Après un inoubliable long week-end passé à Vienne, nous voilà dans un Flixbus, en direction de Budapest. Le trajet durera plus ou moins 7h. Assez boring. Nous sommes loin du confort des « oui bus » en France, et à des années de lumière du confort des bus en Amérique du Sud. Mais le ticket ne nous a coûté que 25€, on va éviter de se plaindre.
Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques
Partie 1 : Carnet de voyage
Nous avons eu la surprise d’être accueillis par une canicule (40°C par moment) et de voir les restaurants tous équipés de ventilateurs + brumisateurs.
On ne savait pas qu’il pouvait faire aussi chaud à Budapest. Cependant, après l’orage, la température peut chuter de 15 degrés d’un coup. Regardez bien la météo avant d’y aller ! et assurez-vous que votre airbnb soit équipé d’un climatiseur 😀
Les premiers jours
Les 10 premiers jours à Budapest ont été très durs pour nous. J’en ai parlé ici également. Après avoir signé un peu trop de contrats (avec des deadlines serrés) + 3 jours à ne rien faire à Vienne, on a été obligés de rattraper le temps perdu et travailler non-stop – un mois d’août ! A part aller à l’espace coworking (à 3mn à pied de chez nous), manger et travailler, je n’ai pas vu grande chose de la ville.
La canicule n’a pas vraiment donné envie de sortir non plus.
Tout ça m’a tellement stressée que je me suis remise à boire beaucoup beaucoup de bubble tea, manger des gaufres au Nutella => conséquence : un énorme break-out a élu domicile sur ma face. Et puis, je suis devenue insomniaque. Ça me rappelle les symptômes de stress que j’avais quand je travaillais à Paris, sous le stress et les contraintes.
S’en suivra une longue réflexion sur ce que je veux, les contrats que je veux, le type de clients que je veux. Le nombre de jours que je veux travailler par semaine. Et quelle est ma limite. Une fois les petits contrats terminés, on commence à mettre le nez dehors (enfin) au bout de 2 semaines.
Notre appartement
Heureusement, notre appartement est SUPERBE ! J’ai toujours rêvé de vivre dans un de ces immeubles, envahis de végétation. Depuis la chambre à coucher, j’aperçois la statue de la liberté au sommet du mont Gellért. Et je vois aussi les feuilles danser depuis le salon et la chambre à coucher.
Voici une vidéo de l’apparte :
Nous avons dû négocier longuement les tarifs pour cet appartement, en plein centre ville, qui nous revient à 1259€/mois sur Airbnb. Nous avons la malchance d’y aller au mois d’Août où il y a plein d’événements sportifs (compétition de natation internationale, formule 1) et la fête nationale hongroise (20 août).
Notre espace coworking
JB nous a trouvé un espace coworking à seulement 3 minutes. Il s’appelle Impact Hub, de la même compagnie que celle qu’on a testée à Prague. Nous prenons un forfait de 80H/personne pour nous forcer à y aller, car à force de s’asseoir sur des chaises de cuisine, on a un peu mal au dos. L’espace coworking se trouve dans un bâtiment historique, franchement c’est trop beau !
Les membres VIP peuvent y travailler 24/24 7j/7 mais avec nos petits forfaits, nous n’avons le droit d’y rester que jusqu’à 18h et en semaine. Tant mieux ! Cela nous permet d’être plus raisonnable quant à nos heures de travail.
Les visites
Stressés et épuisés, j’avoue qu’on a plus profité des bains thermaux qu’autres choses. Les thermes Rudas sont nos préférés. Cependant, il y a seulement 3 jours où les femmes peuvent y aller (vs. 6 pour les hommes). JB alterne : un jour sur deux, il va à sa salle de sport (pour 20€/mois), et il alterne avec une séance sauna/piscine/hammam matinale aux thermes Rudas.
Budapest compte plus de 120 sources thermales, alors l’activité principale des touristes consiste à se prélasser dans un des bains thermaux, avec des températures différentes. En hiver, le spectacle est irréel : on voit des gens se prélasser dans les piscines à 38°C, et il neige autour d’eux.
Chaque source d’eau thermale a des propriétés médicinales propres, par exemple l’eau du Gellert Bath est parfaite pour les problèmes liés à l’articulation. Quand on n’a pas de problème de santé particulier, en sortant des bains thermaux, on se sent propre, on se sent bien, mais la peau n’est pas particulièrement plus douce, contrairement au bain à la bière qu’on a eu à Prague.
Nous avons pu tester 4 thermes (les photos proviennent de Google Images – je ne m’amuse pas à prendre mon appareil avec moi quand je suis en maillot de bain)
Gellert Bath est vraiment magnifique avec sa grande piscine à l’intérieur digne d’un palace. Il y a aussi une grande piscine à vague à l’extérieur, 8 bains thermaux de 21°C à 40°C et différents hammams et saunas. C’est un véritable labyrinthe, on se perd facilement. Tout est tellement joli que malgré la petite taille des bains, ça reste un endroit incontournable
Szechenyi Bath est immense, avec 3 grandes piscines à l’extérieur, dont une à 38°C (idéal pour se baigner tout en regardant la neige tomber en hiver), et de nombreux bains thermaux, hammams. C’est moins joli et encore plus touristique que Gellert mais c’est beaucoup plus grand
Rudas Bath semble être le plus authentique des trois. Déjà, il y a des jours réservés uniquement aux hommes, UN jour réservé aux femmes et le week-end est mixte. Les hammams et saunas sont beaucoup plus chauds. A l’entrée, on vous distribue une sorte de tablier pour cacher vos parties intimes (seulement pendant les jours non-mixtes). Le rooftop est magnifique avec vue sur toute la ville. Les saunas et hammams sont également plus chauds. C’est aussi un labyrinthe, pour aller au rooftop, il faut suivre tout un nombre impressionnant de flèches.
Lukacz Bath est un peu plus loin de chez nous, plus petit, les bains thermaux sentent plus l’œuf pourri (ça doit être bien pour la peau). Nous n’avons pas su acheter le ticket « sauna village » en plus, c’est bien dommage car c’est la partie qui nous intéresse le plus. La piscine extérieure est assez sympa, mais je préfère quand même Rudas.
Et comme je me suis un peu défigurée à cause du stress, je me suis aussi offert 3 soins du visage (dont j’ai parlé ici).
Le parlement hongrois
Il est difficile de rater ce joli bâtiment, impressionnant par sa taille et sa beauté. Même s’il est vivement conseillé de réserver un ticket la veille de sa visite (il y a des visites en français si ça vous intéresse), c’est un lieu contournable pour tout touriste venant à Budapest.
L’intérieur est plutôt joli mais moins impressionnant que l’extérieur. La particularité de ce bâtiment est que quasiment tous les matériaux de construction proviennent de la Hongrie. Des fois, ils ont été obligés d’utiliser des faux-marbres plus chers que le vrai marbre, dans ce souci d’utiliser le plus de matériaux locaux.
La salle la plus belle se trouve au centre, sous le dôme, où est gardée la couronne des rois utilisée lors des couronnements. La salle a une hauteur sous plafond dans les 90m, les lustres pèsent 1 tonne. Quand il faut changer les ampoules, il faut passer par le dôme extérieur, descendre via un petit escalier et se contorsionner pour en changer.
Ce parlement rappelle les splendeurs de la Hongrie d’autres fois, où le pays était riche, et les députés fumaient des cigares de La Havane et les laissaient consumer seuls le temps d’un discours.
L’église Matthias
Après avoir grimpé jusqu’au Palais Royal (ou payé 5€/personne pour le funiculaire), on a droit à une jolie vue sur toute la partie Pest. Petit rappel : Le palais royal se trouve du côté Buda. On peut voir que Pest est super plat, alors qu’à Buda on n’arrête pas de grimper et descendre les escaliers. L’ancien palais est devenu un musée (je ne l’ai pas visité).
Et puis on voit cette magnifique église Matthias aux tuiles colorées, lieu de couronnement des rois et reines hongrois. Il y a un petit musée à l’étage consacré à Sisi l’impératrice, que je vous conseille vivement (inclus dans le ticket).
Tous les murs ont été renovés et décorés à l’aide de pochoirs. C’est magnifique ! (et ça vaut les 1500huf/personne).
A côté de l’église, on peut voir le Bastion des pêcheurs. Pour grimper jusqu’en haut (càd gagner 10m de plus peut-être), il faut payer 800HUF. Il est nommé ainsi pour rendre hommage aux pêcheurs qui peuplaient le quartier jadis.
On a une très jolie vue d’ici sur le parlement hongrois.
Synagogue
A Budapest se trouve la 2ème plus grande synagogue au monde. C’est la première fois que je mets les pieds dans une synagogue et pas de chance pour moi, elle ressemble à une église ! Car elle a été construite par des chrétiens. Promis à Bucarest, j’irai à une synagogue plus traditionnelle pour découvrir l’architecture propre aux synagogues.
Prévoyante, je porte déjà des vêtements super couvrants. A l’entrée, un monsieur distribue des papiers aux femmes pour couvrir leur épaule et des kippas en papier aux hommes. Une guide francophone nous raconte l’histoire de la synagogue (visite guidée incluse dans les tarifs) et nous amène voir le jardin.
On peut visiter aussi le musée, seuls, où se trouvent de nombreux objets religieux, magnifiques.
Fête nationale hongroise
Le 20 août, JB va à sa salle de sport pour découvrir qu’elle est fermée car c’est un jour férié. On découvre que c’est la fête nationale hongroise. Qui dit fête nationale dit feu d’artifice. On se dépêche de se renseigner sur les festivités et réserver à l’arrache un bateau mouche pour le soir même (pour 25€/personne on ne va pas s’en priver).
Tous les sites internet vendant cette « croisière » affichent complet… sauf un ! Du coup on croit à un bug et on s’attend à ne pas être accepté. Mais armés d’une positive attitude extraordinaire, on fait la queue à 18h30 devant le bateau avec une centaine d’autres personnes et on croise les doigts.
Evidemment, notre réservation effectuée quelques heures plus tôt n’a pas été prise en compte. L’hôtesse nous fait attendre à côté pendant qu’elle contacte l’agence.
Pour des raisons variées, d’autres couples qui ont réservé la croisière depuis des mois – se trouvent dans une situation délicate où on leur propose un pauvre petit snack au lieu du dîner aux chandelles commandé. Sans compensation financière.
L’un des couples accepte le deal en se disant que les feux d’artifice sont plus importants que le reste. Le second couple pète un câble et nous dit qu’ils préfèrent voir les feux d’artifice un peu moins bien; que de se faire avoir; et qu’ils vont obtenir une compensation de la part d’American Express et ils vont laisser un avis très négatif sur TripAdvisor. La méthode américaine en somme.
En les écoutant, j’ai eu une révélation. J’ai cru m’entendre moi-même, Anh d’avant le tour du monde. A cette époque, j’étais tout à fait capable de sacrifier mon bonheur pour une quelconque « vengeance », « justice ».. sans être sûre d’y arriver. Comme j’ai changé depuis. Même si je suis encore stressée par le travail ce mois-ci, cette révélation m’a fait beaucoup de bien car ça confirme que la zen attitude que j’ai acquise grâce à mon TDM ne m’a toujours pas quittée (au moins pour les petites contraintes quotidiennes).
Donc, étant les plus gentils, qui râlent le moins auprès des hôtesses, et les plus patients (on a attendu jusqu’à ce que le dernier client arrive); l’hôtesse nous a autorisés à monter sur le bateau, alors que son agence n’a même pas confirmé au téléphone notre réservation.
Note : on peut très bien regarder les feux d’artifice depuis les rives et surtout depuis Buda où il y a moins d’arbres.
Le bateau s’amarre devant le château royal, pas très loin du fameux Chain Bridge, et nous avons eu droit à un magnifique feu d’artifice + musique, tiré depuis Chain Bridge et une plateforme au milieu du Danube. Sur le bateau, un groupe de musiciens joue les morceaux classiques, dont le Danube Bleu.
Ca me fait un drôle d’effet d’entendre le Beau Danube Bleu en étant sur le Danube. Ce morceau faisait partie des morceaux préférés de mon grand père et quand j’étais petite, je lui jouais souvent ce morceau sur mon clavier électronique.
Le Danube, étant au centre de la ville, joue un rôle important dans la vie des riverains. Le soir, ils sont nombreux à se balader au long du fleuve et/ou s’asseoir au long de la zone piétonne des ponts, une bière à la main. Même si Budapest est clairement moins joli que Prague ou Vienne, on a quand même une jolie vue depuis les rives :
La nourriture
Etant entourés de restaurants (nous sommes au centre ville – à côté du « Shopping Street »), nous n’avons pas beaucoup cuisiné ce mois-ci.
Le foie gras hongrois est très célèbre (et beaucoup de foie gras vendus en France proviennent de Hongrie) – mais je ne sais pas si j’ai mal choisi le restaurant, le magasin.. ou parce que manger du foie gras quand il fait 40°C est « so wrong » que je ne l’ai pas trouvé convaincant.
Ici, ils adorent le paprika, paprika séché, paprika farci… c’est pas mal du tout. Mais clairement, je ne peux pas manger hongrois tous les jours. Ça manque de goût je trouve 😀
Même leurs pâtisseries n’arrivent pas à m’attirer plus que ça.
Par contre, les limonades hongroises… c’est une TUERIE ! C’est du Virgin Mojito en mieux, avec de gros morceaux d’orange/citron – et tellement de menthe et de goût qu’on peut penser qu’un pot de menthe a été sacrifié – pour une limonade de 3€. On prend souvent des limonades de 1L à partager.
En parlant de boissons, il existe à Budapest des « ruin bars » (bars dans des immeubles en ruine) à la décoration très artistique (souvent incompréhensible). Les boissons sont délicieuses et pas chères, le cadre exceptionnel. Certains sont permanents, d’autres plus secrets ou temporaires.
Les hongrois
Même si je n’ai pas reçu de gestes d’attention et de gentillesse extrême comme à Cracovie, je trouve les hongrois très agréables et gentils. Je n’ai malheureusement pas eu le courage d’apprendre le hongrois, une des langues les plus difficiles au monde.
Une hongroise a pris le temps de m’expliquer les spécificités de cette langue, une langue à part, avec ses propres règles et un vocabulaire tellement riche qu’ils ont tout un tas de mots pour décrire les nuances de couleurs ou des sentiments humains. Comme le vietnamien, l’ajout et l’absence d’un accent sur une lettre peut changer totalement la prononciation d’un mot, ainsi que sa signification.
Conclusion
Bref, nous avons adoré notre séjour à Budapest. Si c’était à faire, on aurait bossé moins et profité plus de la ville. Je pense pas que nous y retournerons un jour pour vivre – je n’ai pas eu de coup de cœur. Même si j’ai aimé les bains thermaux, je ne me vois pas y vivre juste pour en profiter tous les deux jours.
Partie 2 : Conseils pratiques
Astuces
Au moment de retirer de l’argent au distributeur, si vous avez une option internationale, il vaut mieux refuser leur taux de change (qui équivaut à vous facturer 10% du montant de retrait) – pour que le taux de change soit appliqué par votre banque.
L’entrée aux bains thermaux coûte entre 10€ et 20€. Il vaut mieux choisir entrée avec « locker » au lieu de « cabine » (ce sera moins cher). La cabine est plus chère mais on peut laisser ses valises dedans. Le locker est suffisant pour garder ses vêtements et sacs de manière sécurisée.
Certaines thermes proposent des meilleurs prix si vous venez tôt le matin, en plus il y aura beaucoup moins de monde.
Pour mieux profiter des bains thermaux, venez à Budapest avec un maillot de bain, des tongs et une serviette. Tout ceci peut être loué/acheté sur place si vous n’en avez pas.
Budget
Curieusement, avec des tarifs plus économiques que Prague, nous avons quand même réussi à dépenser 2800€ pour deux en 27 jours soit 103€/jour pour deux.
Ceci est lié à une location Airbnb assez chère (1259€); des soins dans tous les sens (bains thermaux, soins visage, massages), les frais liés au coworking (150€ pour deux), quelques séances shopping, et des restaurants assez chers dans notre quartier touristique – 2 fois par jour – au lieu de faire la cuisine nous-même.
Je pense qu’en dehors de la période touristique (à partir de Septembre), Budapest sera plus économique pour les nomad workers – à condition qu’ils soient raisonnables dans leurs dépenses et ne passent pas leur vie au bain thermal comme nous 😀
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