En 2018, je profitais de notre passage à Turin pour assister à un match de la Juventus de Turin, et un autre du Torino (super souvenir !).
Lors de notre long séjour à Rome en 2020, les matchs étaient à huis clos à cause du covid.
Ce n’est donc qu’en mars 2023 que j’ai l’opportunité d’assister à un match de l’AS Roma avec une très belle affiche : AS Roma vs Juventus de Turin !
L’achat des tickets
N’ayant planifié notre passage à Rome que deux semaines en avance, le match était déjà à guichet fermé lorsque je m’y suis intéressé.
J’ai donc décidé d’acheter un ticket sur la plateforme de revente Viagogo.
C’est quelque chose que je ne recommande pas généralement. Déjà, la spéculation sur l’achat / revente d’évènements sportifs est assez détestable, mais en plus de cela, Viagogo utilise des pires stratégies marketing pour créer un faux sentiment d’urgence poussant à l’achat.
Enfin, il y a de très nombreux avis négatifs d’acheteurs n’ayant pas reçu leur billet en temps et en heure…
J’ai été rassuré par le fait qu’il s’agissait de billets électroniques, pas besoin de récupérer un billet par courrier (comme je l’avais fait pour le concert de Coldplay à Varsovie).
Mon billet est en virage, dans la tribune Curva Nord. Je l’ai obtenu pour 86 €. Ce qui doit correspondre, j’imagine, à environ 3 fois le prix réel.
J’ai pris le billet en fonction des disponibilités et de ce qui me semblait avoir le meilleur rapport qualité prix, mais si vous voulez être dans la tribune des ultras, c’est plutôt Curva Sud qu’il faut choisir.
J’ai pu télécharger le billet le lendemain, une bonne semaine avant le match. Efficace.
Le stade
L’AS Roma partage son stade avec l’autre club de la ville : la Lazio de Rome. Il s’agit du stadio olimpico di Roma construit en 1953. Sa capacité théorique est de 72 698, mais les deux écrans géants réduisent sa capacité.
Le match auquel j’ai assisté, qui était à guichet fermé, a accueilli 64 213 spectateurs.
Le stade se trouve au nord ouest de Rome et, en l’absence d’une station de métro à proximité, pas franchement bien desservi. Il faut dire que je me trouvais à l’opposé. Il vous faudra peut-être combiner métro + bus ou tram pour vous y rendre.
Les équipes
En cette saison 2023, c’est Naples qui domine largement le championnat. Plusieurs équipes sont au coude à coude pour obtenir les 3 autres places qualificatives pour la ligue des champions. C’est le cas de l’AS Roma, et s’était le cas de la Juventus avant d’être pénalisé de 10 points pour une nouvelle histoire financière.
Sur le papier, la Juventus a une sacrée équipe avec deux champions du monde : l’argentin Di Maria et le français Pogba (de retour de blessure). L’équipe compte aussi le finaliste de la dernière coupe du monde Adrien Rabiot.
Je connais moins l’effectif de l’AS Roma. Elle compte dans ses rangs l’ancien joueur de la Juventus : Dyballa et est coaché par le special one José Mourinho.
La grosse frayeur
Je suis parti bien en avance pour ne pas me presser.
Mais finalement, entre ma décision de finir le trajet à pied après le chemin en métro, et le fait de devoir faire le tour du stade pour trouver mon accès (c’est pas franchement bien indiqué), je me présente à l’entrée à peine 15 minutes avant le coup d’envoi.
J’ai un arrêt cardiaque en voyant les gens devant moi présenter une pièce d’identité aux stadiers.
J’ai une pièce d’identité sur moi, là n’est pas le problème.
Comme je vous l’ai dit, j’ai acheté ma place sur le site de revente Viagogo. Le ticket que j’ai reçu n’est pas à mon nom, ce qui ne m’a pas inquiété. Le mail de Viagogo précisait que dans certains cas, le billet pouvait être au nom du titulaire d’origine, et que ça ne posait pas de problème.
Je décide donc de faire le naïf et de présenter ma pièce d’identité, en espérant que le stadier ne jette qu’un coup d’oeil rapide.
Echec.
Il me fait remarquer que le nom ne correspond pas. J’explique ma situation. Il demande à un collègue : rien n’y fait, je ne rentre pas.
Je suis dépité. Et décide de retenter ma chance discrètement à une autre file, à peine quelques mètres à côté.
Je change de stratégie : j’explique que j’ai oublié mon portefeuille.
Ca ne marche pas. Vous n’avez pas une copie sur votre téléphone ? Non. Une carte de crédit ? Non. Quelqu’un de votre famille peut vous l’envoyer ? Non.
Franchement, c’est débile. Si j’avais su, un coup de Photoshop et s’était réglé.
Je continue à plaider ma cause. Le stadier essaie d’appeler quelqu’un au téléphone, ça ne répond pas. Puis il me laisse passer ! Yes !
Deuxième étape : la porte où l’on doit scanner le QR code. Je le passe : voyant rouge. Je recommence : voyant rouge.
Cette fois, je me dis que c’est mort, je me suis fait arnaquer… Je vais rater le match et consacrer les 20 prochaines années de ma vie à pourrir la plateforme Viagogo.
Comme le gars avant moi avait eu plusieurs échecs avant de passer, j’insiste. Ca commence à s’impatienter derrière moi.
Un stadier arrive, prend mon téléphone. Pareil, il me dit que quelqu’un est déjà passé avec mon billet. Puis il va à la deuxième page du PDF (que je n’avais pas remarqué) et surprise : il y a un deuxième billet ! Il le scanne : couleur vert, je passe !
Ouahou, c’est l’ascenseur émotionnel, je vais finalement pouvoir assister au match !
Dernier contrôle : je lève les bras pour me faire fouiller. En fait ce n’est pas une fouille, le gars me demande ma pièce d’identité. Naaaaan !
Je recommande : « j’ai oublié mon portefeuille ».
« Pas possible d’entrer sans vérification d’identité ».
« Mais vos collègues m’ont laissé passer ».
« Votre ticket svp ».
Je ressors mon téléphone, qui est donc à la deuxième page du fichier PDF, avec le deuxième ticket. Et je m’aperçois que ce ticket… est à mon nom !
Ahaha, depuis le début, j’avais un billet parfaitement valable !
Pour ne pas passer complètement pour un idiot alors que je venais de dire que j’avais oublié mon portefeuille, je lui ai montré ma pièce d’identité sur mon téléphone.
Et cette fois, c’est bon, j’ai accès au stade.
Franchement, c’est n’importe quoi de la part de Viagogo, ils n’auraient jamais dû m’envoyer un PDF avec deux billets.
Déjà, j’ai failli ne jamais rentrer, et sans le stadier qui a remarqué que le PDF avait deux pages, je serais reparti la queue entre les jambes.
Et j’aurais très bien pu valider le mauvais ticket. Ou pire : utiliser les deux après un coup de Photoshop pour modifier le nom.
Bref, c’est naze, ça a failli me coûter cher, mais plus de peur que de mal !
L’ambiance
J’arrive donc en tribune à peine quelques instants avant le début du match. Comme souvent, en virage, c’est le bordel. Je n’irais jamais à ma place officielle (qui était de toute façon trop basse, au 11e rang).
Je resterai debout tout le match au niveau d’une barrière, assez central, plutôt pas mal. Les tribunes sont assez loin de la pelouse à cause de la piste d’athlétisme : on n’est pas dans un stade à l’anglaise.
Mais je suis tout de suite dans l’ambiance.
A droite : le parcage visiteur de la Juventus qui est rempli. L’hymne de l’AS Roma qui est entonné dans un vacarme assourdissant.
Et un très joli tifo rouge et jaune dans tout le stade.
L’ambiance est plus calme pendant le match. Le jeu est peu emballant, défensif, à l’italienne. Pas mal de déchet technique, un peu surprenant vu le niveau des joueurs.
C’est la Juventus qui domine le match et qui touche plusieurs fois les poteaux.
Jusqu’au but de Mancini pour l’AS Roma en début de deuxième mi-temps.
Une frappe puissante, magnifique. Même en étant dans la tribune opposée, j’ai parfaitement vu le missile partir et cru entendre le petit filet trembler avant l’explosion du stade.
C’est dans les arrêts de jeu que la tension devient palpable. Mention spéciale à l’attaquant de la Juventus, Moïse Kean, qui se fait expulser 40 secondes après son entrée en jeu.
Puis le stade rugit de plaisir lorsque la libération du coup de sifflet survient.
Le retour
Comme rien ne devait être facile aujourd’hui, le réseau téléphonique ne fonctionne pas bien à cause du monde, et je n’arrive pas à trouver quel transport prendre. Je décide donc de commencer mon retour à pied avant de trouver une station de métro.
Pas de chance, nous sommes dimanche, à 23h, le métro est déjà fermé.
Ca me fera une grosse heure de marche pour rentrer. Mais un Rome by night un dimanche soir, c’est loin d’être désagréable.
