JB et moi recevons souvent des messages de personnes qui veulent se reconvertir dans nos domaines (JB a parlé de sa reconversion ici et moi ici), souvent pour devenir nomades plus tard. Le schéma est toujours le même : la personne a un bon salaire, mais elle s’ennuie ou ne trouve pas de sens dans son bullshit job. Problème : elle gagne 60k en se reconvertissant, elle redevient junior et peut prétendre à 35k. Dès qu’on parle du salaire, la discussion s’arrête net, c’est toujours pareil.
À ce moment-là, elle explique qu’elle a le crédit du logement à rembourser, un enfant, qu’elle ne sait pas où trouver l’argent pour compenser la baisse. Le projet reconversion tombe à l’eau.
Mais en vrai, elle a déjà de l’expérience et elle retrouvera son niveau (60k) en 4 ou 5 ans (3 ans dans mon cas, à condition de changer de boîte), pas dans 15 ans comme elle le pense. Donc la perte ne dure que quelques années, c’est loin d’être éternel.
Si la personne reste bloquée sur une vision court terme, en mode « comment faire avec 25k de moins ? », elle s’enfonce encore plus dans son job actuel. Et elle ne s’en sort qu’à la retraite. La boucle est bouclée.
C’est pour ça que je répète souvent : l’argent, c’est juste pour acheter la liberté. Si la personne a mis un peu d’épargne de côté, elle compense la perte salariale et hésite moins à changer de boulot. Et si son épargne a bien fructifié pendant des années, elle aura grossi suffisamment pour vraiment servir de matelas, le temps de se reconvertir. Mais, bien souvent, la personne s’enferme toute seule dans sa prison dorée, balance la clé et s’étonne de ne plus bouger.
Le gros souci ? Il manque cruellement la vision long terme dans notre éducation financière. J’ai partagé pas mal de bouquins sur le sujet sur mon blog et Insta, mais soyons honnête : personne ne les lit.
Avec JB, nous avons eu la chance de bien gagner notre vie pendant plusieurs années, mais c’est surtout grâce à notre effort d’épargne et nos placements qu’on s’est senti libres de nous reconvertir (et beaucoup moins bien gagner notre vie 😀 )
Il n’est jamais trop tard pour s’y intéresser. Avec l’inflation qui grimpe, c’est même le bon moment. Et si vraiment, c’est trop tard pour vous, pensez à vos enfants*. Ils auront la liberté de faire des choix audacieux plus tard, sans être paralysés par la peur du manque.
*Un dernier truc : quand on met son argent sur un compte à 2,5% et que l’inflation est à 5%, on est juste en train de perdre de l’argent. Voilà pourquoi tant de gens ont l’impression d’être de plus en plus pauvres, sans trop comprendre pourquoi.
FIRE
La liberté totale, c’est précisément ce que recherchent les adeptes du mouvement FIRE (Financial Independence, Retire Early : indépendance financière et retraite anticipée). Ils vont au-delà de la reconversion, c’est l’arrêt du rat race. Pour ceux qui ne connaissent pas, le principe du FIRE, c’est d’épargner et d’investir assez pour pouvoir arrêter de travailler bien avant l’âge légal, souvent à 40 ans, et vivre comme on le souhaite.
À la télé, on montre souvent des adeptes du FIRE caricaturaux, des gens ultra-frugaux, qui comptent chaque sou, vivent hyper modestement et évitent toute dépense pour accumuler un max d’argent pendant leur carrière. Mais ici, sur ce blog, l’état d’esprit est tout autre : on serait plutôt sur l’abondance que la rareté.
Honnêtement, j’ai toujours été persuadé qu’il est plus facile de chercher à augmenter ses revenus que de passer sa vie à rogner sur chaque euro dépensé. La question qu’on me pose souvent, c’est : comment faire pour gagner plus ? La réponse : en choisissant une niche. En se spécialisant vraiment dans un domaine précis, mais à fond, au point d’être seulement une des trente personnes en France capables de faire ce que vous faites. Là, le salaire que vous voulez devient accessible naturellement. JB et moi validons aussi régulièrement nos compétences par des certifications reconnues.
Pour ceux qui s’inquiètent de s’ennuyer sans travailler, le concept « barista FIRE » vous rassurera : il propose un compromis entre indépendance financière et maintien d’une activité professionnelle à temps partiel. Plutôt que de viser une retraite complète et immédiate, la personne accumule suffisamment d’actifs pour couvrir une partie de ses dépenses grâce aux revenus passifs de ses investissements. Pour le reste, elle continue à travailler, souvent dans un emploi léger ou qui lui plaît (comme barista, serveur, ou freelance), ce qui lui permet de répondre à ses besoins financiers sans pression.


