Aqaba, Mer Rouge, Madaba (Jordanie)

On se sent revivre après avoir quitté Wadi Rum. Dans le camp, nous avons rencontré un touriste coréen et, pour lui économiser les frais de taxi, nous l’amenons jusqu’à la frontière isralienne à Aqaba.

Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Carnet de voyage

Aqaba

Si le trajet Wadi – Aqaba est smooth, c’est à l’arrivée d’Aqaba que les choses se compliquent. JB me demander de tester mon téléphone car son GPS (du téléphone) ne fonctionne plus alors que nous sommes sur l’autoroute. Il me dit avoir lu des news comme quoi Israël brouille le GPS près de sa frontière. Le coréen et moi avons le même problème, preuve que c’est bien du brouillage. C’est donc à l’ancienne, en suivant la carte Google Maps, non géolocalisée, que je guide JB. J’ai l’habitude de mettre mon Google Maps en mode satellite donc en regardant les environs et en comparant avec le plan Google Maps, j’arrive à me repérer. Ce n’est pas un exercice facile, car nous devons rouler à toute vitesse et il n’y a aucun panneau, aucune indication. Les noms des avenues sont écrits en tout petit.

A l’arrière, notre touriste coréen s’active aussi et comme il a pris le taxi depuis la frontière jusqu’à Wadi Rum, il se souvient encore un peu de la route à prendre. Je suis très surprise de sa mémoire et de son sens d’orientation. Lui aussi est très surpris de mon sens d’orientation. C’est un grand voyageur, mais croyez-moi, tous les grands voyageurs ne sont pas si bons en orientation (n’est-ce pas JB ?). Je ne sais pas si c’est un trait commun aux asiatiques. C’est très rare que je rencontre une personne avec un aussi bon sens d’orientation et une aussi bonne mémoire des détails.

C’est quand même assez stressant, car la route vers l’aéroport d’Aqaba aussi est brouillée et le GPS ne s’active pas, si jamais vous conduisez vous-même vers l’aéroport, bon courage ! Nous nous approchons de la frontière Jordanie – Israël et de l’autre côté, on voit des immeubles beaucoup plus hauts et beaucoup plus modernes, rien à voir avec la simplicité de la Jordanie. A mi-chemin, il y a un checkpoint. Les militaires sont très sympas, mais impossible d’aller plus loin. Il reste 500m environ jusqu’à la frontière, mais les policiers font descendre notre compagnon coréen, et nous demande de faire demi-tour. Ils vont appeler un taxi pour lui pour faire les 500m restants. Bon, au moins il a économisé un peu d’argent en voyageant avec nous.

Maintenant, comment faire pour aller jusqu’à notre hôtel ? Par chance, JB a réservé un hôtel près de la Mer Rouge, donc nous n’avons pas besoin d’entrer dans la vieille ville et regarder le nom de chaque rue. Il suffit de longer la côte. A 5 minutes de notre hôtel, le GPS re-fonctionne et nous voilà arrivés à notre paradis.

Nous y resterons trois nuits, car nous sommes trop fatigués après autant de jours dans le désert. De l’autre côté, c’est toujours Israël, mais avec de grosses falaises, constituant une sorte de frontière naturelle. Nous sommes dans un golfe de la Mer Rouge, donc on ne voit pas de bateaux de containers, et nous ne voyons évidemment pas le canal de Suez. Il aurait fallu traverser Israël puis l’Egypte pour ça. Ca a toujours été mon rêve de traverser le canal de Suez en bateau. J’adore les canaux, j’ai déjà traversé une partie du canal du Panama. Je pense qu’il faut garder quelques petits rêves de temps en temps, et ne pas les réaliser tout de suite, on n’aura plus de rêves à réaliser sinon.

Je n’ai pas grand-chose à vous raconter sur la Mer Rouge car à cette époque de l’année, l’eau est froide et malgré le courage de JB pour se baigner à la plage devant l’hôtel, il a vu peu de poissons, mais de beaux coraux. Je pense que pour voir de belles choses, il aurait fallu faire de la plongée avec une combinaison. Chose que JB n’a plus envie de faire (il est très sensible à la pression et a mal aux oreilles), et moi j’ai peur de la profondeur. Récemment, il y a eu pas mal d’attaques de requins dans la Mer Rouge en Egypte, car les requins ont migré de l’océan indien (réchauffement climatique) et certaines agences peu scrupuleuses ne prennent pas assez de précautions lors des séances de snorkeling. Sincèrement, après toutes ces expériences incroyables, j’arrive à la triste conclusion que je me sens mieux en ville, voilà.

A Aqaba, nous nous sommes surtout reposés, entre le buffet au petit-déjeuner et le buffet au dîner, JB a l’impression d’avoir pris quelques kg. J’opte pour un massage, car j’ai des courbatures partout, ça fait du bien ! JB opte pour le hammam turc, mais ça n’a rien à voir avec le vrai hammam turc en marbre à Istanbul, bien évidemment. Je recommande quand même Aqaba comme lieu de détente après Wadi Rum. Nous décidons de ne pas aller dans la vieille ville, car on risque de se perdre avec cette histoire de GPS. D’ailleurs, les chauffeurs d’Uber à Aqaba sont désespérés. Cela fait un an que ça dure et ils ne peuvent plus travailler. Le concept d’Uber, c’est de géolocaliser des clients et des chauffeurs. Sans GPS, ça ne marche pas !

Vu la proximité des pays dans cette zone, je trouve que la vie est quand même injuste. A quelques mètres près, on peut naître israélien, jordanien, palestinien ou syrien… et la vie, selon la nationalité, change complètement. Quand les albanais, souffrant sous la dictature, regardaient les grecs joyeux en face, sur l’île de Cordou, ils devaient sûrement avoir le goût amer d’être né au mauvais endroit au mauvais moment. Certaines croyances, pour minimiser cette injustice, vont dire « ah si si on choisit ses parents, sa famille, et les trottoirs de telle ou telle ville pour apprendre à marcher », le principe du karma s’applique etc. je pense que même si l’on n’y croit pas, ce sera plus facile d’y croire pour minimiser ce sentiment d’injustice d’être « mal né ».

Les châteaux

Sur le chemin vers Madaba, nous visitons deux ruines, dont l’accès est inclus avec notre Jordan Pass : le Montreal Castle et Kerak Castle.

JB me dit que si tout le reste est comme ça, ça ne vaut pas le déplacement. Ils sont très photogéniques, mais il ne reste plus que des ruines.

Madaba

Nous visitons ensuite Madaba qui est très connu pour ses mosaïques datant de l’empire byzantin. Nous arrivons en ville quand frappe une vague de froid. Autant vous dire que le réveillon (du nouvel an) a été très calme pour nous (et très froid).

Les points touristiques se trouvent dans un rayon d’1km autour de l’office de tourisme. C’est là où nous nous garons gratuitement pour visiter le reste à pied. Très fatigués par le froid, nous ne visitons que deux choses : l’église Jean-Baptiste (près de l’endroit où Jean-Baptiste a été décapité) et le musée archéologique. L’église de Jean-Baptiste n’est pas extraordinaire en soi mais elle est construite sur des ruines (qu’on peut visiter en descendant). Il y a des copies des mosaïques byzantins célèbres. Le musée archéologique est un regroupement de maisons, où les mosaïques ont été découverts et la petite zone a ensuite été transformée en musée. Rien de transcendant.

A cause du froid et de la fatigue, nous zappons la visite de l’église de Saint-George, qui cache sa carte de Madaba, un aperçu unique de Jérusalem et du Moyen-Orient du 6e siècle mais nous aurions dû y aller.

Je trouve les mosaïques très jolis et on a pu observer un artisan faire des tableaux en mosaïque dans un atelier juste à côté de l’office de tourisme. Dans notre hôtel aussi, il y a des mosaïques récents. En taille, ils font 1/4 des mosaïques sur vous avez l’habitude de voir dans votre salle de bain, avec une finition plus matte et des couleurs plus pastel. Les couleurs deviennent plus fades avec le temps, mais le « temps » en question, c’est 1000 ans, 1500 ans… Rien n’est plus durable que les pigments naturels. Sur Instagram, j’ai vu des artisans proposer des versions plus modernes; au Vietnam, il y a des murs décorés en mosaïques aussi, et c’est très joli, mais j’ai un faible pour la version jordanienne, c’est plus précis et surtout tous les espaces sont couverts de mosaïques.

J’aurais aimé visiter plus mais il faut se rendre à l’évidence : nous ne sommes toujours pas sortis du désert. Tout le pays est un désert géant, donc je ne me sens pas très bien, ça me fatigue beaucoup. Je pense que si vous connaissez la Bible par coeur, vous serez ravi car il y a une centaine de lieux cités dans la Bible se trouvant encore en Jordanie.

En plus, la voiture affiche un allumant orange, qui signale probablement un problème lié au moteur. Je me souviens d’une histoire racontée par mon amie M. elle était sur l’autoroute avec son mari quand soudainement l’accélérateur a cessé de fonctionner. Ici en Jordanie, un problème pareil sera beaucoup beaucoup plus dangereux, car les jordaniens ne respectent aucunement la distance de sécurité et sont très agressifs sur la route. Notre loueur de voiture nous dit qu’il ne va pas échanger de voiture pour nous car « orange » n’est pas dangereux, il faut s’inquiéter seulement quand il clignote ou quand il est rouge. Vous savez, je crois beaucoup aux signes donc après 8 ans et demi sans aucun problème, on enchaîne un peu des malchances en Jordanie, je préfère qu’on reste safe pendant nos dernières semaines de tour du monde. C’est ainsi qu’on décide de passer un long moment à la Mer Morte.

Partie 2 : Conseils pratiques

  • Accès avec Jordan Pass : Montreal Castle, Kebarak Castle
  • Eglise des apôtres : 1JOD/personne
  • Hôtel à Aqaba : Luxotel Aqaba Beach Resort & Spa (lien Booking)
  • Hôtel à Kerak : Alqalah Restotel (lien Booking)
  • Hôtel à Madaba : Aitch Boutique Hotel (lien Booking)
Se baigner dans la Mer Morte en Jordanie
[Réflexion] #18 Ce que l'artisanat m'a appris : Leçons de vie entre Discipline, Qualité et la Valeur du Temps
    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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