Après plusieurs mois de malbouffe (notamment au Paraguay & en Uruguay), le mal du pays commence à se faire ressentir. Heureusement que nous avons prévu une semaine à Buenos Aires, une version de Paris (en mieux).
Carnet de voyage
Rappel : Dans l’épisode précédente, nous étions en Uruguay, à Colonia del Sacramento exactement. Après une nuit très dure à cause de nombreuses piqûres (d’insectes non identifiés), nous nous levons à 8h pour prendre le bateau vers Buenos Aires à 10h30 (il faut être au terminal à 9h30 pour passer les contrôles de l’immigration). Je remarque que les piqûres sont enflées. Ni une ni deux, nous allons directement à l’hôpital d’à côté pour nous assurer que je ne vais pas en mourir. Le verdict tombe : allergie aux piqûres. Mais piqûres de quoi ? Le médecin ne le dira pas. Mais après de longues recherches, on pense sincèrement que ce sont des puces de lit -> EL VIAJERO HOSTAL, à FUIR ! Par miracle, on arrive à payer le médecin, acheter les médicaments et filer au terminal à temps. OUF ! Car je n’ai plus envie de rester une seule seconde de plus en Uruguay.
Bateau Colonia del Sacramento => Buenos Aires
C’est donc avec un corps martyrisé, bras et jambes enflés que je passe le contrôle d’immigration à Colonia del Sacramento. Les deux douaniers sont assis côte à côte, ainsi, on peut avoir un tampon de sortie uruguayen et un tampon d’entrée argentine en même temps. Des affiches sur le zika sont dispo partout au terminal, je lis attentivement les symptômes pour me rassurer que je ne suis pas concernée (en même temps, le médecin de ce matin me l’aurait dit si j’avais des symptômes un peu louches). Tant mieux sinon je ne pense pas qu’on m’aurait laissée prendre le bateau.
Le trajet ne dure qu’une heure. Nous sommes avec des supporters uruguayens venus pour assister à un match. Ils chantent pendant tout le trajet, c’est très festif.
Buenos Aires
A l’arrivée, nous décidons de prendre un taxi. Un mec se charge d’appeler des taxis pour nous (on est très nombreux à faire la queue), ce n’est pas un officiel ou employé du terminal. Dès que le taxi arrive, le chauffeur lui donne un pourboire. Notre auberge est seulement à 3km à vol d’oiseau, mais il y a BEAUCOUP de rues à sens unique à Buenos Aires, on finit par payer 200 pesos pour la course (12€) – tarif au compteur. Note : ne plus jamais prendre de taxi ici.
Traumatisée par notre dernière expérience en dortoirs, nous décidons à l’auberge de modifier notre réservation pour passer en chambre privée. Je resterai dans cette chambre pendant 2,5 jours de suite (eh oui le médecin m’a filé une crème rose à mettre sur les piqûres, j’ai la peau rose fluo, comment je peux sortir comme ça ?).
Si vous n’avez jamais été victime de puces de lit, laissez-moi nous décrire ce que je ressens : il y en a qui ne réagissent pas du tout aux piqures (JB est un exemple), et il y en a d’autres qui ont l’impression d’en mourir (moi). Quand elles sont enflées, les piqûres font très mal et je passe de très mauvaises nuits, entre la douleur, et la peur d’être piquée de nouveau ou de trimballer les puces avec moi jusqu’à Buenos Aires. Toutes nos affaires ont été envoyées à la laverie avec la consigne d’être séchées à la machine, le plus chaud possible. Les sacs sont rincés à l’eau chaude et ce qui est jetable est jeté, sans pitié.
Je resterai en mode « traumatisée » comme ça pendant 2 jours et demie pendant que JB effectue des démarches « administratives » pour échanger les dollars, acheter les cartes de métro (SUBE), une carte SIM et assister à deux matchs de foot.
The retour
Au 3ème jour, je ressemble de nouveau à une humaine. C’est seulement à partir de ce moment que nous visitons Buenos Aires. Souffrant de la mal bouffe depuis plusieurs semaines, nous fermons les yeux sur les tarifs exorbitants des restaurants à Buenos Aires pour manger :
- Le meilleur steak argentin au Don Julio (le meilleur steakhouse à Buenos Aires). Le hic : on a dû payer 60€ pour le repas à deux, mais ça vaut le coût !
- Du ceviche péruvien (ça fait longtemps) et Sushi : c’est drôle, les restaurants japonais ici sont aussi péruviens, peut-être parce que les recettes ont un point en commun : du poisson cru
- Des glaces artisanales : le vaso à 40 pesos est suffisant pour deux. Ohlala, j’adore les glaces artisanales en Amérique du Sud !!!
- Tartare de boeuf argentin : j’ai dû attendre 3 mois pour trouver (enfin) un restaurant français servant du tartare. Je vous conseille celui de la Brasserie Pétanque.
- Bibimbap + bubble tea au Barrio Chino de Buenos Aires (quartier chinois) : une petite touche asiatique n’est jamais de trop.
Après ça, je suis prête pour affronter la malbouffe et l’absence de salade jusqu’à la fin de mon tour du monde (càd pendant 1,5 mois).
Note : On changera ensuite de logement pour passer 3 jours au Babel Plaza, un hôtel qui nous revient finalement à moins cher que l’auberge, car on nous exonère la TVA et accepte le paiement par carte de crédit.
Tango
Niveau activités culturelles, nous devons évidemment assister à un show de tango. Mais pas n’importe lequel ! Etant ruinés à cause de nombreux restaurants hors de prix, nous trouvons par miracle un show d’1,5h qui ne coûte que 30€/personne au Tango Porteño. Il n’y a que 8 danseurs (d’où le petit prix, vs. 85€ chez les autres), mais le spectacle nous plaît beaucoup. Le tango argentin est très différent du ballroom tango que j’ai appris il y a quelques années. C’est plus sexy et le jeu de jambes est très impressionnant.
Nous visitons aussi La Boca, un quartier pauvre de Buenos Aires mais connu pour la rue El Caminito, avec plein de restaurants pour touristes et des street dancers qui n’hésitent pas à faire un show improvisé (pour les touristes). Pour rendre le quartier un peu plus accueillant, les maisons sont peintes en couleurs criardes. C’est très touristique mais ça a son charme.
Eva Perón
Aux alentours de Palermo, un lieu nous intéresse particulièrement : le musée d’Evita (Eva Peron née Duarte), ancienne première dame extrêmement aimée par le peuple argentin. J’ai entendu parler de cette dame pour la première fois grâce à la chanson « Don’t cry for me Argentina » de Madonna, qui faisait partie d’une comédie musicale nommée Evita coproduite par Tim Rice et Andrew Lloyd Webber.
Andrew Lloyd Webber, ça parle à quelqu’un ? The Phantom of Opera ? Nous avons regardé cette comédie musicale à Broadway lors de notre voyage à New York. Que de bons souvenirs !
Revenons à Evita, c’est le type de femmes qui ne reculent devant rien et qui feront tout pour parvenir à leurs fins. Mais, ayant une origine modeste, elle pense aussi aux femmes ayant souffert comme elle. Et puis, le vote accordé aux femmes, c’est aussi grâce à elle. J’ai un profond respect pour cette dame et comme j’ai aussi aimé la comédie musicale, c’est tout à fait normal que je revienne sur les lieux qui ont marqué sa vie, à savoir le Museo Evita, ancienne maison achetée par sa fondation pour accueillir les femmes ayant besoin d’aide; et la Casa Rosada, d’où elle a prononcé son fameux discours, transformé en « Don’t cry for me Argentina », chanté par Madonna.
Nous sommes allés lui dire bonjour au cimetière de Recoleta où elle est enterrée. Son cercueil est enterré à 5m sous terre, pour des questions de sécurité. Et même si sa tombe est un peu difficile à trouver, il suffit de repérer des groupes de touristes, ils s’arrêtent forcément devant. C’est accessoirement le plus beau cimetière de l’Amérique du Sud. Franchement, si mon appart’ est aussi grand que leur tombeau, je pourrai m’estimer chanceuse.
Le Pape
Le pape actuel est la fierté nationale, et surtout des boutiques de souvenirs. On peut acheter des stickers, cartes postales, porte-clés… à son effigie. L’énorme cathédrale à côté de la Casa Rosada était « la sienne ». Elle est très belle, avec de superbes vitraux et des peintures trompe-oeil très réussies.
Buenos Aires = Paris de l’Amérique du Sud
Je me sens particulièrement bien ici car je retrouve une partie de Paris ici. L’architecture, le faux obélisque, le système de métro/bus, la possibilité de trouver n’importe quel type de nourriture…
On tombe souvent, surtout au Micro Centro, sur des bâtiments qui auraient pu être placés au centre de Paris sans aucun souci. On entend souvent de l’accordéon aussi, mais souvent ça provient d’un resto où l’on joue du tango.
Il y a même des supermarchés Carrefour partout. D’ailleurs, Carrefour s’adapte bien. Ici, on a de petits supermarchés comme les Carrefour Market (où on trouve de tout sauf les légumes & fruits), et les endroits où l’on ne trouve que des légumes et des fruits. Comme ça, Carrefour ne tue pas (trop) le commerce local.
Le métro à Buenos Aires n’est pas toujours climatisé (ça dépend des lignes en fait), comme à Paris. On entend aussi de la musique et quelques shows dans le métro, mais le niveau est vraiment supérieur à celui du métro parisien. Je suis aussi très surprise de voir qu’une personne sur 3 donne de l’argent, des fois ils se bousculent pour pouvoir atteindre l’artiste et lui donner les 2-3 pesos. J’avoue avoir donné aussi, quand un musicien monte dans la rame avec une harpe et joue 2 morceaux d’Amélie Poulain (je vous ai dit que j’avais le mal du pays).
Le réseau du métro est moins dense, c’est pour ça que les gens préfèrent quand même prendre le bus. Google Maps recense toutes les lignes et horaires de bus à Buenos Aires (avec quelques erreurs minimes quand même), ce qui rend le déplacement super facile. Chaque trajet coûte dans les 6-7 pesos. Et tout le monde achète une carte SUBE qu’ils rechargent dans les KIOSCO ou marchands de journaux. Quand on monte dans le bus, il faut annoncer sa destination pour que le conducteur nous fasse payer le bon tarif.
Les argentins boivent moins que les français, je crois qu’on a croisé seulement 2 personnes saoules. On se sent sérieusement plus en sécurité ici qu’à Paris (même si on fait attention à laisser notre passeport & une grande partie de notre cash à l’hôtel).
La météo est très agréable également : 25°C mi-mars, sans vent, pas de climatisation à outrance dans les bus ou dans les boutiques/restaurants. On mange tard (restaurants ouverts à 12h et 20h), on se lève tard (petit déjeuner à 8h voire 9h à l’auberge).
Après autant d’éloges, il faut quand même que je vous explique pourquoi on ne peut pas vivre ici : ça coûte trop cher ! Je croyais que la Patagonie et l’Uruguay nous avaient achevés, mais non, Buenos Aires a vidé notre portefeuille. Un bon steak coûte 400$AR ici (vs. 250$AR en Patagonie), le taxi n’en parlons pas, c’est hors de prix. Quand l’hôtel nous dit que le taxi jusqu’à l’aéroport va nous coûter 600$AR (38€), pour nous c’était l’affaire du siècle (Uber fait le même trajet pour 60€). Toutes les activités touristiques sont prétexte pour nous ruiner lentement mais sûrement : 200 à 300$AR un tour où on doit tout faire à pied, 100 dollars pour un match de football, 85€ un show de tango de 1h30… et j’en passe.
Bien sûr, les options de nourriture pas chères existent (empañadas à 25$AR par exemple), mais c’est dur de ne manger que ça tous les jours. Les menus les moins chers (avec un lomito ou milanesa càd un truc frit à 3000 calories) sont dans les 170$AR + 10% de pourboire (obligatoire).
JB me fait remarquer que même à Paris, on ne dépense pas autant.
Il est temps qu’on s’en aille… Pour Rio de Janeiro ! Youhouuuuuuu
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