fois, nous déjeunons en plein désert de sel. La table et les chaises étaient stockés sur le toit de la jeep. Le repas est simple mais super bon. Le poulet rôti est très tendre. JB, désormais dépourvu de sa vésicule, n’ose pas beaucoup manger quand on est en déplacement, et regrette de ne pas pouvoir en profiter plus. A un moment, un touriste demande pourquoi la mayonnaise est épicée, et le guide répond que son agence travaille avec beaucoup d’agences coréennes. Les coréens mangent épicé et veulent avoir leur kimchi même dans le désert, et leurs baguettes métalliques également. Les coréens doivent être les nouveaux chinois : incapables de s’adapter ni s’intéresser à la gastronomie d’autres pays, même en voyage, comme l’a raconté JB lors de son ascension jusqu’au camp de base d’Everest. Même sur le chemin de l’Everest ils avaient leur kimchi…
Le guide s’installe pour nous prendre en photos maintenant. Comme le désert de sel est plat, immense, et qu’il n’y a aucune végétation, on peut jouer avec la perspective.
Ce qu’on voit :
Ce que ça donne en photo :
On avait même fait une chorégraphie :
On verra sur le sol quelques trous et en creusant un peu, on trouvera un peu de terre mélangée au sel. Une jeep rouge passe et demande à notre guide où se trouvent les sculptures en sel. Après avoir entendu la réponse, ils partent dans l’autre sens que celui indiqué. 10 minutes plus tard, comme prévu, on la voit de nouveau, allant toujours dans le mauvaise sens ahahahah Comme quoi, même si le GPS fonctionne en plein désert, il y en a qui savent le lire et d’autres non. Notre guide explique qu’il n’a pas besoin de GPS, les montagnes ne se ressemblent pas, il lui suffit donc de regarder les montagnes pour savoir dans quelle direction on va.
Nous passons à un hôtel entièrement construit de sel pour une pause pipi. D’habitude, les agences viennent ici avec leur repas et les touristes déjeunent ici, mais je pense qu’il y a beaucoup de monde, c’est pour ça qu’on a dû déjeuner dans le désert.
Je passe 10 minutes à faire la queue devant les WC des femmes et n’ai même pas le temps d’aller voir la sculpture « Dakar » ni les drapeaux. Mais je les ai vus la dernière fois donc pas de regrets.
Nous pouvons enfin passer à la partie inondée. J’ai tellement hâte que j’oublie qu’on a zappé les cactus, encore une fois. Mais je m’en fous des cactus puisqu’on aura le grand plaisir de croiser des flamants roses.
Nous nous arrêtons d’abord à un endroit très venteux. Parce qu’une tempête allait arriver et nous fouetter le visage. Ca fait drôle d’être dans une tempête de ce genre. Puisqu’il n’y a pas de sable, ce n’est pas sale, il y a juste beaucoup de vent c’est tout.
L’agence a prévu des bottes, mais ils n’ont pas la taille de JB. Heureusement que j’avais prévu ce scénario et lui ai conseillé de prendre des tongs avec lui. Un autre touriste le remarque et trouve que c’est beaucoup plus rigolo, il range aussi les bottes pour marcher en tongs comme JB.
Ensuite, on va à un endroit où il y a plus d’eau pour prendre de belles photos. Les nuages sont trop nombreux pour avoir un coucher de soleil digne de ce nom, mais pas de regrets. Par rapport à notre visite qu’il y a 7 ans, c’est beaucoup moins impressionnant, l’effet « miroir » est quasi absent à cause du vent, mais nous sommes contents car nous savons donc que ce que nous avons vécu la dernière fois était exceptionnel.
A un moment, JB me donne un truc alors que je suis assise dans la voiture. Je ferme la porte de la voiture et j’entends JB crier. Je mettrai quelques secondes à comprendre que la porte s’est refermée… sur le poignet de JB. Il aura une énorme bosse pendant une semaine. Oops.
JB reviendra au désert de sel quelques jours plus tard lors de son tour en Jeep (2 nuits, 3 jours), il aura plus d’eau que moi mais ce n’est pas non plus l’inondation comme nous avons connu il y a 7 ans.
Pendant l’absence de JB, je resterai toute seule à Uyuni. Puisque j’ai retrouvé de l’énergie et de l’enthousiasme, j’ai codé non-stop et ai pu traduire plusieurs livres (du chinois en vietnamien) grâce à OpenAI. J’ai tellement travaillé que JB pensait que je l’avais envoyé visiter tout seul pour geeker dans mon coin ahahah.
Si vous n’avez aucun mal d’altitude comme JB, prenez le tour de 3-4 jours en jeep (900Bs). Le premier jour ressemblera exactement à ce qu’on fait pour le tour d’un jour.
Je peux profiter de quelques barbecues, mais la gastronomie à Uyuni n’est pas non plus sensationnelle. Il pleut des cordes tous les soirs, c’est la grosse tempête, les rues sont ensuite super sales et il y a de la poussière partout en journée. J’aime beaucoup Uyuni à la base mais je suis soulagée de partir aussi après une semaine.
Il y a un restaurant que j’aime beaucoup qui s’appelle Bouquet Du Vin Vinoteca, tenu par une bolivienne francophone. Elle propose un menu du midi très très consistant pour 25Bs (soupe + plat principal) délicieux. Je vous recommande vivement !
Partie 2 : Conseils pratiques
- Tour d’un jour avec l’agence ArielMagic Tours: 200Bs/personne + 5Bs pour voir les sculptures en sel
- Pour le tour de 3J,2N, JB est parti avec l’agence Skyline Traveller (900Bs)
- Restaurant : Bouquet Du Vin Vinoteca, 25Bs pour le menu du jour
- Logement : Yokoso hostal : 180Bs/nuit, chambre avec salle de bain privée
- Tout doit être payé en cash, ils prennent facilement 5% de commission pour tout paiement par carte
- Vous pouvez retirer de l’argent sans frais avec votre carte Boursorama Ultim chez Banco Fie. Attention les banques ne sont pas visibles sur Google maps, il faut demander aux locaux
- Les laveries à Uyuni coûtent très cher, nous payons souvent 15€ à chaque fois, peut-être parce que le sel détruit les machines à laver, d’où le tarif exorbitant
- Prenez avec vous :
- beaucoup de crème solaire
- un chapeau
- des lunettes de soleil
- des tongs
- une serviette pour vous essuyer les pieds (ou des serviettes mouillées type Pampers)
- de l’eau
- une batterie externe car vous prendrez beaucoup de photos
- prenez un pull, il fait froid le soir
- un peu de monnaie pour payer l’accès aux toilettes (5Bs/personne)