Aujourd’hui, nous avons encore beaucoup de route à faire.
Cet article fait partie d’une série d’articles sur le Bhoutan, lisez d’abord la première puis la deuxième partie.
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Nous passons devant un stupa, où nous achetons un foulard pour moi. C’est marqué « baby yak », super doux. 1800 BTN. Le vendeur rend à JB des roupies indiennes et il a dû demander au guide si l’on pouvait les utiliser. La monnaie bhoutanaise est indexée sur les roupies indiennes et comme il y a beaucoup de commerce avec l’Inde, on peut les utiliser sans aucun souci.
Aujourd’hui, on visite un des highlights du pays : Punakha Dzong.
C’est un temple qui sert aussi de mairie, il y a trois grandes cours et la première cour est entourée de bâtiments administratifs. Pour accéder au temple, nous devons monter un .escalier assez pentu et nous pouvons voir de nombreux nids d’abeilles. La deuxième cour abrite un autre temple magnifique, mais dont l’accès nous est interdit. La troisième cour est constituée de deux temples dont un qu’on peut visiter.
A l’entrée du bâtiment, je suis frappée par le carré magique 3×3 qu’on voit aussi associé au Yi King. Je demande à mon guide de me donner les chiffres arabes pour voir si le carré est disposé différemment, mais c’est le même.
Ensuite, il nous explique les dessins à l’extérieur du temple, qui explique les 6 royaumes où nous sommes en train de réincarner. Même si on est dans le royaume des Dieux, le plus élevé, on ne sort toujours pas de la roue de la réincarnation, donc le but est quand même de sortir complètement de l’incarnation, de ce monde de samsaras, c’est bien expliqué !
À l’intérieur, il y a des dessins très colorés qui expliquent la vie du Bouddha. Cette fois, les dessins sont présentés dans l’ordre chronologique ainsi le guide nous les explique, ils sont aussi dans d’autres temples, mais dans le désordre.
Pont suspendu
Il y a beaucoup de ponts suspendus au Bhoutan, mais celui-ci est juste à côté du temple et est très long. Ayant le vertige, je n’ai pu faire que 10 mètres, car un autre guide s’amuse à faire bouger le pont en sautant. J’ai laissé JB et le guide faire l’aller-retour. Ça aurait été l’endroit idéal pour accrocher les drapeaux de prière, mais nous n’en avons pas acheté. Ce n’est pas grave, on va profiter de l’effet des drapeaux de prière des autres touristes.
Homestay
Cela fait plusieurs jours qu’on nous parle de ce fameux homestay où l’hôtesse est comme une maman pour tous les invités. La route qui y mène n’est pas facile (il ne faut pas qu’il pleuve), mais nous y arrivons en roulant très lentement. Sur le chemin, je vois une énorme résine se former sur un tronc d’arbre et je montre aux bhoutanais, ébahis, comment l’ambre se formait à partir de ces résines, et pourquoi l’ambre avec des insectes coincés dedans vaut une fortune. Ils sont très impressionnés et comprennent enfin pourquoi d’autres touristes portent autour du cou ces « pierres » jaunes. Notre chauffeur nous dit qu’il fera plus attention en promenant dans la forêt, mais je lui préviens qu’il faut plusieurs millions d’années pour que ces résines deviennent ambres, donc il faut être patient 😀
Notre homestay est une maison traditionnelle bhoutanaise au bord des rizières, entourée de montagnes. Aujourd’hui, c’est la récolte et plusieurs voisins viennent prêter mains fortes.
Nous sommes très bien accueillis. Dès notre arrivée, nous avons nos thés de bienvenu habituels, mais aussi de l’avoine et des chips, à tremper dans le thé. Deux chats viennent nous dire bonjour, et un chien tout mignon qu’il ne faut surtout pas toucher (on nous le répétera plusieurs fois).
Ce dessert un peu sucré a un nom que j’ai bien évidemment oublié.
Il y a un touriste dans la chambre où nous sommes censés dormir, donc on nous a donné une autre chambre, plus pratique, car c’est au même étage que les salles de bain. Depuis qu’on est au Bhoutan, on se lève plusieurs fois par nuit pour aller au WC donc j’apprécie que ce soit le même étage, au lieu de devoir prendre leur escalier super pentu. Le touriste qui est ici depuis 3 jours est un restaurateur américain. Il voyage seul mais doit quand même être accompagné d’un guide et d’un chauffeur. Son guide est ornithologue et ils ont eu des balades intéressantes dans la forêt, parce que pour être honnête, il n’y a rien d’autres à faire par ici.
Le dîner est sous forme de buffet et c’est délicieux, comme d’habitude. A cause de la barrière de la langue, nous n’arrivons pas trop à communiquer avec l’hôtesse et n’avons pas trop de questions à poser non plus, puisque ce que nous voulons savoir est déjà raconté par notre guide. Ainsi, on se sourit sans trop savoir quoi dire, mais ça n’a pas l’air de déranger qui que ce soit. Nous les regardons préparer le repas dans une cuisine mi-moderne, mi-traditionnelle. Les hommes, bien évidemment, sortent une bouteille d’alcool bien concentré pour JB. C’est la 3ème ou 4ème fois que notre chauffeur vient ici et il nous dit qu’il se sent comme chez lui.
Les salles de bain sont à partager mais il y en a 2 et elles sont propres. Je n’ai pas tenté de prendre une douche car il n’y a pas d’eau chaude je crois. Il n’y a pas de Wifi non plus, ce qui nous arrange car on veut se déconnecter un maximum. En partant du homestay, l’hôtesse nous fait un énorme câlin. Le guide conclut que nous avons maintenant une maman bhoutanaise.
Rester une seule nuit ici ne suffit pas pour qu’on se sente comme à la maison, mais j’aime beaucoup. Le touriste américain, ayant passé plus de temps que nous au homestay, est parti les larmes aux yeux. On le reverra quelques heures plus tard à un stop, car nous prenons tous le même chemin.
Cordyceps
Le reste de la journée est censé être sans intérêt, mais comme j’ai oublié deux cosmétiques à notre premier hôtel, nous faisons un stop à Thimpou et en profitons pour chercher une boutique de joaillerie (repérée sur Google Maps mais inexistante en vrai); et acheter du cordyceps. Les cordyceps bhoutanais sont les meilleurs au monde.
Notre guide nous amène voir son copain, devenu vendeur de cordyceps depuis peu. Nous avons la grille tarifaire avant de venir donc nous savons à quoi nous attendre, mais c’est quand nous arrivons sur place et découvrons la taille riquiqui des cordyceps, qui se vendent pour 33 dollars l’unité, que je comprends enfin pourquoi il faut être très riche pour en consommer régulièrement. Le cordyceps est très connu chez les asiatiques, mais vous européens devez sûrement trouver ce produit absolument dégoûtant.
C’est un champignon qui pousse à l’intérieur d’une chenille, qui lui pompe toute son énergie, et à la fin… sa vie, car le champignon transperce la chenille (RIP) et la tue. Le produit fini est donc à moitié chenille à moitié champignon. Comme tous les produits médicaux asiatiques chelous, ça coûte cher, c’est rare, on ne peut pas les cultiver. Au Bhoutan, il y a seulement 2 moments de l’année où les bhoutanais munis d’un certificat peuvent partir à la recherche des cordyceps dans l’Himalaya, en haut des montagnes. Il n’y a pas de cordyceps frais car il faut plusieurs jours pour les ramener de la montagne, donc tous sont lavés, triés et séchés avant la consommation. Le cordyceps est un boost d’énergie incomparable à d’autres médecines. Le fait que le champignon pousse à l’intérieur du vers fait que tout ce que le champignon secrète (antioxydants, antiseptiques, acides aminés…) soit gardé à l’intérieur du vers au lieu d’être perdu dans la terre. J’ai lu un livre très sérieux sur le sujet, avec la composition exacte de bonnes choses d’un cordyceps. Même moi, j’ai été convaincue après la lecture. Vu le prix, ils ont bien sûr essayé de faire pousser le champignon tout seul, mais il n’a pas la même concentration d’un certain principe actif que dans la nature, avec la chenille.
Il y a plusieurs qualités et plus on monte, plus la chenille est grosse, belle, le champignon bien grand. La meilleure qualité n’étant plus disponible, nous devons nous rabattre sur la 3ème qualité, mais cela reste cher. Nous n’avons en plus pas beaucoup de dollars donc nous avons à peine de quoi prendre 3 cordyceps, ce qui fait 1 gramme. Le vendeur choisit pour nous des chenilles avec des pattes bien dodues. Les yeux rouges ont une caractéristique visible des cordyceps bhoutanais (vs. chinois).
On nous remet un certificat à remettre aux douanes au cas où (mais en réalité, personne ne pose la question à l’aéroport). Il y a des sachets de cordyceps cassés, je pense que pour consommer, c’est intéressant, on n’a pas besoin que la chenille soit intacte, mais 1kg de ces chenilles cassées coûtent quand même plusieurs milliers de dollars. Et 1kg de la meilleure qualité 400 000$ !!!! Comme ça, prolonger sa vie a un coût ! Je ne sais pas quel goût ça a, car les trois ont été offerts à mes parents. Ils en ont mis dans une soupe. On peut aussi en faire plusieurs thés, mais il faut toujours consommer la chenille à la fin.
JB demande qu’on nous redépose à La Poste car il s’est renseigné depuis et a trouvé qu’une collection de timbres bhoutanais, forcément rares, était une bonne idée. Et nous voilà avec 35 euros de timbres, qu’on garde comme souvenirs, et qui feront, peut-être un jour, notre fortune 😀
Nous repassons devant l’unique rond-point avec un feu rouge humain du Bhoutan. Le policier ne s’attend pas à ce que je le prenne en photo et a eu un mouvement de sursaut en me voyant avec mon téléphone.
Vêtements traditionnels
On nous dépose devant un autre temple mais on n’y entre pas car le bâtiment est purement administratif. C’est ici qu’on loue des vêtements traditionnels bhoutanais. J’opte pour un motif typiquement bhoutanais. Le guide me dit qu’il vaut mieux aller au fond de la boutique, où il y a des vêtements de meilleure qualité. Et il a raison car par rapport à d’autres touristes, nous avons l’air un peu plus chic. Les guides sont très émus de me voir en vêtement traditionnel et on se prend tous ensemble en photo pour le souvenir. C’est très rare qu’un bhoutanais s’habille en occidental, car leurs vêtements sont beaucoup plus confortables.
Nous allons chez un brasseur de bières et JB opte pour une dégustation d’une dizaine de bières pendant que je m’offre un thé au lait comme d’habitude. C’est un peu boring comme stop car nous ne sommes pas des amateurs de bières.
Puisque nous ne sommes pas très loin de l’aéroport, je demande si on peut aller voir un avion atterrir (l’atterrissage au Bhoutan est assez spectaculaire) mais on découvre que le seul avion censé atterrir aujourd’hui est déjà arrivé avec 1h d’avance.
Ce soir, nous passerons la nuit dans un hôtel à Paro, pas très loin de Tiger’s Nest. Tellement proche qu’on aperçoit le Tiger’s Nest depuis le lobby de l’hôtel (les points blancs dans les montagnes). On nous sert un dîner tellement pauvre que même moi, j’ai fini mon assiette puisqu’il n’y a pas grand chose à manger. En plus, c’est le « mois vegan » (les dates changent selon l’hôtel) donc c’est encore plus light pour les carnivores que nous sommes. Heureusement la dame du homestay m’a laissé beaucoup de pêches du jardin ce matin, c’est comme ça qu’on se nourrit, puisqu’on a besoin de force pour grimper jusqu’au Tiger’s Nest demain matin.
Partie 2 : Conseils pratiques
Nous sommes partis avec l’agence Bhutan Inbound. Plus d’infos sur le tarif et le paiement ici