En rangeant mes pots de colle pour un DIY aujourd’hui, j’ai repensé à une histoire. Pendant un atelier de DIY, nous étions une douzaine et partagions un seul pot de colle pour quatre personnes. C’était pénible, car on utilisait tout le temps de la colle pour cette activité. On passait notre temps à attendre. Je pensais qu’on n’avait pas assez de pots ou de pinceaux… jusqu’au dernier jour, où on a découvert une armoire pleine de matériel. On aurait pu avoir chacun notre pot dès le début !!! Si on avait économisé ce temps d’attente, je pense qu’on aurait pu gagner un après-midi pour apprendre d’autres techniques. Je me suis dit : c’est un mauvais prof ou qu’il n’aime pas enseigner. Je n’y pensais pas beaucoup jusqu’à ce que la même chose se répète récemment dans un autre atelier : la prof préparait juste la quantité de peinture nécessaire, et on devait attendre longtemps entre chaque couleur. On avait tous besoin d’un outil pour avancer, et elle nous en a filé UN pour vingt personnes !!!
Pourtant, j’ai été à d’autres ateliers où l’on avait tous les outils nécessaires dans une petite boîte, une par personne. On n’avait pas à partager quoi que ce soit, et tout a été très rapide et efficace.
Je me suis demandé si ces deux profs, qui donnaient pile ce qu’il fallait, manquaient d’observation, mais non. Les artisans sont par défaut minutieux et observateurs. Et aujourd’hui, en rangeant mes colles, j’ai eu une révélation : ils savent très bien qu’il manque du matériel, mais ils sont juste cheap. Cheap en matériel, cheap dans les explications et partages de connaissances. Ils répondaient à peine aux questions des élèves comme si chaque mot prononcé leur coûtait un lingot d’or.
Les gens cheap ont cette habitude d’optimiser tout, souvent au détriment des autres. Ils ne sont pas respectueux de votre temps, votre énergie, parce qu’ils ne pensent pas en termes d’abondance, ils ne respectent pas non plus leur temps ni leur énergie. Un ami cheap, par exemple, lors d’un voyage, pourra vous contraindre à marcher plutôt que de payer un bus (cela peut sembler extrême, mais c’est une expérience vécue). Dans mes exemples DIY, on voit bien que cette mentalité de rareté va au-delà de l’argent. Par exemple, avoir un pot de colle par personne ou préparer en avance assez de peinture ne coûterait quasiment rien, ni financièrement (on peut les réutiliser), ni en ménage (les étudiants nettoient les pinceaux et les pots). Ça ne demande que d’accepter d’avoir ce qu’il faut en suffisance. Pourtant, ces personnes, bloquées dans leur mentalité de rareté, n’en ont pas conscience. Pour elles, il faut toujours rationner, limiter, même quand ça n’a aucun sens. Ça révèle un manque de générosité et une peur de manquer, alors que l’abondance ne signifie pas gaspiller, mais plutôt faciliter la vie.
Je suis en train de lire « Autant en emporte le vent » et dans le roman, Scarlett O’Hara, qui a connu la faim et a failli perdre sa ferme lors de la guerre, a eu un traumatisme et a développé cette mentalité de rareté. Même face à des situations où l’abondance est facilement accessible (elle s’est mariée à Rhett qui était millionnaire et a fait prospérer sa ferme), elle veut toujours plus, de peur de manquer, d’avoir faim encore une fois.
A mon avis, on peut être dans l’abondance sans gaspiller :
- Il ne faut jamais être cheap avec les besoins essentiels (nourriture, literie, chaussures, livres…). Par contre, pour les besoins non essentiels, on peut attendre un peu et optimiser les dépenses (soldes, acheter d’occasion…).
- Les outils de travail font partie des besoins essentiels : pour ceux qui travaillent au bureau, ça peut être un ordinateur puissant, une chaise ergonomique, un écran avec une meilleure résolution… j’ai aussi parlé de la délégation pour diminuer la charge mentale ici
- Et j’ai toujours eu la conviction qu’il était plus simple d’augmenter ses revenus que de réduire ses dépenses.
- Avoir des amis généreux, cela évite bien des complications, que ce soit pour un voyage entre amis ou simplement pour choisir un restaurant.
- Ne pas hésiter à partager des informations importantes qui peuvent bénéficier aux autres. Donner un maximum (charité, temps, connaissances, opportunités…).
- Pour ceux qui ont la mentalité de rareté sans aucune raison valable, vous pouvez travailler avec un hypnothérapeute
Je crois sincèrement que chacun mérite ce qu’il y a de meilleur au monde, car chacun fait de son mieux. On peut acheter moins mais acheter mieux. Mais pour pouvoir s’offrir le meilleur au monde, il faut d’abord dépasser cette mentalité de rareté.
