Cuba fait partie du top 5 de nos pays préférés lors du tour du monde. Cependant, avec les difficultés économiques liées à l’embargo américain, les locaux voient donc les touristes comme une mine d’or. Dans tous les pays où nous sommes allés, nous avons payé de bon coeur le « tourist price ». Mais là où on paie habituellement 1,5, 2 ou 3 fois plus, il n’est pas rare à Cuba de payer 10 ou 20 x plus que le tarif local. Même pour de « riches européens », cela représente rapidement des montants conséquents. Heureusement, Cuba possède d’autres charmes pour compenser les inconvénients.
Je vous listerai ici les « arnaques » les plus populaires à Cuba (certaines ne sont pas vraiment des « arnaques » mais des choses auxquelles il faut faire attention). Nous avons été « victimes » d’environ la moitié d’entre elles lors de notre séjour à Cuba en Avril 2017, parce que malheureusement, certaines sont inévitables. Nous sommes des ATM ambulants !
- Cuba a deux monnaies : CUC (convertibles) et CUP (moneda nacional). 1 CUC vaut 1$ donc un peu moins que 1€, et 1 CUC = 25 CUP. La circulation de ces deux monnaies est à l’origine de nombreuses arnaques ciblant les touristes naïfs et peu habitués aux pièces et billets. Si vous rentrez tard en taxi par exemple, le chauffeur peut profiter de l’obscurité pour vous rendre la monnaie en CUP, au lieu de CUC (soit 25 fois moins que ce qu’il vous doit). Regardez bien les billets, les billets CUC ont l’inscription « convertibles » dessus. Il n’y a malheureusement pas de moyens simples pour distinguer les pièces de monnaie.
- Il y a des tarifs locaux/touristes. Demandez toujours le prix, pour tout. Vous pouvez voir un local tendre un billet de 20 CUP (moneda nacional) soit 0,75€ pour une pizza, mais puisque c’est vous, le vendeur vous demandera 2,5 CUC (2,5€). Le pire de tout ça c’est que même quand le prix est affiché clairement en CUP, le vendeur n’aura aucun problème à vous regarder droit dans les yeux et vous donner un prix 10 fois plus cher. Ce type d’arnaque ne dépasse pas 3€ en général. Il n’y a rien à faire, c’est comme ça, à vous de décider si vous voulez votre pizza ou non.
- Le tarif négocié avec le taxi n’est pas définitif. Les taxis officiels ou non officiels ne mettent jamais de compteur. Donc après négociation du tarif, le chauffeur peut trouver quand même de quoi négocier, alors que la voiture commence à peine à rouler avec les touristes dedans : « je vous dépose à l’entrée de la ville hein, devant la casa c’est 5CUC en plus », « si je me trompe pas, votre casa est à l’extrémité sud de la ville, c’est 5CUC en plus ». Dans ce cas, soyez ferme et rappelez-lui le tarif négocié. Ne lui donnez pas un seul centime de plus. Sachez que vous payez déjà 10 fois plus qu’un local, ce n’est pas normal qu’il négocie 5CUC de plus.
- La plupart du temps, le taxi colectivo (taxi à partager) reliant les grandes villes est fiable. Le tarif négocié sera respecté. Mais il y a une exception concernant le trajet Vinales -> Cienfuegos ou Vianales -> Trinidad. Ce taxi passe par la Havane. Quand il arrive près de la Havane, il s’arrêtera au milieu de nulle part et vous pointera un autre taxi vers Cienfuegos/Trinidad en vous donnant un tarif exorbitant (genre 150€ pour deux) – alors que vous avez déjà payé au premier taxi la totalité du montant. Donc, ne payez jamais les taxi colectivo dès le début, payez 50% au pire en demandant des précisions « la voiture va me déposer à la casa à Cienfuegos ? » « le tarif est pour deux avec bagages ? » etc.
Dès que vous sortez du bus Viazul, une dizaine de personnes vous entourent : taxi, propriétaires de casas… mais sont-ils vraiment propriétaires de casas ou juste des rabatteurs payés pour vous amener dans une casa ? Certains rabatteurs proposent même gentiment de vous amener à pied à la casa que vous avez réservée, pour finalement vous laisser dans un autre lieu, où ils touchent une commission -> ne suivez personne au terminal de Viazul. - Ne suivez jamais quelqu’un qui vous dit qu’il connaît un très bon restaurant. Vous risquez de vous retrouver dans un resto à 17€ le plat.
- N’achetez pas de cigares dans la rue. Vous serez contents à l’idée de faire une bonne affaire mais vous vous retrouverez TOUJOURS avec des faux cigares, généralement avec des feuilles de bananier au lieu de feuilles de tabac…
- Devant la Real Fabrica de Tabacos Partagas se trouvent des jiniteros (rabatteurs et arnaqueurs professionnels cubains). Quand nous y sommes allés vers 17h, l’un d’entre eux nous a tout de suite interpelés en disant « c’est fermé mais si vous voulez acheter des cigares c’est par ici ». Lonely Planet m’indique que c’est ouvert jusqu’à 19H donc je pousse quand même la porte pour me rendre compte que la boutique est toujours ouverte. Ne vous faites pas avoir par les rabatteurs ! Il y a un lieu marqué « Cigaros Black Market » juste derrière La Real Fabrica de Tabacos Partagas, mais vous risquez d’acheter au mieux des cigares abîmés, au pire de la contre façon. Faites attention car la douane peut vous embêter avec ça ! (en vous demande une facture et le numéro d’authentification sur les boîtes de cigares)
- Ne faites pas de change dans la rue, vous vous retrouverez soit avec de faux billets, soit avec de la moneda nacional au lieu des convertibles, soit 25 fois moins d’argent
- Les casas vont toujours vous demander de manière naturelle : « à quelle heure voulez-vous petit-déjeuner ? » comme si c’était inclus dans le tarif. Le petit déjeuner n’est JAMAIS inclus dans le tarif des casas (ni le dîner). Il faut toujours demander le prix (qui est en général de 5CUC/personne).
- Les casas vous poseront aussi la question « que voulez-vous boire ?» lors du dîner, comme si une boisson était incluse dans le tarif du dîner. Le dîner à la casa n’inclut JAMAIS de boisson. Il faut toujours demander le prix (c’est pénible ce pays, il faut être en mode « alerte ! on m’arnaque » tout le temps :D)
- Quelqu’un tape la discute avec vous, il parle anglais (ou pas) et semble être trop gentil pour que cela soit naturel. Bientôt, il va vous proposer l’achat de cigares/cannabis, vous demander de l’argent, vous recommander un resto, un concert, proposer un taxi etc. Ce n’est pas le cas de tous ceux qui vous abordent, donc soyez quand même ouvert à la discussion, mais préparez-vous à être déçu la plupart du temps.
- La note du restaurant vous est présentée. Avec 10% qui tombent du ciel (frais de service apparemment). C’est un pourboire imposé, mais tous les touristes ajoutent 10% de pourboire de toute façon. Les français s’en trouveront offusqués, mais habituez-vous ! De même manière, vérifiez systématiquement la note : les prix peuvent être légèrement différents du menu, ou la liste des plats commandée n’a rien à voir avec que vous avez sur la table. Vérifiez également la monnaie qu’on vous rend, que ce soit bien des convertibles et qu’il ne manque rien.
- Beaucoup de choses sont payantes à Cuba pour les touristes, même faire pipi ! Devant les toilettes (des restaurants, bar, terminaux de bus, …), vous trouverez toujours une petite boîte « tips ». Rien d’anormal jusque là. Par contre vous aurez aussi toujours la femme de ménage devant qui vous fusille du regard et vous met la pression. Est-ce que le tips est obligatoire ? Aucune idée mais aucun tarif n’est indiqué (en général je donne 1 à 5 CUP – moneda nacional soit 0,04€ à 0,20€). Du coup, si vous n’avez pas de moneda nacional ni de petites pièces, cela va vous coûter au moins 1€ (et elles prétendront toujours ne pas avoir de change). Dans ce cas là, dites-leur « lo siento, no tengo cambio », espérez que ça passe et sortez votre propre PQ.
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30 avril 2018, 9 h 45 min
Sport national à Cuba! Bon après vu le salaire mensuel ça se comprend! Petit faute c’est no tengo et pas no tango!
30 avril 2018, 9 h 47 min
Merci ! Je corrige ça tout de suite
7 janvier 2019, 16 h 18 min
Bonjour
Magnifique blog, bien fait et assez complet.
Par contre je n’adhère pas au principe qui consiste à dire que parce que nous sommes étrangers il est normal que nous payons 5 à 20 fois plus que les autres, parce que les autres auraient des petits revenus. Leurs petits revenus sont basés sur le cout de la vie dans leur pays.
Si on compare avec notre niveau de vie on crée un décalage qui ne veut plus rien dire.
De plus il y a des petits revenus Français qui économisent des années pour aller se faire presser comme des citrons à l’étranger.
Dans de nombreux pays communistes certaines personnes et la majorité des responsables politiques se font tellement d’argent sur le peuple et sur le tourisme que beaucoup ont des revenus plus importants que les nôtres.
Dans d’autres pays comme l’Inde par exemple, où l’on ne retient que la pauvreté, il y a une classe moyenne et une élite (quand même 300 millions de personnes) qui gagnent de 10 à 1000 fois ce que ce que gagne un smicard Français. Mais comme ils sont locaux, ils paient les tarifs, les visites, les restaurants, les hôtels aux prix pratiqués pour les locaux dans leur pays. Vous trouvez cela juste ?
Imaginons alors qu’un couple d’étudiants cubains dont les parents font fortune avec une casa particular ou un restaurant pour touristes, qu’un jeune couple de geek ou créateurs de startup Indiens, qu’une bande de copines Chinoises qui travaillent dans l’entreprise de leurs parents viennent faire du tourisme en France.
Parce qu’ils ont les moyens de voyager, de prendre l’avion jusque la France nous leur ferions payer l’entrée à la tour Effel, la course de taxi, le billet de métro, le repas dans un restaurant, la nuit dans un hôtel 10 à 20 fois le prix demandé aux Français parce qu’en France l’ouvrier ou la femme de ménage n’ont souvent qu’à peine 1000 euros par mois pour vivre, je parie que tout le monde crierait au scandale…
Pourquoi cela marche dans un sens et pas dans l’autre ?
Bien sincèrement
7 janvier 2019, 16 h 34 min
Bonjour,
Je ne crois pas qu’on ait indiqué qu’il était normal de payer 5 à 20 fois plus cher que le prix normal, c’est au contraire un point qui nous as rebuté à Cuba.
Par contre, dans beaucoup de pays, nous payons de bon coeur le tourist price lorsqu’il est raisonnable. En Asie du Sud Est, la différence de prix (après négociation) est de l’ordre de quelques dizaines de centimes. Très peu d’impact pour nous et ça va directement dans les poches des locaux qui travaillent dur et pour qui la vie est globalement bien plus difficile que chez nous.
Mais ça marche aussi dans l’autre sens, les touristes qui viennent en France ont leur lot de « tourist price ». Entre l’arnaque au taxi, l’amende dans le métro car ils n’ont rien compris au principe de zone et les « brasseries françaises » hors de prix où un serveur malpoli sert des surgelés infects, … ne vous inquiétez pas que certains en profitent et les font raquer sévère 😀
D’ailleurs, même dans son propre pays on se fait avoir. Quand je travaillais à Sèvres, j’allais à la piscine entre midi et deux. Je payais plus cher que les habitants de la commune qui bénéficiaient d’un tarif préférentiel. Je trouvais ça profondément injuste 😉
Mais globalement, je suis assez d’accord avec votre commentaire 🙂
16 mai 2019, 9 h 05 min
Une autre arnaque est celle de la fausse touriste américaine perdue sans argent à cuba et dont les cartes de crédit ne marchent pas (les banques Cubaines n’acceptent pas les cartes américaines !). Elle vous demande de l’aide et essaie de vous escroquer !!