Passer quelques jours en Chine, c’est aussi découvrir l’internet chinois.
La Chine possède en effet le « Grand Firewall de Chine » qui empêche d’accéder à de très nombreux services que les occidentaux comme nous utilisons.
Cette « grande muraille numérique » sert autant à censurer ce qui ne plaît pas aux autorités chinoises qu’à assurer un protectionnisme économique.
En effet, les grands services que nous utilisons ont leur équivalent chinois :
- Google / Facebook est remplacé par Baidu
- WhatsApp est remplacé par Wechat
- Amazon est remplacé par Alibaba
- Uber est remplacé par Didi
- …
Petit retour d’expérience sur nos 3 jours passés à Pékin
Accès et vitesse
L’accès à internet est assez simple, notre hôtel possédait le wifi qui ne nécessitait même pas de code d’accès.
A l’aéroport, un accès wifi est également disponible moyennant une connexion via l’application Wechat ou la récupération d’un code via une borne automatique.
Nous avons également acheté une carte SIM locale sans difficulté même si ce fût un peu long.
La vitesse de connexion est très bonne même si je n’ai pas pu mesurer la vitesse. Le service que j’ai l’habitude d’utiliser pour ça (Speedtest) était… bloqué en Chine !
Qu’est ce qui ne marche pas ?
A peu près tous les grands services que l’on a l’habitude d’utiliser :
- Google et toute sa galaxie (Gmail, Google Map, Google Calendar, Hangout, …). Effet kisscool, beaucoup de services autres que Google deviennent inutilisables car ils utilisent le système de capcha (les fameux codes à recopier pour faire une opération) de Google.
- Telegram
- Amazon et surtout son service AWS (Amazon Web Services) ce qui rend inutilisables de nombreux services l’utilisant (Dropbox, Evernote, …)
- …
Autrement dit, aucun des services que j’utilise au quotidien ne fonctionne…
Quid d’un accès via VPN ?
Lire notre article sur les VPN.
Sans rentrer dans les détails techniques, un VPN est un service qui vous permet de chiffrer une connexion et de faire transiter les données par les serveurs d’un autre pays.
Ainsi, le firewall chinois ne peut pas savoir que vous vous connectez à un service « interdit ».
Nous utilisons régulièrement un VPN (configuré par mes soins, avec un serveur OVH pour ceux que ça intéresse) pour sécuriser nos connexions, avoir une adresse IP fixe, et simuler le fait que nous sommes en France (ce qui est bien pratique pour certains services comme Netflix).
En théorie un VPN est donc la solution parfaite pour passer outre la censure chinoise.
En pratique ça fonctionne… plus ou moins.
La Chine fait la chasse aux VPN, ce qui fait que beaucoup de services de VPN sont bloqués et donc inutilisables eux aussi. Etant donné que j’utilise un VPN personnel, celui-ci fonctionne.
J’ai donc pu accéder à Google, Facebook and co. Mais la connexion était extrêmement lente. Je pense que le firewall chinois, dès qu’il voit passer des données qui viennent de l’étranger, réduit drastiquement la vitesse de la connexion.
Cela laisse d’ailleurs un bon aperçu de ce que peut devenir un internet où la neutralité du net n’est pas respectée. Neutralité que Trump a fait abolir il y a quelques mois aux Etats-Unis…
Donc on peut passer relativement facilement entre les mailles du filet mais ce n’est pas viable dans un contexte travail. Impossible pour nous de rester un mois en Chine en mode « nomad digital ».
La censure
Certains services occidentaux ont bien compris les règles du jeu. C’est le cas du moteur de recherche Bing (qui appartient à Microsoft).
Bing a installé ses serveurs en Chine en acceptant les conditions des autorités chinoises.
Bing est du coup accessible en Chine, extrêmement rapide mais… censuré.
Une recherche du terme « tien an men » dans Bing images en Chine ne donnera pas du tout les mêmes résultats que le Bing images en France.
J’étais persuadé d’avoir fait un screenshot, mais j’ai dû faire une fausse manip, vous devez donc me croire sur parole 😉
Quant aux maps, l’appli Maps d’Apple fonctionne très très bien
Donc en gros, avant de venir en Chine :
– téléchargez wechat
– configurez votre vpn
– téléchargez didi pour appeler un taxi (l’équivalent d’uber)
– imprimez vos billets de retour et votre réservation d’hôtel (car gmail n’est pas toujours accessible)
– téléchargez l’appli Bing