Mes Favoris du Moment – [Octobre 2025] : Enluminure, Plaid en cachemire, Le rêve dans le pavillon rouge

Le temps devient progressivement plus froid, et ce mois-ci, je profite d’activités qui réchauffent le corps et l’âme.

Plaid en cachemire

L’hiver dernier, face au froid, j’ai eu une idée ambitieuse : faire un plaid en cachemire moi-même à partir de tissu vendu au mètre. Je ne savais pas où en acheter, comment choisir. C’est pour ça que je suis allée voir plein de fournisseurs à Paris, commandé en ligne plein d’échantillons et c’est seulement en Octobre 2025 que j’ai décidé de franchir le pas : décider quel cachemire acheter, quelle couleur, quel grammage, quelle taille…

243€ plus tard, un cachemire double face 400g/m part de Turin et arrive chez moi. Après 4h de couture (à la main), voici mon plaid en cachemire dont les bords ont été faits au point feston. Je vous explique ici comment vous pouvez faire la même chose que moi, ou déléguer la partie couture. Franchement, c’est un de mes meilleurs achats de l’année !

En cousant le plaid, je l’avais sur moi dans le lit, et j’avais trop chaud. Donc je pense que cet hiver, j’aurai moins froid et aurai besoin de moins de chauffage.

En plus, je me suis offert un pantalon de pyjama en cachemire recyclé de chez Etam. Trouvé neuf pour 40€ sur Vinted. Le détail que j’aime : les deux poches ! JB ne comprend pas pourquoi je m’habille de la tête au pied en cachemire, pashmina ou soie en hiver. En réalité, je suis frileuse et j’ai horreur de l’électrostatique. Ces matières ont une faible accumulation d’électricité statique. De plus, ces manières ont une vibration très élevée et sont compatibles ensemble (contrairement au lin et la laine par ex. qui ne doivent pas être portés ensemble).

J’en ai profité pour désencombrer mes armoires et me débarrasser de ce que je n’utilise plus, afin de libérer l’énergie stagnante. Je suis ravie de voir que les choses partent très vite sur Vinted.

Fac-similés

Le mois dernier, je me suis fait un énorme cadeau, un fac-similé de William Morris. Et puis, grâce à l’argent gagné avec Vinted, j’ai pu dégager du budget pour m’offrir deux autres fac-similés :

  • un fac-similé beaucoup plus économique de William Morris : un petit livre intitulé The Rubaiyat of Omar Khayyam dont l’original est gardé au British Museum. Le Rubaiyat était un poème très apprécié en Angleterre victorienne. William Morris a re-copié ce poème en quatres versions enluminées, et je crois qu’un seul est détenu par des particuliers (revendu en enchères récemment pour une belle somme d’argent), les autres ont tous finis dans des musées.
  • sur Vinted, je suis tombée par hasard sur le fac-similé du Bestiaire Ashmole 1511, conservé à la Bodleian Library d’Oxford, à un prix défiant toute concurrence. Le livre est accompagné de sa traduction en français. Les bestiaires étaient des livres manuscrits assez communs à l’époque médiévale. Ils listaient tout simplement tous les animaux qui existent dans la Bible et dans la nature. Le problème, c’est qu’à cette époque, on n’avait pas d’appareils de photo donc certains animaux n’ont jamais été vus par ces dessinateurs et les dessins ne correspondaient aucunement aux animaux décrits. Le texte raconte des croyances trop trop drôles par ex une femme enceinte ne doit pas regarder des animaux moches sinon son bébé sera moche aussi 😀 ahahahah

Le fait d’avoir des fac-similés me permet de me rendre compte de la taille minuscule des dessins et de voir l’utilisation des feuilles d’or dans ces dessins. Avant d’être créatif, il faut maîtriser la technique et on y arrive en copiant les maîtres. C’est pour ça que pour moi, si je veux bien faire de l’enluminure, il me faut des fac-similés physiques chez moi.

Enluminure

Car entre mon premier stage d’enluminure et maintenant, j’ai développé une passion pour l’enluminure. J’en fais quasiment tous les jours (vous pouvez voir mes vidéos ici). Lors du stage, plusieurs personnes ont parlé de leur « obsession » pour l’enluminure. Il est très surprenant qu’elles utilisent ce mot. D’habitude, pour les loisirs créatifs, on va utiliser le mot « drogue » ou « passion », mais « obsession », c’est encore un autre niveau. Quand les gens disent des choses qui sortent de l’ordinaire, ma mémoire enregistre tout et essaie de comprendre plus tard. Donc en faisant de l’enluminure assidûment, j’ai tenté de percer le secret de cette obsession. Le hasard m’a orientée vers cette vidéo d’un maître enlumineur traditionnel qui expliquait que les enlumineurs étaient forcément des êtres illuminés.

C’est en explorant diverses matières (papier, parchemin, feuilles d’or, encre métallique) et peintures (naturelles vs. chimiques) que j’ai découvert des états méditatifs. Je peux rester dans un état de détente pendant des heures, voire des jours après avoir pratiqué l’enluminure, selon les matériaux employés. Comme le disait ce maître enlumineur, les peintures fabriquées de manière naturelle possèdent leurs propres vibrations. Lorsqu’on utilise des couleurs issues de la terre, des racines, c’est une énergie différente de celles provenant des feuilles, des insectes… Une participante du stage m’a confié : même si le parchemin est un produit dérivé de l’industrie alimentaire, l’origine du parchemin détermine son énergie. Le parcheminier qui le fabrique lui-même à partir de peaux d’animaux ayant vécu heureux à la montagne vendra un parchemin de bien meilleure qualité que les grandes tanneries industrielles…

La somme de toutes ces vibrations nous élève, nous tire vers le haut, nous rapproche de la divinité. Je ne parle jamais de la divinité comme d’une force extérieure à nous, mais de la divinité qui est déjà en nous. Le higher self si vous préférez. Donc plus on pratique l’enluminure, plus on entre dans un état de méditation profonde et plus on se rapproche de son higher self et développe son intuition. C’est pour cette raison que les moines se consacraient à l’enluminure et les moines tibétains aux mandalas. C’était une technique pour s’élever. La partie qui me passionne particulièrement, c’est la dorure sur parchemin. Rien ne peut égaler l’éclat des feuilles d’or. Rien ne peut remplacer cette satisfaction de voir l’or briller sous mes yeux.

L’enluminure médiévale utilise moins d’or que l’enluminure turque. Je me souviens maintenant que ma passion pour l’enluminure n’a pas débuté avec Les Très Riches Heures du duc de Berry mais par la calligraphie découverte au palais de Topkapı à Istanbul. Ils y conservaient les plus beaux manuscrits du Coran et des chefs-d’œuvre du tezhip (enluminure turque; « tezhip » vient de l’arabe et signifie « orner d’or » ou « couvrir d’or »). Le Tezhip m’intéresse tout particulièrement car la technique se rapproche davantage du mandala, il faut utiliser son compas et avoir des connaissances en géométrie.

Si le sujet vous intéresse également, voici des livres pour apprendre l’enluminure classique, et deux livres avec des tutoriels très détaillés sur le tezhip :

  1. Islamic Biomorphic Patterns: Creating Motifs Inspired by the Natural World (lien Amazon)
  2. Islamic Art of Illumination: Classical Tazhib from Ottoman to Contemporary Times (lien Amazon)

Le tehzip demande des outils un peu différents, j’ai trouvé sur Vinted un set de calligraphie et de compas vintage. On y trouve notamment des « ruling pens » ou tire-lignes, qui permettent de dessiner des lignes droites ou des courbes à l’encre. Historiquement, ces tire-lignes étaient utilisés pour les dessins techniques en ingénierie et en cartographie, accompagnés de règles, mais aujourd’hui ils sont plus couramment employés par les artistes et les calligraphes. Si le sujet vous intéresse, cherchez « sacred art geometry ».

Roman : Le Rêve dans le pavillon rouge

Enfant au Vietnam, je garde en mémoire ces longues soirées télé où défilaient sans cesse les séries tirées des quatre grands romans classiques chinois : « Au bord de l’eau », « Les Trois Royaumes », « La Pérégrination vers l’Ouest » et surtout « Le Rêve dans le pavillon rouge ». J’ai eu l’occasion de lire les deux premiers, mais les deux suivants sont longtemps restés dans ma liste d’ouvrages « à lire ». J’ai bien tenté une incursion dans « Le rêve dans le pavillon rouge » l’année dernière, mais, connaissant la fin tragique, je n’ai osé m’aventurer que sur quelques extraits, histoire de me préserver.

« Le rêve dans le pavillon rouge » nous emmène dans la vie d’une famille de mandarin en Chine au XVIIIe siècle. Au fil de 120 chapitres et de plus de 400 personnages, on plonge dans leur intimité la plus profonde, on partage leurs rêves, leurs failles, on participe au faste… avant d’assister irrémédiablement à la chute de cette lignée autrefois toute-puissante. Ce roman illustre et critique simultanément les idées fondamentales du taoïsme, bouddhisme et confucianisme. Il met en scène l’art de la conversation chinoise, un art subtil souvent parsemé d’embûches telles que la fausse modestie et les sous-entendus. Grâce à la focalisation interne, l’auteur réussit à dévoiler les mécanismes cachés de cet art délicat, en démystifiant ses codes complexes.

Dernièrement, j’ai découvert l’existence d’une version illustrée absolument splendide :

 » Cette édition exquise du Rêve dans le pavillon rouge présente un ensemble rare de peintures de la dynastie Qing réalisées par Sun Wen. Cette édition de collection comprend l’intégralité des 230 peintures de Sun Wen, reproduites en magnifiques couleurs et imprimées sur un papier de qualité fine. Le style pictural raffiné mêle narration, symbolisme et richesse chromatique.
Le texte condensé du roman original accompagne chacune des peintures et offre un aperçu fascinant ainsi qu’un bref résumé des 120 chapitres.
Cette édition rare constituera un précieux héritage pour de nombreuses générations et sera parfaite comme cadeau ou pour toute présentation. Les peintures originales sont actuellement conservées au musée de Lvshun, à Dalian, en Chine

L’édition illustrée propose une version abrégée du roman original, parfaite pour ceux qui appréhendent l’ampleur du texte d’origine. C’est une excellente porte d’entrée : on peut ainsi commencer par s’imprégner des images et des grandes lignes avant de se lancer dans la version complète. C’est d’ailleurs la méthode que j’avais déjà adoptée pour aborder « À la recherche du temps perdu » (la bande dessinée d’abord, puis les sept tomes ensuite). Ce qui est marrant, c’est que « Le rêve dans le pavillon rouge » est la version chinoise d' »A la recherche du temps perdu » : c’est un roman fleuve avec une fine analyse de la psychologie humaine, mais avec plus d’action, des phrases moins longues et moins compliquées.

La version abrégée illustrée existe en quatre versions : les deux premières sont en chinois, et bilingue (chinois – anglais).
Ensuite, on a deux versions traduites : la version anglaise est moins chère (lien Amazon, lien Fnac) mais le texte & l’image sont condensés en une page. Les noms chinois sont laissés tels quels.

La version française est plus chère (lien Amazon, lien Fnac) mais la mise en page est plus agréable, le texte est sur le côté gauche et l’image sur le côté droit. Les noms chinois sont traduits pour faciliter la reconnaissance des personnages (car entre 30 Jia, vous risquez de ne pas savoir qui est qui).
Ce sont des grands formats, lourds donc il faut lire sur une table.

Mais la meilleure version reste les deux volumes de la Pléiade. J’ai pu les emprunter à la bibliothèque. Non seulement la traduction est bien faite, les noms des personnages sont traduits, les annotations ne sont pas « too much » comme les autres livres de la collection, mais il y a aussi plein d’illustrations (en N&B). Je vous les recommande vivement (lien Amazon, lien Fnac).

Autres

Cela fait plus d’un mois que je reçois, toutes les semaines, un panier de fruits et un panier de légumes préparés sur mesure par mon primeur. J’en ai parlé ici. D’autres clients ont remarqué mes paniers et m’ont imitée. Cela permet de bien manger tout en réduisant un maximum la charge mentale.

Et enfin, après quand même 10 mois à Lille, je me suis enfin inscrite à la bibliothèque municipale. Le catalogue n’est pas aussi fourni qu’à Paris mais on a accès aux catalogues de 9 bibliothèques de la région et peut demander le transfert des livres dans la médiathèque près de chez soi. J’ai un faible pour les livres de la collection de la Pléiade pour leur appareil critique et c’est un grand plaisir pour moi de pouvoir les emprunter. Avant, j’avais horreur de toucher aux livres de bibliothèque (car certains lecteurs ont la facheuse tendance à laisser leur ADN en tournant les pages). Mais depuis que j’ai ces protège-doigts, je peux tourner les pages sans crainte ahahah 😀

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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